Exercice inédit d’écriture créative 186

eglantineEn ce  doux matin de juin, la roseraie était en émoi.
Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.

Imaginez les suites de cette zizanie végétale

22 réponses

  1. Clémence dit :

    En ce  doux matin de juin, la roseraie était en émoi. Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.

    La roseraie en émoi, mais pour quelle raison, cette fois ?
    Ah, une rose, une belle rose, s’est fait traiter d’églantine
    par sa voisine…
    Églantine… églantine….
    Dame, cela me paraît moins grave
    Que de se faire traiter de mandarine ou de clémentine…
    Moins grave que de se faire traiter de grenadine ou de gourgandine !
    Églantine, églantine ?
    Grands dieux, bien moins grave
    Que de se faire traiter de sardine ou de gazoline!
    Eut-elle été traitée d’adrénaline ou d’aubergine…
    Mais non, Mademoiselle se fait traiter d’églantine….
    Cela eut été terrible si le juron eut été naphtaline ou térébenthine ;
    Crinoline ou vipérine….
    Il y en tant et tant de mots outrageux en « ine »….
    Il y a même adultérine….

    Adultérine….non, certes pas….notre rose ne l’est pas !
    Si ma mémoire est encore bonne….Mais oui, bien sûr….
    Dans la famille Rose, aujourd’hui, il n’y a plus que des métisses et des hybrides ! Hybrides, comme les voitures électriques ! Toutes des génétiquement modifiées…. Pas de quoi se vanter, même si elles sont de pures merveilles de parfums envoûtants et couleurs enivrantes aux marraines et parrains célèbres!

    Voyons, voyons…. Il me semble que les Rosiers étaient ….sont ….aussi des plantes sauvages, dont les plus connues sont l’églantier, aux fleurs simples à cinq pétales. Ces églantiers sont même revenus à la mode… Certes, on a un peu traficoté leur nom : « Rose botanique ». Vous m’en direz tant , usant du code politiquement correct !
    De plus, ces considérations temporelles ajouteront-elles, à votre cœur, un peu de baume ? L’églantine fleurit bien plus que, comme les roses, l’espace d’un matin.

    Allons, allons, mesdemoiselles les roses de la Roseraie, un peu de correction, je vous prie !
    Allons, allons, mademoiselle l’offensée outragée, relevez la tête et vos épines sanguines, votre mine veloutine, vos pétales aux nuances sibyllines….
    Vous êtes une légende vivante, descendante directe de la famille d’origine des Rosaceae !
    Essuyez vos larmes…. Et chantez, en ce doux matin de juin, avec vos demoiselles de compagnie….

    Rosa rosa rosam
    Rosae rosae rosa
    Rosae rosae rosas
    Rosarum rosis rosis

  2. Geneviève T. dit :

    En ce doux matin de juin, la roseraie était en émoi. Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.
    L’autre avait répliqué vivement.
     » Et toi avec tes sept fleurs par an, tu peux parler!  »
     » Oui, mais moi chacune de mes fleurs comporte cinquante pétales, tu fais pitié avec ta mini-jupe à 5 pans, tu es à la limite de l’indécence ! »
     » Moi ce sont des centaines de fleurs que je produis chaque année! »
     » Au fait c’est comment ton nom …Rugosa?… vraiment plus ordinaire il n’y a pas!…
    moi, je suis noble,… je descends des Hybrides de Thé »
     » Ah, la mixité sociale, ça doit te faire drôle…. Attends lorsque l’on va te coller dans un jardin à l’anglaise, et que l’on te ferra côtoyer de vulgaires marguerites… tu pourras te plaindre! »

    Les proches baissaient la tête, faisant semblant de ne pas entendre. Depuis plusieurs jours les noms d’oiseaux fusaient entre ces deux là. Les sages recommandations d’un rosier ancien n’avaient rien donné.

    Un beau matin alors que le soleil brillait depuis plusieurs heures, que l’air était sec et que pas le moindre souffle ne se manifestait, un individu accoutré d’un tablier et d’un grand chapeau s’approcha des deux rosiers. Le silence se fit dans le jardin. Les oiseaux disparurent et les abeilles allèrent butiner ailleurs. Il s’agissait en fait du jardinier en chef. D’habitude il se promenait dans la roseraie tôt le matin, coupant une fleur fanée ici ou là, enlevant une feuille tachée, à l’un ou à l’autre. Sa tâche s’arrêtait là.

    Aujourd’hui il avait l’air grave. Il avait chaussé ses lunettes. Dans sa main droite il tenant un petit plateau sur lequel étaient éparpillés d’étranges objets. Il s’approcha de l’une des roses, puis de l’autre. Il les observa attentivement. Il saisit une loupe pour mieux les voir.
    C’est alors qu’un murmure traversa l’assemblée:
     » Non, il ne va pas oser! »
     » Oser quoi? » dirent les deux roses de concert!
     » C’est bien la première fois qu’elles sont d’accord sur un point » s’empressèrent d’ajouter quelques commères.
     » Ah, ah …vous n’avez pas compris » dit le vénérable rosier grimpant.
     » Je vais m’approcher et vous expliquer »
    Il arqua un de ses rameaux et vint chuchoter à l’oreille des deux voisines. Les pétales se dressèrent sur leurs têtes, chaque tête partant à l’opposé l’une de l’autre.
     » NONNNN……pas ça…. » hurlèrent-elles en même temps.
     » ça alors … » s’empressèrent d’ajouter les bavardes alentours et un grand éclat de rire secoua toutes les roses de tous les rosiers à la ronde.
     » Je suis bien trop jeune » dit en s’égosillant la rose aux airs d’églantine.
     » Et moi bien trop respectable » articula d’une voix autoritaire la rose juponnée.
    Devant toute cette agitation, la vue du jardinier se brouilla. Il se redressa, passa la main sur son front, souleva légèrement son chapeau. Il ferma les yeux…. il vit sa rose choisie parmi des centaines,… une énorme coupe dans ses mains… et… et la reine qui l’anoblissait…
    Non, il lui fallait se ressaisir, rien n’était encore joué. Il rouvrit les yeux et reprit sa position. Il ne devait plus se laisser distraire. Il savait qu’il avait fait le bon choix, il lui fallait maintenant agir. Il préleva délicatement un peu de pollen sur les étamines de la belle dame et le déposa avec précision sur le pistil de la jeune voisine… Il refit plusieurs fois la même opération. Il contempla son œuvre un instant et quitta la jardin sur la pointe des pieds de peur de provoquer quelque cataclysme.

    « Je ne la reconnaitrai jamais » hurla la rose aux atours de princesse.
    « Et moi je l’abandonnerai devant la cabane des jardiniers » s’égosilla la rose aux allures de Cosette.
    « Asssssssez….pouvez pas vous taire » vociférèrent toutes les voisines qui ne pensaient déjà plus qu’à faire la sieste!
    Geneviève de mesmotsdoubs

  3. Gabriel dit :

    Une œuvre n existe que lorsque qu’on commence à écrire les premiers paragraphes. Ensuite l’auteur et son œuvre s affrontent dans un besoin d exister. Chacun tirant la trame d’un côté ou d’un autre, on peut dire que l’œuvre commence une existence propre au fur et e0 mesure que l’auteur lui fournit de la substance. Le plus difficile pour l’auteur est de poursuivre l’idée initiale envers et contre tout. On pourrait parler d’obstination, mais c est vital pour que l’on puisse mettre un point final marquant le début et non la fin, comme un enfant qui quitte le cocon familial.Bon courage

  4. Bouquet dit :

    En ce  doux matin de juin, la roseraie était en émoi. Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.

    Imaginez les suites de cette zizanie végétale

    Et pas n’importe qu’elle rose, la doyenne de la roserai. Certains disent même qu’elle aurait connu madame. Pour dire. 
    Alors tout le monde attendait sa réaction. Elle ne peut tout de même pas laisser l’outrage sans réponse. La jeune rose impertinente, allait en prendre pour son grade c’etait évident. 
    Et contre toute attente, pour seule réaction, une goutte d’eau sortit de sa carolle et tomba sur le sol. Coïncidence de la rosée du matin ou une petite larme se serait-elle échappée ?  La question se posait au milieu des rosiers sociaux… les commentaires étaient partagés. 

    Au bout d’un moment la doyenne finit par interpeler la jeune rose sans même la regarder… 
    « En effet, tu as raison. J’ai perdu une bonne partie de mes pétales, il m’en reste 5, je comprends que tu puisses faire cette remarque tout à fait pertinente. »

    La jeune rose jubilât. 

    Puis la doyenne rajouta  » mais je vais te dire autre chose… »

    Ça y est, tout le monde était attentif, la doyenne allait certainement dégainer, ça allait faire mal ! 

    Je suis bien contente d’être une églantine l’espace d’un moment et particulièrement aujourd’hui, un 23 juin. Je vais même te dire, cela ne pouvait pas mieux tomber. Pour moi c’est même le plus bel hommage que je pouvais lui faire.

    Alors là… Plus personne ne comprenait. La jeune rose aussi restait perplexe. De qui elle pouvait bien parler. 

    Tu sais peut être qu’une églantine à 5 petales, c’est bien, mais sais-tu aussi pourquoi tu es là ? Là, à pousser sereinement au milieu de tant d’autres…  Pourquoi il y a des gens qui viennent du monde entier pour venir nous voir, parfois nous sentir. Bon pour certain on se passerait bien de les sentir nous aussi… Je te l’accorde. Et sais-tu pourquoi aujourd’hui il y aura sans doute, plus de monde que d’habitude ? 

    La jeune rose osait à peine répondre « Pour le château… » 

    Ici autrefois, il y avait une femme passionnée par les roses. Grace à son mari, qui voulait la rendre heureuse, les faisait venir par bateau du monde entier. Plus de 600 espèces de rosiers tapissaient la roserai. Et à l’époque, pas de rosiers de laboratoires ou de grandes surfaces,  ils étaient tous plus sauvages les uns que les autres… Et tu dois donc savoir comment on appelle le rosier sauvage ?  

    Oui, forcément l’églantier…
     
    Et sais-tu qu’aujourd’hui on fête l’anniversaire de madame ? 
    Ha bon, c’est l’anniversaire de madame Josephine de beauharnais !
    Oui et non réponda la doyenne, Oui c’est son anniversaire et non, elle n’a jamais été appelé comme cela de son vivant.
    Ha non… Répondit la rose.
    C’est le nom de son premier mari et c’est le prénom que lui a donné son deuxième mari, le même que pour les livraisons des rosiers en bateau, un certain Napoléon 1er. Du coup elle ne pouvait pas s’appeler comme cela. Mais pour l’histoire cela sonnait mieux je suppose…. 

    Non, je ne savais pas.

    Et pourquoi il a changé son prénom alors ? 

    Il n’aimait pas. C’est pourtant dommage, j’ai toujours pensé que sa passion pour nous, lui venait justement de son vrai prénom… 😉

  5. Sylvie dit :

    La rose et l’églantine

    Quand l’églantine en bouton
    De l’autre côté du buisson
    Par fantaisie s’aventura
    La rose rouge pâlit
    La blanche s’empourpra
    Le cercle était en émoi
    Une sève mêlée
    Les plus pures nées
    Essences éthérées
    Ne pouvaient tolérer
    Chaos végétal
    Babel floral
    Retombée de pétales
    Lit d’humus métissé
    Habilement dosé
    Par le divin jardinier

    ©Sylvie Wojcik

  6. Parisianne dit :

    En ce doux matin de juin, la roseraie était en émoi.
    Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.
    La belle offensée prit un instant un air fané puis, forte de l’agitation de ses voisines, se redressa de toute sa tige pour asséner à l’effrontée :
    – Vous si joufflue, êtes jalouse de ma silhouette fine ! Je ne suis que souplesse et légèreté quand vous êtes tout enjuponnée !
    Un grand silence se fit alors.
    Les roses anciennes – d’abord acquises à la jeune insultée – frémirent de tous leurs pétales devant ce retournement de situation. N’étaient-elles pas elles-mêmes rondes et pommées ? Comment réagir à l’affront : jeter le gant à l’insolente maigrichonne et lui signifier qu’effectivement tout en elle évoquait la sauvageonne ? ou bien ignorer la fanfaronnade de celle que sa silhouette gracile rendait cependant très fragile.
    Un roulement de tonnerre coupa court aux hésitations ! Après l’orage qui s’annonçait, la fluette serait muette.
    Leur cousine, l’églantine, derrière le mur enfermant ces pimbêches, sourit de toutes ses étamines.
    – Parlez, parlez mes jolies, je serai la seule après la pluie à offrir un chemin de cœurs en libertés aux amants parcourant la campagne. Vous n’aurez pour toute oraison que le coup de balai de la maîtresse de maison !

  7. de Bernardy Nadine dit :

    En ce doux matin de juin la roseraie était en émoi
    une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.
    A Bagatelle, la rumeur indignée allait grossissant de parterre en parterre mais personne ne savait exactement de quoi il retournait.
    Seule notre pipelette la coccinelle pourrait m’en dire plus. J’allais donc la rejoindre dans son endroit préféré. Elle s’y trouvait , riant comme une folle sur une feuille d’un rosier d’Hispahan aux fleurs épanouies.
     » Ah! salut le scarabée! Alors, tu as entendu ce scandale ?
    – oui, et je m’étonne que cela te fasse rire
    – hé bien installe-toi et écoute :
    – je prenais ce matin le soleil face à mon grand ami à roses thé le Ann – Margaret de Windsor quand une Madame Sans Gêne ,du rosier voisin, tu sais celui aux fleurs ébouriffées qui ont toujours l’air de sortir du lit….
    – celui-là, à gauche, d’un rose quelque peu commun
    – exactement. Et bien figure-toi qu’il y a un demi heure environ, excédée par les compliments quotidiennement adressés aux Ann Margaret, une ébouriffée à lancé à sa plus proche voisine:
    – alors l’aristo, on se réveille enfin, on va sa faire une beauté? Ca ne va pas être long pour une petite églantine comme toi!
    La rose thé s’est tournée, toute souriante, vers sa congénère :
     » I beg your pardon darling? What do you say? Sorry but y don’t speak french.Have a good day my dear.
    – puis elle a commencé sa toilette à la rosée, se penchant vers moi pour me murmurer :
    – alors ma curieuse tu as vu
    comme je l’ai mouché celle-là, elle n’aurait pas dû de fier aux apparences!
    – pendant ce temps le Madame sans Gêne, vexé comme un pou,affûtait ses épines en sifflotant,avec l’espoir que personne n’avait remarqué l’escarmouche »
    La drôlerie du récit me fit partir d’un énorme éclat de rire ,accompagné par la coccinelle qui ne demandait que cela.

    Un enfant passant devant nous dit à sa mère :
     » Regarde il y a deux insectes sur la dos qui agitent leurs pattes en tous sens on dirait qu’ils rient
    – cesse de dire des sottises Charles Emmanuel, dépêche-toi, on a encore des rose à voir.

  8. François Nugues dit :

    En ce doux matin de juin, la roseraie était en émoi. Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.

    Ses multiples pétales, un à un, s’abandonnent. Le bourdon vainqueur se trouve emprisonné et frissonne de colère retenue. Le parfum sature le maigre espace resté disponible. Le velours des lourds sépales se hérisse fermant toute respiration.
    Elle est blessée. Prise au piège des crampons épineux lancés à l’assaut de ses fleurs par la bourrasque orageuse.
    Elle est prisonnière. Incapable de se défendre, respectueuse de ses ancêtres. N’est-elle pas portée par une racine d’églantier. C’est comme une métisse accusée de racisme. Comme le républicain accusé d’avoir été baptisé à l’âge de trois jours. Comme le marchand des quatre saisons empêché de prendre des vacances.
    Une larme de rosée s’est posée, fraîche, cadeau de reine nature, au petit matin. Enfin, pouvoir regarder sans être dominée par la rancœur, retrouver ses repères, ses habitudes sécurisantes.
    « Oui, c’est vrai, je suis un peu églantine, folle joyeuse des haies au printemps, régal des merles et des étourneaux en hivers, défi lancé aux amoureux de passages qui veulent décorer les corsages pour mieux les déshabiller ensuite. »
    La voisine, pauvre sotte, portée par une sauvage venue des steppes communistes, n’a pas encore pu trouver sa place dans la mixité libre du jardin public : « Je fus dédiée à Staline du temps de sa splendeur ! » Elle a l’outrance des dictateurs, elle dissimule sa déchéance derrière un verbiage passéiste. Elle est portée par une rose de chien, comme on dit chez nous, ces roses sauvages au parfum capiteux, envahissant, délicieux.
    Un coup de sécateur, comme ça, simplement, en passant, le jardinier a coupé le gourmand inutile, le lien fortuit.
    Un peu d’airs, de transparence, chacune épanouit son plus gracieux bouton : « c’est moi la plus belle ! »

  9. MALLERET PEGGY dit :

    En ce doux matin de juin, la roseraie était en émoi. Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.

    – Allons où vous croyez-vous mesdemoiselles ?

    – Elle m’a traité d’églantine !dit la rose outragée

    – C’est vrai, mais monsieur Le Nôtre, regardez, elle m’étouffe, elle m’envahit, ses épines s’entremêlent aux miennes. Elle pousse comme une sauvageonne. Comme si elle était libre dans un bosquet. Je ne parle même pas de ses racines qui me chevauchent, mon espace vital est si restreint que je me sens défaillir. Pleurniche sa voisine à double pétales de velours lie de vin.

    Monsieur Le Nôtre agacé :
    – Ce n’est pas une raison pour mettre la roseraie sans dessus-dessous. Certaines fleurs ont perdu des pétales, des tiges sont enchevêtrées les unes dans les autres. Et moi je ne retrouve plus l’harmonie des parfums et des couleurs que j’avais créées pour sa majesté. Quel chaos ! On croirait un jardin planté dans le plus grand désordre.

    – De toute façon, réplique la voisine prise à partie, c’est une prétentieuse qui se croit la plus belle. Ce qu’elle ne sait pas c’est que justement elle a été bouturée avec une églantine… Ah ah ah !elle va en avaler ses épines !
    S’il vous plait monsieur Le Nôtre, dites à votre jardinier en chef, de la couper, elle sera parfaite pour décorer le boudoir de madame de Maintenon. Et enfin elle cessera de nous monter les unes contre les autres. Depuis qu’elle a pointé son premier bouton, elle nous dépasse d’une tête et dérange cet équilibre auquel vous étiez tellement attaché.

    – Silence ! souffle monsieur Le Nôtre en voyant s’avancer le roi.
    Sir. Vous me faites beaucoup d’honneur dit-il en s’inclinant avec respect devant le roi.

    En un clin d’œil, l’ordre est revenu dans la roseraie.

    – Monsieur Le Nôtre, cueillez-moi cette rose, je vous prie. Ses pétales ont la teinte de mes meilleurs vins.

    Quelqu’un a-t-il entendu « ouf » ?

    Attendez, dit le roi : « Et aussi celle là, juste à côté, elles sont harmonieuses ensemble »

  10. laurence noyer dit :

    En ce beau matin de juin, la roseraie était en émoi. Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine…

    Alors Eglantine sortit ses épines :
    « Bien sûr, je suis sauvage, alors que toi tu es cultivée
    Mais n’oublie pas que nous venons de la même famille Rosaceae
    Avant de devenir la reine des fleurs tu as subi beaucoup d’interventions
    Que reste-t-il de naturel chez toi ?
    Tu as beau avoir une belle collerette, tu finis toujours les pieds dans l’eau
    Moi, on m’appelle Rosa Canina, la rose des chiens
    Mais je suis la rose de tous les êtres
    A Toulouse, je suis une distinction décernée aux poètes.
    Proust compare mon corsage à une soie unique
    On fait de mon fruit des confitures, etc, etc

    Ne vous plaignez pas, intervient Marguerite,
    On pourrait vous effeuillez en chantant:
    Rosa rosa rosam
    Rosae rosae rosa
    Rosae rosae rosas
    Rosarum rosis rosis »

  11. Nathalie dit :

    En ce doux matin de juin la roseraie était en émoi. Un rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.
    Le régisseur de la roseraie était bien embêté….
    « Un bébé dans une églantine, vous n’y pensez pas, ce n’est pas sérieux. C’est une histoire à récolter un bébé à tête de chou-fleur ! Quoi qu’on a déjà eu un certain Gainsbourg…. Mais bref.
    Ici on travaille sérieusement. La réputation de la roseraie ne s’est pas bâtie en une matinée ! La maison garantit des roses sans épine, des pétales de soie et une rosée pure source. Du haut de gamme et 100% local. Les cigognes ne s’y trompent pas !

    Mais la situation est sérieuse. Cette rose injurieuse doit probablement couver en elle une future rebelle, une révolutionnaire, et peut être même une anarchiste ! Une seconde Rosa Luxembourg, ou une Rosa Parks ? Une Rosa sur qui des soldats enfonceront une couronne d’épines sur la tête ? Je m’embrouille….
    Avorter d’un coup de sécateur ? Impensable. Si cela se sait, les abeilles qui créent la vie ne voudront plus butiner pour rien dans notre roseraie. Pire : nous risquons une monarchisation par Elisabeth II comme le jardin de la cité…. Avouez qu’il a de quoi avoir le bourdon…. Avec ses tailleurs aux couleurs improbables… 

    L’incident est clos et laissons cette rose impertinent éclore. Nous assumerons ce mioche jusqu’à sa maturité pour le livrer à une cigogne. Les humains s’en débrouilleront.»

  12. Christine Macé dit :

    En ce doux matin de juin, la roseraie était en émoi. Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.

    Pierre, le poète, parcourait de long en large les allées du jardin embaumé à la recherche de l’inspiration : « Mignonne, allons voir si la rose… » Non, assurément, il faudrait à sa nouvelle conquête autre chose que ce discours gnangnan pour la séduire. Quelque chose de plus fun s’il voulait qu’elle le kiffe grave ! Mais il devrait bien y souscrire dans les circonvolutions et la langue de l’amour courtois de l’époque… ou disparaître à jamais, sans une once de gloire, fût-elle éphémère ! C’est que le garçon, un brin grivois, avait un certain goût pour la postérité… et les jeunes filles en fleur. En un mot comme en cent, il lui tardait de cueillir « dès aujourd’hui les roses de la vie ». Tiens, c’est pas mal ça, se dit-il, notons-le : j’arriverai bien à en faire un alexandrin…
    Tout à ses divagations, l’amant des Muses poursuivit son chemin avant de se résoudre à poser son céans sur l’herbe grasse. Ah ! si la belle avait été là, nul besoin de lui conter des vers : un baiser (et le reste), elle aurait succombé et vogue la galère! Il finit par s’endormir alors que la roseraie se mettait à bruisser curieusement.

    Non loin de là, dans le coin des « Cuisse de nymphe émue », régnait une belle zizanie végétale :
    – Quelle impudence, quelle effronterie, je dirais même « quelle outrecuidance » ! (C’est que chez les roses aussi, il est de bon ton – même quand on est en colère , de conserver le langage châtié des fleurs : on a un rang à tenir, sacrebleu !) Il n’empêche, l’effervescence avait embrasé le rosier alors qu’on s’empressait de rassurer la plus jeune, encore sous le choc de l’injure qu’elle avait reçue. Au petit matin, toute auréolée de fraîches gouttelettes, la jeune Rosa qui ânonnait sagement ses déclinaisons latines « rosa, rosa, rosam… » fut brusquement interrompue par un ricanement venu du bosquet voisin :
    – Encore une qui se prend pour la cuisse de Jupiter alors qu’elle n’est qu’une vulgaire églantine !
    Notre Rosa, recroquevillée dans son bouton, pleura toutes ses gouttes de rosée pendant que ses voisines la consolaient :
    – Cette vieille bique de « Cardinal de Richelieu » n’en veut qu’à ta jeunesse, ma beauté ! Faut dire que son teint n’a plus la fraîcheur d’antan : « rose elle a vécu… l’espace d’un matin »… qui a dit ça, déjà ?! T’inquiète pas ma jolie, le jardinier n’est pas loin avec son sécateur, elle va pas y couper ! Et puis, Eglantine c’est le nom charmant de notre aïeule. Je te rappelle que nous sommes arrivées de Crimée au XVIe siècle, bien avant que la pourpre cardinalice n’ait vu le jour, dans des conditions pour le moins obscures d’ailleurs ! T’inquiète pas, t’es une graine de star : occupe-toi de soigner ton teint de « hotpink » si cher aux petits British… et « laisse béton ! » (quand il le faut, le langage des roses sait s’adapter aux circonstances !) Vois ce jeune poète endormi, sûr qu’il rêve d’une belle histoire à l’eau de rose sans épines ! Alors, sèche tes larmes et va vite lui chatouiller les narines de ton doux parfum… ça l’aidera pour finir son ode à Cassandre.

    Bon grand week-end, Christine

  13. Catherine M.S dit :

    Parfum de trahison

    En ce doux matin de juin
    La roseraie était en émoi
    Une rose avait outragé sa voisine
    En la traitant d’églantine
    Et celle-ci de répliquer
    C’est l’hôpital qui s’fout d’la charité
    Vous avez vu ses minables épines
    Incapables de piquer la moindre vermine
    Mademoiselle fait la fière
    Parce qu’elle pousse près de la volière
    Et que tous les oiseaux la vénèrent
    Comme une déesse à qui l’on dédie ses prières
    Ô rose divine, délivre-nous ton parfum
    Que l’on s’enivre du soir au matin
    Mais la belle a flétri
    Ses pétales ont noirci
    Et sa voisine en a profité
    Pour attirer l’attention des jolis garçons
    Qui l’ont cueillie pour leurs dulcinées
    A la moindre occasion
    L’églantine ? Quel canon !
    C’est avec brio que la coquine a surmonté l’affront
    Et qu’avec ses copines elle peut danser le rigodon !

  14. dumouchel dit :

    en ce doux moi de juin, j’étais en émoi de voir cette rédactrice batailler je me battai donc à ces côté !!!

  15. Sabine dit :

    En ce doux moi de juin
    Un écrivaillon était en émoi,
    Accusant la rose d’en faire moins,
    De n’être plus qu’églantine.

    Il en fit un tintouin,
    Jeta la rose dans le désarroi,
    Lui fit bien du chagrin
    Face à l’attaque mesquine.

    L’églantine, perspicace néanmoins,
    Comprit le pourquoi
    De l’émotion du bédouin:
    Il aimait l’églantine !

    Ses propos et baragouins
    Qui le laissent tout pantois,
    Pour respirer il en a besoin.
    Mais ce samedi elle lambine, l’églantine…

    Il ne s’en remettra pas, le marsouin.
    Elle se moque de son effroi,
    Pour qu’il souffre postera de moins en moins
    Et laissera la classe aux mains de l’indiscipline

    Allez, sans rancune, Durand, le week-end prochain je n’aurai pas le temps de poster avant le lundi…

    Et merci à Peggy!

  16. ourcqs dit :

    En ce  doux matin de juin, la roseraie était en émoi.
    Une rose avait outragé sa voisine en la traitant d’églantine.
    Toutes épines dehors elle rougissait, l’hystérie gagnait, elle narguait sa voisine.C’était évident, elle remplissait les critères de perfection marketing, sans doute à coup de manipulations génétiques, standardisée avec longue tige, pour les soliflores de catalogues publicitaires, pétales très serrés, qui ne tombaient pas, fanaient avant éclosion ….M^me avec un parrain du show bizz pensait-elle vraiment impressionner sa voisine, nature un peu sauvageonne, qui avec légèreté, simplicité, éparpillait au moindre souffle quelques touches pastel, et jouait de sa corolle pour charmer les flâneurs ? Trop prétentieuse, elle oubliait que la tendance actuelle pour un retour à l’authenticité allait favoriser la grâce un peu rustique de l’églantine 1er prix du concours !!!!

  17. durand dit :

    En ce doux mois de Juin, le blog était sur le cul. Une pseudo rédactrice inventait

    les pires stratagèmes pour ne pas remplir son devoir d’écriture hebdomadaire.

    Elle apportait la cour de récréation jusqu’au bord de l’estrade et le grand

    instituteur trop conciliant n’osait pas donner de la règle.

    Sa petite classe se montrait de plus en plus indisciplinée!

    Et ça ne lui déplaisait pas!

  18. Sabine dit :

    En ce doux mois de Juin, le blog était en émoi. Une rédactrice avait tenté de
    doubler l’un de ses collègues, lui faisant une immonde queue de sole!

    Imaginez la suite en tentant de décrire la satisfaction de la rédactrice.

  19. durand dit :

    En ce doux mois de Juin, le blog était en émoi. Une rédactrice avait tenté de

    doubler l’un de ses collègues, lui faisant une immonde queue de sole!

    PS: Eh, les filles, on est pas là pour rigoler…faut bosser aussi!

  20. MALLERET PEGGY dit :

    Chère Sabine, j’apprécie beaucoup ton humour !! Bien joué (en toute amitié) !

  21. durand dit :

    En ce doux matin de juin, la roseraie était en émoi. Une rose était outragé sa voisine la traitant d’églantine.

    En ce clair matin de juin, le potager ne tenait plus en place. Une pomme de terre nouvelle avait blessé sa colocataire la qualifiant de vieille patate.

    En ce merveilleux matin de juin, le poulailler jacassait fort. Une poule de luxe avait estomaqué son coq le traitant de maquereau.

    En ce lumineux matin de juin, la fourmilière était toute retournée. Une fourmi avait osé moqué le chapeau rose de sa Reine.

    En ce joyeux matin de juin, le hara était tout agité. Un cheval avait offensé son compagnon d’entraînement le traitant de baudet normand.

    En cet aimable matin du 6 juin, la plage était toute chamboulée. Une sole avait pris sa voisine pour un GI rampant.

  22. Sabine dit :

    C’est la première fois qu’on m’traite d’églantine ! Si j’suis une églantine, t’es une drôle de rose ! Eglantine ! Eglantine ! Est-ce que j’ai une gueule d’églantine ? Puisque c’est comme ça, vas-y toute seule dans ton bouquet !

    Les plus jeunes comprendront en allant ici:
    http://www.youtube.com/watch?v=6DKI0EP-RMA
    De toute façon je n’ai fais ces quelques lignes que pour poster avant Durand!!!! Bonne journée « Durand »

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