Exercice inédit d’écriture créative 187

 

Ampoule 1

– La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur,  j’éclate ! 

– T’es folle ou quoi ?

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17 réponses

  1. Clémence dit :

    La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur,  j’éclate ! 
    – T’es folle ou quoi ?

    … Oseriez-vous penser que cette fois, ce serait à mon interrupteur d’imagination qu’on allait toucher et pfiouuuuuu… plus de belles histoires ?
    Que nenni !

    Alors, vous vous attendez à ce que je parle d’un interrupteur électrique qui est discrètement touché, insidieusement frôlé et qui provoque une catastrophe ? Dites-moi que c’est à cela que vous avez pensé en premier !
    – J’éteins la lumière et je ne sais plus lire, broder, cuisiner, me faire belle, écrire, penser….J’suis pas folle !
    – J’éteins, j’interromps le passage du courant et …. la pompe ne fonctionne plus… la pompe à air, la pompe à eau….
    – Je pousse le disjoncteur, et …. la plaque de cuisson ne cuit plus, je n’ai plus de daube ni d’endives braisées ! Basta, plus de café pour titiller mes méninges et mes neurones ! Le linge et la vaisselle sales poireautent dans leurs jus respectifs !
    – J’éteins et, la nuit, plus de Tour Eiffel, plouf, dans la Seine, plus de place Saint Marc, effacée par les brumes, plus de Phare d’Ar-Men, englouti sous les flots, la flottille aussi…

    Et bien non, ce n’est pas cette alternative que j’ai prise !
    – Ah, ah, vous dites-vous, qu’a-t-elle donc trouvé ?
    – Je vous donne une piste envisageable et honteusement ponctionnée chez notre ami Wikipédia. Vous n’y aviez peut-être pas pensé à celle-là !

    « En Italie, il y a quelques siècles, Léonard invente, à l’aide de son disciple Basile, des inventions complètement loufoques ou au contraire pleines d’avenir, pour flatter son égo démesuré. Malgré le génie (d’après lui) de Léonard, la malchance, la maladresse de Basile (et à de rares occasions, son génie également) apportent souvent des fins malheureuses aux expériences… »
    Tac, clac, schlac….plus d’ampoule qui s’allume quand une idée de génie illumine la face du génie….
    Et bien non, je ne suis pas Bob De Groot, je vous ai dévoyé… sur une fausse piste, encore une fois ! Je vous ai bien eu(e)s….

    Bon, trêve de plaisanteries, je me lance ! Et vous ne devinerez jamais où vous allez atterrir ! Dans le bureau de ma chef (chèfe) où je suis convoquée…. Juste avant d’entrer, j’aperçois ma meilleure collègue.
    – T’es pas sur le terrain aujourd’hui ?
    – Non, je suis convoquée par la « VF » ou « la dragon » ….au choix !
    – Tu sais pourquoi ?
    – Même pas, juste un convocation brève : lieu, date et heure…
    – Te bile pas trop, tu sais comme elle est, elle a ses têtes de Turcs et ses chouchous…
    – Mmmmm, je sais….
    – Tu me raconteras comment ça s’est passé ?
    – Promis, juré…
    – Allez, comme on dit, bonne m***

    Dialogue entre une chèfe et sa subordonnée…. En raccourci….
    – Ah, vous voilà enfin !
    – Bonjour, Madame….
    – Vous savez sûrement pourquoi je vous ai convoquée ?
    – Non, mais….
    – Vous allez encore nier les faits ! Et pourtant, votre collègue est digne de confiance.
    – De quel collègue parlez…
    – Oh, ne faites pas la naïve, ce n’est pas la première fois qu’il se plaint de vous.
    – Pourriez-vous …
    – Il se plaint de votre manque de respect et de votre dernière absence !
    – Mais de quel …
    – Vous ne vous êtes pas présentée au RV et vous ne l’avez même pas informé…
    – Ah, vous parlez de Monsieur…
    – Cessez de m’interrompre… vous voyez, comment peut-on travailler avec vous ? Pas de constance !
    – Mais, madame, je lui ai téléphoné la v….
    – Il affirme que vous ne l’avez pas prévenu…
    – Mais si vous le permettez….
    – Je n’ai pas beaucoup de temps…
    – Madame, si vous le permettez, je voudrais vous dire que j’ai bien tél…
    – Oh, vous avez toujours un argument pour vous dédouaner…
    – Madame, si vous me permettez d’exprimer ma pensée sans être interrompue, je vous dirais que j’ai bel et bien téléphoné la veille, que j’ai eu son épouse au téléphone et qu’elle m’a affirmé qu’elle le préviendrait dès son retour…
    – Ah, mais ce n’est pas la version qu’il m’a donnée…
    (Rire sous cape…ce n’est pas de ma faute s’il n’est pas rentré au domicile conjugal!)
    – Bon, nous nous en tiendrons là, au revoir, Madame.
    – Au revoir, Madame…

    Dans le couloir, avec ma meilleure collègue….

    – Alors ?
    – La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur de communication, j’éclate !
    – T’es folle ou quoi ?
    – Non, j’éclate d’un sourire qui me fend la tronche et je lui offre en cadeau « Décidément, tu ne me comprends pas » de Deborah Tannen !

  2. Halima BELGHITI dit :

    – La prochaine fois qu’il touche à l’interrupteur j’éclate!
    – T’es folle ou quoi?
    – J’en peux plus moi, ce n’est que la 44 ème fois qu’il éteint et qu’il allume !
    – Mais enfin, Lucile, il a 2 ans !
    – Je m’en fiche ! Ce n’est pas un raison, ce n’est pas parce que monsieur n’arrive pas à dormir qu’il doit éteindre et rallumer comme un malade ! Je ne suis pas un jouet ! Je suis l’ampoule du plafonnier de sa chambre de bébé. Nuance! Un peu de respect, tout de même, non?
    l- Oui, je sais, je sais, mais ne t’énerve pas Lucile, moi je suis sa lampe de chevet, et je reste souvent allumée toute la nuit sans broncher !
    – Et bien, moi, je ne suis pas aussi vaillante que toi Luna. Je veux qu’on me respecte. Et si j’éclatais, hein ? Que se passerait-il si j’éclatais ? Plus de lumière dans la chambre…Et il ferait quoi, hein, l’adorable petit Raphaël de 3 ans, il ferait quoi, hein ?
    – Tu es bien ingrate, Lucile, il me semble. C’est grâce à Raphaël que l’on te nettoie tous les jours, c’est grâce à lui si tu brilles de mille feu parce que le moindre petit grain de poussière est traqué… C’est une chambre de bébé et l’on veille à ce qu’elle reste bien propre
    – Oui, je sais, je sais…Tu as raison. Mais dois-je supporter encore longtemps ce calvaire ? Combien de fois encore, il va éteindre et rallumer, cet adorable bambin? Est-ce une bien raisonnable qu’il ait accès à l’interrupteur, à son âge ?
    – C’est qu’il a grandit, tu comprends Lucile, l’année dernière, il ne pouvait y arriver, ses petits bras potelés étaient trop courts ! Cette année, il profite de sa nouvelle découverte. Tu te rends compte, en appuyant sur un bouton, il peut faire la lumière dans sa chambre, tout seul ! Quel fantastique découverte pour lui !
    – Combien de fois encore, Luna, va-t-il allumer et éteindre?
    – Je ne peux rien te promettre. Le temps commence à s’espacer entre chaque cliquetis de l’interrupteur, ça montre qu’il est en train de s’assoupir… Sois patiente, cela ne devrait pas trop tarder…
    – Luna, je suis soudain saisie d’une terrible angoisse…
    – Une angoisse ? Quelle angoisse ?
    – Et s’il s’endormait en me laissant allumée ? Je ne tiendrais jamais la nuit, moi, je n’ai pas ton endurance ! Je vais griller en mois de 2.
    – Ne sois pas négative Lucile. Tu as une chance sur deux que cela t’arrive…Autrement, sa maman risque de se réveiller dans la nuit s’il pleure et elle éteindra en partant
    – Mais s’il ne pleure pas ?
    – Ton pessimisme te perdra, Lucile…Tu imagines toujours le pire !
    Halima BELGHITI

  3. Geneviève T. dit :

    – La prochaine fois qu’il touche à l’interrupteur j’éclate!
    – T’es folle ou quoi?
    – Je suis au bord de la crise de nerf!
    – Je vois je vois, mais calme toi!
    – Je rêve de le voir marcher pied-nu sur des milliers de morceaux de verre!
    – Mais t’es sadique?!
    – Je ne le supporte plus!
    – ……
    – Je ne supporte plus ses j’t’allume, j’t’éteins des dizaines de fois par jour.
    – Jour nuit….jour nuit!
    – ne me reparle pas de l’époque  » des visiteurs » , combien de fois il a vu le film? C’était l’horreur!
    – C’est vrai qu’il ne t’a pas ménagé!…et à chaque fois on avait droit au refrain!
    – En un mois j’ai eu l’impression de prendre dix ans!
    – N’exagère pas!
    – J’ai d’ailleurs failli faire un infarctus, je n’exagère pas, une rupture de filament a dit le Docteur!
    – Ah bon!…
    – Remarque ça ne risque pas de t’arriver à toi!!!…On t’allume trois fois par an avec déférence…
    – Je suis la lampe de la mère de Madame, on me respecte moi!
    – On t’ignore devrais-tu dire. Allumée ou éteinte on ne voit guère la différence!
    – C’est vrai que je suis peu puissante, mais j’ai eu mon heure de gloire, et ces beaux souvenirs me suffisent aujourd’hui.
    – Ce devait être il y a longtemps, vu ton accoutrement! Ta place est au grenier.
    – Cause toujours ma chère, il faut que je te raconte la conversation que j’ai entendu pas plus tard qu’hier.
    – Quelle conversation?
    – Le gosse disait à sa mère, ras le bol de ton abat-jour avec sa lampe à filament, tu ne peux pas acheter un truc plus moderne à led.
    – Et en plus on veut ma peau?…j’te l’dis je vais finir par exploser!
    – On verra au moins clair dans cette pièce!
    – Pas si sûre ma vieille, dix secondes pour s’allumer, autant pour s’éteindre tu parles d’une nouvelle technologie.
    – oui mais c’est écologique et économique!…on ne peut pas en dire autant de toi!
    – Oh la lampe à baïonnette tu vas la fermer!
    – Tiens j’entends du bruit.
    – Au secours on me dévisse!….
    – Dommage je t’aimais bien!

  4. Bouquet dit :

    – La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate !
    – T’es folle ou quoi ?
    – j’en ai marre de ce physique, je me trouve trop grosse ! 
    – t’es ridicule, on est toutes pareilles…
    – oui, ici chez nous !
    – comment ça chez nous ? 
    – regarde en face, non par là, l’immeuble d’en face…
    – Ben quoi ?
    – tu ne remarques rien ???
    – non… Enfin je ne sais pas trop ce qu’il faut chercher… 
    – les ampoules d’en face… Elles ne nous ressemblent pas du tout ! 
    – ha, oui…
    – oui, elles sont toutes fines et grandes…
    – ça doit être des chinoises ! 
    – mais non, enfin si, peut être, bref c’est pas le problème ! 
    – alors c’est quoi le problème ? 
    – elles sont plus fines, plus grandes, on ne voit rien à l’intérieur et elles brillent plus que nous !!!! 
    – bon et alors… Je ne vois pas pourquoi tu veux éclater ? 
    – l’autre jour, j’ai vu madame lire un article sur le recyclage des déchets sur son ordinateur, vu qu’ils veulent tout recycler, je me dis que je serais sans doute recycler comme eux !
    – t’es pas au courant ? 
    – non, tu le vois bien, je ne brille pas ! 
    – mais non…. Je voulais parler de notre filiaire de retraitement ?
    – non…
    – ils ont réfléchit à une filiaire de retraitement pour nous…
    – ha tu vois, je savais que j’allais avoir une nouvelle vie !!!! Cool.
    – calme toi… Nous ne contenons aucun produit dangereux, juste du verre, du métal, du plastique.
    – oui, merci je sais…et alors ?
    – du coup ils ont estimé que créer une filaire de retraitement pour nous serait plus polluante que nous le sommes !  
    – éclaire moi je ne vois pas…
    – ben, si tu t’éclates pensant être recyclée, tu finiras tout simplement dans la poubelle de la cuisine !  T’as plus de chance d’être recyclée en interrupteur qu’en nouvelle lampe 😉

  5. Françoise -Gare du Nord dit :

    La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate !
    – T’es folle ou quoi ? Que fais-tu encore ? Cesse de jouer avec ça, s’il te plait
    – « Jour/Nuit – Jour/Nuit » s’esclaffe-t-elle, facétieuse

    C’est sa dernière lubie : jouer avec l’interrupteur. Quand je veux dormir, elle le branche sur « Jour » et lorsqu’il est pour moi l’heure de me lever, elle le bascule sur « Nuit ». J’ai besoin de sommeil : en ce moment mes journées de travail augmentent de jour en jour et demain je dois me lever à 5h51 tapantes. Elle m’épuise et je ne la supporte plus.

    Pourtant tout avait merveilleusement débuté entre nous. Lorsque je l’ai rencontrée, elle était à son apogée et j’ai été ébloui. Elle était si lumineuse que toutes les autres en ont été immédiatement éclipsées. Et je dois avouer qu’elle a, elle aussi, manifesté une tendre inclinaison à mon égard.

    Mais le charme n’a hélas pas duré. Rapidement elle m’a dévoilé sa face cachée. Cela a commencé avec son manque de ponctualité : je l’attendais durant des heures mais lorsqu’elle finissait par arriver, il était déjà l’heure pour moi de partir et nos étreintes étaient alors furtives.

    Puis, elle me fit découvrir ses changements d’humeur (la faute à ses cycles). Peu après, ce furent ses crises de jalousie qui la rendent hystérique : elle m’accuse de tourner autour de toutes les Miss Univers de la création ou de marquer, soit disant, un peu trop d’ardeur envers une quelconque Vénus. Son caractère fantasque m’irrite au plus haut point et j’ai perdu l’espoir de la voir un jour avoir les pieds sur terre.

    Alors c’est décidé ! La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate ! Et là, cela risque de causer de légers désagréments à l’ordre cosmique et au genre humain !

    Extrait de « Ma part d’ombre » – Biographie, à peine romancée, écrite par Le Soleil – Parue aux Editions de minuit

  6. MALLERET PEGGY dit :

    – La prochaine fois qu’elle touche à ‘interrupteur, j’éclate!
    – – T’es folle ou quoi ? Lui dit-il

    – Pas du tout, je suis simplement excédée. Je vois bien ta façon de la regarder. Elle n’est pas une ampoule mais lorsqu’elle s’approche de toi c’est comme si elle éclairait cent fois plus que moi, un vrai soleil !

    – Ne te fâche pas, tu sais que nous sommes complices depuis si longtemps. Nous ne pouvons fonctionner qu’ensemble. Si l’un manque, l’autre ne sert à rien, rétorque gentiment l’interrupteur

    – D’accord mais alors ? Questionne-t-elle d’un air triste

    – Alors justement. Toi, tu es loin de moi. Pas elle. Te rends-tu compte combien de fois elle me caresse par jour pour t’allumer et je ne te parle pas en hiver ! Ses mains sont longues et fines, ses doigts glissent sur moi dans un mouvement de bas en haut ou de haut en bas, si sensuel, et cependant jamais un regard. Comme si je n’existais pas. Du mécanique voilà tout. Tu es une fille. Comment veux-tu comprendre ce que je ressens ? Chaque fois, je suis électrisé. Je frémis, je palpite, je n’en peux plus, c’est moi qui vais éclater !
    Si tu n’as pas pigé : Je suis amoureux.

    – Amoureux d’un humain ? T’es dingue ma parole.

    – Oui complètement dingue d’elle. Tiens la voilà.

    L’allumeuse n’étant au courant de rien, appuie sur l’interrupteur qui fond d’amour pendant que l’ampoule éclate de jalousie.

  7. ourcqs dit :

    – La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate !
    – T’es folle ou quoi ?
    -Folle de joie !!! elle est géniale, elle se lance dans les performances, dès qu’elle m’effleure, touches délicates ou fortes, elle crée des situations ébouriffantes, sensations étonnantes, des émotions inconnues, elle joue avec les ombres, elle a inventé mon interrupteur de couleurs …..bientôt interrupteurcocktail ….

  8. laurence noyer dit :

    – La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’ECLATE.
    – T »es folle ou quoi?

    Si tu ECLATES DE RIRE,
    Ton rire doit rester électrostatique…
    Ferme ton clapet, choisit le rire jaune par exemple
    Ou alors, rit pour de rire,
    si tu ne veux pas te retrouver à l’asile.
    Parce que le pire du rire, c’est le fou rire
    Et du rire aux larmes… clac
    Tu ECLATES EN SANGLOTS.
    Attention à l’électrocution.
    L’ampoule est une grosse larme.
    Alors ne force pas trop à l’allumage…
    Ou alors, idée lumineuse: clac
    ECLATE AU GRAND JOUR!
    Et que la vérité soit.

  9. de Bernardy Nadine dit :

    – La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur j’éclate
    – T »es folle ou quoi?
    – Ben oui,folle dingue d’elle tu vois?
    pourquoi elle me touche pas,moi?
    qu’est-ce qu’il a de plus que moi?
    je suis moche ou quoi?
    – Heu non, pas vraiment ma foi.

  10. joailes dit :

    La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate …

    Mon filament si sensible est à bout de nerfs.
    Elle n’arrête pas de remuer, entre, sort, revient et chaque fois c’est un supplice pour moi.
    Je m’endors elle me réveille en sursaut.
    Pas un instant de répit, pas de repos.
    J’en ai assez !
    Pourquoi ne fait-elle pas pareil avec mon cousin Néon ?
    Parce qu’il lui inflige, lui, une lumière blafarde qu’elle ne peut supporter.
    Je suis une vieille ampoule de 40 watts, pourquoi ne me laisse-t-elle pas tranquille ?
    Je vais mourir et elle s’en fout.
    Quelle égoïste cette femme !
    Avant, j’étais heureuse chez Georges.
    Il n’est pas souvent là et comme il travaille de nuit, il ne touchait pratiquement jamais à l’interrupteur.
    Depuis que cette femme est venue vivre avec lui, c’est l’enfer.
    Elle arrive … adieu. Je vais éclater, cette fois.

  11. Billy Elliots dit :

    – la prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate !
    – t’es fou ou quoi ?
    – Non il y en a marre, j’en peux plus je vais tout lui balancer à la gueule
    – Et alors après ça t’avancera à quoi
    – Je sais pas on verra mais ça suffit
    Ca y est les deux petites voix de mon cerveau ont commencé leur discussion sans fin.
    – Attends je vais lui dire
    – Tu vas dire quoi?
    – Je vais lui dire que…il y a quelques années elle m’a dit que j’étais l’homme de sa vie, qu »elle n’avait jamais connu ça auparavant, qu’on ne lui avait jamais fait l’amour comme ça, qu »elle pensait pas que ça lui arriverait. Il y a encore quelques temps, elle m’écoutait et même parfois elle me faisait à manger, elle me rassurait, je la faisais rire, elle me trouvait super. On visitait tous les pays du monde, on partageait nos lectures, on discutait de tout, elle m’avait dit qu’elle voulait aller vivre dans le Sud, acheter un peu de vigne et une belle maison avec une piscine et qu’on irait quand on aurait pas de travail. Et maintenant, regarde, elle veut que je lui achète une chambre d’hôtes au Baux de Provence avec l’argent que j’ai eu en vendant ma maison. Mais moi chambre d’hôtes ça me gonfle, tenir un petit café dans le Lubéron pourquoi pas, mais pas chambre d’hôtes. Et puis j’ai envie de voyager encore, d’aller marcher en Patagonie ou de faire une mission au Burkina Faso, tout mais pas chambre d’hôtes. Et puis c’est moi qui ai fait tous les efforts. Je suis venu vivre chez elle, j’ai vendu ma maison que j’adorais, j’ai foutu mes meubles dans un garage, je me suis coltiné ses amis, sa famille. Je l’ai soutenu quand elle a eu ses problèmes avec sa fille et puis tout le reste. Et là regarde maintenant, elle passe ses soirées sur son Ipad,elle se couche en me tournant le dos, ça fait je sais pas combien de temps qu’on a pas baisé.
    – Une des fonctions du couple est de se plaindre de l’autre
    – Oh ça va, tes phrases à la con, tu peux te les garder
    – Bon ben dis lui tout ça si tu penses que c’est mieux
    – …
    – Tu dors, Billy
    – ouais..
    – Ca t’embête si j’allume pour lire, j’arrive pas à dormir
    – Non pas du tout, de toute façon, je dors
    – Si ça t’embête tu me le dis, j’irai lire ailleurs
    – Non non ça va.

  12. Alain Lafaurie dit :

    – La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate !
    – T’es folle ou quoi ?
    – Non, c’est juste que j’en ai marre d’éclairer son visage décrépi. Elle a beau se tartiner de crème, de jour, de nuit, du matin, de l’après-midi, ses rides se creusent, on ne peut rien contre le temps.
    Je suis comme elle, j’ai fait mon temps. J’ai le filament fumant, la douille qui pendouille, le verre vert de gris, le watt qui se carapate, le volt qui survolte, le pinceau tout pâlot, la lueur en pâleur, l’énergie toute flapie…
    – Arrête ta rengaine, j’ai compris, tu déprimes. Tu devrais consulter. Si tu veux, je peux te donner l’adresse d’un spotpsy qui fait des miracles. Laisse-moi consulter mon carnet. Tiens voilà : Monsieur Guirlande, rue du Réverbère, c’est à deux pas, à pas plus d’une année lumière.
    – Ma petite Led, t’es un amour mais j’ai décidé d’en finir. Il faut savoir laisser la place. Aujourd’hui, on ne fait plus que de la basse consommation.
    – Pleine de mercure et qui lambine à éclairer. Mais toi, le spot, tu es et restera la lumière des stars. Marilyn s’est épanouie sous ton pinceau, tu as révélé la beauté fatale de Grace Kelly, et fait briller le sourire carnassier de Julia Roberts. Sans toi, ces actrices ne seraient que des ombres.
    – Oui, bien sûr mais ma proprio ne fait pas exactement partie de ce casting. Silence, la voilà ! Je parie qu’elle revient de sa partie de tennis matinale.
    – Tout juste, elle pose son sac et sa raquette dans l’entrée. Elle se dirige vers la salle de bain, elle tend son doigt vers l’interrupteur.
    – Oh non, pas le doigt ! Trop tard !
    – Ma parole, tu vacilles, t’as la tremblotte, allons, allons remets-toi !
    – Je voudrais t’y voir, j’ai mes vapeurs, normal à mon âge ! Mais que fait-elle ? Je suis toute aveuglée.
    – Elle saisit une aiguille, chauffe l’extrémité à la flamme d’un briquet et l’approche d’une belle ampoule à sa main droite. Elle crève l’ampoule, un liquide se répand.
    – Aïe ! Ouille ! Je vais défaillir.
    – Ce que tu peux être sensible, une vraie ampoule mouillée !

  13. Catherine M.S dit :

    Allez, les Bleus !

    – La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate !
    – Tu es folle ou quoi, ma petite fille, tu te prends pour une bombe ?
    Lison était plus que bougon. Elle ne cessait de tourner en rond.
    Son grand-père ne savait plus que faire pour la calmer.
    – Une bombe, c’est ça Papy, on appuie sur un bouton et boum, hirochiwa.
    – Hiroshima, Lison, Hi-ro-shi-ma. Tu sais ce qui s’est passé là-bas ?
    – Ben oui, un gros nuage et plein de dégâts …
    – Des milliers de morts, ma petite fille, une bombe atomique qui a décimé des dizaines de milliers de morts, vieux, jeunes, bébés, ados comme toi.
    Toi, tu es juste en colère, remontée contre ta mère.
    – Elle a qu’à m’laisser faire !
    – Belle tête de cochon, ma Lison, mais ta mère elle n’a pas envie que tu te rases la tête et que tu la peignes en bleu, blanc, rouge, qui plus est, et je la comprends, une belle chevelure comme ça on ne la sacrifie pas d’un claquement de doigts.
    – Dis donc Papy, ta mère à toi, elle a pas eu la boule à zéro, j’ai vu une photo …
    Papy Léon s’est retenu. Lison s’est tue.
    – Je suis fatigué ma chérie, regarde le match toute seule.
    – Bonne nuit Papy !
    – Bonne nuit ma chérie !

  14. isabelle heliot hosten dit :

    – la prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate !
    – t’es folle ou quoi ?
    Annabelle se cramponna à la couchette pour ne pas décoller.
    – et ben peut-être après tout, chuchota-t-elle. Je deviens totalement parano…Intimité zéro…J’ai le cycle nycthéméral qui bat la chamade…Cette immensité et puis ce bordel de flottement permanent…Olga me fiche les nerfs au court-bouillon à tripoter sa frontale. Je hais les femmes, je hais la science…Bon sang quelle heure est-il ?
    John jeta un œil au cadran électronique qui distillait un halo rouge sang sur la paroi de l’autre côté des couchettes.
    – quatre heures du mat…T’as pris ta mélatonine ? Murmura-t-il d’un ton las et ensommeillé. Tu devrais dormir. Dans deux heures on réattaque.
    Il avait chaud. L’anxiété depuis trois jours engluait dangereusement sa cervelle. L’atmosphère entre les deux coéquipières était chargée d’électrons, de quoi déglinguer tout le système électronique. Le sommeil d’Olga était parcellaire. Elle se levait souvent la nuit, perturbant les autres membres du groupe. L’entrainement subi depuis toutes ces années l’avait préparé à affronter ce type de dissensions. Celui des forces spéciales en comparaison, c’était la kermesse du quartier. Mais mobiliser ses ressources en psychopathologie de l’enfermement lui paraissait insurmontable à l’instant.

    -John ? Tu dors ? La main d’Annabelle frôla sa manche, pendant de la couchette supérieure comme un membre orphelin fantomatique.
    – Comment veux-tu que je dorme ? Il vérifia sa sangle qui lui entamait la hanche gauche.
    -John ? Embrasse-moi …
    Bon sang, il ne manquait plus que ça. Les plombs avaient sauté, pour de bon cette fois. Elle perdait le contrôle. Annabelle était sublime. De tous les corps surentrainés version super héros, il n’avait jamais constaté une grâce et une félinité semblables. Les rapports de séduction dans ce type de mission étaient simplement envisagés comme des hauts fonds prompts à ensevelir tout un équipage. Il allait devoir gérer la situation et cet élan subi de désinhibition allumait un voyant d’alerte maximale. Il resta silencieux quelques secondes, interdit et cogitant une réponse adéquate, le temps de l’entendre se détacher. Il allait balancer une phrase raisonnable et imparable quand il sentit le corps d’Annabelle soudain plaqué contre le sien.
    Elle ouvrit la bouche. Il sentit sa langue, une odeur de miel et ses jambes fuselées s’agripper à ses mollets comme un naufragé désespéré luttant contre la noyade. Il identifia très clairement un afflux de catécholamines inonder ses neurones, version minestrone, brouillant les connexions du bon sens et de la rationalité. Il empoigna son cou, sentit sa chevelure flotter dans une évanescence baudelairienne. Il s’abandonna au baiser farouche et désespéré de ce corps avide et déboussolé. Elle dégagea enfin son visage et le planta son regard dans le sien. Il devina à la lueur bleutée de la pénombre, l’éclat sauvage de sa pupille. Dans ce silence absolu, ils identifièrent parfaitement cette pulsion miraculeuse et consentie qui se consumant, venait de prendre fin. Une fin radicale sublimant ces quelques secondes d’extase en apesanteur. Soudain, une perle ronde de salive, luisant sur la lèvre d’Annabelle, se détacha. Il suivit du regard cette perfection sphérique minuscule, monter vers le plafond. Un millimètre cube d’extrait de désir s’échappant de l’étreinte.
    Elle tourna la tête et murmura :
    – Regarde !…
    Par le hublot, émergeant du noir absolu, la Terre, bleue comme une bille agate tournait lentement sur son axe.

  15. Pascal Perrat dit :

    Message à l’attention de fredbouquet

    Je vous réponds mais voici la réponse de votre messagerie free : Delivery to the following recipient failed permanently:

    Technical details of permanent failure:
    Google tried to deliver your message, but it was rejected by the server for the recipient domain free.fr by mx1.free.fr. [212.27.48.6].

    The error that the other server returned was:
    550 5.2.1 This mailbox has been blocked due to inactivity

  16. durand dit :

    – La prochaine fois qu’elle touche à l’interrupteur, j’éclate!

    -T’es folle ou quoi..tu vas pas te laisser aller à tout péter ??

    – Et pourquoi pas, depuis le temps qu’elle me caresse le lumignon!

    – Oui mais après, tout sera foutu!

    – Et alors, faut bien passer la main! Les araignées, les rats! Va savoir qui

    prendra le relais! Mais le dinosaure des métropoles a fait son temps. Faut

    changer de fourmilière. Aucune aile ne leur poussera. Ils pataugeront

    éternellement leurs pistes, ne décolleront jamais bien plus haut que leur tête à

    cul.

    – Quand même, c’est pas ce qu’on espérait…après un noir!

    – Eh oui à force d’ignorer la lucidité des femmes, fallait pas en installer une au

    pouvoir!

    – Donc, la prochaine fois qu’elle me tripote l’interrupteur, je lui prouve mon

    extrême sensibilité aux problèmes insolubles donc humains (pléonasme).

    J’explose tout! Yaura plus de guerres tièdes, de mijaurées de la négociation.

    Chacun aura bonne mine personnelle! Un grand feu des artifices humains, une

    ultime carnavalse!

    « La femme au pouvoir était bien l’avenir de l’Homme perdu! »

  17. Smoreau dit :

    Je ne la supporte plus. Elle est désinvolte à mon égard. Elle entre, elle sort, cent fois dans la soirée et à chaque fois, elle appuie sur l’interrupteur. Son mari lui a pourtant dit, « C’est une basse consommation, elle est écolo, la nouvelle, tu peux la laisser allumée. Elle n’aime pas cela les « allumée-éteinte », cela la fatigue. Tu lui demandes beaucoup d’efforts. Elle se rendort paisiblement et hop ! tu la rallumes. J’ai entendu dire que cela peut lui causer des insomnies. Soit respectueuse ! ». Mais rien n’y fait.
    Je n’y pense pas, se justifie-t-elle.
    Faudra-t-il que je meure pour qu’elle lève les yeux sur moi ? Être une lumière et être transparente, c’est un terrible paradoxe ! Je ne peux même feindre la maladie et éclairer par intermittence. Pour l’interpeller, je ne peux que m’éteindre.

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