Exercice inédit d’écriture créative 273

des IdŽes RosesCette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée.
Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle…

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26 réponses

  1. Michel ROBERT dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée. Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais. Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle. J’aimerais qu’un jour elle vole de ses propres ailes. C’est arrivé inopinément, chez un chirurgien esthétique qui me dit : « Vous voulez un nouveau nez, mais je ne suis pas une maternité. Ah ! Ah ! souffla-t-il de son haleine mentholée, en me riant au nez. »
    A force de regarder la publicité, mes idées devenaient stéréotypées. Je devais me reprendre en main. Mon cerveau se sclérosait de voir toujours les mêmes clichés. Altzheimer me guettait au coin de la rue des préjugés. Il fallait faire intervenir les forces du mélange pour sortir un embryon du chapeau melon. J’avais pris mes bottes de sept lieues de cuir pour me lancer à la recherche d’une espionne qui me séduise.
    De nombreux obstacles se présentèrent, notamment quand celle qui me mata a ri. Peut-être était-elle de connivence avec ce chirurgien ? Pour la confondre, j’utilisai la technique de Léon Le Camé très connue dans le milieu. Je devais découvrir ce qui m’avait tant glacé. La belle me dit : « Tu n’as rien à craindre, le ridicule ne tue pas ! » Heureusement pour moi, je pourrai protéger mon idée.
    « Et si c’était un piège ! » On n’est jamais trop méfiant. Les pirates sont partout. J’avançais à pas de loup. Je devais vérifier si ce qu’elle m’avait dit était vrai. Je fis une recherche d’ADNI (1) sur ma protégée pour en connaître sa fiabilité. Le résultat fut tenu secret le temps de l’incubation. Je fis les tests de compatibilité moi-même auprès de mon entourage pour me rassurer. Ma petite idée évoluerait d’une façon certaine dans un environnement préservé.
    J’appris qu’elle sut développer un instinct de survie proportionnel à sa fragilité. Cela lui donna un charme fou. Les plus grands générateurs d’idées essayèrent de la copier, mais il manquait toujours un élément pour reproduire l’exact sosie de celle qu’ils jalousaient. Toutes les imitations se délitaient d’elles-mêmes de par leur altération. Ma petite fée unique me donna la chance de ma vie.
    (1) Authenticité des Nouvelles Idées.

  2. l'égaré dit :

    dans un murmure delicat, alors que le soleil se leve discretement derriere les murs embrumés par la rosee matinale, mon premier oeil s’entrouve, laissant emerger avec lui-plus que le petit spasme accompagné d’un grognement signant le mécontemement de la fin de ma beatitude ensommeillee-une excitation rare et soudaine presque imminente. je ne sais comment définir dès lors ce-rare-sentiment, presque encore jamais éprouvé, de confusion totale entre flemmardise courante et énergie nouvelle, entre inconscience totale de mon esprit encore tout endormi et vivacité d’esprit impatient d’une chose encore abstraite et non definie. le soleil naissant eblouissant mes yeux encore tout frippés, un peu rougis par le frottement de mes phalanges, je ne peux avec certitude proprement discerner encore l’objet de mon état présent, indefinissablement définissable. apres une derniere quete de sommeil tres rapidement interrompue par la seconde sonnerie stridente de mon reveil surprogrammé, je sors, un membre apres l’autre, de mon bocal fecond, qui me rejette avec peine apres 9h de sommeil lourd. un instant suspendu entre momn bord de lit et mon tapis et fixant perplexe les lattes de mon parquet, un etrange et imperceptible falsh vient bouleverser ma vacance et etindre en allumant l’once d’un sursaut du à une revelation non revelée . c’est en donnant le maximum de ma concentration pour rattraper ce qui venait de fuser à travers mon esprit que ceci s’eloigna plus loin encore de maniere definitive-comme si je venais de tendre proprement l’elastique destiné a tirer la pierre le plus loin possible.
    Agacé par la grande aise que mon esprit s’accordait avec malice avec moi de si bonne heure en profitant de l’extinction partielle de ma conscience, je me levais d’un bond et me dirigeai vers la cuisine pour me servir une grande tasse de cafe noir-seul remède à mon égarement et seule mère de mon attention. soudain, assis dans mon salon, le nez dans ma grande tasse blanche, un sourire beat vient remonter mes fossette jusqu’à mon cuir chevelu et ouvrir mes yeux definitivement pour laisser place dans un meme espace temps si infime qu’on ne peut le denombrer à une bouche arrondie angoissée et appeurée. Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée. elle est apparue, d’un coup, exaiphnes; elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais. en fait tout le probleme reside là: autonome libre et volage, mais pourtant conditionnée totalement à la force de mon esprit, elle est si faible dans sa force qu’elle n’ose se debattre avec assez d’assurance pour se devoiler totalement à mon etre. Elle est pourtant pleine et entiere, concretement concrete, bien formée quoi que legere, mais le souffle necessaire à l’afirmation de son identité totale et de sa puissance d’agir en tant qu’idee lui manque.
    Deboussolée par la rupture brutale avec son monde d’idées fait de contradictions contradictoires, d’aleas et d’indecisions, elle peine à s’affirmer dans ce nouveau monde qu’est ma conscience qui—sans pour autant que je ne la perçoive comme telle-se veut droite claire rigide et efficace. je ne saurais trop dire à ce moment, alors que je peine à entrer en contact avec elle par des liaisons internes surpuissants dignes de sorcellerie entrainant un rude combat entre mon esprit ma conscience mes pensees et ma raison si elle pourra même apparaitre comme claire aux yeux de tous-je cite- de ma pensees ma raison ma conscience et mon esprit. alerté soudain par une troisieme sonnerie stridente venant m’alerter paradoxalement qu’il est temps de quitter mes idees que pourtant je ne cotoie pas, je m’habille ni une deux, enfile mes chaussures, et cours jusqu’à l’ascenceur qui me permet de reboutonner mon manteau, faire mes lacets, attacher ma ceinture, passer la main dans mes cheveux en guise de brosse , remonter mon pantalon, faire un ourlet à mes manches et hausser un sourcil fasse au miroir qui ce matin me renvoie l’image d’un moi quelque peu déconcerté. le metro, le bureau, mes collegues, ma pause repas, mon manager, mon ordi, Linda, tout aurait pu se derouler comme toujours et comme d’habitude si l’obession de connaissance de cette idee assurant sa conservation eternelle et sa survie ne m’avait pas hanté par à acoups stressants à quelques moments propices de ma journée. Parce qu’il est vrai que depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle, si timide, si délicate…Je panique ça m’oppresse de penser qu’un seul mauvais usage de mon cerveau pourrait suffire à la détruire totalement definitivement, sans retour possible.
    Pourtant, je suis totalement impuissant, dénué de toute capacité de contrôle. En rentrant chez moi le soir, écroulé sur mon lit en attente de sommeil, je revasse à nouveau à mon insu de choses totalement folles, hors du commun. J’essaie de faire fuir en vain ces pensées etranges qui se battent sans mesure dans mon cerveau; alors je m’abandonne, las et vaincu par mon esprit qui ne m’appartient plus. je vois les licornes, les gnomes et les dragons; les serpents les tortues les cheveaux et les sots, je vois la lune le soleil, un balai sur sa maison, une hirondelle au creux d’un lit et une pantoufle sous la mairie. Ca me passionne ça me fascine les ombres vertes de la nuit, la lumière sombre de mon tapis, les oreilles bleues d’Abu dabi; j’en oublie tout surtout l’idée sans me demander comment on fait pour courir discourir, faire des débats des grands discours-sans manque de rigueur.

  3. Miclaire dit :

    Cela m’arrive très souvent en fait. Lorsque je n’arrive pas à m’endormir, toutes sortes d’idées me passent par la tête , pétillent, s’agitent. Cela va du menu que je pense proposer à mes prochains hôtes, à l’amour que mes enfants me portent, en passant par la prochaine chanson que je devrais inscrire à mon répertoire, des paroles à apprendre ou mon projet de changement de vie. Certaines idées me hantent si souvent et sont tant ancrées en moi, que je sais qu’elles iront au bout, au bout du possible.
    D’autres sont si furtives, qu’elles ressemblent à des étoiles qui traversent ma vie comme les étoiles filantes traversent le ciel certains soirs d’été.
    Mes idées les plus ténues sont comparables aux planètes, stables et pérennes, qui peuplent notre galaxie. Elles font partie de moi, me sont familières. Je les ai peu à peu apprivoisées. Elles brillent tant leur éclat est vif, tant elles sont vivantes en moi.
    L’idée du jour, ou plutôt de la nuit dernière est que je pourrais bien demander mon compagnon en mariage. Il m’a si souvent fait comprendre qu’il ne se remarierait plus, que j’angoisse à l’idée qu’il puisse refuser. Si j’osais… Et puis à bas les us et coutumes, pourquoi pas moi finalement ? Pourquoi la femme devrait-elle toujours attendre que l’homme fasse sa demande officielle ? Mon côté féministe, femme battante se réveille joyeusement. Bon mais tout de même, n’est-ce pas prématuré ? Après 6 ans de vie commune… Et si le doute s’installait à jamais ? J’ai peur de ne pas être aimée, peur du refus, du rejet et des conséquences que ce refus aurait sur moi. Est-ce important qu’on se marie ? Vivre ensemble n’est-il pas suffisant ? Parfois, la nuit, je prends des décisions endormies, qui somnoleront encore en moi pendant de nombreux jours… et nuits. Je suis bien décidée à 2 ou 3 heures du matin, et au lever, je me reviens à la raison. Ma conscience reprend du pouvoir le jour, sur mon inconscient, qui lui se réveille la nuit. Si seulement ils pouvaient se croiser parfois. Oui, je sais qu’ils se croisent !

    • labiche dit :

      Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée.
      Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
      Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle…
      Aussi mince que la corde sur laquelle je vais marcher. On ne me laissera pas, on me découragera, on me prédira le pire mais le pire pour moi serait de ne jamais tendre cette corde là. Je les ferai frissonner, je couperai pour un court instant leur respiration, je retiendrai aussi leur coeur de battre et je le décrocherai subitement. Je serai sans aucun doute celui qui frissonera le plus, j’étoufferai les frissons qui pourraient me faire basculer, la peur m’accompagnera mais je ne la laisserai pas se manifester. Cette peur habitera mon esprit mais pas mon corps, je ne la laisserai pas faire. Je serai le funambule qui l’a fait, celui qui a osé, celui qui a du talent ou alors beaucoup de chance, celui qui est inconscient du danger et se voit comme un oiseau déployer ses ailes. Spectaculaire dira-t-on, extraordinaire s’exclamera t-on. Je serai celui hors du commun mais surtout pas hors ligne, la ligne je la suivrai d’une extrémité à l’autre, d’un building à l’autre, supendu à près de 1000 mètres au dessus du vide. Et là j’aurai gagné, tout gagné, le respect, la notoriété, et là je toucherai enfin la gloire, j’aurai vu s’accomplir mes plus fous espoirs. Pour l’heure je ne suis pas à la hauteur, je rêve, j’imagine, je fantasme ici bas mais un jour je surplomberai le microcosme de la ville en évitant de me brûler les ailes trop près du soleil. Un jour ma tête sera légère comme mon coeur et mon corps ne sera qu’une plume, celle-là même qui note mes idées, mes espoirs, qui couche sur papier ma folie mais ne couchera pas mon être durant la traversée.

  4. Gontier Christine dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée.
    Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
    Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle qu’à tous moments elle pourrait disparaître. J’ose à peine croire quelle vient de moi.Elle est si belle !

    Cette idée m’a été inoculée par LUI, un soir d’hiver. Je ne le savais pas. Cette idée s’est imposée à moi, à mon corps en silence, tendrement.

    Elle a bien faillie mourir un matin. Ce matin là à 5 heure j’ai du me résoudre à accepter l’idée et à accepter que mon corps la porterai des mois durant. Je devais lui faire une place et lâcher prise. Elle me le demandait ou me quitterait pour toujours.
    J’ai eu peur. Elle me terrifiait et prenait possession de moi, de toute ma tête. Elle était mon obsession.

    Le docteur m’a dit que cette idée n’étais pas fameuse et quelle ne devrait pas survivre à moi. J’ai pleuré. Je me suis dis que de moi n’en sortirai jamais quelque chose de bon, de beau.
    Mais elle s’est accrochée à la vie et a vécue en moi. S’est emparée de tout, là, au centre de moi même, enfouie et encore invisible pour tous sauf de la moindre cellule de mon corps.

    J’ai porté au monde cette idée de toutes mes forces. Chaque moments de réalisation, chaque étape nous menaient toutes les deux vers une nouvelle vie.
    Mon corps a voulu rejeter cette idée et un inventé une maladie. Mais quelle idée il s’était fait celui ci ? Croyait-il que nous allions nous décourager ? C’est mal connaître les idées-hautes.

    Le docteur a dit : il faut accoucher de votre idée ou elle mourra. On va déclencher et rompre prématurément la poche à idée. Il ne faudrait pas que cette idée se noie dans les eaux troubles.

    J’ai dit : d’accord. Et j’ai eu mal à en mourir. Mais il fallait que je la (re)connaisse.

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée qui m’a fait renaître au monde. Un monde où tout est possible, où de jolies choses peuvent sortir de moi.

  5. Cette nuit,
    je mis au monde une idée prématurée.
    Elle était si ténue que j’avais peur
    qu’elle ne se réalise jamais
    si minuscule,
    qu’elle n’était visible qu’à la loupe.
    Je me faisais du souci pour elle.
    Alors je me levai d’un pas leste,
    je la pris entre deux doigts,
    délicatement
    je me postai devant le miroir,
    et la posai sur mon œil,
    au centre de l’iris,
    pour ne pas la perdre de vue.
    Mais voilà qu’elle me créait des illusions d’optique.
    Les tableaux d’Escher défilaient devant mes yeux
    en ronde endiablée.
    Alors je la récupérai sur la pointe de mon index.
    Et je constatai qu’ elle avait grandi.
    C’était impressionnant,
    elle avait quintuplé son format initial,
    et on commençait à la distinguer
    comme un petit carré de papier.
    Je la fourrai dans mon oreille.
    Et voilà que naissaient des acouphènes !
    En fermant les yeux,
    j’entendais les mugissements de l’océan.
    Je la tirai doucement du conduit auditif
    Et je constatai qu’elle avait encore grossi.
    Le petit carré de papier se dépliait à l’infini
    en géométrie exponentielle.
    Désormais sa taille atteignait la phalange du pouce.
    Je le pliai soigneusement
    et l’introduisis dans ma narine.
    Aussitôt je voyageai sur la route des épices
    tous les parfums d’Orient se mêlaient,
    se répondaient
    dans mon cerveau envoûté.
    Je voulais en savoir d’avantage
    et comme sa taille grossissait encore
    je l’introduisis dans ma bouche.
    Je goûtai aussitôt des saveurs brûlantes
    cumin, curry, muscade et gingembre…
    et je vis du même coup éclater dans mes yeux
    les mille couleurs chaudes des marchés du désert.
    Ma bouche brûlait,
    peu habituée à ces saveurs extrêmes.
    Je retirai le papier, à présent gros comme un œuf
    je l’enfermai dans mes mains assemblées en coque.
    Mais un chatouillement prononcé dans le creux de ma paume,
    léger d’abord comme une caresse,
    puis insistant,
    m’avertit de le libérer.
    Et quand enfin j’ouvris les mains,
    l’idée prisonnière s’envola à tire d’ailes.
    C’était une hirondelle.

  6. Peggy dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée.
    Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
    Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle…

    Pourtant je suis un peu déçue, il y a si longtemps que j’attends une bien, bonne, grande idée qui ferait exploser mon imagination et enfin réaliser l’œuvre de ma vie. Me voir en première exposition dans les librairies, être dans toutes les conversations littéraires, recevoir un courriel de François Busnel qui m’invite à l’émission « La grande librairie ». Que vais-je faire de cet avorton ?

    Il me faudra attendre encore et encore pour qu’elle devienne, peut-être, celle qu’il me faut.

    Ne me croyez pas méchante, mais toujours petit cela devient décourageant, alors trop petit imaginez ! Quand arrivera donc celle qui me fera décoller ?

    Ne craignez rien je vais la bichonner, cette idée prématurée, lui donner des forces, lui permettre de s’épanouir, faire son chemin dans les méandres de ma création. Qui sait, peut-être serai-je émerveillée de ses progrès et qu’ensemble nous triompherons et réaliserons un succès planétaire ?

    Allez, parions sur la réussite !

    Me voilà calmée, et après avoir réfléchi sereinement je me demande si ce n’est pas une chance qu’elle soit si ténue, si faible pour qu’ensemble, au fil du temps, nous préparions ce grand projet.

  7. francoise dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée.
Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle…
    Au petit matin je n’ai pu m’empêcher de téléphoner à une amie qui vient d’avoir une petite prématurée. Un peu énervée, elle m’a conseillé pour lui donner le temps de devenir mature de la transcrire en l’entourant de guillemets. Ainsi prendra-t-elle le temps de se réaliser me dit-elle. Elle voulut en savoir davantage mais je lui raccrochai au nez. J’étais si peu habituée à avoir des idées un tant soit peu originales ou poétiques que je voulais garder celle-ci secrète , tout au moins dans un premier temps.
    Dans un deuxième temps, j’eus l’idée de lui donner une suite et quant à 23H59 je tapai le mot fin,mon texte faisait une centaine de pages. Je lui donnai comme titre « ne tirez pas sur une idée prématurée ».
    Demain , j’en enverrai un ex. aux principaples maisons d’éditions tout en me gardant bien de tout espoir prématuré.

  8. Fanchon dit :

    Je suis né sans idée. Depuis de nombreuses années, je cherche, je fouine mais chaque matin je me lève la tête pleine de creux. Je comparerais volontiers mon cerveau à un ancien puits où l’on jetait un caillou qui après un certain temps, faisait ploc… ou plouc… je ne sais plus très bien. Je lis pourtant beaucoup, surtout la presse écrite. J’écoute les informations nationales et même mondiales. Mais je dois bien constater que je reste inerte, voire un peu comateux.
    Pourtant cette nuit je me suis éveillé en sursaut, avec une intense sensation de contractions cérébrales. Mes méninges semblaient se débattre avec je ne sais quel mouvement d’expulsion, telle une graine qui lutte pour germer. J’ai fini par mettre au monde une idée prématurée. Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais. Depuis, je m’angoisse pour elle, elle parait si frêle que je l’ai mise en incubateur afin de la laisser reposer en sécurité. Je viens la voir plusieurs fois par jour, je lui parle, je l’encourage, je la stimule. Et puis hier alors que je finissais par penser que j’avais accouché d’une souris, la voilà qui s’agite et me souffle :
    -Dis donc, tu ne crois pas que ce sont les idées des autres qui t’empêche d’avoir les tiennes ? Si nous cheminions ensemble toi et moi, nous pourrions peut-être trouver de nouvelles voies ?
    D’un coup, le déclic a eu lieu. « Bon sang, mais c’est bien sûr », elle était là, la solution. Arrêter d’avaler n’importe quel article indigeste où je ne me reconnaissais nulle part. Penser humain, regarder autour de soi pour de vrai et puis faire, tester, se tromper, se relever. Vivre quoi!
    Depuis, je suis passé à l’acte, j’ai appris à trier mes lectures, à observer mon environnement, à discuter, à confronter, à rire, à compatir et même à réfléchir. Nous avons grandi ma petite et moi, et nous faisons plein de choses ensemble. A présent la grande idée, c’est d’arriver à faire notre part, chaque jour et de profiter des beaux moments que la vie nous offre. Tout simple, non ?

  9. Ludo dit :

    Cette nuit j’ai mis au monde une idée prématurée. Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais. Depuis je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle …
    Je la chéris égoïstement dans un coin de mon esprit ; j’en prends soin pour que cette flamme ne s’évanouisse pas sous le souffle malsain de la société qui m’entoure. J’agis de façon quasiment instinctive. J’en suis conscient et je m’y accroche. La louve venant de mettre bas aurait les mêmes réactions protectrices vis-à-vis de sa progéniture : la garder à l’abri de toute agression, agir pour que son entrée dans le monde des vivants soit le moins brusque possible, le plus apaisé, le plus formateur. Car c’est bien le but : l’éduquer, la faire grandir, la faire s’épanouir pour que, une fois pleine de vigueur et de conviction, elle se propage et se sème dans les esprits pour germer, éclore, grandir et guérir.
    Cette idée, j’en suis persuadé, c’est la clé. C’est une conviction que j’ai depuis que je me suis réveillé. Cette sensation qui vous prend jusqu’aux entrailles lorsque vous venez de sortir d’un rêve ; cette sensation qui rend ardu le discernement entre rêve et réalité ; cette sensation si éphémère habituellement est ici tenace, toujours présente. Elle fait maintenant partie intégrante de mon identité, et a rempli un vide avec lequel je me demande comment j’ai pu vivre jusqu’à présent. Sous peu le moment viendra où j’ouvrirai la boite de Pandore et où elle se diffusera à travers ce monde meurtri par la haine et la violence. Alors chacun, du président le plus puissant au fanatique le plus modeste, verra cette idée comme une évidence : l’idée que la différence, plutôt que d’être abolie, vaut à être comprise, cultivée et louée, pour le salut collectif de notre maison commune qu’est l’Humanité.

  10. Clémence dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée. Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais. Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle…

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée.
    Normal. Elle n’a pu arriver à maturité car j’ai été réveillée en sursaut par un bruit insolite, une espèce de pétarade. Lorsque je suis sortie du lit, je me suis pris les pieds dans la carpette et je me suis étalée de tout mon long.
    Le nez au ras du sol, j’ai tenté désespérément d’en ramasser les mille morceaux, mais mes doigts n’ont rencontré que quelques flocons de poussière.

    – Bon, il y a quelque chose qui cloche, me dis-je en me redressant. Je ne peux pas voir ce qu’il y a sous le lit. Je n’ai pas mis mes lunettes et, de toute façon, il fait noir.
    Je jetai un coup d’œil sur la pendule. J’avais le droit de m’octroyer un tour en cuisine, de me préparer un chocolat chaud et de retourner dans les bras de Morphée.

    Perchée sur un tabouret, je me mis à la recherche de cette idée prématurée. Elle ne tenait qu’à un fil, autrement dit, elle était ténue !
    Mes neurones, partiellement réveillés en cette nuit de pleine lune, sollicitèrent leurs stratégies.
    1. Reprendre le fil des idées là où elles se sont arrêtées. Impossible, je dormais.
    2. Faire marche arrière … impossible, j’étais couchée.
    3. Rappeler les faits vécus en soirée. Bouh…. Les actualités et quelques séries fournissaient un fatras inextricable de possibilités à répercussions nocturnes.
    4. Inventorier les domaines dans lesquels cette idée prématurée aurait pu prendre racine : les arts ( à préciser) , la politique (locale, régionale, nationale, mondiale ; à préciser) , la nature, les sciences, la philosophie, les sciences humaines…Je penchais dangereusement vers ces deux dernières possibilités.

    Ma tasse était vide, ma tête était pleine d’idées. Je me recouchai. J’appelai à la rescousse quelques astuces de sophrologie pour m’endormir tranquillement.
    – Imaginez un paysage paisible…
    Vous en connaissez encore, vous, des paysages qui soient paisibles ? Les montagnes deviennent des pièges mortels, les plaines se transforment en océans, les mers montent, les terres reculent…
    « La Terre n’est pas un don de nos parents. Ce sont nos enfants qui nous la prêtent  » Je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle….

    – Faites bouger un pied, prenez conscience….
    Tremblements de terre, ensevelissements, bombardements, explosions, écrasements, soldats ou civils, des corps mutilés…
    «  La santé, notre bien le plus précieux » Je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle…

    – Creusez un espace où vous vous enfoncez…
    Repli sur soi, populisme, égocentrisme, peur de l’autre…
    « Hier, Europa, fille du roi de Tyr, enlevée par Zeus, accueillie en Crète…Europe d’aujourd’hui., accueillante ?.. » Je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle…

    Le sommeil gagnait du terrain.

    – Respirez….resp….

    Je suffoquais.
    – Irrespirable, l’air est irrespirable….de l’eau, par pitié…
    – Elle est non potable.
    – C’est l’horreur….
    – Effectivement….
    – Au secours !
    – Vous pouvez toujours crier et vous indigner…

    Je me débattis tant que j’atterris sur la carpette. Un craquement. Une douleur dans le bas du dos.
    Vous indigner… voilà…. Voilà mon idée prématurée, j’ai renoué le fil.
    S’indigner : insuffisant.
    Il faut agir, et vite !

    Le fil de la vie est si ténu, j’ai peur qu’il ne se rompe un jour, je m’angoisse, je suis si frêle, pleurait la Terre…

    © Clémence

  11. Emmi A dit :

    C’est pas évident de porter ça en soi. C’est tellement personnel, tellement fragile et tellement précieux. On voudrait que cela éclose en temps et en heure, avec maturité et aboutissement, mais malheureusement comme l’état de la vie parfois ce n’est pas le cas, et c’est ce qu’il s’est passé…
    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée.
    Elle était si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
    Depuis je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle, si petite, si peu tangible… Si irréaliste aussi…
    Tellement irréaliste que j’ai parfois l’impression qu’elle ne vient de moi !
    Et pourtant…
    Elle est née comme ça, dans la noirceur de la nuit, d’une ombre incertaine. Elle s’est allumée… comme une ampoule qu’on déclenche par mouvement : sans forcément le vouloir mais inévitablement.
    Elle est née comme ça, sans vraiment que je la cherche mais elle s’est imposée à moi inévitablement…

    Une idée c’est tellement petit au départ, tellement naïf… Il en faut de peu pour qu’un rien ou bien tout l’abîme, la casse, ou pire la détruise… Alors je la garde jalousement, égoïstement en attendant qu’elle grandisse… Je la partage un peu, un tout petit peu… Avec des personnes de confiance, des personnes qui vont l’aider à grandir aussi… et parce qu’il faut bien qu’elle se nourrisse de l’extérieur, de l’environnement dans lequel elle doit évoluer… Parce qu’il faut lui apprendre à être forte, à résister et surtout à se faire une place où elle sera heureuse.

    Parce qu’une idée au départ, c’est tout petit, puis un jour ça devient une grande idée.
    Parce que d’où qu’elle naisse, de qui elle vienne, de quelle manière elle apparaît, l’idée c’est comme un bébé, il faut la chouchouter, en prendre en soin et la faire évoluer… Et surtout, surtout, aussi imperceptible soit la résonance de l’idée il faut croire en elle…
    Un jour l’idée qui venait de nulle part finira par être une évidence.

  12. Isabelle Pierret dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée. Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais. Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle.
    Et comme je l’aime cette idée, je la range bien serrée entre deux circonvolutions, où la protège un petit tiroir capitonné de velours bleu. Elle est mignonne, elle s’étale dans cet écrin, elle fait la fière car elle se sait unique, elle se détend et me délivre.
    Car c’est une idée tellement bizarre, qu’elle est née un peu coincée, accouchée par les fers, au lendemain d’une soirée où j’avais bu des Baileys les uns derrière les autres, en écoutant un groupe de soul très nostalgique.
    Alors, je fus bien surprise à l’aube d’être réveillée par cette idée saugrenue, venue d’on ne sait où, me faisant souffrir et plaisir à la fois.
    Mais cette idée-là demandait à vivre, à sortir de moi-même, impérieuse et majestueuse, dans son drôle d’habit laiteux et resplendissant.
    Je lui ouvris donc la porte, la couchai sur un joli papier de soie, l’enveloppai d’un fin ruban de peur qu’elle ne s’échappe, et la remerciai de son arrivée impromptue et si chaude.
    Je l’aimais telle quelle, sans détours, sans appâts, nue, affirmée et osée, frêle et solide : une idée pas comme les autres, toute petite et très prometteuse.
    Je la relus une dernière fois avant de fermer l’écrin, espérant qu’un jour, nous serions nombreux à la reconnaître, à lui donner corps et à la partager.
    En un dernier clignement de paupière……….appuyé…………lent…………et… suave, mon idée s’éclipsa dans le bleu, où, depuis, je sais qu’elle fait des petits :
    Attendez-vous à la découvrir à l’aube d’une soirée douce, en vous demandant, « mais pourquoi cette drôle d’idée ? » : vous le savez dorénavant, ce sera elle, dans toute sa majesté et vous l’accueillerez avec bienveillance malgré son incongruité!

  13. billy elliots dit :

    Cette nuit, j’ai reçu du monde une idée prématurée.
    Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
    Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle…Elle est comme une flamme de bougie. Elle vacille mais ne s’éteint pas, elle est toujours là, malgré le vent. Elle est toujours là mais elle ne grandit pas. J’ai beau la protéger, l’encourager elle a toujours la même taille. La flamme d’une bougie…J’aurai bien aimé qu’elle grandisse, se développe et devienne un grand feu de joie. Mais non, elle est devant moi et continue à vaciller tranquillement. J’ai passé des jours à regarder devant moi cette petite flamme en attendant qu’il se passe quelque chose. Mais,… rien. Alors j’en ai eu assez j’ai regardé derrière moi là j’y ai enfin vu ce grand feu de joie que j’espérais. C’était mon histoire, mon passé, mes amours, mes victoires. Tout ce que j’avais fait, réussi ou découvert. Depuis j’ai compris, quand j’ai froid je regarde derrière moi et ça me réchauffe je vois qui je suis, le chemin que j’ai parcouru, d’ou je viens. Et après je me retourne vers mon avenir, cette petite flamme, qui deviendra, je l’espère, un grand feu, avec les années.
    Bon weekend

    • Isabelle Pierret dit :

      Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée. Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais. Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle.
      Et comme je l’aime cette idée, je la range bien serrée entre deux circonvolutions, où la protège un petit tiroir capitonné de velours bleu. Elle est mignonne, elle s’étale dans cet écrin, elle fait la fière car elle se sait unique, elle se détend et me délivre.
      Car c’est une idée tellement bizarre, qu’elle est née un peu coincée, accouchée par les fers, au lendemain d’une soirée où j’avais bu des Baileys les uns derrière les autres, en écoutant un groupe de soul très nostalgique.
      Alors, je fus bien surprise à l’aube d’être réveillée par cette idée saugrenue, venue d’on ne sait où, me faisant souffrir et plaisir à la fois.
      Mais cette idée-là demandait à vivre, à sortir de moi-même, impérieuse et majestueuse, dans son drôle d’habit laiteux et resplendissant.
      Je lui ouvris donc la porte, la couchai sur un joli papier de soie, l’enveloppai d’un fin ruban de peur qu’elle ne s’échappe, et la remerciai de son arrivée impromptue et si chaude.
      Je l’aimais telle quelle, sans détours, sans appâts, nue, affirmée et osée, frêle et solide : une idée pas comme les autres, toute petite et très prometteuse.
      Je la relus une dernière fois avant de fermer l’écrin, espérant qu’un jour, nous serions nombreux à la reconnaître, à lui donner corps et à la partager.
      En un dernier clignement de paupière……….appuyé…………lent…………et… suave, mon idée s’éclipsa dans le bleu, où, depuis, je sais qu’elle fait des petits :
      Attendez-vous à la découvrir à l’aube d’une soirée douce, en vous demandant, « mais pourquoi cette drôle d’idée ? » : vous le savez dorénavant, ce sera elle, dans toute sa majesté et vous l’accueillerez avec bienveillance malgré son incongruité!

  14. Nadine de Bernardy dit :

    Cette nuit j’ai mis au monde un idée prématurée.Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.Depuis, je m’angoisse pour elle,elle parait si frêle.
    Elle est née d’un rêve récurrent où je revis sans cesse le fait que,comme en réalité, je me vois refuser au prix Goncourt pour la nième fois et repars chez moi,déçu,furieux contre le lauréat qui,après tout ,n’est pas si bon que cela.
    Chacun sait que c’est grâce aux appuis de leurs éditeurs que ces gens là etc…
    Et je me réveille.
    A chaque déception, je me souviens avoir ruminé jalousie et mauvaise foi en remisant au grenier mon dernier opus inutile.Dès le lendemain cependant, je me remets au travail. Je suis aigri,mais point défaitiste.Qu’est-ce que sept échecs après tout, dans une vie d’écrivain?
    Ma femme me pousse à abandonner pour ne plus souffrir, mais je persiste. Bien m’en a pris car cette nuit est revenu mon rêve avec une variante,une idée de rien du tout,saugrenue,fragile et si évanescente que j’ai peur qu’elle ne soit irréalisable.En aurai-je le courage?

    Si j’écrivais un roman comme je sais les tourner,qu’ensuite je mette fin à mes jours,laissant à mon éditeur le soin de me proposer à titre posthume?
    Du jamais vu au Goncourt. Ma petite idée m’encourage dans ce sens,elle semble prendre du corps,s’affirmer d’avoir trouvé une solution éventuelle.Ne serait-ce pas comme une rédemption,ma vie pour la sienne?
    Qu’en dis-tu l’idée?
    Elle se fait une place plus affirmée dans ma tête et semble rassurée.
    Avoir accepté cette possibilité me donne une force nouvelle,il faut mettre les bouchées doubles car le temps m’est compté.C’est stimulant cette échéance, mon idée est encore si fragile que je suis prêt à tout pour la sauvegarder.Personne ne dois savoir bien sûr,on aurait vite fait de m’enfermer pour me protéger.
    J’écris comme un fou,mais un fou porté par la grâce,le style est fort,percutant,d’une originalité incroyable, je la sens qui s’épanouit là-haut.
    A la fin du printemps, j’ai pu envoyer à ma maison d’édition ce manuscrit flamboyant.
    Dès le lendemain un mail de la secrétaire du patron,il veut me voir personnellement dans son bureau, toute affaire cessante.D’habitude, j’ai juste droit au courrier d’un de ses subalternes.
    Monsieur Lafayette m’accueille à bras ouverts:
    « Mon cher ami, vous m’avez confié une merveille,je n’ai rien lu d’aussi bon depuis fort longtemps.Félicitations,on va le gagner celui-là,je m’en porte garant ».
    Que voulez-vous que je fisse? Je nous ai gardé en vie,mon idée et moi,nous n’allions quand même pas laisser les autres jouir de notre victoire.

  15. Skmoreau dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée.
    Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
    Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle…
    Anxieuse, j’en prends soin, je la cajole, je la berce,
    La nuit, je veille sur elle, je guette son souffle.
    Parfois, je la réchauffe de mon espoir, de mon ambition.
    En goutte â goutte, je lui distille mon optimisme, mes prières.
    Je l encourage à grandir sans peur. Et surtout je la nourris !
    Je mélange dans son bol confiance, foi et force. Je l’abreuve d’une potion de patience et détermination
    Un matin, plus vaillante, elle m a souri timidement . Puis, fait qq pas vacillants. Petite et fragile, elle est courageuse. Je lui tiens la main pour qu elle trouve son équilibre..
    Elle peut sauter cet obstacle , je le sais au fond de mon cœur. Même si parfois je tremble de la voir si menue.
    Sa bouche esquisse un sourire, ses yeux sont encore troublés par la peur.
    La peur d’échouer, la frousse de s’écrouler, la terreur d’abandonner.
    Chaque jour est une épreuve mais le soir venu une petite victoire.
    Elle n’a pas sauté dans le vide, elle s’est maintenu au bord du gouffre, haletante. Elle lève les yeux vers le ciel. Chaque idée à une étoile comme amie. Les étoiles sont amoureuses des belles idées. Alors l’étoile lui adresse un clin d’oeil. »tu dois te réaliser » lui dit-elle. Tu n es pas seule !
    L’idée avance, progresse. Confiance et peur se combattent férocement.
    Je l’aide à se relever, à fuir les monstres, à parler aux étoiles.
    Ah ? Son regard a pétillé un instant. C’est la vie. Mon idée ne sera pas enterrée.
    Elle vit, respire, palpite !
    Elle prend son envol , elle va se réaliser.
    Merci ?

  16. Stephanie dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde
    une idée prématurée.
    Elle est si ténue que j’ai peur
    qu’elle ne se réalise jamais.
    Depuis, je m’angoisse pour elle,
    elle paraît si frêle,
    belle comme le jour,
    fragile comme un oeuf.
    J’ai décidé de la mettre au chaud
    dans un coin douillet de mon cerveau.

    Je vais l’élever, c’est mon bébé.
    Elle a tout l’avenir devant elle.
    Pour l’instant elle babille,
    Ne sait pas se tenir debout.
    Elle a besoin de moi.

    Je vais la vacciner.
    La vacciner contre les voix noires
    Du grand censeur
    tapi dans le silence

    Je vais l’habiller de bleu.
    Du bleu du ciel et de la mer
    Du bleu des rêves et de l’infini
    Elle aura besoin d’air et d’eau.

    Je vais lui offrir chaque jour
    ces minutes de liberté
    Entre la nuit et le jour.
    Ce petit square pour idées de bébé
    Sera parfaitement adapté.

    Puis quand elle sera plus forte
    Je l’accompagnerai dans le matin
    Se réchauffer aux rayons du soleil
    Me promenant le long des bassins.

    Elle ne sera plus seule
    Et devra se battre
    contre ses soeurs volages et oubliées
    Qui, prêtes à se venger
    ne manqueront pas de venir la couper

    Elle vaincra.
    Passant du jour à la nuit
    Devenue majeure
    Elle trouvera alors sa vie
    Sous mon stylo bleu,
    Un jour,
    Je la laisserai partir
    Voyager vers l’horizon prometteur
    Rassurée et heureuse
    De l’avoir enfin libérée.

  17. Christophe Le Sauter dit :

    C’est une chouette d’idée pourtant. Maurice est bien de mon avis. Comme tous les matins j’écris sur mon cahier les idées qui me viennent la nuit, les rêves qui me visitent. Je montre toujours mon cahier à Maurice après. Maurice est mon petit ami invisible. Il se met sur mon épaule et me suit partout. Il vient me retrouver dès que ma femme sort du lit. Quelques fois même c’est lui qui me donne le stylo et ramasse le cahier tombé la nuit. Il découvre l’idée, le rêve, juste quand je l’écris. Il me gratifie souvent de ses recommandations. Ce qu’il me souffle dans l’oreille est toujours fort judicieux. Souvent je l’écoute et suis ses conseils. Aujourd’hui pourtant, il m’agace Maurice. En me tendant mon stylo, il remarque de manière très désobligeante que m’a femme a pris du poids depuis quelques jours.
    – Tu pousses le bouchon Maurice ! Si tu continues je ne te laisse plus venir.
    – Ho ! Mais pardon monsieur, monsieur Gustave aurait-il mal dormi ?
    – Arrêtes, veux-tu. Tu m’exaspères quand tu es comme ça ?
    – Comment ça, comme ça ?
    – Tu le sais très bien.
    – Tu m’énerves aussi tu sais ? Je vais finir par ne plus venir.
    – C’est ça et bien vas-t-en !
    – Ha oui et que feras monsieur l’ingénieur sans son conseiller particulier ?
    Je sais très bien que Maurice ne partiras pas de mon épaule comme ça, mais je ne peux pas laisser passer la réflexion sur Béatrice, non mais il se prend pour qui ? Je vais lui donner une bonne leçon et lui montrer qu’il n’est pas indispensable.
    – C’est bon tu as gagné, bien reprenons, alors elle t’inspire quoi Maurice, cette idée ? Pas mal non ?
    – Je la trouve prématurée, elle n’est pas prête selon moi, tu devrais la laisser tomber. Elle est bien trop fragile.
    – Trop fragile ? Pourquoi pas frêle tant que tu y es ?
    – Gustave tu as toujours suivi mes conseils, fais-moi confiance encore une fois, remets cette idée dans ton cerveau tu la ressortiras plus tard.
    – Nous allons parier toi et moi ! Si tu perds tu quitteras mon épaule à jamais.
    – Et c’est quoi ce pari ?
    – Je vais la mener à bien cette idée et la construire cette tour, elle fera plus de trois cents mètres de haut il ne faudra que deux ans pour la monter, elle sera donc finie en, voyons donc, en 1889, vers disons, la fin Mars.
    Moralité : La vérité n’est pas bonne à connaitre en toute occasion. Là par exemple, si les Français savaient que le monument le plus visité de leur capitale fut érigé pour épater un petit bonhomme invisible, qu’en penseraient-ils ?
    En tous les cas, Gustave et Maurice ne se quittèrent jamais, il ne fallait pas défaire un duo si performant. Et puis Béatrice à fait un régime. Elle s’en trouva beaucoup mieux après.

  18. Idées reçues, cette nuit

    S- Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée : Les tournesols suivent le mouvement du soleil.
    T- Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais, les hommes utilisent 10% de leur cerveau.
    C’est bien connu.
    E – Depuis, je m’angoisse pour elle : les poissons rouges n’ont pas de mémoire.
    R – Elle paraît si frêle ; réveiller un somnambule, c’est dangereux !
    E- On admettra aisément que la couleur rouge rend les taureaux agressifs et que la pleine lune fait pousser les cheveux.
    O – Moi j’ai ma petite idée : Ajouter de l’huile dans la cuisson des pâtes les empêche de coller parce que la citronnelle fait fuir les moustiques.
    C’est une évidence !
    T – Tout le monde sait bien que l’épinard est la meilleure source de fer et que les vikings portent des casques à cornes.
    Y – Cette nuit, fausse-couche dans un lieu commun,
    P – J’ai mis au monde une idée fausse,
    E – Avortée, clichée, stéréotypée

  19. ducos dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée. Elle est si ténue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
    Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle. Je l’ai mise sous cloche pour mieux la regarder prendre des forces. Aucune envie de faire venir un spécialiste, je suis quand même sa mère ! Elle vient de moi et n’a d’autre maître que ma pauvre petite personne. J’ai donc pris un vase en forme de poire, j’ai posé mon idée sur mon buffet et je l’ai recouverte.
    Jour après jour, je l’ai couvé des yeux et je lui ai parlé. « Vas y, grandis, prends des forces, invente de nouveaux personnages, émancipe toi ! ». Mon idée s’accrochait, je voyais bien qu’elle devenait plus puissante.
    Un jour, le soleil a tapé dans le verre du vase. Mon idée était devenue femme. Elle m’a tiré de ma torpeur et a réclamé son indépendance.
    J’ai alors délicatement soulevé le verre et l’ai laissé m’envahir. Sans me défendre, sans parler….

  20. Antonio dit :

    Une nuit de 6 heures, une gestation d’images désordonnées. Enroulée dans son cortex cérébral, mon idée s’étranglait, il fallait la sortir ou j’allais la perdre.

    Pas cette fois-ci. Prématurée ou pas, elle devait vivre !
    Au réveil, quand je l’ai entendue crier j’ai été ému. Vite, il fallait lui maintenir la respiration par une assistance ventilatoire. Des neurones en blouses grises me l’ont prise aussitôt et ont commencé le travail.
    « C’est bon elle respire ! ».
    J’en prenais note, soulagé. Mon idée vivait, entière et intacte.

    Elle était mon portrait craché, mon idéal. Mais comment pouvait-elle avoir sa place dans ce monde si dur, elle si frêle, si fragile ?
    Elle ne pesait pas lourd et je ne savais pas si elle grandirait un jour.
    « Oui, m’a-t-on assuré. C’est déjà arrivé. »
    C’est déjà arrivé. Ca n’arrive pas souvent, quoi !

    « Au lieu de vous lamenter, apportez lui des ondes positives, de la chaleur, de l’amour.. Croyez en elle, sinon comment voulez-vous qu’elle prenne forme, qu’elle devienne gaillarde, qu’elle avance dans la vie et fasse avancer ce monde ! »
    Je ne sais pas qui m’a dit ça, un moine, un sage… mon père ? Non, il ne lui ressemblait pas. Enfin, pas au début. A peine remis de mon idée, voilà que j’accouchais d’une révélation.

    Oui, il faut que je crois en elle, bien sûr !
    Je la porterai, je la suivrai, à quatre pattes, debout, en courant, à califourchon, en hurlant et riant…
    Je l’aiderai à se relever chaque fois qu’elle tombera, et on continuera d’avancer, emplâtrée, à béquilles ou dans un fauteuil… on ira au bout.

    Rien ne pourra nous arrêter, nous faire partir en fumée… à moins de quatre planches pour y graver à jamais dessus son dessein, dans un Quotidien pour des jours meilleurs.

  21. durand dit :

    Cette nuit, j’ai mis au monde une idée prématurée. Elle est si tenue que j’ai peur qu’elle ne se réalise jamais.
    Depuis, je m’angoisse pour elle, elle paraît si frêle.

    – Et alors, que pensez-vous en faire ?

    – Justement, je n’en sais rien. Je la tiens du bout des doigts. Je n’ose pas souffler dessus. J’ai peur qu’elle s’éteigne ou…qu’elle s’enflamme.

    – Est-ce la première fois qu’une telle idée vous vient ?

    – Dans tout ce foisonnement, je serai incapable de déterminer quand elle est venue, pourquoi… si cela s’est déjà passé. Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est là, qu’elle revient en boucle, comme la déformation grinçante d’une jante sur une roue voilée. Ça doit ressembler à …une obsession.

    – En aviez-vous déjà parlé à quelqu’un, avant moi ?

    – Non, évidemment, ce ne sont pas des choses à étaler.
    Qui cela aurait-il pu intéresser ? Et pourquoi se dévoiler, pourquoi sortir de ce qui nous cache et nous protège…

    – Parce que parler, c’est peut-être commencer à s’engager. C’est accepter de poser le premier pied en laissant une chance au second de l’y rejoindre…

    – Me croyez-vous, docteur, quand je vous dis que je ne suis pas né….que je ne marche pas…car je suis toujours persuadé que la vie est un faux pas ?

    – Je constate, après tous les examens requis que vous vivez depuis 25 ans, que vous refusez de marcher alors que rien de fonctionnel ne vous en empêche.

    – Ce doit être à cause de cette idée prématurée advenue semble-t-il dès le jour de ma naissance.

    Le problème, docteur, c’est que je suis incapable de m’en souvenir.

    Et plus je creuse, plus je creuse….plus je m’enfonce…ça vient tout seul !

    Je l’avais peut- être pressenti.

    La vie est trop molle pour y construire quoi que ce soit !

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