Exercice inédit d’écriture créative 207

oreille-Octobre touchait à sa fin,
les arbres perdaient déjà leurs feuilles.

C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit.
Un mimétisme végétal gagna les livres

et les hommes.
Les feuilles des livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi…

 Inventez la suite

27 réponses

  1. Philippe dit :

    Octobre touchait à sa fin,
    les arbres perdaient déjà leurs feuilles.
    C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit.
    Un mimétisme végétal gagna les livres
    et les hommes.
    Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi…

    Les bibliothèques devinrent bibiothèques.

    La femme d’ouvrages eut dès lors moins de travail et se sentit libérée d’un poids.

    Ses lunettes tombèrent, ayant perdu l’appui de leurs prothèses naturelles.

    Les veilleurs du numériques se frottaient les mains, tant qu’elles tenaient encore, car leur rêve se réalisait.

    Le papier décédé, on allait céder au digital. Et de sortir des Kindle surprise, des liseuses de métal, des tablettes même pas en chocolat.

    Sans se rendre compte que, dans un coin, des enfants, après avoir séché leurs larmes, écoutaient la parole des sages et recréaient le monde avec des cartouches d’encre périmées et de vieux ports USB.

  2. Clémence dit :

    207 Octobre touchait à sa fin, les arbres perdaient déjà leurs feuilles. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes.
    Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi…

    Ah, non, pas mes oreilles, tout de même ! Comment entendrais-je les mots doux de Belle-Chérie ? Non, non, je veux mes oreilles, je veux encore entendre… peut-être que plus tard, beaucoup plus tard…
    Assis dans mon fauteuil Voltaire, je somnolais, la dernière lettre de Vladimir Kosma posée sur les genoux…Une certaine langueur me gagnait et je laissais mon regard courir sur le jardin et sur les horizons plus lointains…
    Les oliviers et les chênes verts ne donnaient, eux, aucun signe de l’automne. Et pourtant, octobre se dorait au soleil … Les premières détonations des fusils des chasseurs claquaient et donnaient le signal aux chênes blancs de commencer à roussir leurs feuilles, à les faire tomber de peur sous les assauts des coups de feu et des coups de Mistral.
    Les glycines, les seringats, les sauges se déshabillaient à leur tour…les platanes aussi, accompagnés eux-mêmes des mûriers. La chute vertigineuse.
    Mon attention chutait aussi et Belle-Chérie dut s’y reprendre à deux fois pour me demander si une tasse de thé et un biscuit me seraient agréables.
    Les dernières miettes mouillées effacées, je repris ma lecture, sans pour autant, oublier de lever les yeux, de regarder cette beauté sauvage…
    Les arbres sont dénudés. Curieusement, je vis quelques feuilles d’olivier s’envoler…A leur tour, quelques feuilles de chêne vert prirent la poudre d’escampette. Etrange, étrange, tout cela…
    C’est alors que le moulin de Daudet se mit à mouliner et à emporter au diable vauvert tout ce qui s’appelle « feuille »….
    C’est alors que Guillaume Apollinaire voyait, sous le pont Mirabeau, passant, avec la Seine , les souvenirs et les regrets aussi….les jours et les semaines, les amours et les éternels regards…
    C’est alors que naquit un des plus beaux poèmes… les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
    Les pages des livres s’envolèrent au vent, les étagères s’écroulèrent emportant les murs des maisons , les portes et les fenêtres…

    A la recherche du temps perdu, perdu où ? Perdu par qui ? Quand ? Comment ? Et pourquoi ?….

    C’est alors qu’un phénomène jamais observé apparut… Plus extraordinaire que le pied de l’Homme posé sur la Lune !
    Là où croissaient chênes et autres arbres majestueux s’élevèrent, comme par magie, des pans de murs, des étagères s’installèrent accueillant une foultitude de livres…même ceux qui avaient péri : disparus, déchirés, noyés ou calcinés…
    Là où les maisons avaient bouffé la nature, chênes verts et blancs, mûriers, platanes, châtaigniers, peupliers et autres congénères s’installaient confortablement….en une forêt luxuriante.

    … et les murs de la classe
    s’écroulent tranquillement
    et les vitres redeviennent sable
    l’encre redevient eau
    les pupitres redeviennent arbres
    la craie redevient falaise
    le porte-plume redevient oiseau
    Jacques PREVERTvient de terminer sa « Page d’écriture ».
    KOSMA avait le texte pour accompagner son thème musical.
    Roland PETIT recevrait sous peu sa commande.

  3. Françoise -Gare du Nord dit :

    Octobre touchait à sa fin, les arbres perdaient déjà leurs feuilles. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes.

    Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent. Des oreilles aussi tombèrent des hommes, des femmes et même des enfants. Rien d’anormal, ils devenaient tous durs de la feuille… d’automne emportée par le vent.

    Puis leurs mains chutèrent. Rien d’étonnant, elles tremblaient comme des feuilles… mortes qui se ramassent à la pelle.

    Leur cœur lâcha en dernier, épuisé d’avoir trop aimé. Rien de surprenant, le genre humain possède un cœur d’artichaut : une feuille pour chacun/chacune

    Et ce fut la fin du genre humain. Chacun se retrouva dépouillé, comme à l’origine lorsqu’il cachait sa honte sous une feuille … de vigne. Avant de se retrouver sous terre à manger les feuilles … de pissenlit par la racine ou à chercher des trèfles à quatre feuilles.

    Moi aussi, tous les matins, sans un cri, sans une plainte, je me dépouille de mes feuilles. Je suis une besogneuse, présente chaque jour à l’usine, au bureau ou à la boutique. Pas du genre à m’endormir sur mes feuilles … de laurier. Mais même si je suis faite de papier, je n’en ressens pas moins le douloureux arrachement. Avec pour seule marque d’attention à mon égard, ce soupir «Encore une à tuer ! »

    Rien d’étrange à tout cela. Je ne suis qu’une éphéméride.

  4. MALLERET PEGGY dit :

    Octobre touchait à sa fin,
les arbres perdaient déjà leurs feuilles.
C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit.
Un mimétisme végétal gagna les livres
et les hommes.
Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi…

    On se posa mille questions. Les scientifiques cherchèrent des réponses, il y eut un branlebas-de-combat sur la planète pour savoir s’il existait des endroits épargnés. Rien, tous « à la même enseigne ». Que les arbres perdent leurs feuilles était évidemment dans l’ordre des choses, elles réapparaîtraient au printemps. Mais les oreilles, les livres était-ce une évolution pour le moment inconnue ? Suivraient-ils le cycle de la nature ?
    Les téléphones des médecins explosèrent, les bibliothèques furent prises d’assaut par les amoureux des livres organisés en une course effrénée contre la montre pour enregistrer le plus de pages possible sur microfilms ou ailleurs. Les souvenirs restaient trop brulants de la perte de la grande bibliothèque d’Alexandrie, des autodafés de l’inquisition et des bûchers allemands. Les oreilles tombaient mais peu importe, il fallait coûte que coûte sauver les écrits, ne pas perdre notre mémoire, pour le reste on verrait plus tard.

    De toute façon les oreilles ne servaient plus à rien, personne n’écoutait ou n’entendait.

    Oubliant leurs désaccords, empereurs, présidents, dictateurs, rois, reines, touchés dans leur chair se réunirent afin de trouver ensemble comment vaincre cette malédiction. Les soldats, terroristes et autres combattants plus effrayés par la chute de leurs oreilles que par les balles qui explosaient de tout côté, décampèrent en désordre.

    La terreur était à son comble, le monde n’était qu’un gémissement. C’est alors que les cheveux tombèrent aussi, puis les bras, les jambes. Ce fut ensuite au tour des constructions et du reste. La terre se métamorphosa en un gigantesque amas sans forme.

    Lorsque plus rien ne fut reconnaissable, la planète se mit à tourner à une vitesse vertigineuse afin de s’expurger de tout ce qui l’avait fait tant souffrir, et enfin renaitre dans toute sa splendeur.

  5. Sabine dit :

    — Aujourd’hui, les enfants, je vais vous raconter une histoire d’automne.
    Octobre touchait à sa fin, les arbres perdaient déjà leurs feuilles. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes : toutes les feuilles tombèrent des livres et les livres vides tombèrent des mains des hommes. Toutes les oreilles tombèrent de la tête des enfants.
    — Ah, non, tata Sabine ! Si les enfants n’ont plus d’oreilles et les hommes plus de livres, comment tu vas faire pour nous raconter de belles histoires ?
    — C’est vrai, je n’y avais pas pensé. Mais c’est l’automne, on peut quand même laisser tomber les feuilles ?
    — Ca oui, les feuilles tu en as besoin pour écrire…
    — Allez chercher une feuille, on va arranger ça. De papier, celle-ci. On va écrire à Pascal Perrat.

    Et les enfants écrivirent à Pascal :

    « Cher Monsieur Pascal

    Depuis samedi on n’a plus d’oreilles et les livres n’ont plus de feuilles. Voulez-vous bien les raccrocher, pour que tata Sabine nous raconte encore des histoires ? Merci beaucoup monsieur.

    Les enfants. »

    Mais les enfants avaient oublié de dire « S’il vous plaît, monsieur ». Alors non seulement Pascal fit tomber feuilles et oreilles, mais les plumes tombèrent des oiseaux qui tombèrent du ciel, les points des coccinelles leur tombèrent des ailes… Et ce n’était que le début.

  6. Smoreau dit :

    Octobre touchait à sa fin,
    les arbres perdaient déjà leurs feuilles.
    C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit.
    Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes.
    Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi…
    Les rhinolaryngologistes devinrent sourds à toute demande ; leurs feuilles de remboursement restaient coincés dans le canal d’eustache de la sécurité sociale. Contris, les libraires ramassaient à la pelle les feuilles noircies de mots qui tombaient des ouvrages. Les feuilles blanches des écoliers s’envolèrent vers d’autres cieux. Feuilles de chou, feuilles de papier toilette, feuilles à rouler, feuilles d’huitres rejoignirent cette manifestation nationale. Toutes unies aux feuilles mortes !

  7. ROBERT MARIE PIERRE dit :

    Octobre touchait à sa fi
    Et les arbres qui perdaient déjà leurs feuilles.
    C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit
    Un mimétisme végétal gagna la bibliothèque et les librairies
    De tous les livres anciens se détachèrent les feuilles les plus jaunies.
    telle un ballet et mues par une intelligence collective, elles se rassemblèrent:
    par tailles, par thèmes, par genres, par auteurs, par langues, par époques et finirent par former un cortège qui accueillait sur son passage les feuillets vieillis sortis et virevoltants des portes et fenêtres ouvertes comme par magie d’autres lieux:
    maisons d’édition, meubles et tiroirs de particuliers, étagères oubliées de tous lieux.
    certaines parvenaient des airs portées par les oiseaux réquisitionnés pour l’occasion, d’autres par mer accrochées aux bastingage des bateaux , d’autres encore par colis express collées aux fenêtres de puissants TGV.
    A quelle appel répondaient- elles? Toujours est -il que les passants aidèrent les moins vaillantes et les égarées à rejoindre leurs congénères
    A la tête de ce cortège, Le livre réputé être le plus ancien du monde, composé de quelques feuillets seulement, écrit en étrusque, le Livre d’or, un ensemble de six feuillets d’or, vieux de 2500 ans, se trouva fort ragaillardi de sauter de son étagère poussiéreuse pour prendre les commandes de ce bataillon un peu fougueux malgré son vieille âge.
    Tout d’abord, rassembler, mais quelle langue parler à des siècles de culture différentes, à des langues écrites sous tant de formes variées, à des textes s’opposant parfois, à des théories si différentes?
    il en était là de ses réflexions quand il aperçut à ses cotés quelques pages cornées de la Bible de Gutenberg, rédigée en 1450, sautiller allègrement aux cotés du plus vieux livre du Coran drapé dans sa reliure de cuir!
    quelle ne fût pas sa surprise de les voir par d’imperceptibles mouvements de pages, tenter de s’entraider à remettre de l’ordre dans leur tenue affaiblie par un si long périple.
    soudain, dans le ciel, telle une escorte apparurent les feuilles des arbres, multicolores et rougeoyantes, craquantes et veinurées, lovées sur elles mêmes ou encore épanouies , telles un vol d’étourneaux, elles offrirent à tous un spectacle digne d’un ballet.
    Un silence se fit, seules quelques pages bruissaient encore.
    le ballet s’approcha, fit un piquet, rasa le sol et souleva ces milliards de feuillets pour les porter comme sur un tapis magique vers un seul et unique lieu, un temple de l’amour conçu pour l’occasion afin de rassembler, échanger, traduire, réécrire, rajeunir, relier ces siècles d’histoire, pour qu’ils se renouent, s’interpellent, s’éclairent les uns par les autres et ressortent porteur de ces espoirs rejoindre leurs livres d’origine de façon à transmettre à chaque nouveau lecteur une vision nouvelle du monde, un seul message, celui de la paix encodé à chaque bas de page, là ou le doigt se pose pour passer à la page suivante.
    tournons la page et écrivons la suite de l’histoire.

  8. Catherine M.S dit :

    Automne agité

    Octobre touchait à sa fin
    La fraîcheur des petits matins
    Et les arbres qui perdaient déjà leurs feuilles.
    C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit
    Un mimétisme végétal gagna la bibliothèque et les librairies
    Les feuilles de tous les livres de calcul, algèbre et géométrie
    Se mirent à jaunir puis se détachèrent
    Peuchère !

    Dans la cité plus personne ne savait compter
    Les banquiers s’arrachèrent la tête
    Dans la rue, des petits malins s’amusaient à claironner
    Qu’un immense bûcher serait bientôt dressé
    Pour y brûler tous les chéquiers
    Venez tous samedi assister à l’autodafé.
    Au lycée, les cours de maths ont disparu faute de manuels adaptés
    Le proviseur, bien embarrassé, ne savait plus quoi leur proposer.
    Un matin, il s’est improvisé « écouteur d’idées »
    Les jeunes ont donc défilé et déposé dans ses oreilles
    Des tombereaux de propositions et de conseils
    Jusqu’à ce qu’un des petits malins arrive avec un drôle de projet:
    Fabriquer une « machine à calculer ».

    Les banquiers retrouvèrent quelques couleurs
    Le prof de maths fut réintégré
    Les cerveaux se sont remis à fonctionner
    L’algèbre fut de nouveau à l’honneur
    Les formules magiques ont fusé
    La machine à calculer a vite été détrônée
    Par l’arrivée d’un monstre sacré: l’ordinateur.
    Les feuilles des arbres ont continué à tomber
    Mais celles des livres, et même des cahiers, ont décidé
    De faire de la résistance et, contre vents et marées,
    Elles sont restées reliées, attachées, soudées
    Pour ne plus jamais risquer de s’envoler.

    • ROBERT MARIE PIERRE dit :

      j’aime beaucoup, la forme et le fond de votre texte, oui résistons, conservons nos pages chéries, emplies d’odeurs vieillies ou sorties fraichement de l’imprimerie

  9. Kacyne B. dit :

    Octobre touchait à sa fin, les arbres perdaient déjà leurs feuilles. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un mimétisme végétal gagna les livres. Leurs feuilles jaunirent et se détachèrent.

    Leur frémissement, les murmures des mots éveillèrent Minette.

    Réalisant qu’un phénomène extraordinaire se déroulait, elle donna des petits coups de langues aux occupants de la chambre.

    Maintenant, ils étaient tous debout :

    – Les jumeaux Ilona et Sonic, les yeux écarquillés;

    – Riri, du haut du lit, applaudit et rit;

    – Les triplés, Lili, Lola et Lulu, la bouche grande ouverte;

    – Puce, plus timide, se cache derrière l’ombre des autres.

    Ils s’approchent avec délicatesse des feuilles éparpillées, des couvertures abîmées, tant tripotées.

    Riri repère son livre préféré, ahuri, interpelle ses cousins.

    « Venez voir! »

    Chacun accourt, salue le Petit Chaperon rouge.

    Minette joue à chat perché avec Grosminet.

    Ilona, Lili et Lola parlent chiffon avec Cendrillon.

    Sonic et Lulu se chamaillent avec les Mousquetaires.

    Puce, enfin en grande conversation avec la Belle au bois dormant.

    Les minutes passent, les heures se surpassent.

    La fatigue boucle l’interlude.

    Les héros rassemblent les mots, rangent les phrases.

    Les livres redeviennent des livres.

    C’est la magie d’une nuit à Doudouville.

    Loin des hommes!

  10. PPerrat dit :

    J’admire pour votre ténacité

  11. geraldine dit :

    Octobre touchait à sa fin,
    les arbres perdaient déjà leurs feuilles.
    C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit.
    Un mimétisme végétal gagna les livres
    et les hommes.
    Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi.
    Le ministre de la culture avait reçu les instituteurs dans un conseil d’urgent et leur avait demandé d’agir très vite ; Personne ne semblait l’entendre. C’est à ce moment, qu’Eléonore, maîtresse dans une classe de primaire, proposa de demander aux enfants de ramasser ces feuilles de livres, tout comme un herbier. L’idée était bonne mais il fallait se dépêcher car la bibliothèque était maintenant aussi déserte que le Sahara.
    La suggestion avait été faite aux élèves de tous âges, mais aucune contrainte pour ce « travail »seulement la bonne volonté de chacun ! Tous les enfants du CP au CM1 se portèrent volontaires mais dans les classes plus hautes, les avis étaient partagés car plus de livres voulait également dire plus d’apprentissage et plus de devoirs !Certains restèrent donc sourd aux demandes faites par les enseignants. Le ramassage se fit sur plusieurs semaines car les enfants fatiguaient vite et les motivations du départ ne se faisaient plus autant ressentir ; au point même que des élèves en devinrent mal-entendant, d’autres en perdaient leurs bras !
    Cela fait quelques mois que les feuilles ont été collectées mais des tas énormes étaient entreposés là à attendre d’être triés. Les instituteurs invitèrent les élèvent à regrouper les pages, certains élèves ne sachant lire, le plus simple était de leur demander de mettre les pages dans l’ordre numérique. Le résultat était catastrophique, les feuilles se suivaient numériquement mais leur format tellement différents qu’il fallait recommencer. La première idée fut donc de trier les feuilles par format, puis arithmétiquement ! Là encore, des oreilles tombèrent des bras aussi !! Il fallait également trouver des chirurgiens ! Cette catastrophe n’était pas naturelle, et les médecins enore valides rafistolèrent nos handicapés en herbe et le service chirurgie de l’hopital ne désemplissait plus !
    La tâche devenait de plus en plus rébarbative pour les enfants, et leurs ouvrages en étaient gâcher. Un livre d’amour pouvait parler de guerre, puis de l’histoire de l’art et ensuite Dracula pointait son nez… La solution fut trouvée par un élève de 6°, il proposa de télécharger chaque livre sur internet, de de les proposer à chacun en ligne : ainsi la bibliothèque n’avait plus lieu d’exister ! plus d’horaires d’ouverture et de fermeture, plus de limitation d’accès à la culture ! Certains manuscrits seront bien entendu payant, et cette proposition en laissat encore quelque uns sourds. Un chômeur proposa de disposer d’un local, et de demander au ministre l’embauche de plusieurs personnes afin de lire les ouvrages et de les regrouper ! Le chômage en serait diminué dans chaque ville et ainsi, les gens seraient rémunérés utilement. Malgré le fait que le ministre avait fait la sourde oreille, le travail prit des mois mais comme vous le savez lorsque l’on fait un herbier, toutes les feuilles des arbres ne sont pas ramassées ! Les gens ont perdus l’envie de lire sur du papier car les récits incomplets ne prenaient plus leur valeur réelle, ainsi le net permis de sauver la face et les téléchargements en devinrent gratuit pour inciter chacun d’entre nous à lire et lire encore ! Concernant nos infirmes, certains membres n’avaient pas été retrouvés, et ils restèrent estropiés ! Le ministre étant devenu lui aussi membres de cette confrérie des invalides, pria son confrère de la Santé d’octroyer une pension de solidarité pour compenser ce manque. La demande était envoyée par mail mais son confrère était-il devenu lui aussi un des membres de cette communauté car il n’a jamais eu de réponse à sa requête !

  12. geraldine dit :

    Octobre touchait à sa fin,
    les arbres perdaient déjà leurs feuilles.
    C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit.
    Un mimétisme végétal gagna les livres
    et les hommes.
    Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi.
    Le ministre de la culture avait reçu les instituteurs dans un conseil d’urgent et leur avait demandé d’agir très vite ; c’est à ce moment, qu’Eléonore, maîtresse dans une classe de primaire, proposa de demander aux enfants de ramasser ces feuilles de livres, tout comme un herbier. L’idée était bonne mais il fallait se dépêcher car la bibliothèque était maintenant aussi déserte que le Sahara.
    La suggestion avait été faite aux élèves de tous âges, mais aucune contrainte pour ce « travail »seulement la bonne volonté de chacun ! Tous les enfants du CP au CM1 se portèrent volontaires mais dans les classes plus hautes, les avis étaient partagés car plus de livres voulait également dire plus d’apprentissage et plus de devoirs ! Le ramassage se fit sur plusieurs semaines car les enfants fatiguaient vite et les motivations du départ ne se faisaient plus autant ressentir !
    Cela fait quelques mois que les feuilles ont été collectées mais des tas énormes étaient entreposés là à attendre d’être triés. Les instituteurs invitèrent les élèvent à regrouper les pages, certains élèves ne sachant lire, le plus simple était de leur demander de mettre les pages dans l’ordre numérique. Le résultat était catastrophique, les feuilles se suivaient numériquement mais leur format tellement différent qu’il fallait recommencer. La première idée fut donc de trier les feuilles par format, puis arithmétiquement !
    La tâche devenait de plus en plus rébarbative pour les enfants, et leurs ouvrages en étaient gâchés. Un livre d’amour pouvait parler de guerre, puis de l’histoire de l’art et ensuite Dracula pointait son nez… La solution fut trouvée par un élève de 6°, il proposa de télécharger chaque livre sur internet, et de les proposer à chacun en ligne : ainsi la bibliothèque n’avait plus lieu d’exister ! plus d’horaires d’ouverture et de fermeture, plus de limitation d’accès à la culture ! Certains manuscrits étant payant, un chômeur proposa de disposer d’un local, et de demander au ministre l’embauche de plusieurs personnes afin de lire les ouvrages et de les regrouper ! Le chômage en serait diminué dans chaque ville et ainsi, les gens seraient rémunérés utilement. Ce travail prit des mois mais comme vous le savez lorsque l’on fait un herbier, toutes les feuilles des arbres ne sont pas ramassées ! Les gens ont perdus l’envie de lire sur du papier car les récits incomplets ne prenaient plus leur valeur réelle, ainsi le net permis de sauver la face et les téléchargements en devinrent gratuit pour inciter chacun d’entre nous à lire et lire encore !

  13. Nadine de Bernardy dit :

    Octobre touche à sa fin – Les arbres perdent déjà leurs feuilles – Mais un étrange phénomène se produit : un mimétisme végétal qui gagne les bibliothèques et les librairies. Les feuilles des livres jaunissent puis se détachent.
    En lisant la nouvelle sur son I.Pad, Benjamin Titivillus poussa un cri de triomphe.
    La première phase de l’opération avait réussi!
    Ce sont ses ancêtres qui seraient fiers de lui. Il était temps de passer à l’étape suivante.
    Et là,on allait voir ce qu’on allait voir.

  14. Halima BELGHITI dit :

    Octobre touchait à sa fin, les arbres perdaient déjà leurs feuilles. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes. Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi. Puis ce fut au tour de leurs yeux qui virèrent d’abord au vert puis au jaune. Et des orifices de leur nez, des tiges commencèrent doucement à sortir. Leur corps se transforma peu à peu en tronc, et leurs bras s’allongèrent comme des branches. De drôles de racines se mirent à fleurir sous leurs pieds et à s’enfoncer naturellement dans la terre. Leur bouche se mua lentement en petite cavité, idéale pour abriter de petits oiseaux. Bientôt toute la ville regorgerait d’arbres épars ici et là. Comme si Dame nature reprenait ses droits sur les hommes en les transformant en arbres. Et de leur rappeler, à se manière, l’importance des saisons, du temps nécessaire et incompressible qui passe et qui accomplit son œuvre.

    Et puis arrivera l’hiver, la saison de la gestation silencieuse et de la récupération de forces pour éclore au printemps. Le moment venu, l’énergie tellurique du renouveau, par le même mimétisme végétal, se transmettra également aux hommes.. Lesquels s’en serviront, sans doute, pour imaginer des moyens de destruction encore plus puissants et rapides afin de faire plier Dame nature à leurs volontés… Alors, en guise de protestation, il n’y aura plus de saisons,les mers se déchaîneront et déborderont, le soleil brûlera les champs, les volcans se réveilleront et vomiront leur hargne, les tornades saccageront campagnes et villes, les ouragans et les tempêtes dévasteront la planète. La terre tremblera,se fissurera et finira par tout engloutir…
    Halima BELGHITI

  15. ourcqs dit :

    C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit.Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes..
    Solidaires, les ouvrages de jardinage s’étalèrent sur les pelouses, fidèles à leur fonction. Les recueils de poèmes , enthousiastes, s’envolèrent dans les coups de vent. On a vu les haïkus arpentant les nuages. Les atlas de géographie profitèrent de l’occasion pour vérifier leur contenu, enfin ils pouvaient étudier sur le terrain !Les manuels d’histoire connaissaient bien les ravages des siècles , ont même fait de la résistance, ils ont pris leur temps. ..Les reproductions d’oeuvres d’art reprirent vie, se confrontant à la nature,surpris, décontenancés, tous ces paysages enfin libérés ! Les feuilles de choux jaunies et défraîchies finirent dans les caniveaux. Quant aux publications pléthoriques de l’automne, problèmes existentiels, dispersion, compression ? faute d’impression et d’édition. Ce fût une longue révolution silencieuse, les oreilles en tombèrent ….

  16. L’homme recueille le livre, défeuillé.
    Au milieu des décombres de l’automne, quelques pages survolent, survivent.
    D’autres déjà sont blanches, vidées de leur encre, amputées de leurs mots.
    Quelques lettres éjectées, s’accrochent, s’approchent.

    L’homme recueille une à une les lettres dispersées. Il les ajuste sur la page blanche et recompose l’histoire : « Octobre touchait à sa fin, les arbres perdaient déjà leurs feuilles. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes.
    Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi… »

    L’homme recueille le livre restauré, traverse les décombres de l’automne, laissant se détacher derrière lui… ses oreilles, son nez, ses doigts, ses…

  17. Durand Jean Marc dit :

    Octobre touchait à sa fin, les arbres perdaient déjà leurs feuilles. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes. Les feuilles des livres jaunirent puis se détachèrent.

    Un petit vent d’inutilité chiffonnait les pages lues, entassées, oubliées.

    Certains doigts avaient tenté de s’introduire dans la spirale, de sauver des poèmes essentiels, les pistes d’envol de nos esprits planeurs.

    Des yeux les avaient guidés, le temps d’un battement de l’oubli, puis roulés dans le gravier du souvenir.

    Ils allaient demeurer là, recroquevillés contre le froid, petits pois fragiles contre le poids de l’hibernation.

    Seules les oreilles tenaient tête au contraire du calme. Elles tournaient autour de la tête des hommes, girouettes du bavardage, tentant de saisir au vol, les mots égarés des passants.

    Les bouches hoquetaient leur crainte de disparaître au fond des égouts communaux.

    Les lettres bousculées s’écoulaient dans un improbable dictionnaire. Les petites fourmis travailleuses du langage luttaient contre le coup de pied du froid.

    Mais rien n’y faisait. On replia la Reine et son trône.

    Les petits mots doux cahotés par le gel dessinaient sur le sol des étoiles que les oiseaux picoraient.

    Ils les stockaient dans leur grenier de l’appétit, les petites grottes planquées au sommet des arbres, les parapluies arcboutés contre l’étroitesse du destin.

    Au printemps, certains mots apprendraient à voler. Ils battraient longuement des ailes, muscleraient leurs envies.

    Puis ils se jetteraient à nouveau du haut de la falaise de l’écriture.

  18. Jean Louis Maître dit :

    Dans le jardin de Beaune-Semblançay…

    Octobre touchait à sa fin, les arbres perdaient déjà leurs feuilles.
    C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit.
    Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes.
    Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi…

    Dans le jardin de Beaune-Semblançay, un couple enlacé dansait sans musique aucune, malgré le froid déjà vif de ce début d’automne.
    A la Boîte-à-Livres, en face, la caissière aux penderlots faisait face à une sévère bronca.
    Un client aux tempes grisonnantes lui réclamait le tarif « vieux lecteur » en lui tendant l’ouvrage qu’il venait d’acquérir, « Les Nouvelles Voix du Caine Prize ».
    Oh ! Elle le lui accordait sans problème, son tarif, non, la bronca était due à l’état du livre.
    Il était neuf pourtant.
    Par contre les feuilles s’en détachaient, reliure mal brochée…
    « Nouvelles voix, nouvelles voix, tu parles ! »
    Elle allait lui en donner un autre.
    Mais c’était le dernier ouvrage disponible !
    On était même allé le lui chercher dans la vitrine.
    « Un modèle d’exposition, avait-il souri… Faites-moi un prix, alors !… »

    La queue s’impatientait.
    On feuilletait des marque-page, on achetait des cartes de Plonk et Replonk, on commençait la lecture du dernier Goncourt…
    … dont les pages, jaunies – était-ce un effet voulu par le responsable de l’édition ? –, elles aussi se détachaient, mal brochées…
    La caissière, embarrassée, se grattait l’oreille tout au dessus du penderlot, leur proposant d’appeler le propriétaire des lieux.

    Dans la queue, on poussa un cri, quatre doigts vinrent se poser sur une bouche ébahie.
    La caissière regardait interloquée son oreille droite restée dans sa main.
    Le cri eut pour effet de tirer de son hébétude un jeune homme encapuchonné qui faisait la queue avec « Les Fleurs du Mal » qu’ils étudieraient ce trimestre, au lycée. Deux gros écouteurs rouges le séparaient du monde des vivants. Il tenait à la main un petit boitier blanc sur lequel il eut une action manifeste, abaissa sa capuche et dégrafa ses enceintes portatives. Ses deux oreilles y étaient toujours attachées. Il lâcha son recueil de poésie dont les feuilles jaunies tournoyèrent, comme au ralenti, avant même que le livre n’eût atteint le sol.
    Un courant d’air les dispersa dans la librairie.
    Elles rejoignirent toutes celles des milliers de livres qui garnissaient les rayons, caressant ça et là une oreille qui avait, elle aussi, pris la fille de l’air…

    On n’entendit plus aucun son…
    Et pour cause !
    Le tram passa même sans tinter…
    Quelqu’un avait-il secoué la cloche de verre sous laquelle toute la ville reposait ?
    On eût dit qu’il neigeait…

    Dans le jardin de Beaune-Semblançay, le couple enlacé dansait toujours.

  19. George Kassabgi dit :

    Octobre touchait à sa fin, les arbres perdaient déjà leurs feuilles. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un mimétisme végétal gagna les livres et les hommes. Les feuilles de livres jaunirent puis se détachèrent, des oreilles aussi…

    Les rares humains retardataires dans ce processus se regardaient tandis que leur préoccupations grandissaient. Des livres… on peut en améliorer la conservation ou en pondre d’autres. Mais dans quel enfer sombrera le monde si notre printemps n’aura pas lieu ?

    Le vrai printemps des hommes c’est en quelque sorte reprendre le chemin parcouru… avec plus d’humilité. Comme cela se passe pour les arbres, leurs feuilles et leurs fruits.

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