Si vous êtes né avant 1971 vous êtes excusé

Ils se trouvent encore des personnes convaincues
qu’on ne peut lire un livre que s’il est imprimé sur du papier,
écrire une lettre enflammée que sur du papier parfumé,
griffonner ses idées que sur un carnet à spirales, etc.

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Si vous êtes né avant 1971 et resté scotché au papier vous êtes excusé. Si vous êtes né après vous êtes « disqualifié « 

En 1971, le premier microprocesseur est mis sur le marché par Intel et l’email (courriel) est inventé dans la foulée.
Quelques années après, Bill Gates est en route pour faire fortune, Steve Jobs lui emboîte le pas.
Dans les entreprises, on dispense des formations pour apprendre à surfer sur Internet grâce à Netscape Navigator et à utiliser la messagerie électronique.
C’est le commencement de la fin pour la chose écrite ou imprimée sur le papier.
Adieu plumes et encriers, buvards et protège-cahiers.
Au vide grenier les machines à écrire !
Gutenberg peut aller se rhabiller et le Minitel aussi.
Tout cela se passait au siècle dernier…
Aujourd’hui, pour écrire, nous disposons d’outils gratuits et performants,
tels Google Docs, Google keps, OnNote, Simplenote, plus une foison
de dictionnaires en ligne.
Il est grand temps de s’y intéresser si ne voulons pas que nos enfants déplorent
notre obsolescence, programmée depuis bientôt un quart de siècle.

PS : dernières nouvelles du progrès.
Le mariage de la cybernétique avec les neurosciences va bientôt permettre de transmettre des informations au cerveau et réciproquement. Le temps est proche où « l’écrivain » imaginera une histoire qui s’écrira toute seule par transmission de pensées.
Cela sans papier ni stylo !

Vos commentaires sont les bienvenus

16 réponses

  1. Christophe COUSIN dit :

    Sur la photo, à mon avis, Bien que née après 1971, le papier ne va pas tarder à lui être utile.

  2. christophe cousin dit :

    La cybernetique et l’IA seront peut-être un jour capables de sortir le signifié à partir d’une expression mentale. Mais le signifiant d’un vers de Baudelaire à partir d’un sentiment… on a encore un peu de temps.

    En revanche, je suis certain que l’outil change la manière de penser, donc d’écrire. Le texte perd le continuum qu’impose l’écriture cumulative. Elle était suite continue, elle devient discrète. Elle forçait le « cimentage », la structuration, elle devient ponctuelle, nébuleuse, réticulaire. Les premiers effets visibles sont l’explosion des fautes d’accords des participes, des genres et des nombres. Je pense que l’écriture électronique fera naître une autre grammaire, donc une autre vision du monde. Phrases, paragraphes, articles, livres, sagas, oeuvres sont des ensembles qui se délitent. Moins d’ensembles, moins de « sommes », de structures; davantage de « chemins », d’inférences, de conjonctures. L’écriture dans le web se rapproche peut-être du fonctionnement neuronal.

    • Perrat Pascal dit :

      Le commentaire de Christophe Cousin est pertinent. Ses remarques nous conduisent à nous interroger sur ce que sera l’écrit des générations qui prendront notre relais.
      Nous n’avons pas fini d’être étonné. Tant mieux !

  3. Sylvie dit :

    Erratum : ni sur une tablette dernier cri

  4. Sylvie dit :

    Ecran, papier ou parchemin ; clavier, stylo ou plume d’oie. Je ne vois pas ce qu’il y a de qualifiant ou de disqualifiant à utiliser les uns plutôt que les autres. Ce ne sont que des outils. Aujourd’hui, ils sont nombreux, profitons-en. Chacun peut choisir celui qui lui convient. L’essentiel est la qualité et l’originalité de ce qui est écrit. Fort heureusement, les idées et l’aisance dans l’écriture ne se trouvent pas sur Internet, ni sur une tablette dernier cri, ni dans un joli cahier à l’ancienne.

  5. Beryl Dey Hemm dit :

    Je précise que je suis née avant 1971 et à fortiori avant 1990 car je suis d’accord avec Antonio: la généralisation d’internet a attendu les années 1990, le minitel ayant fait de la résistance jusqu’à ces années-là, où il a fallu enfin se rendre à l’évidence: il ne pourrait jamais(et pour cause, ce gadget ne tenait pas la route) concurrencer ce qu’on appelait à l’époque les « autoroutes de l’information », à savoir internet.

  6. Beryl Dey Hemm dit :

    Ecrire un livre rien qu’en y pensant, ce serait un de mes fantasmes! Mes idées naissent et se modèlent dans ma tête et quand il s’agit de le restituer rien ne va jamais assez vite pour moi. Aussi j’écris presque exclusivement sur ordinateur car seule la vitesse de frappe me permet de suivre la vitesse de la pensée. Une fois lancée dans une histoire je ne m’arrête plus jusqu’à la fin et le tracé sur le papier aurait tendance à me freiner. Donc vive le clavier! Et vivement le livre pensé! Ou la pensée-livre, formule qui me plait davantage.

    • Antonio dit :

      Cette idée de retranscrire une histoire que l’on a dans la tête me paraît un leurre.

      Car justement, je ne pense pas que l’on fasse des phrases quand on pense, on vit des situations et il nous semble qu’on se la raconte. Or, dès qu’il s’agit de la retranscrire à voix haute instantanément (j’ai fait l’expérience), tout se bloque car on s’attache à mettre une forme qui n’existait pas littéralement …

      Donc que fera un ordinateur si ce n’est traduire un sentiment ou retranscrire des mots que l’on aura pensé plusieurs pour qu’il puisse en en prendre l’empreinte cérébrale comme on le fait aujourd’hui avec notre doigt pour débloquer un téléphone ?

      Aujourd’hui comme vous, je construis ou reconstruis mon récit en même temps que je tape sur ordinateur pour avoir une continuité. Mais que c’est dur de suivre sa pensée !

  7. Antonio dit :

    Pourquoi né avant 1971 ?
    Je dirais plutôt avant 1990 car la retranscription sur ordinateur ne s’est généralisée réellement que dans les années 2000, à la maison comme au bureau.

    Dans les réunions, les gens avec des portables ça ne date pas si vieux. On a été formé à prendre des notes à l’école comme au travail sur des cahiers.
    Je me souviens un collègue dans les années 2000, à peine 20 ans, à qui son chef lui demandait de prendre des notes sur un cahier. Mine de rien, tout cela se transmet, ce besoin de griffonner un plan, une trame, au tableau sur un cahier…

    Donc seules les personnes nées dans les années 90 (voire plus), aujourd’hui très connectées à Internet et les réseaux sociaux, me semblent disposées à bannir le papier (sauf pour les toilettes bien sûr, les tablettes n’ayant pas trouvé encore la bonne application) 😉

  8. Marie-Ange DOAN dit :

    Bonjour à tous,
    Personnellement, je suis incapable de lire un « livre » sur ordinateur ou autre… pour moi un livre c’est un livre qu’on peut ouvrir, fermer, humer, toucher… c’est primordial !
    Quant au fait que l’on pourra écrire un livre rien qu’en y pensant… là, je suis moins affirmative, il m’arrive souvent « d’écrire » dans ma tête et de ne pas pouvoir restituer sur papier mes pensées telles qu’elles sont…
    Qui vivra verra…

  9. SYLVIE PROST-BOUCLE dit :

    Eh oui, on peut même imagine que le super ordinateur relié à notre cerveau sera capable d’imaginer la suite et fin d’un roman mais, en attendant, fort heureusement, l’humain a encore sa place dans le monde littéraire.
    Grâce aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux, on voit de plus en plus de forums ou plateforme.
    La dernière que j’ai pu rencontrer est Fychtia, qui organise un concours d’écriture communautaire, mais qui permet surtout aux auteurs de soumettre leurs textes en toute interaction avec les lecteurs. A voir sur Facebook et Twitter, une application existe sur App Store et Google play.

  10. Fanchon dit :

    Bonjour Pascal

    Je suis née avant 1971 et j’essaie de n’être ni scotchée au papier ( parce que çà déchire le papier quand on veut déscotcher )ni accro à internet. Bien que captivée depuis de longues années par l’outil cybernétique, je crois important de faire de temps en temps des exercices de sevrage… histoire de constater qu’on sait encore tenir un crayon, formuler des idées qu’on peut raturer, reprendre, tortiller etc. Et puis,ressortir un dictionnaire de temps en temps quel plaisir!
    Bref, si l’accès au clavier offre des possibilités illimitées et incontournables, je suis très heureuse d’aller griffonner de temps en temps sur du papier ou dans un carnet. C’est reposant, au moins pour les yeux, et vu mon grand âge…!

  11. LN dit :

    Née en 1981, soit une décennie pile après 1971,

    je ne lis de romans et d’essais qu’imprimés sur du papier,
    je n’écris mes importantes missives que sur papier tissé,
    et griffonne toujours mes idées sur de petits carnets Moleskine marron ou noirs.
    Ah ! Je dessine aussi sur de grands Canson.
    Et je conserve toujours un répertoire noté à la main sur un carnet à spirale, pratique en cas de perte ou de vol de mon téléphone (ce qui arrive pas moins d’une fois par an !).

    Pour autant, j’ai découvert avec Google docs la possibilité de prolonger et de pérenniser un écrit, d’y avoir accès simplement quand et où je veux, de le corriger, de le copier, de le partager, de le corriger, de le réécrire et de le compléter sans fin.

    Cela m’a notamment permis de tenir un journal des rêves « La matière folle » qui se lit comme un récit initerrompu de faits « vécus ». Jamais je n’aurais pu constituer ce texte sans cet outil numérique.

    D’après les exemples de votre billet, je ne crois pas qu’il y ait au fond d’incompatibilité entre l’attachement à des « marqueurs » historiques de l’écriture et la nécessaire adaptation aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.
    Je pense même que l’un ne va pas sans l’autre, et que pour ne pas se perdre dans les méandres de la toile, il est bon de s’accrocher au fil du récit de l’écrit.

    • Henriette Delascazes dit :

      LN, vous êtes …parfait. Restez vous-mêmes !

      Quant à moi je veux préciser une chose :
      Mes histoires démarrent dans ma tête, puis je prends des notes sur le bout de papier qui a la chance de se trouver sous ma main à cet instant là, je griffonne, rature, vais sur internet pour chercher quelquefois des précisions, puis mon histoire finit toujours par prendre vie sur mon clavier. J’utilise aussi quelques cahiers…! Parfois comme ce matin avec la souris, j’ai l’impression que mes doigts n’ont pas accouchés de ce que j’avais engendré dans mon cerveau depuis mon petit-déjeuner.
      Je m’affole : Suis-je devenue un robot ?
      Je préfère les livres en papier qui tapissent ma demeure, mais j’apprécie que mon fils m’ait offert une liseuse, très pratique pour les voyages, et pour trouver un livre un dimanche après-midi alors qu’on a tout lu plusieurs fois dans sa bibliothèque. Ce que j’apprécie surtout dans ma Kobo, c’est que je peux grossir les caractères, et qu’étant donné mon grand âge, ma vue a fort baissé et cette possibilité est appréciable, car lire 500 pages en corps 8 ou 9… ! c’est à mon avis fort fatiguant.
      A chacun ses convenances. Moi, je ne stoque que sur un disque externes ou des clés, que j’emporte avec moi, je n’ai pas confiance au cloud.
      Henriette

  12. Henriette Delascazes dit :

    Quel dommage ! Où se trouvent l’initiative, la poésie, le talent (ou pas !) dans tout ça.
    C’est bien triste cette vie de robots où tout va si vite. Mais je ne suis pas convaincue que cela arrivera forcément. Il y aura tout de même quelques jeunes « à l’esprit de vieux » qui continueront à écrire sur leur ordinateur avec leur pensée personnelle.
    C’est un espoir !
    Henriette

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