Exercice inédit d’écriture créative 168

hameçons

 

De mémoire d’hameçon
on n’avait jamais vu ça !

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13 réponses

  1. Clémence dit :

    De mémoire d’hameçon on n’avait jamais vu ça !

    Et pour sûr, que l’on n’avait jamais vu cela ! Lisez donc cet extrait du journal intime d’un hameçon, péri corps et biens, au large de l’île Unguja.

    «  Pour la première fois de ma vie, je descendais, avec une certaine excitation, dans les entrailles des eaux turquoises de l’Océan Indien. J’étais délicatement habillé d’un appât savoureux et , juste au-dessus de moi, un plomb bien lourd assurait une descente sans histoire.
    Je répondais sagement aux mouvements du poignet de mon maître et aux taquineries des poissons jusqu’au moment fatal où s’ouvrit devant moi une gueule garnie de rangées de dents acérées !

    Un requin s’intéressait à moi, voilà qui intriguait ma culture halieutique ! J’ai toujours aimé les découvertes, les nouveautés, les innovations, les expériences fortes ! Je sentais que j’allais être servi !

    Avec mon appât, j’entrai dans la gueule du squale. L’odeur n’était pas fétide comme je le croyais. Au contraire, des arômes culinaires fleuraient bon. Revenu agréablement de ma surprise, je me mis à inspecter les lieux.
    Je ne peux me soustraire à faire une description minutieuse de …. la salle-à-manger.

    Posée sur un tapis de posidonies, une table à dîner avec six pieds en bois flotté, un vaisselier en cageots, une charmante commode en bambou et quatre chaises en cannes de traîne garnies de coussins de plage et de transats.
    La nappe, un paréo blanchi, mettait en valeur les cuillers, les solens ambrés, les hameçons. De délicates palourdes faisaient office de coupes tandis que les saint-jacques nacrées servaient d’assiettes et de plateaux. Deux ou trois moulinets en guise de bougeoirs complétaient la décoration. Levant la tête, je vis un lustre agrémenté de quelques paires de sandales dorées et argentées.
    Le tout, bien qu’hétéroclite, dégageait une ambiance très cosy.

    Devant mon air ahuri, le requin se fendait d’une mine réjouie !
    « Tu n’as pas encore tout vu ! » siffla-t-il d’une voix d’outre intestin.

    J’étais dans l’expectative, ne sachant à quel saint me vouer au cas où….

    C’est alors qu’entra une ribambelle de poissons-pilotes. Ils me servirent un menu d’une grande finesse : poissons et crustacés, saucés de plancton tandis qu’un vin sépia développait sa robe et ses arômes dans ma coupe.

    Quelques heures avant, j’étais intrigué à souhait.
    Il y a une heure à peine, j’étais appâté à souhait !
    A l’instant même, émerveillé et repu, je larguai les amarres et élus domicile dans le restaurant triplement étoilé de mon hôte, oh combien gourmet et raffiné !

  2. Halima BELGHITI dit :

    De mémoire d’hameçon, on n’avait jamais vu ça !
    – Je vous dis que c’est un faux, affirma Tobias, l’aîné des hameçons.
    – Comment en es-tu si sûr, rétorqua Sylvestre, à peine plus jeune que le premier
    – En tout cas, moi j’en ai jamais vu d’aussi grand, s’exclama Gustave, le plus petit de tous.
    -C’est normal, Gus, d’abord tu manques d’expėrience et puis tu commences tout juste ta carrière, lui répond Tobias un brin condescendant.

    Tous contemplaient à la dérobé l’énorme poisson suspendu au mur du restaurant dans lequel déjeunait Paul, le jeune apprenti pêcheur qui trimballe partout avec lui ses hameçons dans sa besace.
    -Il ne pourrait pas tenir comme ça à un mur si c’était un vrai, voyons réfléchissez un peu, il est fixé sur une planche en bois, asséna Tobias
    -Mais enfin Toby, un poisson, ça peut être empaillé aussi, non ? , osa timidement Gustave
    -Mais non, pas un poisson ! répond Tobias passablement irrité. Je vous dis qu’il est fait de bois et de plastique, à la fin !!!
    – Moi, je te parie 3 mouches que c’est un vrai, un vrai poisson qui a été conservé comme un trophée, dit Sylvestre agacé. Pourquoi veux-tu toujours avoir raison Toby ? Tu es pénible à toujours vouloir en savoir plus que le reste du monde, sous prétexte que tu as tout vu, tout vécu, vu ton grand âge !!
    – Mais, c’est comme ça Syl, c’est vrai que…

    Tobias n’eut pas le temps de finir sa phrase. Paul s’était saisi de lui de ses doigts dodus. « Papa à raison, se dit -il . Comment améliorer mon style, si je pêche avec de vieux hameçons ? Allez hop ! Je me débarasse de celui-ci pour commencer. Joignant le geste à la parole, Paul jeta son vieil hameçon à la poubelle. Je m’en recheterais un tout neuf mercredi prochain au marché », conclut-il satisfait. Paul se dirigea vers le poisson accroché au mur, se hissa sur un tabouret pour y accéder et appuya sur le petit bouton qui se trouvait juste au dessous du poisson, sur la planche en bois sur laquelle il était fixé. Le poisson se mît à chanter du rock and roll et à bouger la tête et la queue au rythme endiablé de la musique. « J’adore cette chanson, elle me met toujours de bonne humeur », dit Paul en esquissant quelques pas de danse. Dans sa sacoche, les hameçons se regardaient sans mot dire. A la fin, de la chanson, Paul prit sa besace de pêcheur, la porta en bandoulière sur son épaule et sortit du restaurant en sifflotant.
    Halima BELGHiTI

  3. Sabine dit :

    Comme tous les dimanches et tous mercredis, au petit matin, le jeune Luc s’installe au bord du lac pour pêcher. C’est un rituel bien établi dont il ne se passerait pour rien au monde. Au placard devoirs, leçons et cahiers qui le font souffrir chaque jour de la semaine. Il s’installe toujours à la même place, la plus fructueuse du lac bien entendu. Luc n’a pas le beau matériel du père Giron. Il s’assoit parterre et en guise de canne à pêche, il a taillé une belle branche bien droite et pas trop longue pour ne pas qu’elle plie. Cependant il y a accroché un fil très solide et possède une collection d’hameçons qui lui ont coûté toutes ses économies. Et surtout, Luc élève quantité de vers qui font pâlir de jalousie le père Giron.

    Aujourd’hui c’est mercredi matin. Donc Luc est assis au bord du lac, la canne à la main. Mais la pêche n’est pas très bonne. Peut-être parce qu’il pleut, que le froid engourdit les poissons…Mais ces arguments font rire le père Giron qui a déjà pêché deux belles carpes. Ne se décourageant pas, Luc rallonge le fil de sa canne à pêche, y attache un solide hameçon sur lequel se tortille le plus beau de ses vers. Il lance le fil le plus loin possible et… CATASTROPHE ! Il sent une résistance au bout de la canne : l’hameçon est coincé quelque part. A une pierre ? A une grosse branche coulée au fond du lac ?

    Pendant ce temps, le père Giron, satisfait de sa pêche, avait rassemblé son matériel et partait en saluant Luc d’un sourire narquois :
    – J’ai fait trois carpes, aujourd’hui, j’en ai plus qu’il m’en faut, je rentre. Bonne chance, petit.
    Il s’en alla.
    Luc tira alors de toutes ses forces sur la canne qui cette fois revint très facilement vers lui.
    – Zut ! J’ai cassé mon fil !
    Quelle fut sa surprise quand il découvrit que non seulement son fil n’était pas cassé, mais qu’à son hameçon était accrochée la trappe qui fermait le fond du lac !
    Le lac, privé de sa trappe, se vida en un clin d’œil par le fond. Et maintenant qu’il n’y avait plus d’eau, Luc vit tous les poissons frétiller sur le grande flaque boueuse étendue à ses pieds !

    Il remplit bien vite sa besace de tous les poissons qu’il pouvait y mettre, et courut vers la place du village. Il criait à qui veut l’entendre :
    – Le lac s’est vidé ! Le lac s’est vidé ! Il y a des centaines de poissons à ramasser !
    Tous les villageois se précipitèrent au bord du lac. Mais lorsqu’ils arrivèrent, le lac était à nouveau rempli, et les poissons invisibles.

    Vous savez maintenant que c’est dans ce village, depuis ce mercredi, qu’est née l’expression « Menteur comme un pêcheur ».

    © Margine

  4. de Bernardy Nadine dit :

    Il dormait profondément dans ma mémoire
    Quand soudain il s’est réveillé
    Sur le coup je ne l’ai pas reconnu
    Il faisait plus vieux que son âge

    mais il avait gardé la puissance de son charme. En fait ce n’est pas tout à fait que je ne l’ai pas reconnu,mais plutôt, je n’ai osé croire qu’il s’agissait bien de lui.
    Sa désertion, des années auparavant, m’avait tant fait souffrir que je m’étais efforcée de l’oublier. J’y avais presque réussi, hier encore je pouvais nier mon besoin de lui.
    Et voilà qu’il s’imposait à moi,soudainement,sans crier gare,vieilli et insolent, mais si présent!
    Tout d’abord je me suis sentie dévastée,bouleversée.Puis la colère est venue me protéger de cette faiblesse.
    « Que vient-tu faire ici ? Tu crois que je vais t’accueillir comme si de rien n’était ?
    20 ans, plus de 20 ans même, que tu m’as abandonnée, sans explications ni raison, me laissant vide, vieille, inutile et laide.
    Je t’ai espéré jour après nuit, dans chaque émotion inattendue, dans chaque visage qui me paraissait familier! Et toi tu reviens, las, plus tout jeune , mais avec le petit air narquois de celui qui pense être pardonné de toute façon!
    Tu n’as pas honte ?Regarde nous, nous voilà au-presque-bout de notre vie. Je n’y crois plus, ne veux plus y croire afin de ne plus souffrir, par crainte d’être ridicule.
    Vieux brigand, regarde toi, tu as toujours l’oeil pétillant malgré le temps, l’espoir se lit sur ton visage usagé….et merde….tu es encore plus beau qu’avant.
    Monstre,regarde moi avec mes cheveux blancs et ma peau froissée, que me veux-tu?  »
    Je criais à présent mon chagrin accumulé à la figure de ce revenant
    C’est à ce moment là qu’il me fit son sourire si familier,haussant un sourcil narquois.
    Et c’est à ce moment là que je n’ai plus été capable de continuer.
    Les larmes m’étouffaient,mon coeur s’est mis à battre comme un jeune fou.
    Fondant de tendresse, j’ai tendu les bras:
     » Te revoilà Désir . Entre  »

    e

  5. de Bernardy Nadine dit :

    Un cheveu blanc vient de naître
    au sein d’une tignasse noire
    Imaginez la réaction des autres

    sur la petite noire ronde aux épais cheveux crépus ça caquetait sur les tempes, ça supputait vers la nuque, ça pariait autour des oreilles, ça conférait sur le front.
    Il va y avoir du nouveau au sommet!
    On l’attend d’un instant à l’autre.
    Sera-ce un garçon?
    Dressés sur leurs petites vrilles, ils étaient tous heureux et fiers de voir s’agrandir la famille, tournés vers le haut dans la hâte de découvrir le nouveau venu.
    Mardi soir, rien!Mercredi matin des signes laissaient entendre que quelque chose pouvait advenir incessamment.Après le passage de la brosse,les cheveux se remirent à leur poste d’observation.
    Puis, tout à coup, une immobilité……Bientôt suivie d’un lent mouvement, une poussée puissante venue du plus profond du cuir chevelu. Ca arrivait, ça voulait sortir,ça se haussait à l’air libre haaaaa
    Retenant leur souffle ils attendaient. Mais ce qu’ils virent pointer les laissa sans voix:une chose incroyable, impensable, quasi indécente,choquante au plus au point:
    une petite chose fragile,frissonnante, et bl…blanche!tout à fait blanche. Comme de la craie, une neige fraîchement tombée, une plume de cygne.
    Et sans vergogne la chose continuait à s’extraire du bulbe où elle s’était développée, blanche et….. raide comme un piquet! Ciel!!!!
    Avec insolence,elle se haussait du col ,toisait ses frères sans aucune modestie, leur souriant même ,à eux, recroquevillés sur eux même devant une telle anomalie.
    Ca se remit à murmurer. Que faire ?Si ce n’était pas une honte ! De quoi avons nous l’air à côté de CA !On ne voit qu’elle,là, juste au sommet de Notre tête en plus.Elle veut la guerre ou quoi?
    Après une discussion houleuse,ils décidèrent de s’expatrier dieu savait où,mais loin très loin. Et tous.Eux, les crépus, les noirs,les justes, les aînés.
    Et tous ,en un seul geste, abandonnèrent la petite tête ronde, TOUS sans exception!
    de la nuque au front, d’une oreille à l’autre, sans oublier les tempes. TOUS
    Il ne resta plus que ce délicat petit cheveu féminin,blanc,dressé tout droit sur le sommet du monde. Ca ne s’était jamais vu.
    On en fit une chanson.

  6. de Bernardy Nadien dit :

    C’était une horloge
    qui se prenait pour une lune
    Tout ça parce qu’elle brillait
    depuis toujours

    elle brillait,elle brillait,il faudrait dire : elles brillaient car ses trois soeurs du beffroi n’étaient pas en reste,chacune sur un côté ,tournée vers un point cardinal différent.
    Mais elle, allez savoir pourquoi, s’était monté la tête dès le début ,se prenant pour un satellite, un corps céleste, une lune quoi.
    « Elle ne se rend donc pas compte qu’elle n’en reflète que la lumière, qu’elle n’a ni cratère ni mer ni montagne. Qu’aucun homme ne viendra jamais planter son drapeau sur sa face plate? » – chuchotaient les frangines de notre horloge qui écoutait ces remarques, ces tics tacs venimeux sans y répondre.
    Or , un soir, il était 23h32, alors qu’elle brillait de toute sa splendeur devant le ciel étoilé, elle ouïe:
    « Ca suffit comme ça – disait la soeur de l’est à sa voisine du sud – j’en ai assez, elle nous fait de l’ombre cette pseudo lune sous prétexte que c’est elle qui s’affiche sur la place . Elle devrait se faire soigner…… »
    Blessée l’horloge ne voulut pas en entendre davantage mais passa le reste de la nuit à réfléchir à cette remarque.
    A 8h12, sa décision était prise,il lui fallait savoir!!!! Sans prévenir personne, elle arrêta son mécanisme,descendit du beffroi et alla sonner sans hésiter à la porte d’une maison cossue,juste de l’autre côté de la place.
    Une secrétaire la conduisit dans une salle d’attente ,lui disant :
    « Le docteur vous reçoit dans 6mn et 58 sec  »
    6mn et 58 sec plus tard elle fut introduite dans le bureau du médecin.
    « Hé bien qu’est-ce qui vous amène?
    – heu,je suis un peu confuse, j’hésite
    – craindriez vous que je me moque ?
    – oui,c’est difficile à expliquer .Bon voilà, je me prend pour une lune
    – vraiment ? Intéressant! Et depuis quand?
    – depuis toujours je crois, je n’ai jamais été comme les autres
    – les autres…..
    – oui, mes soeurs,les trois autres horloges de la Grand’Place
    – ah, vous êtes quatre ! et vos soeurs…..
    -oh non, elles,elles restent des horloges qui se contentent d’indiquer l’heure. Point final
    « – point final dites vous….Et ça a commencé…
    – après que notre père nous eût abandonnées
    – vous abandonner mon petit …..
    – bien oui. Comment appellez vous ça, vous, un père qui laisse des mains inconnues vous hisser en haut d’une tour, exposée à tous les vents, sans plus aucun contact qu’une visite une fois par an pour vérifier votre état général ; ce n’est pas de l’abandon ça ? »
    L’horloge, en larmes,criait son désarroi, son chagrin, sa colère. L’homme l’écoutait depuis un bon moment. Puis :
     » Mademoiselle ceci est caractéristique -finit-il par dire – vous ressentez un besoin vital, essentiel, d’une image maternelle réconfortante pour vous bâtir une personnalité affirmée et satisfaisante avec un surmoi bienveillant en accord avec votre égo qui va se restaurer grâce à l’ acceptation pleine et entière de ce que vous êtes :une horloge sensible, utile, ponctuelle et non une lune que vous ne faites qu’utiliser comme miroir, erreur courante mais sans conséquence pour votre futur .
    Vous me comprenez ? Il vous faut retourner à votre place, faire la paix avec vos soeurs et vous même . Votre père a accomplit sa tâche, écoutez-le, obéissez-lui…
     » Vous croyez ? -s’enquit timidement notre horloge ébahie
     » Absolument – confirma le médecin en la raccompagnant vers la sortie.
    A 10h07 notre héroïne reprenait sa place au beffroi,sereine, épanouie, fière de guider le monde en temps et heure, au même rythme que ses soeurs.

  7. Bouquet dit :

    De mémoire d’hameçon on n’avait jamais vu ça ! Pourtant on en a des histoires à raconter depuis le temps. Mais non visiblement cela ne suffit pas. Maintenant il faut en inventer…

    Et dire qu’au début on était juste là pour rendre service. Les poissons que l’homme arrivait péniblement à attraper en bord de plage, ne suffisaient plus certainement. Alors, l’homme s’est mis dans l’idée qu’il fallait chercher plus profond, qu’il y avait forcément mieux ailleurs. Un vieux principe chez lui… Mais il a un problème. Il ne sait pas rester sous l’eau bien longtemps, à moins d’avoir tout un équipement, qui pour pêcher au niveau de la discrétion… comment dire…
    Bref, il nous a donc créé, pour qu’on puisse lui ramener plus de poissons. Nous, sous l’eau, sur terre, ou enfermer dans une boîte dans le noir, on est toujours aussi efficace au bout de notre fil. N’est ce pas… Et oui on pique les doigts aussi !

    Là encore, à force de prouver notre efficacité, l’homme a voulu aller plus loin, qu’on accroche des poissons de plus en plus gros. Donc on a grossi, on a pris du poids pour être plus résistant et nous sommes pour certain devenus très gros. Du coup, la pêche devenait « miraculeuse ». Et c’est là que tout a commencé en fait, quand l’homme a voulu s’attaquer aux requins.
    Alors pour prouver au monde qu’il arrivait à attraper « Le grand blanc », comme il dit, il a sortie les caméras et tout le toutime. Évidemment, là, on nous montré. Etant plus gros, voire impressionnant à l’image, les caméras se sont donc rapprochées.
    Au fil du temps, reportages après reportages, documentaires, après documentaires, l’homme a raconter beaucoup d’histoires. Et forcément ce qui devait arriver… nos premières stars aussi sont apparues… C’était couru d’avance.
    Du coup on a aussi notre page facebook : « l’hameçon ». Vous pouvez vérifier… Plus de 950 amis déjà. C’est cool ! Surtout pour un hameçon… (Oui je sais, c’est une blague qui peu tomber à l’eau… Une amie me l’a déjà dit !).

    Alors pour illustrer en image tous ces articles, blogs et autres, on a des séances photos à la traine. Et vas y qu’on rajoute de l’éclairage, qu’on nous dit de rester bien droit, qu’on nous fait briller… On va finir par nous ramasser à la petite cuillère… C’est même devenu un problème chez nous, on fini par ne plus vouloir poser seul sur les photos. La preuve, aujourd’hui si vous tapez « hameçon » sur google, regardez le résultat. Faites le test maintenant, vous verrez par vous même, je ne bouge pas…

    Alors, vous avez vu ? Pas un hameçon veut apparaître seul. Certain on même proposé que le mot « hameçon » ne puisse pas s’écrire au singulier, pour dire ! Bon ok, on y va un peu fort là… Mais à force de poser n’importe comment, faudrait pas qu’on nous prennent pour des ânes sur ces photos. Tiens, ça me rappelle une autre histoire…

    Bref, on a bien vu le changement. Aujourd’hui tout le monde s’intéresse à nous.
    Et vous voulez que je vous dise le comble dans tout ça… Il y a même un blog où des gens, qui ne se connaissent pas, sont en train d’inventer des histoires sur nous, juste comme ça, pour le plaisir d’écrire. De mémoire d’hameçon on n’avait jamais vu ça ! 😉

  8. Debernardy Nadine dit :

    Je confirme – approuva Monsieur Colimaçon beau garçon en caleçon de molleton qui par là cheminait sans mauvaise intention.
    – Oui-da, vous rendez vous compte ? – renchérit un maçon aimable tel mille glaçons au plus profond d’un vaste flacon……
    – Halte là jeune freluquet ! – s’insurgea l’hameçon -que viens-tu faire céans, de cédille tu n’as point . Fuis avant qu’une bonne leçon nous t’infligions.
    Nos trois larrons, sans façon l’imposteur évincèrent pour aller ailleurs discuter de l’affaire.
    On n’avait jamais vu ça

  9. virginie dit :

    De mémoire de hameçon, on avait jamais vu ça !
    Rien à l’horizon. Pourtant, j’avais revêtu mon plus bel appât : un vers de 12 pieds, confectionné dans les ateliers du « prêt-à-rimer », de la très réputée grande ligne Boileau.
    Je voulais célébrer la grande marée, promesse d’un plancton multiple et frétillant. J’attendais les innocentes plumes écaillées. Assoiffées de grandeur, elle s’appâtent facilement à la sueur des plus Grands, qui les feraient naître au grand jour. Mais, toujours rien.
    Soudain, un amas de particules phosphorescentes s’approchait vers moi. Des fils de discussion mêlés à un banc d’idées tourbillonnaient. Leur auteur s’était jeté à l’eau …

    (Un texte court, mais une mise en créativité pour la journée 🙂 !)
    Bonne journée,
    Amitiés,
    Virginie

  10. ourcqs dit :

    De mémoire d’hameçon on n’avait jamais vu ça !
    Les appâts étaient pourtant sa deuxième nature. Faire une touche, comme on dit familièrement, après les étapes jouissives de séduction, mise en lumière, jeux d’approche et de défi, tout un art ! parfaitement maîtrisé
    Mais se faire accuser de ferrer ses proies après leur avoir fait miroiter de petites merveilles, gober les pires arnaques, jamais ! non jamais il n’aurait pratiqué ces jeux de dupe …

  11. patricia dit :

    De mémoire d’hameçon on n’avait jamais vu ça
    un présent coincé entre deux eaux!
    allait il sortir de la mer vivant d’espoir et d’eau fraiche
    ou mourir d’amertume et de colère?
    pourtant il frétillait d’avenir
    mais le passé l’alourdissait.
    alors à quoi bon trop penser,
    la main de Dieu le tira fermement de l’eau
    sans que l’hameçon le blesse.
    le présent heureux s’émoustilla reconnaissant,
    se détacha du passé, de l’hameçon
    et reprit confiance sur le chemin de l’avenir
    libre de toute peur et plein d’amour dans ses poches

  12. durand dit :

    De mémoire d’hameçon on n’avait jamais vu ça ! Pas un frétillement, pas l’ombre d’une arête … une mer ocre brune, sans pigment, sans vie. Il passait ses journées mollement, sur le qui mort.

    Le plus souvent, il ne remontait que des boîtes de sardines, par centaines de kilos. On ne pouvait plus s’étonner que la mer soit d’huile. Les marées n’existaient plus, ou si peu, coincées entre de vastes plaques agglutinées. Les emballages de saumons d’Ecosse, d’Irlande, de Norvège, les usinés du sauvage, les truites, les anguilles, tout stagnait sous la nouvelle géographie du déchet. L’eau, étouffée du pesant des Hommes laissait parfois éclater une bulle de vie à la surface du liquide anéanti. On la photographiait, on la stockait, elle aussi, pour un nouveau conservatoire des bulles, un souvenir encadré de ce qui fut.

    Un jour qu’il sommeillait, couché sur une étoile éteinte du fond vaseux, il perçut un cliquetis. Il escalada la montagne de boîtes de harengs toute proche. Sur l’horizon étalé se cognaient mille et mille bouteilles. Depuis longtemps, en dessous de mille, il ne comptait plus. Il repéra toutes sortes de contenants à eaux, à alcools, à jus, comestibles pressés d’anciens végétaux.

    Il s’approcha de l’un d’entre eux, correctement clos. L’Homme avait toujours cultivé l’art du bouchonnage. Il fit sauter l’antique verrou de liège, en sortit un papier, un triste agglomérat de chutes malaxées, triturées, compactées en une pâte approximative.

    Dessus y figuraient les traces d’un langage en perte, une suite de SOS brumeux, sur l’évidence des drames imminents. Fidèle à lui-même, il en lut mille et un.

    Chacun des messages, de l’Ouest, tentait de prévenir ceux de l’Est, tandis que ceux du Nord interpellaient ceux du Sud. Chacun avertissait, analysait, mettait en garde, reportait à plus tard, accusait les uns puis les autres, rechignait à, n’entreprenait rien, stagnait, ignorait, repartait vers l’avant, s’arrêtait au bord de la falaise… bientôt écroulée. Les mauvaises prévisions vous tombent toujours sur la tête. Les bonnes sont celles, reportées au lendemain.

    Tous eurent le même réflexe, celui d’envoyer des missives aux encablés des autres hémisphères. Chacun y évoquait son instinct de survie, le réflexe de tout membre tronqué, agité d’un sot soubresaut d’avant chute. Chacun tentait de s’excuser des poissons disparus, des fonds déchiquetés, des abysses encrassés.

    On y ramait des souvenirs de baleines, les tendres monstres, ceux qui avaient su filtrer le plancton de la vie.

    On y remuait des envies de mobilité, des retours de marées, les douces fumées d’un juste feu n’encrassant pas le plafond des cieux.

    Chacun espérait, encore dans l’autre, une solution au problème. Personne n’avait eu le courage de regarder ce que ses pieds foulaient.

    Les écritures sur la mer seraient un bien trop vague mouvement face à l’inertie.

    Les bouteilles flotteraient longtemps, inutilement.

    Les ivresses resteraient coincées, au fond des flacons.

  13. Antonio dit :

    De mémoire d’hameçon
    On n’avait jamais vu ça !
    Un banc de chansons
    Sur lequel bien assis Jean ferra.

    De mémoire d’hameçon
    On n’avait jamais ferré
    Un ton aussi profond
    Que celui du vieux Léo chanté

    Mais avec le temps, va,
    Tout revient, tout se ferre,
    Il ne tient qu’à l’appât
    De composer ses vers.

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