Exercice inédit d’écriture créative 191

sac-gilles-pagnere.pgDans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une poche ou un sac. Inventez la suite, en ne vous laissant pas éblouir par la première idée qui vous viendra à l’esprit 

21 réponses

  1. Clémence dit :

    Dans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une poche ou un sac.

    Alisson planchait sur ses deux leçons : histoire (les 12 travaux d’Hercule) et histoire de l’art (les 7 merveilles du Monde)… Et ça ne rentrait décidément pas, mais pas du tout….
    Telle Alice, elle tombait tombait, tombait, se promenait dans un labyrinthe, rencontrant des personnages plus loufoques les uns des autres… sa prof de math déguisée en autruche, le prof de gym en boa constrictor, la prof de français en casoar à casque, le prof de géo en Hercule, la prof d’éducation artistique en Cléopâtre.. ; bref , un beau méli-mélo….

    – Je n’y arriverai jamais, soupirait Alisson en un sursaut de bonne volonté….tuer une Hydre qui squatte le phare d’Alexandrie, et capturer une Biche pour l’emmener dans les Jardins de Babylone, rapporter des Pommes d’or dans le Temple d’Artémis, s’envoler avec les Oiseaux du Lac de Stymphale… et deux et deux font quatre….quatre et quatre font huit….répétez….

    Ah, si…. Ah si…..sospiri, …sospiro…… Alisson chipotait une mèche de cheveux, triturait ses doigts, chipotait dans sa trousse, chipoti, chipota… Elle découvrit ainsi une toute petite, toute petite graine. Elle la prit délicatement entre son pouce et son index et l’examina tel un entomologiste examine un insecte incrusté dans un morceau d’ambre.
    Elle découvrit sur cette petite graine, deux lettres gravées « SI »…

    Étrange, étrange, se dit Alisson….
    – Ah, petite graine, tu es bien tranquille, toi, tu n’as pas te casser les méninges avec ces listes de travaux merveilleux…Ah si….

    C’est alors que la petite graine, la petite graine de folie s’anima et commença à parler, tout bas d’abord, puis en s’animant…

    « Il y a bien longtemps, je voyageais avec mes copains et copines, les grains de café, les grains de sel, les grains de poivre, les grains de blé, de riz, de sagesse, de beauté,…tantôt dans des amphores, tantôt dans des sacs de toile brute. Il arrivait bien souvent que d’un transport à l’autre, restait coincée ou collée, dans le fond, une graine ou un grain d’une autre espèce…et de belles amitiés se sont nouées !
    C’est ainsi que moi, graine de folie, je suis devenue la meilleure amie du grain de génie !

    Tour à tour , nous imaginions une idée de génie ou une idée folle… et ce serait à qui réussirait en premier ! Et des grandes choses, nous en avons faites !
    La classe, je ne te dis pas… les sept merveilles du monde ne sont que peanuts à côté de nos trouvailles !
    Le Colorado, les Chutes d’Iguazu, Pamakkale et le Mont Fuji, c’est mon copain, le Grain de Génie….,
    la Baie d’Halong, l’Ile Jeju et la montagne de la Table, c’est mon petit Grain de Folie….
    Et ceci n’est qu’un échantillon ! »

    – Moui, c’est bien joli, tout cela, mais cela ne me fait pas rentrer mes leçons dans le crâne….

    – Mais si, mais si… tu n’as qu’à susurrer «Grain de folie, Grain de Génie, à moi ! » et tu verras…..

    Alisson se plia de bonne grâce, on se sait jamais…. Et, je vous le donne en mille ! Ça a marché, leçons enregistrées !

    Bon, si ça a fonctionné pour Alisson, peut-être que ça marchera aussi pour moi, pour rédiger ce texte dont le titre ne m’inspire guère….
    « Grain de Folie, Grain de génie, à moi ! »

    Un foutu grain de sable est venu enrayer la mécanique, j’en suis toujours le crayon en l’air, à essuyer un grain tout en époussetant les grains de poussière sur mon manuscrit !

  2. Françoise -Gare du Nord dit :

    Dans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une poche ou un sac, sur un coin d’étagère ou dans un vieux bocal. Tous ces endroits dans lesquels se retrouvent, tout autant négligés et oubliés, tous ceux qui, comme moi, sont tenus pour quantité négligeable : les plus petits de leur famille. Une pièce d’un centime, un millimètre et son cousin un milligramme, un atome, une molécule etc…

    Combien de fois ai-je entendu cette phrase qui me donnait pourtant tant à espérer : « Juste une seconde ! ». « Encore une seconde ! » . « Rien qu’une seconde ! ». Mais toujours j’étais suivie d’une autre, puis d‘une autre et encore d’une autre. Ainsi de suite jusqu’à la 60e. Et pfft ! Je n’existais plus, nous n’existions plus, contraintes de laisser la place à nos deux aînées.

    Et pourtant, je peux avoir une importance capitale : une seconde d’inattention et c’est l’accident ; une seconde de retard c’est un train manqué ; une seconde trop tôt c‘est le faux départ, une seconde de trop le parachute ne s’ouvre pas, vous tournez la tête une seconde du mauvais côté et une belle histoire d’amour vous échappe.

    La déception et l’amertume m’ont fait mesurer le temps que j’ai perdu à trotter en vain. Alors c’est décidé : j’abandonne non seulement l’horlogerie mais aussi le monde du temps pour incorporer celui de la grammaire.

    Pour ne pas risquer d’être une parmi tant d’autres, j’ai également changé d’identité. Je me nomme désormais DEUXIEME. Et là je peux vous dire qu’après moi, il n’y a plus personne.

  3. françoise dit :

    Dans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une
    poche ou un sac. Pourquoi dis-je famille ? Au fond,Je ne sais trop ce que ce mot veut dire .
    Enfin, en ce qui me concerne la mienne c’est un trousseau de clefs et je suis la plus petite, celle qui ouvre la boîte aux lettres. On ne se sert pas souvent de moi ; quand tout va bien, une fois par jour. Quand mes propriétaires partent, je ne sais jamais où, ils me confient à la concierge pour qu’elle relève le courrier comme ils disent. mais les autres clefs du trousseau partent avec eux ;.Ne serait-ce pas une sorte de discrimination ? Moi aussi j’aimerais voyager , tout au moins que mes sœurs, puisqu’on est une famille, me racontent comment çà s’est passé pour elles.
    Parfois quand ils relèvent le courrier, ils bougonnent ; encore des factures, ah la feuille d’impôts ! sûr qu’ils ont encore augmentés !J’en ris entre mes « dents ». Par contre, parfois Madame ouvre la lettre précipitamment,en me laissant dans la serrure, rougit, embrasse la feuille. Cà me semble un peu bizarre mais elle a ses raisons.
    Il nous est arrivé une aventure pas banale : nous nous sommes retrouvées sur un mur avec des dizaines et des dizaines de trousseaux des clefs. Et puis un jour le propriétaire nous a montrées du doigt en disant ce sont celles-ci…. Il avait l’air heureux de nous prendre dans ses mains, il nous a même portées à sa bouche à mon grand étonnement. Cà m’a réconfortée et mes sœurs avaient l’air ému aussi par cette marque d’affection.
    Il faut donc que je cesse de me morfondre quand, au fond d’un sac ou d’une poche, je me sens abandonnée.

  4. gepy dit :

    Dans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une poche ou dans un sac.

    Je suis Petite Idée. Vous me connaissez bien. Vous me portez tous au fond de votre bagage.
    Je ne vous quitte jamais mais souvent vous m’ignorez, vous me banalisez. Je dirais même mieux : vous me négligez.
    Je disparais régulièrement lorsque mon frangin le portefeuille m’écrase de son poids. Ou la cousine, la bouteille d’eau, avec son éternelle prétention de me rafraîchir .
    Je sombre alors dans les profondeurs de l’oubli.
    Quelquefois, j’entends une douce mélodie. Je me dis, mine radieuse : « la Lumière va m’éblouir.
    Enfin, je vais grandir et devenir la reine du cabas, la Meneuse.»
    Mais voilà, vous arrêtez la musique et vous répondez à votre portable. Je meurs, à nouveau, de déception dans la froideur de mon asile.
    La sœur la plus méprisante vis-à-vis de moi est la carte bleue.
    Elle, au moins, elle sort. Elle me nargue souvent avec son air de princesse.
    A côté, je ressemble à Cendrillon en haillons.
    C’est pas juste !
    Heureusement, je suis une rêveuse.
    Je me blottis doucettement entre les tickets de caisse et le paquet de kleenex. Je m’endors en imaginant que mon contenant tombe et s’ouvre.
    Timide, je sortirais. Les douze coups de minuit résonneraient.
    Et je me transformerais en idée lumineuse, brillante et grandiose…
    L’idée à laquelle adhéreraient des millions d’individus sur la planète.
    Je deviendrais une Idée Star.
    Et je prendrais soin de toute ma famille.

    Aïe, je viens de me prendre un gentil coup de stylo.
    C’est mon père. Il aime bien retranscrire mes délires.

    Gepy

  5. laurence noyer dit :

    Pour Pascal,
    je suis privée d’internet pour l’instant. J’envoie mes textes du bureau..
    Rétablissement prévu dans 4 ou 5 jours j’espère.
    l’adresse reste inchangé.

  6. Pascal Perrat dit :

    MESSAGE POUR LAURENCE NOYER
    Attention votre adresse courriel a un problème, mes commentaires sur vos textes ne peuvent pas vous parvenir. Il s’agit de l’adresse : noyer.p…@wanado.fr

  7. Catherine M.S dit :

    Petite et si grande à la fois

    Dans ma famille, je suis la plus petite
    Celle qu’on oublie dans une poche ou un sac
    Mais aussi celle dont on ne peut pas se passer.
    Mes sœurs et mes cousines n’en finissent pas de s’allonger
    On les trouve partout, dans chaque pièce, et même au cabinet !
    De toutes les formes, de toutes les couleurs, propres ou raturées
    Sur tous les supports, infâmes bouts de papier ou jolies pages de carnet
    Elles s’épanouissent à longueur de journée.

    J’en rencontre quelquefois au gré des courants d’air
    Tristement abandonnées par leur propriétaire
    Tiens, justement, celle des « choses à faire »
    Je la croise régulièrement le 1er de chaque mois
    Pimpante, fière, avec un petit air narquois
    Mais quand arrive le 31, oublié le quant-à-soi
    Elle a le blues et s’étiole en plein désarroi.
    Celle des « courses TRES urgentes » n’est guère plus grande que moi
    Mais elle a toujours une mine chiffonnée qui ne me plaît pas.
    Celle des « projets à réaliser » est sympathique mais sent trop le renfermé
    Connaissez-vous ma préférée ?
    Celle des « petits bonheurs à savourer »
    Souvent je la côtoie entre les clefs et le chéquier
    Mais j’ai noté qu’elle était rarement mise à contribution
    Malheureusement peu consultée elle était vite mise de côté.

    Tandis que moi, petite « liste des citations »
    Je ne prends pas beaucoup de place et suis sans cesse remplacée
    Pas le temps de me lasser, je suis vite renouvelée
    Aujourd’hui je suis de passage au fond d’une poche de tablier
    Et à tout moment mon message peut être délivré
    Voulez-vous en profiter ?
    Je vous préviens, c’est une pépite
    « La vie est trop courte pour être petite »
    Asseyez-vous donc et prenez le temps de méditer…

  8. Sabine dit :

    Dans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une poche ou un sac.

    Or, je sers à tout :
    Dès que tu nais je suis là. Si tu as mal aux dents ou aux reins, je suis le soin. S’il y a de l’eau dans le gaz, je suis le Boum ! Si le mot est trop long, je le fais court. Si tu vas à l’eau, je fais Plouf ! Si tu as bu trop de vin, je dis Hic ! Je te sers tout au long de ta vie.

    Et on me met au fond du sac !!! Mais pour qui me prend-on ? De quoi ai-je l’air ? J’en suis sans voix. Si tu as bien lu, tu as vu que je suis une monosyllabe qui crée de grands mots, moi.

    Et tac !

    Sab

  9. durand dit :

    Bienvenue Éva, Seules les inconnues n’existent pas!

    Jean de Marque!

  10. Parisianne dit :

    Dans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une poche ou un sac, celle que l’on perd sans même y prêter attention.
    J’avais fini par m’habituer au fond de la besace d’une élégante, lorsqu’un jour, un indélicat souhaitant y trouver quelque chose commença par secouer le contenu avant de retourner purement et simplement cet accessoire très féminin dans lequel régnait, je l’avoue, un joyeux bazar.
    Ce geste ne fut pas sans déclencher l’ire de la propriétaire dont j’entends encore les cris d’horreur. Toujours est-il que je quittai alors mon refuge entre deux coutures pour rouler sur le pavé. J’ignorais totalement où j’avais atterri mais je fus prise d’un sentiment de liberté jusqu’alors inconnu.
    J’étais certes à la rue, perdue mais libre. Cela ne dura pas, une petite main vive m’attrapa.
    – Maman, maman, regarde ! Je peux la jeter là avec les autres ?
    – D’accord mais fait un vœu d’abord !
    C’est ainsi que je rejoignis le fond d’une fontaine où je trouvais une multitude d’autres pièces aussi petites que moi !

  11. Geneviève T. dit :

    Dans ma famille j’ai toujours été la plus petite. Celle que l’on oublie dans une poche ou dans un sac. Je ne fascine personne, pas question de m’épargner, ni de me faire fructifier!
    Les seuls qui ont encore un tant soit peu d’ intérêt pour moi sont la boulangère et le buraliste. Vous avez l’appoint? À cette petite phrase, une main nerveuse se met à la recherche de ma personne. On a beau scruter le fond du porte-monnaie, j’y suis rarement. Récupérée sur une étagère ou de justesse avant de passer à la machine à laver, j’ai été négligemment jetée dans les tréfonds d’une besace ou d’un vêtement!
    Lorsque nous sommes passés du franc à l’euro j’ai pris de l’embonpoint, j’étais fière de ma petite personne, aujourd’hui je ne vaux plus un kopeck! Et vous connaissez la dernière? …on parle de me supprimer moi et mes deux autres congères, alors que nous représentons une véritable économie souterraine!
    Nous pourrions faire la fortune de celui qui aurait la ténacité de nous amasser, mais le sort en a décidé autrement. On ne nous prête pas, on ne nous entasse pas, et on risque encore moins de nous blanchir. Notre planche de salut est de finir dans une boîte à pièces jaunes ou dans la casquette d’un sdf… redonner le sourire à quel qu’être dans le désarroi est notre seule richesse!

  12. laurence noyer dit :

    Dans ma famille j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une poche ou un sac.

    Tellement petite qu’on m’avait mis un point sur la tête pour me repérer, parfois même un chapeau pour me protéger.
    Dans la grande famille des lettres, j’étais celle qu’on oublie dans une poche (comment voulez-vous qu’on me pioche ?) j’étais celle qu’on oublie dans un sac (comment voulez-vous qu’on me scia ?)
    Et pourtant.
    Sans moi, les Inuits dormiraient dans des gloos.
    Les igloos accueilleraient les nuits.
    Les images pieuses seraient des cones
    Les icones seraient des mages.
    Nous aurions la religion slam et les mages d’Epinal.

    Sans moi l’illisibilité règnerait.

  13. Nadine de Bernardy dit :

    Dans ma famille j’ai toujours été la plus petite.Celle qu’on oublie dans une poche ou dans un sac.Inventez la suite en ne vous laissant pas éblouir par la première idée qui vous viendra à l’esprit.
    Hélas, la première idée ne me vient pas et la deuxième m’aveugle , j’ai beau fouiller partout ,mon éblouissant fulgurance s’est tapie hors de portée de mon esprit et je ne sais si je pourrai un jour la reconquérir.

  14. eva dit :

    Bonjour,
    Je découvre votre blog et j’aimerais essayer de participer à cet exercice.

  15. Isabelle dit :

    Dans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une
    poche ou un sac. Inventez la suite, en ne vous laissant pas éblouir par la
    première idée qui vous viendra à l’esprit

    Il fait noir dans ce sac – on m’a complètement oubliée là et je dois dire haut et fort que ce n’est pas la première fois !
    La dernière fois c’était dans la poche d’un jean et j’ai eu droit à « la fête forraine » ! au shake up, sensation fortes garanties et sous l’eau évidemment, cascades, et haut le cœur au rendez-vous !!
    Je ne devrais pas me plaindre car dans la famille c’est monnaie courante – et encore se faire oublier est le moindre mal – combien d’histoires de cousines perdues : à la plage, à l’hôtel… loin, parfois à mille lieues de chez nous – des histoires d’adoption, de deuxième vie (carrément bouddique les histoires) de quoi cauchemarder à gogo, je vous le dit…
    alors une retraite de 2 semaines dans une grotte, c’est pas la mer à boire – ça s’appelle la méthode coué je crois – de se dire qu’ tout va bien quand ça va pas – bref je serais patiente.
    Je connais même une copine qui en connaît une qui a été amputée de la moitié de ses perles.
    Je te jure – ils ne font quand même pas assez attention à nous.
    Pourtant ils sont bien content de nous avoir pour ornements –
    Mais selon notre prix et préciosité c’est sûr, le traitement n’est pas le même – ma grand mère avait un lit matelassé de satin, je vous raconte pas… moi c’est un immeuble en bois et la vie en collectivité.
    Ah ça y est…. De la lumière…. On m’a retrouvé… ouille on me fait tomber parterre sans ménagement, non mais ! on veut me tuer ou quoi !
    Ah…. Un petit nettoyage… ah mon univers !! ça y est, on me reconnaît, on me regarde, on me range ! J’ai retrouvé les copines et je vais pouvoir raconter mon aventure et alimenter les cancans dont nous raffolons toutes, nous les bijoux qu’ils sèment à tout vent, nous les boucles d’oreille.

  16. ourcqs dit :

    .
    Dans la famille des calomnies, tartufferies et autres fourberies, serais-je la plus
    petite ? Enfouie au fond du sac, avec le capharnaüm des artifices divers qui pourraient être utiles, un jour d’euphorie, ego surdimensionné épuisant, je refais surface et rappelle avec perfidie que je peux encore sévir. Je préfère rester dans une poche,on a beau mettre un mouchoir par-dessus, je ne reste pas dans l’oubli. Je déteste me faire larguer après une première rencontre, et joue avec les approches répétées, épineux, pour rafraîchir les mémoires défaillantes, et trop bien pensantes. Double-je -jeu-, je connais bien l’hypocrisie !!!

  17. joailes dit :

    Dans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une poche ou un sac.
    J’avais pris une décision, après quelques années d’oubli dans ce sombre sanctuaire : devenir la plus grande pour qu’on s’occupe enfin de moi !

    Au début, je m’étais beaucoup amusée à faire l’inventaire du sac : il regorgeait d’objets incongrus que je jetais souvent par-dessus bord, pour ne pas être à l’étroit.
    J’entendais hurler la dame du sac, car elle ne retrouvait rien dans son capharnaüm mis à sac.
    Elle cherchait tout le temps quelque chose, et il ne m’était pas déplaisant d’imaginer qu’elle me caressait, alors qu’elle tâtait fiévreusement la doublure pour essayer de retrouver un tube de rouge, un paquet de lingettes, un carnet d’adresses, ou pire, un téléphone !
    Celui-là, il m’avait fait tellement peur quand il avait sonné la première fois, que je l’avais immédiatement jeté au loin, et d’après le plouf entendu, j’avais dû l’envoyer au fond de l’eau.
    Elle en avait piqué une colère hystérique, et avait même dû s’arracher les cheveux, mais bien sûr, j’avais jeté la brosse et les quelques barrettes disciplinaires, alors elle s’était mise à pleurer de rage.
    Finalement, un jour, elle s’aperçut que son sac était vide, mais elle ne me vit pas pour autant, car ses yeux cherchaient toujours le superflu, jamais l’essentiel.
    Elle semblait résignée.
    Elle avait cessé depuis quelques jours de remettre des objets en vrac dans son sac.
    Elle finit par le jeter à la poubelle.
    Elle venait d’acheter un autre sac, de ceux qui regorgent de compartiments pour classer les affaires.

    J’eus toutes les peines du monde à guetter un moment opportun pour me tirer de ce mauvais pas, lorsqu’une dame poussant un chariot d’objets hétéroclites, extirpa le sac et le mis aussitôt en bandoulière à son épaule.
    Elle ne sentait pas très bon, était mal fagotée, mais lorsqu’elle m’aperçut, elle m’examina en souriant de ses dents ébréchées et me glissa dans son chariot au milieu de quelques bouteilles et de vieux journaux. Je ne parlais pas mais j’étais heureuse de recevoir un peu d’affection.
    La dame avait un gros sac bariolé et je n’eus aucune peine à me glisser dedans.
    Ainsi, je devins rapidement la coqueluche du quartier.
    J’étais réellement si petite que même le nain du cirque voisin qui était venu me voir n’en revenait pas : je tenais dans sa main !
    Il était gentil, le nain, bien qu’un peu jaune, et il m’apprit rapidement quelques tours de passe-passe pour faire disparaître des objets. Cela m’amusait, car depuis longtemps je connaissais ce secret, appris durant ma vie au fond d’un sac.
    Bientôt, il donna une liasse de billets à la dame qui ne sentait pas bon, et m’emmena avec lui dans sa petite caravane.
    Nous vécurent heureux ainsi, longtemps, et bientôt notre passage dans le spectacle du cirque devint le clou, comme on dit . j’étais sa petite puce savante, je courais le long de ses manches et réapparaissais au sommet de son crâne, nous faisions rire les spectateurs, surtout les enfants, car les adultes cherchaient quelque astuce là-dessous, un trucage quelconque.
    Pourtant, il n’y en avait pas, j’étais vraiment la plus petite du monde !
    Mon ami le nain m’acheta un grand sac tout doux et soyeux que j’aménageai à ma façon.
    J’étais heureuse et finalement, je me dis que j’avais bien de la chance, je ne manquais de rien, et malgré ma petite taille, j’étais bien mieux lotie que les grands de ce monde.
    Il ne se contenteraient jamais d’une vie dans un sac !

  18. Isabelle HELIOT dit :

    Dans la famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une
    poche ou un sac.
    papa disait toujours: »la Verité les filles! Elevez vous! En ce bas monde, tout n est qu illusion! » Il me farcissait la tête de philosophie, de mythes, d allegories en métaphores. Je broyais du noir, une question de nature sans doute.Gyges et son anneau, c etait mon histoire préférée. Un Berger sans histoire qui devient un monstre régicide par l invisibilité, ca sentait la lie de l homme sur laquelle fleurissaient Mille questions. Ca me parlait, plus que Le sensible et l intelligible, tout ce charabia bien trop brillant pour moi. Au final, confinant a un meme imbroglio d obscurité et de noirceur de la nature humaine. Je marronais donc, au fond de la Caverne, n aspirant nullement a la lumière, au grand dam de mon geniteur. Au fond, Platon mon père, était un idéaliste de la Republique. Dans la fratrie des Idees, moi l idée noire, demeurait la laissee pour compte, fille de rien, une ombre supplémentaire sur Le mur des ignorants.

  19. Christine Macé dit :

    Dans ma famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une poche ou un sac.
    Arrivée la dernière, je ne faisais pas vraiment partie du lot. Timide de surcroît, je me cachais, espérant peut-être inconsciemment attirer l’attention, ce qui était rarement le cas. On oublia vite fait mon existence et je dus me rendre à l’évidence : j’étais une sorte d’orpheline.
    Je connaissais comme ma poche tous les recoins où l’on m’avait abandonnée et ça pouvait durer un bon moment avant que l’on m’en fasse sortir ; invariablement, je retrouvais ma condition de recluse. J’avais fini par en perdre le nord, et le sud aussi, éblouie par le soleil ou les sunlights auxquels je n’étais plus habituée. Au fil du temps, je passais ainsi mes jours et mes nuits à ronronner comme une chatte, blottie entre un kleenex et un tube de rouge à lèvres, ou me glissant entre les feuilles du carnet de chèques : un vrai conteur celui-là, mon « faiseur d’histoires » comme je l’appelais. Lui, il sortait régulièrement, parfois même plusieurs fois dans la même journée : alors dès qu’il rentrait au « terrier », je le pressais de me raconter comment c’était dehors. Souvent il m’avait offert de me glisser subrepticement sous son rabat pour l’accompagner en douce : mais je préférais ma caverne odorante, le soyeux de la doublure du sac qui gardait les effluves des parfums de passage, quelques grains de sable, un chewing-gum oublié lui aussi (un peu trop collant celui-là, j’avais dû mettre les choses au point).
    Le pire, ce fut quand elle décida de changer de voiture, la peur de ma vie ! D’autant que l’habituel trousseau avait été purement et simplement remplacé par une carte magnétique, grise, moche et froide comme un jour sans pain. Elle m’avait bien cherchée un moment avant de laisser tomber, la patience n’était pas son fort. Mon vieux carnet en tremblait de tous ses chèques. Dans l’affolement, on avait trouvé un petit trou dans la doublure où je m’étais cachée jusqu’à la fin de l’alerte. Depuis, j’y suis toujours et je crois bien que c’est là que je finirai ma carrière : un de ces quatre, elle nous mettra au rebut, le vieux sac et moi, une jolie retraite en perspective au fond du placard ! Tout « conte » fait, comme dirait mon carnet de chèques préféré, la vie d’une petite clé, ça n’a pas que des mauvais côtés !

    Bon week-end, Christine

  20. La crevette grise dit :

    Lorsque elle vint au monde, cette « toute petite » ne pesait qu’ 1,600 k. A la maternité les visites étaient une véritable torture, pour ses pauvres parents. « On dirait, un lapin écorché, oh la pauvre ptite misère, on se demande si elle va vivre »……
    « Madame vous n’avez pas assez le lait pour la nourrir, dans la chambre voisine une Gitane, vient d’accoucher, elle est d’accord pour nourrir votre petite ». Durant un mois et demi cette toute petite repris du « poil de la bête » grâce au lait de la Gitane.
    A présent elle danse le flamenco, joue de la guitare et chante souvent en se promenant le long des plages bretonnes. Elle joue des castagnettes avec des coquilles Saint-Jacques, danse le flamenco avec une robe d’algues, sa chevelure ressemble à du varech.
    Oleck (ce qui signifie Olé en breton…..)

  21. durand dit :

    Dans la famille, j’ai toujours été la plus petite. Celle qu’on oublie dans une

    poche ou un sac.

    Faut dire que ma mère en avait plein le cabas et c’était bien la faute, aussi, à

    notre père. On était tellement là dedans qu’on se marchait dessus,

    jour et nuit. Moi, j’étais la dernière, la chétive, la malingre, la retardée.

    Mes frères et sœurs me piétinaient à l’heure du laitier. J’étais toujours la

    dernière à me remplir l’estomac et je servais de tapis à la fratrie. A l’heure de la

    sortie, mes frangins m’utilisaient comme tabouret pour accéder au jour du ciel.

    Au dixième, j’avais les reins tout cassés, j’étais incapable de bouger et je me

    morfondais au fond du sac.

    Je me suis montrée très patiente. J’ai grandi, millimètre après millimètre. Je me

    suis mis au goutte à goutte.

    Puis peu à peu, les aînés sont sortis. De jour en jour je gagnais de la place. Un

    jour je pus même apercevoir le bout de mes pattes. Ce fut un nouveau choc.

    Tout le monde parti, je demeurai néanmoins incapable d’escalader la paroi.

    Il fallut attendre le grand nettoyage de printemps pour que ma mère se décide

    à vider son sac, à avouer qu’un grand coup de balai devenait nécessaire, vu

    qu’une nouvelle portée s’annonçait.

    Elle fut un peu surprise de me voir. A l’époque, elle ne savait pas encore

    compter.

    Puis elle me poussa un peu du museau. Ca allait. J’étais quand même capable

    de réaliser mon premier bond. Pas un olympique, mais un bond ,quand même.

    De toute façon, on ne prévoyait pas de jeux olympiques en Australie

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