311e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

rimeUne pauvre rime, cherchait vainement son tempo.
Elle invita sa voisine, une rime bien née,
à prendre un mot autour d’un vers.
L’affaire semblait bien engagée,
mais c’était sans compter sur…

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20 réponses

  1. Lalmant dit :

    Irène

    Une pauvre rime, cherchait vainement son tempo.
    Elle invita sa voisine, une rime bien née, à prendre un mot autour d’un vers.
    L’affaire semblait bien engagée, mais c’était sans compter sur… la personne du vers,
    un ingrat, un voyou qui avait déclaré qu’il avait trop à dire et que jamais ô grand jamais il ne se laisserait enfermer dans un format déterminé, et surtout pas manipuler par une idiote de rime !
    Qu’elle soit pauvre ou riche ne changeait rien à l’affaire. Elle tomberait comme un couperet, imposant à son phrasé un fin aléatoire.
    Aussi le vers se tortillait-il dans tous les sens sous les yeux hagards des deux rimes qui jamais n’avaient vu pareille agitation.
    La pauvre rime essaya caresses et mots pour amadouer le rebelle ; la rime riche tenta avec des pincettes de l’immobiliser sur la feuille.
    Mais aucune ne réussit à faire se détortiller le vers.
    Sans s’être consultées, elles crièrent, excédées « ça suffit ».
    A ces mots, immobile devint le vers… Enfin il rimait avec panache avec son voisin du dessus qui terminait ainsi : »… pour relever le défi » !

  2. AB dit :

    Vous approcher de moi.(correction).

  3. AB dit :

    Une pauvre rime, cherchait vainement son tempo.
    Elle invita sa voisine, une rime bien née,
    à prendre un mot autour d’un vers.
    L’affaire semblait bien engagée,
    mais c’était sans compter sur…

    A vous ma voisine, j’ose un écart, juste un moment
    Je ne suis qu’une pauvre rime qui a besoin d’une amie plus que de médicaments.
    Vous inviter chez moi. Une simple parenthèse
    Vous assurant que vous prendrez toutes vos aises
    Je sais que vous êtes une rime bien née,
    Vous approcher de moi n’est tout de même pas un péché ?
    Deux mots échangés, un trait d’union dans le planning de notre temps.
    Qui sait, trouverons-nous sans doute quelques sujets communs et intéressants ?
    Me côtoyer à vous, le temps d’une belle rime
    Serait pour moi un instant sublime !
    Gardons-nous de grimper sur nos ergots il n’y a pas de honte à se mélanger à plus petits que soi pensa la rime voisine bien née, hautaine et condescendante.
    Et c’est ainsi qu’elle accepta ce paragraphe de douceurs tronquant les points d’interrogation en points d’exclamation sans pour autant en devenir dépendante.
    Je veux bien vous accordez une pause, quelques points de suspension
    Qui ne nuiront pas à nos relations.
    Le jour J arriva et Madame se pointa.
    Petite rime en eut le cœur qui chavira.
    Plus grande encore fut la surprise pour rime bien née
    Quand elle entra dans le salon de sa voisine la pauvre rime émotionnée.
    Une troupe de gens déclamant des vers dans une mise en scène divine.
    Et qui, d’un coup lui ôta son attitude assassine
    Un vent de littérature souffla dans une envolée de mots tous plus poétiques et recherchés
    Qu’elle reconnut directement comme ceux qu’elle connaissait et que depuis longtemps elle avait cessé de réciter.
    Elle entendit :
    Demain, dès l’aube à l’heure où blanchit la campagne…….
    Ouvrit sa bouche pour continuer dans un même tempo,
    La suite de la tirade qu’elle connaissait par cœur mais que les caprices du temps et de son intolérance avaient rangée au fond de son cœur, sec.
    Elle comprit soudain le manège de la petite rime qui lui clouait le bec
    Elle avait été ridicule de s’attribuer une mine de riche,
    Alors qu’elle n’était que potiche.
    Rime qui lui collait dans l’instant si bien et dont la honte lui montait aux yeux.
    Timidement, elle se joignit aux autres dans un sourire heureux.
    Entrez, entrez, clamait la voisine
    N’ayez crainte à devenir avec nous, mutine.
    Nous balayons les voyelles, chantons les consonnes sans gêne
    Faites-nous l’honneur d’être aujourd’hui notre marraine.

  4. laurence noyer dit :

    Une pauvre rime honnie, victime d’homophonie
    avait perdu l’envie de trouver l’harmonie.
    Elle se rendait marteau à trouver le tempo
    et fut à deux mots de tomber parano.

    Elle pria son ainée, une rime bien née,
    de venir au dico pour produire un bon mot.
    Il aurait d’évidence toute son importance.
    Le plus bel insert, celui du dernier vers,

    Le dernier mot du dernier vers…
    L’affaire semblait bien engagée,
    mais bien sûr, c’était sans compter
    sur toutes les règles élémentaires
    qui donnent aux rimes leurs qualités
    plates ou croisées, suivies ou brisées.

    Pauvre rime, et sa frime
    qui a voulu trop embrasser
    BAAB, BAAB
    Pauvre rime, la déprime.
    Elle a fini par t’enrimer !

  5. Isabelle Pierret dit :

    J’ai écrit sur le blog d’écriture créative de Pascal Perrat entre2lettres.com :
    Une pauvre rime, cherchait vainement son tempo.
    Elle invita sa voisine, une rime bien née,
    à prendre un mot autour d’un vers.
    L’affaire semblait bien engagée, car cette rime riche lui fit part de son entraînement.
    Dans la salle de sport chaque matin, la riche se musclait les rimateurs externes, sur un engin à sa mesure. Elle enchaînait ensuite avec un jogging en forêt pour oxymorer son rimeceps , puis s’attablait devant un plat de versificateurs à peine cuits : de la vitarime concentrée.
    L’après midi se découpait en 5 temps : quelques vocalises de sonorités – histoire de se mettre en pied – précédait une épreuve écrite rimateuse, qu’elle faisait corriger immédiatement. Ensuite de longues heures à la rimathèque la contraignaient dans des mémorisations sans fin, avant de se lancer dans une course intensive de 30mn : en boucle, elle rimait dans une poésie bien éclairée, en langage automatique . Cet entraînement exigeant l’assonait totalement .
    Alors elle s’autorisait une pause en consonant une très grande quantité de préfixes.
    Ce n’est qu’après un léger aîku du soir qu’elle abandonnait jusqu’au lendemain ses versifications.
    Quelques rimes embrassées autour d’elle, et hop, elle filait dans les bras de Morphée pour s’abandonner à de jolis phonèmes !
    Mais elle avait une a-diction: l’alternance des rimes féminines et des rimes masculines, et ça, c’était difficile à supporter… La rime pauvre ne put accepter cette homophonie , elle qui aimait tant les rimes mixtes.
    Alors elle abandonna l’idée d’une collaboration et courut s’offrir une robe de pourpre au soleil en jurant qu’elle scanderait dorénavant en prose.

  6. Hélène Macedo dit :

    Une pauvre rime, cherchait vainement son tempo.
    Elle invita sa voisine, une rime bien née, à prendre un mot autour d’un vers.
    L’affaire semblait bien engagée; mais c’était sans compter sur la consonance de la petite présomptueuse qui se savait supérieure. Celle-ci scandait toutes ses bonnes fréquentations : Alexandrin, Léonine, Ode… et laissait la pauvre rime sonnet par cette adversaire suffisante.
    Déterminée à ne pas verset dans ce genre d’assonance, elle prit une grande inspiration et mit fin à la ballade. Après ce recueil tragique, le couplet était plein et elle décida de faire un pied de nez à sa rivale : dorénavant, elle ne rimerait plus ! Sa détermination était distique, elle rejoindrait la prose et ne serait plus apostrophée. Après toutes les versifications d’usage, elle fut admise en littérature. Loin d’être dramatique, cet essai lui permit de changer de refrain et de s’écarter de la rime riche et de ses anacoluthes.
    Finalement très à l’aise dans sa nouvelle fable, la pauvre rime n’avait plus à suivre le tempo et se plaçait librement au fil du récit, ce qui avait pour effet d’enrichir les phrases. Pauvre qu’elle était, elle avait maintenant bonne figure… Quel style !

  7. Clémence dit :

    Une pauvre rime, cherchait vainement son tempo.
    Elle invita sa voisine, une rime bien née, à prendre un mot autour d’un vers.
    L’affaire semblait bien engagée, mais c’était sans compter sur…

    « L’ho perduta, me meschina!
    Ah chi sa dove sarà?
    Non la trovo. L’ho perduta.
    Meschinella!
    E mia cugina? E il padron,
    Cosa dirà? » 

    Barberine arrêta de chanter cet air infiniment triste.
    – Non, vraiment, Wolfy, tes rimes sont d’une pauvreté lamentable ! Oui, j’ai perdu l’épingle. Oui, je suis misérable. Et je crains ce que diront ma cousine et le patron. Mais ne peux-tu faire un effort ? Trouver un tempo plus audacieux….

    Wolfgang la regarda. Il cligna des yeux, ouvrit la bouche et éclata de rire !
    – Plus audacieux ? … ma pauvre Barberine ! hocqueta Wolfgang en lui tendant un autre feuillet.
    – Mais ce n’est plus en italien…
    – Chante, s’il te plaît. Chante, Barberine !

    Le corsage se tendit, la poitrine gonfla et la voix de soprano s’envola.
    « Je l’ai perdue, pauvre de moi,
    Ah, qui sait où peut-elle être ?
    Je ne la trouve pas. Je l’ai perdue
    Misérable moi!
    Et ma cousine, et le patron
    Que vont-ils dire? »

    – Wolfy, non…. Tu ne peux pas trahir Lorenzo ! Maintenant, la rime est encore plus désespérément pauvre et le tempo a disparu, sanglota Barberine. Elle s’écroula dans une bergère de satin bleu pâle.

    Wolfgang jongla avec quelques variations . Il se leva, se servit un verre de vin qu’il avala goulûment. Il enfila sa veste.
    – C’en est fini pour aujourd’hui, dit-il en claquant la porte.

    Barberine essuya ses larmes dans un petit mouchoir de dentelle. Elle serra les poings et courut vers sa chambre. Elle ouvrit la commode et prit son carnet. Elle feuilleta distraitement les pages et sourit . Elle fit quelques pas de danse, jeta un châle sur ses épaules et s’en alla d’un pas léger. Elle imaginait déjà son amie voisine, sa soeur l’accueillant, les bras grands ouverts…
    – Chimène, Chimène ! As-tu du cœur ?
    – Tout autre que ma sœur ne l’éprouverait sur l’heure !
    – Agréable colère ! Digne ressentiment à ma douleur bien doux !
    Je reconnais mon sang à ce noble courroux,
    Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte !
    Viens, ma sœur, viens mon sang, viens réparer ma honte
    Viens me venger…

    Elles riaient, pouffaient, dansaient. Heureuses de leurs retrouvailles aux rimes si riches !
    – Et si nous sortions ? Nous pourrions échanger nos plus beaux mots à l’auberge du Vers Galant !
    Dans les rues de Vienne, leurs longues robes faisaient voleter les papillons de neige. Elles poussèrent la porte. Tous les regards se portèrent sur elles et les firent rosir de plaisir. Elles prirent place à une table près de la fenêtre et commandèrent un chocolat chaud.
    Elles bavardaient et fredonnaient, chantonnaient et devisaient avec bonheur. Barberine sortit son carnet et traça rapidement une portée sur laquelle les notes dansèrent un allegro vivace divin….
    L’affaire semblait bien engagée, mais c’était sans compter sur un trublion, beau comme un Adonis qui les courtisa éhontément ….
    « Dieux ! Quels affreux regards elles jettent sur moi !
    Quels démons, quels serpents traînent-elles après soi ?
    Hé bien ! Filles d’enfer, vos mains sont-elles prêtes ?
    Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? »
    Elles le regardèrent.
    Elles le snobèrent.
    Le soir tombait. Elles se séparèrent.
    Barberine poussa la porte de la maison. La main de Wolgang courait de feuillets en feuillets, les notes dansaient, s’envolaient….
    – Wolfy, …
    Il leva les yeux et la regarda avec amour.
    – Wolfy, écoute, …,ton prochain opéra…écoute…
    « Là ci darem la mano, Là mi dirai di sì,
    Vedi, non è lontano, Partiam, ben mio, da qui.
    Vorrei, e non vorrei, Mi trema un poco il cor
    Felice, è vero, sarei, Ma può burlami ancor.
    Vieni, mio bel diletto!
    Mi fa pietà Masetto.
    Io cangierò tua sorte
    Presto non son più forte.
    Andiam, andiam, mio bene,
    A ristorar le pene d’un innocente amor.
    Andiam, andiam, mio bene,
    A ristorar le pene d’un innocente amor. »

    © Clémence.

  8. Françoise dit :

    Une pauvre rime cherchait vainement son tempo.
Elle invita sa voisine, une rime bien née, 
à prendre un mot autour d’un vers.
L’affaire semblait bien engagée,
mais c’était sans compter sur l’égocentrisme de cette dernière qui,sans rime ni raison, gomma furieusement de nouvelles rimes que son hôte avait eu la maladresse de lui faire lire.
    Sa voisine ne tarda pas à prendre congé prétextant avoir à améliorer quelques rimes qui ne lui donnaient pas entière satisfaction.
    Notre pauvre rime, un peu chagrine, reprit un mot autour d’un vers pour se donner du peps ce qui lui permit aussi de retrouver toute sa lucidité. Et c’est ainsi qu’elle se rappela que sa voisine avait été soupçonnée d’avoir emprunté des rimes aux grands poètes, tels Victor Hugo,Aragon, La Fontaine, Paul éluard et comme ce dernier elle allait mordre à même la vie.
    Et miracle poétique ou pas, elle retrouva son tempo et fit des rimes à n’en plus finir.

  9. Nadine de Bernardy dit :

    Une pauvre rime cherchait vainement son tempo.Elle invita sa voisine,une rime bien née,à prendre un mot autour d’un vers.
    L’affaire semblait bien engagée,mais c’était sans compter sur ce qu’elle vit lorsqu’on sonnât à sa porte.
    Derrière sa voisine, rime riche et suffisante,se trouvait un groupe de personnages,la plupart inconnus de la pauvre rime.Devant sa stupéfaction et son inquiétude,l’invitée la rassura aussitôt:
     » Je suis venue avec quelques amis prêts à vous aider pour trouver ce fameux tempo qui s’obstine à vous fuir,chère amie.Pouvons nous entrer?
    Réticente elle murmura:
    – Heu! oui,entrez,installez vous,je vais vous chercher des mots. »
    Chacun s’installa comme il put,qui sur un sofa,un pouf,une méridienne.Quand ils eurent tous leur vers en main,la rime voisine reprit la parole:
    « Venez près de moi que je vous mette au diapason.Un peu de silence s’il vous plait,je procède à l’appel:
    Alexandrin? présent
    Calligramme? présent
    Acrostiche? présente ma chère
    Synérèse ? présente,ma soeur diérèse vous demande de l’excuser elle est à l’Académie Française
    Dommage,.Pentoum et Haïku quand vous aurez fini de verbatimer entre vous,peut être nous accorderez vous votre attention
    Présents, répondirent en riant les deux contrevenants
    Où en étais-je?
    Ah oui,Césure? présente
    Enjambement? présent
    Décasyllabe? présente
    Sizain? oui
    Sonnet,Rimes Croisées,Ode et Ballade vous lirez vos textos plus tard, rangez moi ces appareils.
    Voilà mon petit,nous sommes à votre service.Soumettez vos difficultés à cette assemblée savante et attentive qui n’est pas là pour vous juger.
    La pauvre rime commença:

    Bien longtemps j’ai cherché
    Comment pouvoir rimer
    J’aspirais au tempo
    Voulais rythme et brio
    Bien en vain j’alignais
    Mes vers pour un sonnet
    Ou autre bout rimé
    Aujourd’hui vous voilà
    Vous guiderez mes pas
    Ensemble nous ferons….

    L’émotion la submergeant,elle ne put continuer. L’assistance,enthousiaste, applaudit à tout rompre et achevât d’une seule voix:

    Du poème un fleuron.

  10. durand dit :

    Une pauvre rime cherchait vainement son tempo.
    Elle invita sa voisine, une rime bien née à prendre un mot autour d’un vers.

    L’affaire semblait bien engagée mais c’était sans compter sur les effets vaporeux du vers.

    C’était un vermisseau, une larve d’inspiration.

    Quand on est pauvre,ça ne rime à rien de s’espérer plus riche, de tenter de se raccrocher à un quelconque tempo quand la vitesse d’exécution semble toujours déterminé par ceux possédant le fric et le pouvoir.

    Elle crut boire beaucoup du soi-disant intérêt de l’autre emplumée, une tireuse du nez, une qui vous exploite l’éventuelle croissance commerciale.

    Travailler plus ses rimes pour gagner plus d’espace poétique. Rimer, rimer…ne négligez pas votre sueur!
    L’écriture c’est 1% de divagation et 99% de transpiration.

    La poésie des pauvres, ça pue des aisselles…pas de machine à laver les aisselles!

    Assez trop tard dans la nuit, la rime riche manda son carrosse littéraire et s’en retourna au sein de ses latrines encorbeillées d’une fresque évocatrice du 18ème siècle.

    La pauvrette resta là sur son caillou. Elle tenta sa chance créatrice auprès de plusieurs allumettes.

    Mais la vie demeurait noire. Elle ne songea à rien de plus précis que l’oubli, se leva et buta.

    Sur le cheminement de sa vie, toujours un mot, en travers.

  11. Michel-Denis ROBERT dit :

    Une pauvre rime, cherchait son tempo.
    Elle invita sa voisine, une rime bien née
    A prendre un mot autour d’un vers.
    L’affaire semblait bien engagée.
    Mais c’était sans compter avec Toto,
    Le petit poète basané
    Qui n’aimait pas l’hiver
    Ni les objets âgés.
    Il arriva sur sa moto,
    Fier de sa peau tannée,
    Créa un fait divers.
    Avec lui, un passager
    Qui avait touché le loto.
    Ensemble, ils avaient combiné
    Des textes pris à l’envers
    Avec des termes usagés.
    Ils se crurent rigolos
    Ils allaient révolutionner
    La poésie et l’univers.
    Mais ils avaient saccagé,
    D’une vue bien raffinée
    Avec leur machine à textos
    Tout le vocabulaire.
    Les avis étaient partagés.
    « Mais, que faîtes-vous ici Messieurs les motards !
    De bon matin, nous travaillons jusque très tard.
    Savez-vous que si nous partageons les mots tôt,
    La raison en est simple, mes chers zigotos…
    – Madame la rime riche,
    Je ne suis pas dans la triche.
    Monsieur Toto, vous me coupez la parole,
    Vous me dérangez devant ma casserole.
    Sachez que si vous envoyez des messages,
    Comme nous vous croyons des hommes très sages
    Ces parenthèses, je vais les contredire.
    Nous ne comprendrons jamais ce que veut dire,
    Ces traits, ces deux points et ces mots sans voyelles
    Vous prétendez conquérir les demoiselles,
    En pointillé, avec des onomatopées,
    Et certes, du défi, vous les télescopées…
    – Rassurez-vous, Madame la poétesse,
    Pardonnez-nous, mon pote et la maladresse,
    Nous allons changer. De suite, je téléphone
    Pour supprimer ces fautes dans mon smartphone. »

  12. Anne-Marie dit :

    Une rime, ayant perdu
    Son tempo,
    Se trouva fort dépourvue
    Quand lui manquèrent les mots.
    Pas un seul petit morceau
    De sonnet ni de rondeau !
    Elle alla crier famine
    Chez Muse sa voisine,
    La priant de lui prêter
    Quelques vers pour apprêter
    Une jolie ritournelle.
    « Vous aurez, lui promit-elle,
    Pour Noël un beau quatrain,
    Peut-être même un sizain  »
    La Muse n’est pas prêteuse :
    C’est là son moindre défaut.
    Que faisiez-vous de vos mots ?
    Dit-elle à cette emprunteuse.
    – Nuit et jour à tout venant
    Je rimais, ne vous déplaise.
    – Vous rimiez ? j’en suis fort aise.
    Versifiez donc maintenant !

    © ammk

  13. Odile Zeller dit :

    Oui ça me plait. Merci

  14. Antonio dit :

    Une pauvre rime, cherchait vainement son tempo.
    Elle invita sa voisine, une rime bien née, à prendre un mot autour d’un vers.
    L’affaire semblait bien engagée;mais c’était sans compter sur un pied de travers.

    La croche fut fatale à sa patte poétique. Je ne vous raconte pas la figure de la rime
    quand elle s’est retrouvée par terre. Elle n’affichait pas que la moitié d’une noire colère, voyant sa queue finir entre crochets.
    « Fermons les guillemets, si vous voulez bien, lança-t-elle au maladroit.
    Et aidez moi plutôt à me relever de ce beau quatrain ». Et il s’exécuta.

    Le pied fendu d’excuses, la pauvre rime voulut se rattraper en lui offrant un autre vers.
    Sauf qu’en constatant qu’il venait de déverser son inspiration sur sa robe, la voisine devint rouge vif, un peu violacé, comprenant aussitôt qu’elle avait affaire à un petit jeune rimeur pas encore prêt.

    Cela ne rimait à rien de poursuivre l’entretien
    Elle remercia la rime pour ce vers de quatrain
    Et se leva d’un bond, saluant l’opportun
    Quand soudain son pied se prit, dans ce putain-de-crochet-à-la-con-qui-mais-qu’est-ce-qu’il-peut-bien-foutre-encore-là!

  15. Odile Zeller dit :

    Une rime cherchait vainement son tempo. Elle invita sa voisine une rime bien née à prendre un mot autour d’un vers. L’affaire était bien engagée mais c’était sans compter avec Julio, le chasseur de rimes.
    Ah Julio, un énergique, un méthodique, rien ne lui échappait. Il mesurait longueur, sexe, sonorité. Il éliminait rageur les alliances mal ficelées, les fausses notes. Il hurlait facilement au scandale : riches, pauvres, plates croisées, sonnet, quatrain, tercet … toujours à l’affût et prêt à tirer.
    Les deux malheureuses rimes n’osaient plus sortir de chez elles. Elles entrèrent alors pour fuir Julio en clandestinité.
    Pour ne pas se faire remarquer l’une d’entre elles partait un panier au bras, faisait mine d’avoir oublié sa cle et ressortait coiffée. Un chapeau portant l’accent grave signifiait alerte Julio en patrouille. L’aigu sur le bonnet signifiait feu vert rien à signaler et le circonflexe sonnait la fin de l’alerte, Julio était rentré chez lui diner.

    Julio eut beau passer et repasser, il se retrouva condamné à l’oisiveté. Menace de dépression il décida de s’exiler outre-mer au pays des bouts-rimés.
    Depuis lors ces dames les rimes ont repris leurs activités. On se retrouve chaque lundi autour d’un vers, a prendre un et même parfois quelques mots. Quelle euphorie puisque sans Julio. Tout va très bien en poésie.

  16. Dolorès dit :

    Poudre de rime
    Sur le papier blafard,
    Par une plus riche
    Ne te laisse pas séduire.

    Poussière de rime,
    Sur le tapis chatoyant,
    Par une cousue d’or
    Ne te laisse pas éblouir.

    Pauvres petites rimes
    Douces et légères
    Comblent leurs vers
    De délicatesse.

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