Un fragment d’idée en entraîne toujours un autre


Nous connaissons tous ce petit désagrément.

Si, au moment de se laver les mains, la savonnette usée se brise en petits morceaux, nous n’insistons pas. 
Elle est vite remplacée par une savonnette neuve et ses restes finissent à la poubelle ou dans la cuvette des toilettes.

Nos aïeux agissaient différemment. Naturellement économes, ils récupéraient toutes les brisures de savon, même infimes, et ils les tenaient dans une petite poche en tissu. Ce gant rudimentaire était utilisé pour « une toilette de chat » jusqu’à épuisement des fragments.

On peut faire un rapprochement avec ces amorces d’idées que nous ne notons pas quand leur élan se brise dans la nébulosité de notre esprit. Quand elles ne sont pas immédiatement exploitables en l’état. 

Une idée naît souvent inachevée, c’est un fruit prématuré qu’il faut laisser mûrir.
La noter permet de la mettre sous couveuse dans l’espoir qu’elle se développe au contact de celles déjà notées, parfois depuis très longtemps.

L’expérience m’a montré qu’un fragment d’idée en entraîne toujours un
autre. Il faut être patient, attendre que le reste suive.

Retenez qu’une idée vit rarement célibataire, elle aime les rencontres. Arrangez-vous pour que d’autres lui tiennent compagnie.

Votre couveuse peut être un simple carnet de notes ou si vous possédez un téléphone mobile, un enregistreur vocal, (Voice Recorder). Vous trouverez aisément des applications gratuites sur Internet. Pour iPhone comme pour Samsung.

Astuce : relisez ou écoutez vos notes, au moins une fois par mois, pour les confronter de façon à mettre en évidence leurs rapprochements et prolongements.

Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

9 réponses

  1. fouret dit :

    Bonjour
    Sans cesse dans ma tête, les mots dansent et font la fête… Dès que j’ai une idée, elle est en boucle à l’infini, elle m’obsède mais si j’essaie de la poser, on dirait que, tout à coup, elle cherche à se sauver…

  2. Saheb dit :

    Bjr Pascal
    Il me plait de jouer à garder des fragments d idées que j ai en tête ou que je récolte ici et la comme des graines sur je greffe a d autres pour en faire une bouture que j observerai pousser en plante mature …..

  3. Michel-Denis ROBERT dit :

    L’idée est de rassembler ce qui est épars. Une idée récupérée a été abandonnée par un proche ou un étranger. Rien ne se perd, rien ne se crée disait Lavoisier. Tout s’écrit de manière désordonnée en ce moment. Est-ce que rien ne se perd réellement ? Le virtuel n’est-il pas en train d’absorber le réel ? La bulle spéculative de l’argent n’est-elle pas en train d’absorber celle des idées ? Chaque idée détient une parcelle de vérité. Les petites idées font les grands fleuves. Le nombre lave et dissout. Par le nombre des petites idées, tout se transforme. Si certaines idées fonctionnent à l’envers en ce moment. Il y a un retour. Les petites idées font les grandes pensées.

  4. Bonjour

    J’oublie même ce que j’écris et parfois quand je me relis, je suis étonnée (sans prétention) que cela soit sorti de « mon » esprit. Les idées, je ne les note jamais. J’attends qu’elles mûrissent dans ma tête (si elles le doivent, toutes ne sont pas à exploiter) et quand le fruit est mûr, je me mets à l’ouvrage.

  5. Dameleine dit :

    Je connais des bricoleurs qui ramassent tout ce qu’il trouvent sur leur chemin. Ils en ont plein leurs granges, leurs garages et leur cagibis. Je connais aussi un petit écrou ramassé par l’un de ces bricoleurs, il a au moins dix ans de cela. Depuis il vit enfermé dans une ancienne boite à gâteaux, tout serré au milieu de plein d’autres écrous de différentes tailles. Ca sent la rouille et l’huile rance, ça pue l’ennui et la mort. Mais voilà t’y pas que ce matin, la grosse main calleuse du bricoleur est venue tâter dans la boîte, à la recherche d’un écrou à marier à la vis qu’il avait dans l’autre main. Soudain il y eut beaucoup d’émotion, tous se bousculaient dans l’espoir d’être l’heureux élu et notre petit écrou attendait lui aussi le cœur battant. Puis il y eut de l’énervement du coté du bricoleur qui renversa la boîte sur l’établi, afin de mieux voir ce qu’il cherchait. Notre petit boulon à nous, revoyait enfin le jour après dix ans d’obscurité. Il était tellement heureux qu’il s’est mis à rouler, rouler, rouler très loin. Il a roulé si loin qu’il a disparu.
    Peut-être qu’un autre bricoleur va le croiser sur son chemin.

  6. delphine B dit :

    Bonjour Pascal et …

    Merci pour ces articles que je lis régulièrement avec plaisir !
    Amicalement,

    Delphine B

  7. Zéphyra dit :

    Chacun de nous peut

    Avec des miettes de rien

    Construire un tout.

  8. Sylvie H dit :

    Je vais faire comme ma chère grand-mère : un gant à morceaux cassés d’idées. Que j’utiliserai au matin pour rafraîchir celles du jour, poussiéreuses de conformité.
    Son autre technique était une goutte de glycérine dans laquelle elle laissait fondre les petits morceaux de savon. Adoucissant pour les mains crevassées de ma jardinière. Docteur Pascal, peut-on assouplir les mots ainsi ?

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