337e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Parvenue sur la 49e marche de sa vie,
elle reprit son souffle.

Du promontoire où elle était juchée,
elle pouvait contempler son passé.

C’est alors qu’elle entrevit…

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23 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    Elle avait monté 39 marches mais elle s’aperçut qu’elle n’était pas allée assez haut. Elle en gravit dix de plus et, parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle.

    Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler, comme d’une fenêtre sur cour, son passé. Les joies matrimoniales pour elle et lui, les amants du Capricorne, comme leurs amis les surnommaient, avaient laissé la place aux premiers soupçons.
    Ses problèmes respiratoires étaient forcément dus au chlore, numéro 17 dans le tableau des éléments chimiques, qu’il lui faisait absorber, à son insu, chaque soir, dans sa tisane de verveine.
    Sans compter ses troubles psychiatriques et cette psychose qui l’avait maintes fois conduite à être internée à la maison du Docteur Edwards. L’ombre d’un doute planait désormais, tentaculaire et implacable. Un meurtre, se disait-elle, des sueurs froides s’écoulant le long de son dos.

    Elle n’avait pas le choix : adopter la loi du silence et le contraindre par le chantage. Pour lui la main au collet jusqu’à sa mort, l’étau pour l’éternité mais dans ce cas, ils resteraient toujours les enchaînés.

    C’est alors qu’elle entrevit une seconde possibilité. Disparaître. Organiser sa fuite, même la mort aux trousses. Elle imaginait déjà les gros titres « Une femme disparaît ». C’était le condamner, après ce que la presse nommerait en cinquième colonne « Le procès Paradine », à la corde, lui l’inconnu du Nord-Express qui l’avait séduite et qui lui avait fait découvrir le jardin du plaisir dans une taverne de la Jamaïque. Le crime était presque parfait.conclut-elle satisfaite. Ouste et bon voyage.

    Mais soudain, derrière le rideau déchiré de ses certitudes, une autre vérité se fit jour. Et si tout cela n’était qu’un complot de famille mené par la diabolique Rebecca, agent secret, elle et les siens, les oiseaux de malheur? Et s’il n’était lui, pauvre jeune et innocent que le faux coupable ? Il s’est toujours défendu, arguant qu’il possédait le grand alibi.

    Mais alors dans ce cas, qui a tué Harry, l’homme qui en savait trop ?
    « Décidément, ma pauvre vielle » se dit-elle, « pas de printemps pour toi, Marnie »

    PS. J’ai glissé dans ce texte 37 titres de films d’Alfred Hitchcock

  2. Christine Esnault dit :

    Parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle. Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé. C’est alors qu’elle entrevit, ou crut apercevoir, si loin en bas, une forme bouger. Elle rêvait, sans doute. Déjà, les brumes inexorables du temps remontaient paresseusement, mais irrémédiablement vers elle, ne laissant transparaître que des images familières, maintes fois ressassées: des visages connus de parents et d’amis, des évènements marquants d’une vie bien remplie. Quelques marches encore et elle serait au sommet, si proche, déjà! Elle entamerait alors la descente vers l’autre frontière de sa vie. À quoi bon regarder en arrière? Montons donc et réjouissons-nous de monter encore, sans trop penser au déclin qui s’en vient!

    – Hé! Vous, là-haut! Vous êtes sourde?

    Mais, c’était quoi ça? Une voix agaçante vient troubler ma mise en scène dramatique! Non, mais c’est qui cette jeune greluche qui se donne le droit de faire irruption sans complexe dans ma bulle?

    – Mademoiselle, qui vous permet de m’interpeler de la sorte? Je vous prie de sortir de mon histoire, vous n’avez rien à y faire! Vous vous êtes trompée d’escalier!
    – Ce que tu crois! Je te signale que nous sommes voisines! Je crèche à l’étage en-dessous!
    – Bien! Vous n’avez donc rien à faire si haut! Merci et bonsoir!
    – Elle est bien bonne celle-là! Hé-ho! C’est mon escalier aussi, j’en fais ce que je veux!
    – Votre escalier! Mais pour qui vous prenez-vous?
    – Bin, pour toi plus jeune! Mais alors là, franchement, jamais j’aurais cru que j’allais tomber dans l’aigri et le susceptible! Ah, ben d’accord! Les boules!
    – Ça ne se dit plus!
    – Quoi?
    – «Les boules»! C’est vraiment out! Mettons que pour une jeune qui essaie de se la péter, c’est raté!
    – T’es pas drôle! Tu me déprimes! En fait, je n’aurais pas dû monter! Je vais faire une dépression en redescendant et c’est à cause de ça que je vais devenir toi! T’imagines! Les boules!
    – Mouais, les boules! Je ne me souvenais pas avoir été aussi mal polie!
    – (Soupir)… Snif! J’espérais autre chose! Tu ne te souviens pas de moi, en fait! Pourtant, je suis bien là, quelque part, en toi. Mais apparemment, tu as entassé des années de poussière de souvenirs par-dessus!
    – Ne crois pas ça! Je pense souvent à toi et je te sens si proche, parfois. Toi, tu ne me connais pas. Tu te contentes de m’imaginer. Tu tentes de te projeter vers moi, mais tellement de choix, de décisions, de rencontres fortuites nous séparent! Vois! Je suis presqu’au sommet. Vois le chemin parcouru! Il t’appartient de le construire. Tu feras des erreurs, tu apprendras, tu vivras des succès, des chagrins, tu aimeras, tu seras aimée. Et le temps s’écoulera. Sans que tu saches comment, tu seras sur cette marche, à contempler ta vie. Il est possible alors que tu penses à toi quand tu avais vingt ans.
    – Un conseil, alors?
    – Oui, un seul! Ne regrette rien! Assume et vis ta vie! Fais-toi confiance!

    Deux silhouettes dans la brume dans un escalier, s’embrassant. Elles se séparent, l’une monte, l’autre descend. Un dernier regard, un signe de la main. Elles disparaissent, reprenant chacune le cours de leur existence.

  3. Michel-Denis ROBERT dit :

    Parvenue sur la 49ème marche de sa vie, elle reprit son souffle. Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.

    D’après son expérience, la trajectoire d’une vie n’est jamais fermée. A moins de suivre un programme très tôt et d’étudier son contenu sans se poser d’autres questions : dans ce cas, les étapes sont bien définies. Il n’y a qu’à suivre le chemin tracé par des mains bienveillantes. Elles balisent la route. Mais quelques fois, une ouverture peut interpeller et conduire à découvrir d’autres univers.

    Pendant que le soleil dispensait de sa lumière sur le muret où elle dominait la ville, elle réfléchissait à son parcours universitaire qui lui permit de faire une belle carrière. Elle avait gravi brillamment beaucoup d’échelons. Mais aujourd’hui, elle ressentait le besoin de faire une pause. Son regard s’arrêta à l’horizon, sur les maisons de son quartier. Lucie faisait corps avec la pierre. Elle lui communiquait sa chaleur. Un vent doux lui caressait la peau. Ses longs cheveux blonds coulaient sur son épaule. C’était le premier jour de l’été.

    Avec des gestes souples, elle sortit de son attitude contemplative. Elle se leva lentement et se dirigea vers la longue vue. Pour la première fois elle mit une pièce. Elle n’avait jamais été curieuse d’admirer le panorama de sa jeunesse de si près, sur ce versant inaccessible. Le cliquetis donna le départ. Elle ajusta son oeil et balaya les ruelles, puis la grande arche au bout de l’avenue et les auvents multicolores installés depuis l’aurore. C’est alors qu’elle entrevit son ex-mari en compagnie d’une jeune personne, parmi les promeneurs dans l’allée du marché. Son coeur battit plus vite.

    Elle imagina la fin d’un film. Elle resta un moment sur la photo de deux personnages qui disparurent petit à petit, engloutis par la foule. Le cliquetis signa l’arrêt de la prise de vue. Ce soir, elle irait faire la fête… de la musique !

  4. Clémence dit :

    Parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle.
    Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.
    C’est alors qu’elle entrevit…

    Sept heures du matin. Il avait pris sa place à table pour le petit déjeuner. Lorsqu’elle vint s’installer en face de lui, il garda le nez plongé dans sa tasse de café, il ne leva pas les yeux et ne prit même pas la peine de lui souhaiter un heureux anniversaire.
    Elle soupira.
    – Quarante ans, je n’en ferai plus autant, dit-elle sur un ton dégagé.
    – En effet, répondit-il.
    Il plongea une main sous la table. Chouette, pensa-t-elle, il fait le ronchon, mais je suis sûre qu’une petite boîte rouge va surgir, comme par hasard.
    Elle dut déchanter, car c’est sa serviette de table qu’il empoigna. Il s’essuya les lèvres, jeta la serviette sur la table, se leva et quitta la cuisine en grognant :
    – Je m’en vais.

    Pour elle qui avait toujours comparé sa vie à une colline aux pentes ni trop abruptes, ni trop douces, ces mots sonnèrent d’une étrange façon. L’air devint lourd, un pan de mur se fissura, s’écarta. Elle entrevit la lithographie d’Escher : La Relativité s’ériger en trois dimensions.
    Puis, aussi brutalement que ce phénomène apparut, tout redevint normal. Elle chassa d’un geste brusque quelques menus morceaux de cette vision fantasmagorique.
    Ce n’est pas parce qu’elle allait clôturer ce demi-siècle d’existence qu’elle allait commencer à dramatiser, que du contraire. Elle vivrait cette dernière année intensément.

    Mais c’était sans compter sur un projet qui se fomentait ailleurs, en un lieu qu’elle ne soupçonnait pas.

    Après une journée de travail ordinaire, son mari et elle se retrouvèrent. Souriant et affable, il lui offrit un bouquet de roses dans lequel était niché un petit écrin. Le bonheur semblait à nouveau le seul lien qui les unissait. Elle fut tentée de lui parler de sa « vision » mais s’en abstint.

    Les jours qui suivirent, il se soucia de sa santé, lui trouvant mauvaise mine.
    Les semaines qui suivirent, il lui fit remarquer qu’elle avait des absences, qu’elle oubliait des choses importantes.
    Elle prit peur.
    Et plus encore, lorsque les personnes de son entourage prenaient de ses nouvelles avec un air embarrassé.
    Quelques mois plus tard, il lui signala qu’il commençait à recevoir – étant son supérieur hiérarchique — des plaintes la concernant et qu’il ne pouvait plus les neutraliser ou les endiguer.
    Elle ne comprenait rien à ce qui lui racontait. Elle faisait son travail de manière égale et constante.
    – Mais ouvre les yeux, lui dit-il brutalement, en jetant un paquet d’enveloppes à son nom. Tu n’ouvres même plus ton courrier et tu le jettes dans la poubelle des voisins !
    – Mais j’ai toujours traité mon courrier dans les temps !
    – Ma pauvre, tu deviens folle ! Il est temps de te ressaisir…Toute l’administration se plaint de ton comportement. Et c’est sans parler de ce qui se passe sur le terrain…
    – Mais je t’assure que…

    – Bon sang, réagis, sinon, je vais devoir prendre une …décision…
    – Laisse-moi une semaine, rien qu’une semaine….dit-elle en ouvrant son agenda et en constatant que dix mois s’était écoulés depuis son anniversaire.

    Elle consulta. Obtint une semaine de congé.
    Le premier jour, elle se leva tard et flâna toute la journée.
    Le deuxième jour, elle plongea dans les boîtes à souvenirs.
    Le troisième jour, elle remit de l’ordre dans son bureau et prit un rendez-vous médical dans la capitale.
    Le quatrième jour, elle prit le train.
    Bondé à l’aller. Elle trouva cependant une place dans un coin. Elle rêva tout en écoutant le brouhaha des conversations pâteuses du matin.
    Quelques bribes cohérentes lui parvinrent et elle y trouva des similitudes avec sa vie.
    Elle quitta le cabinet médical. Sereine. Apaisée.
    Fin de journée.Train du retour.
    Un peu moins bondé.
    Elle prit place en début de la voiture.
    Elle était heureuse et se contenta de regarder la ville s’effacer.
    Dernière gare avant la campagne. Elle ferma les yeux et imagina les personnes qui prirent place derrière elle.
    Tout à coup, son sang se glaça.
    Elle était au centre de la conversation.
    «  Le pauvre, qui aurait cru… folle, folle à lier….interner….son ex… »
    Elle serra les poings et les mâchoires. Et elle comprit. Tout. Elle était anéantie et révoltée à la fois. Elle se traita de tous les noms…

    Elle récupéra sa voiture au parking de la gare.
    – Attention, attention…ne pas faire d’accident, ne pas faire…
    Elle arriva devant sa maison. Gara la voiture dans l’allée. Les clés en main, elle se précipita vers la porte. Elle ne parvint pas à l’ouvrir.
    Elle se dirigea vers la fenêtre de la cuisine. Elle était vide. Elle alla vers la baie du salon. Vide lui aussi.
    Elle descendit l’allée vers le garage et parvint à ouvrir la porte basculante.
    Elle grimpa les escaliers et alla dans son bureau. Sur la table : un papier.
    «  Je te quitte. Les avocats se chargeront du reste»

    Elle fit le tour de la maison. Vide. Vidée. Mais des mots cruels hurlaient dans sa tête :
    – Il est parti revivre avec son ex… et je n’ai rien vu venir…mais quelle conne….

    © Clémence

  5. Emmi dit :

    Ses yeux fermés, elle y pensait…
    C’était une sacré ascension, une ascension « éverestique » si l’on pouvait le dire…
    Parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle.
    Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.

    C’est alors qu’elle entrevit ce fossé traversé par ce petit pont… droit devant elle… Alors elle se retourna un instant…
    Elle était sensée regarder droit devant, mais allez savoir pourquoi avant de reprendre son chemin elle ne put s’empêcher de regarder derrière avec cette envie irrépressible d’admirer la vue incroyable sur la plaine vitale de ces quarante neuf dernières années…

    Elle s’apprêtait à franchir le cap du demi-siècle, une randonnée non loin d’être simple lui avait on dit quand elle était née… et pourtant… elle ne s’était même pas rendue compte d’y être déjà arrivée en haut de ce premier sommet, de cette première étape !

    Quarante neuf ans : un chemin jalonné de joies et de peines, de rires et de larmes… la béatitude de donner la vie, l’amour, le désamour, les épreuves en cascades mais aussi les réussites de passer les obstacles bref… elle voyait tout ça, maintenant, avec ce sentiment mi-nostalgique mi-fière… ce sentiment d’accomplissement, mais qu’allait-il rester maintenant ? Serait ce désormais une promenade de santé sur un long chemin rectiligne sans nids de poule ? Sans surprises ? D’une tranquillité ennuyeuse ?

    Alors elle inspira profondément, un sourire imprimé au visage et décida d’affronter ce fossé ! Bien aguerrie et prête à franchir le pas, elle se rendit compte qu’au bout du pont l’attendait son mari, un paysage montagneux et mystérieux en fond de décor… et elle comprit… il y a ce qu’il y a eut, le passé, l’avant… et désormais, il y a l’inconnu, le futur « passé » à découvrir, et elle n’allait pas être seule à traverser tout ça. Son meilleur compagnon de route, rencontré quelque part dans les vingtaines, lui réservait encore de belles balades toutes aussi inattendues et sensationnelles ! C’est ainsi que sans craintes ni regrets elle traversa ce fossé…

    Elle ouvrit les yeux et souffla du plus fort qu’elle le pouvait sur toutes ces cinquantes bougies.
    Tout le monde s’écria « Joyeux anniversaire ! » et son cher mari lui chuchota « un demi-sièce ça se fête… et ce n’est pas fini ! ».

  6. Françoise Maddens dit :

    Parvenue sur la 49e marche de sa vie,
    elle reprit son souffle.
    Du promontoire où elle était juchée,
    elle pouvait contempler son passé.
    C’est alors qu’elle entrevit un avenir possible :
    il fallait avant tout qu’elle cesse de perdre la tête pour souvent se retrouver au bas de l’escalier
    on lui reprochait d’ailleurs souvent d’avoir « l’esprit d’escalier » ; il paraîtrait d’ailleurs que c’est ce qui la caractérisait
    elle allait devenir sourde aux critiques qui l’empêchaient d’être elle-même. A partir de demain :
    elle n’allait plus se lever tôt pour préparer le petit déjeuner à la famille, faire les lits, le ménage, etc etc . Elle allait vivre pour elle ! Mais qu’allait-elle faire de ses journées se demanda-t-elle soudain ?
    Aller au cinéma : à la cinémathèque de sa ville on passait les 39 marches , vieux film d’Hitchcock,qui était un des héros de sa jeunesse ?
    et puis et puis ? faire partie d’une association caritative ! Et puis !
    Qui allait conduire son fils au judo, sa fille à ses cours de danse?etc etc….
    C’était la vie qu’elle avait choisie en quelque sorte, qu’elle le veuille ou non. Allez, descends de ton promontoire se dit-elle, il faut que tu fasses une tarte aux pommes pour ce soir dont ton mari et tes enfants raffolent… leur plaisir te récompensera !

  7. LELEU Yvette dit :

    Bonjour
    ce texte me plaît, il rejoint pour l’instant mon univers, bravo M Christophe le Sauter.
    y-l

  8. LELEU Yvette dit :

    Parvenue à la 49 e marche de sa vie, Aléonor reprit son souffle.
    Du promontoire ou elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.
    C’est alors qu’elle entrevit un nouvel espoir.
    Son coeur était encore solide après tout, elle n’avait pas encore tout vue,tout fait! Il lui restait assez de temps pour finir ce qu’elle avait commencé et puis qui sait…si lui n’en entendrait pas parler!

    Un léger sourire flotta sur ses lèvres. Elle se reprit, surmontant ce cours moment de lassitude dû elle en était sûre à cette affaire si délicate…mais, comme elle l’avait promit à Josiane Elezac elle irait jusqu’au bout.

    Elle s’arma de courage, se fit une boisson chaude-prit un biscuit aux céréales et se dirigea d’un pas fatigué et pourtant ferme vers son bureau. La boisson et le biscuit soulagèrent son estomac douloureux.

    Elle fixa l’heure-21 heures! Elle avait encore oublié de manger, quelle guigne. Perdrait-elle du temps à se faire un vrai repas ou, ferait-elle comme à l’accoutumé? Drôle de songerie se dit-elle in petto…elle ferait comme à son habitude et tans pis pour son corps.

    Elle replongea dans ses dossiers, s’oubliant de nouveau. Laissant les petites choses de côtés. A vingt trois heures, son estomac tirailla tellement qu’elle se sentit obligée de cesser de lire.

     » Flute alors, j’étais près de la solution. C’est là devant mon nez, j’en suis sûre »!. Elle continua lissant de nouveau les tiraillements de côtés et soudain- elle sursauta.

     » c’est pas possible que j’ai raté ça la première fois, mais c’est délirant! Quel salopard, non, mais quel triste individu! J’ai ma réponse, je te tiens Azian Makalan tout industriel important que tu sois, je te tiens…j’ai ma preuve!

    Ton argent et tes supers avocats ne pourront rien pour toi, je te tiens bien! Jubilant; elle se leva lentement rangea ses dossiers dans son petit coffre planquer sous son fauteuil rococo et le repositionna afin que rien, ni personne ne puisse le voir.

    Fatiguée, elle décida de manger au moins une banane et de boire un verre d’eau fraîche. Après cela, elle alla prendre sa douche. Son esprit tout à l’affaire de Josiane,prise d’un fou rire un peu déplacer au vue de cette sordide histoire…elle le réprima.

    Elle se sécha se dirigea vers sa chambre. Le téléphone sonna. Etonnée au vu de l’heure, elle décrocha sans regarder le numéro qui s’afficha.

    Une voix rauque, basse, menaçante lui dit: » Elé, si tu continue, tu ne verras pas le jour prochain se coucher, cesse et sois une bonne fille. Josiane s’en remettra et toi…tu verras d’autres affaires.

     » Un souffle et l’homme raccrocha laissant Eléanor le froid au coeur et tremblante. Elle raccrocha et regarda l’heure 1 heure trente cinq. Elle avait reconnue la voix.: » Comptes là-dessus murmura t’elle ».

    Elle se coucha , dormie comme un loir et comme tous les dimanches, alla voir ses grands-parents l’esprit libre. Une chose de sûre…elle n’avait pas prévue ce qui allait lui arriver. y-l.

  9. ourcqs dit :

    Parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle. Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.
    C’est alors qu’elle entrevoit … sa géographie -histoire. Des fragments colorés ou noir et blanc, touffus ou désertiques, des chemins tortueux hésitants, errance, carrefours surréalistes, quelques lignes droites, peut-être des limites. Elle retrouve ces échappées vers l’inconnu, l’inaccessible, ces désirs d’extrême, océans agités, montagnes isolées. Elle revit les rencontres improbables , bouleversantes
    Alors, elle regarde demain, elle rêve d’explorer d’autres champs de possibles.
    Elle espère des 50 èmes rugissants, hurlants de vie, d’amour, d’aventures .. d’intranquilité ?

  10. Marie Remande dit :

    Parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle.
    Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.
    C’est alors qu’elle entrevit en contrebas une source.
    Elle dégringola sans se poser de question les 49 marches.
    Elle avait soudain très soif. Elle courut vers l’eau se désaltérer. Le froid la saisit. Elle se mit à crier. Réminiscence. Naissance. Sens
    interdits.
    Interdit de remonter le cours de sa vie, comme on remontrait un cours d’eau, lui disait le gazouillis de l’eau, cette eau de vie, qui la lui donna, la vie, à son premier jour, lorsqu’elle jaillit hors du ventre de sa mère. A la source.
    Les sens interdit elle n’en avait cure. Elle prit donc le cours d’eau dans le sens de la vie, de l’aval vers l’amont, et se laissa couler en lui, en sa vie, à lui.
    Les 49 marches avaient beau tancer l’indocile du haut de leur superbe, elle n’en avait cure. Elle glissait dans le flot, contre la glaise, par dessus les rocs, autour des roseaux. Elle revivait dans l’onde les aspérités de sa vie, en les laissant filer le long de ses flancs. ça filait doux, ça chatouillait, ça caressait, ça vous touchait là où il ne fallait pas, ou bien si, ou bien pas. ça mettait en joie, ça fissurait ses certitudes d’un coup de bec de martin-pêcheur et crac, ça vous laissait sans voix ! C’était ça sa vie ?
    Trou après trou, lumière après lumière, caillou après caillou, reflet après reflet, nuage après nuage, poisson après poisson, crocodile après crocodile, nuit après jour, jour après nuit, elle revivait chaque instant familier, parfois détesté, parfois adoré, en s’y laissant couler. Dans le vert, dans le marron boueux, dans le bleu, le roux, l’argenté, dans le transparent de son onde sensuelle, elle se glissait, elle glissait.
    Elle sentit soudain un choc, celui d’une bordure un peu plus haute qui l’avait aspirée. Elle s’y accrocha. Elle y monta et s’y égoutta. Le soleil la sécha. Elle ferma les yeux et sourit. Comment dire à la pluie qui commençait à tomber qu’elle avait compté 49 berges avant d’arriver à celle-ci ?
    Les 49 marches ? Elles pouvaient bien continuer à regarder la vie, sa vie, de haut. Elle n’en avait cure. Elle avait désormais 50 berges. Plus besoin de se jucher sur aucun promontoire. Elle avait déjà son cadeau. Juste se laisser couler et glisser dans le flot à venir.

  11. Cétonie dit :

    Parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle.
    Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.
    Un chemin sinueux, irrégulier, dont les débuts se perdaient dans le flou de ses souvenirs.
    Les douces prairies alternaient avec les cailloux, parfois même des rochers escarpés,
    Et sur chaque passage, les souvenirs affluaient, se succédaient en se bousculant pour passer au premier plan.
    Elle soupira en levant les yeux vers le haut…une brume épaisse lui cachait la suite de l’histoire, était-elle près du but, ou bien devrait-elle encore tisser une longue écharpe aussi irrégulière que la précédente ? Si au moins elle était sûre de ne pas manquer de prairies fleuries, de ne plus s’essouffler pour gravir une pente trop sévère, mais comment savoir ?
    De nouveau, elle regarda vers son passé, et n’en crut pas ses yeux : elle crut voir quelque chose se refléter dans le ruisseau qui paressait en contrebas et s’octroyait une pause en s’étalant avec indolence entre arbustes et fleurs.
    Quelque chose… sans doute quelque nuage, un vol d’oiseaux, un souffle de vent, mais ça ne collait pas : le ciel était totalement obstrué par la brume de l’avenir, alors, d’où venait ce reflet ?
    L’idée s’imposa avec insistance : ce qu’elle croyait entrevoir, c’était le reflet du futur qui s’invitait dans le lac tranquille de ses certitudes.
    Elle scrutait avidement les formes mouvantes, espérant y trouver des indications précises sur ce qui l’attendait, ce que lui réservaient les prochaines années.
    Toute à son impatience, elle se pencha avec une telle imprudence qu’elle tomba tête première dans le petit lac, et n’atteignit jamais la 50e marche.
    Et, là-haut, les nuages éclatèrent de rire !

  12. 49 !… 48 marches derrière elle. Et voilà déjà la 49ème!
    Elle a ralenti le rythme pour la monter, celle-là !
    Elle souffle bruyamment.
    Décidée à faire une pause, elle regarde devant elle.
    Un ultime gradin lui cache encore la vue.
    Encore un effort.
    Et alors elle saura…
    Elle tente d’imaginer.
    Jusqu’à présent elle a continuellement monté. Mais quid de la suite du chemin ?
    Apparemment ça ne monte plus. Soulagement. La fatigue commençait à se faire sentir. Un peu de promenade nonchalante en terrain plat la reposera. Après, qui sait ? Ça remontera peut-être encore un peu… mais en faux plat. Ou bien plat tout à fait. Elle secoue la tête : Non ! Encore bien trop tôt pour redescendre ! Et puis … même quand viendra le moment de redescendre, ce sera très très progressif ! Pas de panique ! Des petites marches, peut-être même le genre  pas d’âne  qui ménage des aplats larges entre chaque niveau… Tu as bien le temps !  pense-t-elle en souriant. Et puis d’autres choses, tant d’autres choses, à découvrir tout le long du trajet ! Même vers la fin, la pente sera si douce qu’elle ne se rendra même pas compte que ça descend…
    Elle rassemble son courage et se hisse sur le niveau supérieur : une plateforme, mais juste assez de place pour pouvoir s’asseoir.
    Ciel clair à hauteur de vue. Plus bas la brume compacte et très blanche d’un jour d’été.
    Elle baisse encore les yeux. Elle regarde à ses pieds.
    Elle recule d’un pas.
    Vertige.
    A ses pieds une pente glissante, abrupte. Ça plonge dans la brume et dans l’inconnu.
    Elle peine à croire ce qu’elle voit.
    Un instant elle pense faire demi tour, mais réalise qu’elle ne pourrait redescendre qu’à reculons l’escalier qu’elle vient de gravir – on ne remonte pas le temps – et qu’un faux pas risque de lui faire louper une marche, de la précipiter dans une chute qui la ferait retomber en enfance.
    Une fin inacceptable.
    Seule solution : avancer. Avancer et se laisser glisser sur cette pente raide, tellement raide, qui promet une issue tellement brève.
    Ce n’est pas ainsi qu’elle voyait l’avenir.
    Elle regarde encore une fois la pente, raide et serpentine.
    On dirait un toboggan.
    Dans son enfance, un toboggan du même genre était l’attraction préférée à la piscine municipale. Les jours d’été, après l’ ascension interminable de son échelle, à la queue leu leu, c’était un plaisir d’arriver enfin au sommet, sur la plateforme, en sueur sous le soleil, et d’anticiper le plongeon dans le bassin d’eau fraiche qui attendait en bas, au terme de la glissade.
    Petite, elle passait ainsi son après-midi, à monter puis se laisser glisser, sans relâche.
    Elle ferme les yeux et se revoit alors.
    Elle a 9 ans. Il fait près de 35 degrés et le soleil brûle. Aujourd’hui, elle étrenne son nouveau maillot de bain, rose à frous-frous, celui qui lui faisait tellement envie dans le catalogue. C’est un vrai bikini, comme celui des dames.. Sur la plateforme, en haut du toboggan, elle savoure un instant le petit air frais qui vient brièvement lui caresser la joue. Elle attend que son prédécesseur ait eu le temps de sortir du bassin tout en bas – il faut éviter les accidents, a dit maman. Alors elle s’assied, se positionne tout au bord de la plateforme, prête au départ. Elle ferme les yeux, compte jusqu’à trois. Et dans un grand éclat de rire, en prenant appui sur ses bras tendus, elle se propulse en avant.

  13. Jean-Pierre dit :

    Parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle.
    Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.
    C’est alors qu’elle entrevit le ciel devant elle, comme si l’escalier s’arrêtait quelques marches juste au-dessus.
    Qu’y avait-il au-delà ?
    Une terrasse ?
    Le vide, comme sur le côté gauche, d’où elle pouvait contempler le passé des autres ?
    Elle n’avait jamais voulu trop s’approcher du bord, car elle avait le vertige et que le constructeur avait négligé d’installer un garde-fou.
    Elle s’était toujours demandé pourquoi il avait posé la rampe sur le mur du côté droit. Sans doute parce que c’était plus facile.
    Ce mur, elle n’en voyait pas la fin : il formait comme un écran de béton entre le moment présent et l’avenir.

    Elle était seule depuis qu’elle avait quitté son mari qui la trompait avec une traînée qui avait vingt ans de moins qu’elle.

    « Crois-moi, il vaut mieux être cocue, voire maltraitée que de rester seule »
    Sa collègue avait raison, mais elle n’avait pas voulu la croire.

    Elle était fatiguée maintenant. L’escalier de sa vie était devenu très étroit, avec des marches de plus en plus hautes et elle était obligée de s’agripper à la rampe pour ne pas céder au vertige.
    Essoufflée, accrochée à la rampe, elle décida de se retourner pour regarder derrière elle, ce qu’elle n’avait jamais fait jusqu’à présent.

    Le spectacle était encore pire que le vide à gauche de l’escalier : des 48 marches qui l’avaient amenée jusqu’ici, la plupart s’étaient effondrées, et il n’en restait que quelques gravats tout en bas.

    Elle a eu envie de tout lâcher, de se jeter dans le vide, mais à quoi bon ?

    « Quarante-neuf marches, ça ne fait que quelques mètres, et si ça se trouve, je vais me rater, alors ça sera encore pire pour moi. Alors, je n’ai pas le choix : il faut que je m’accroche, et que j’arrive là-haut jusqu’à la terrasse…
    …terrasse de café… avec les collègues de bureau…

    Dring ! Elle est sortie brutalement de son rêve et a sauté hors du lit.

    « 7 heures 30 ! Je suis en retard ! Vite un bon café pour soutenir le moral ! »

  14. Nadine de Bernardy dit :

    Elle répondait au joli nom de Stella Maria
    Revoyait sans nostalgie les années passées
    Elle en était au milieu de son existence
    Envisageait tous ces jours encore à vivre.
    Elle était membre de la famille Astéroïdea
    Crânait car n’était ni de la branche Vulgaris,ni Rubens
    Elle appartenait à la dynastie des Echinodermes
    Supposait que cela faisait des jaloux.
    Elle était sur la 49ème marche de sa vie
    Pensait aux 51ème restantes.
    Elle grimpait les degrés de ce phare abandonné
    Habitait celui-ci depuis sa naissance
    Elle gravissait une marche par an
    Prenait son temps,se reposant pour ses besoins quotidiens
    Elle s’aidait sans hâte de ses cinq bras
    Posait délicatement ses ventouses pour franchir l’obstacle.
    Elle soufflait un peu,juchée sur ce nouveau promontoire
    Contemplait son passé bien rempli.
    Elle se souvenait qu’à la 18ème MARCHE
    Etait arrivé Starfish, son cousin anglais
    Elle avait failli épouser ce gentleman
    Regrettait qu’il eut été si inconstant
    Elle avait glissé dangereusement sur la 23èmè marche
    Frissonnait encore à ce souvenir
    Elle souriait en admirant la 30ème
    Espérait que lui aussi,le poulpe royal,se souvenait….
    Elle évitait soigneusement la 39ème
    Haïssait ce degré hautain qui l’avait méprisée un an durant
    Elle se disait qu’elle méritait une petite pose
    Fêterait demain son anniversaire
    Elle pensait à la 50èmè marche qui l’attendait
    Envisageait le futur avec curiosité
    Elle pouvait continuer de monter.
    Rêvait que de belles aventures l’attendaient encore
    Elle espérait des tempêtes tumultueuses
    Souhaitait des nuits claires veillée par ses célestes cousines.

    C’est alors qu’elle entrevit deux grosses bottes jaunes déjà arrivées à la 47ème marche.

  15. Catherine M.S dit :

    Un cap à franchir

    Parvenue sur la 70ème marche de sa vie
    Elle se sentit tout estourbie
    Mais elle reprit vite son souffle.

    Du promontoire où elle était juchée
    Elle pouvait contempler son passé
    Revisiter à son gré chaque année
    Et parfois même, observer les détails d’une journée .
    C’est ainsi qu’en passant en revue un certain lundi
    Elle entrevit une forme bizarre aux contours mal définis,
    Comme une ombre qui planait au- dessus de sa vie.
    Intriguée, elle a continué à bien observer
    Et à faire défiler toutes ces années.
    Nom d’une pipe, l’ombre continuait à grandir,
    Incroyable, elle n’avait rien vu venir !
    Alors le jour de son anniversaire
    Elle a ouvert un dictionnaire
    A la page 1346, la lettre O
    Ombre, ombre menaçante
    Elle était toute tremblante
    «  Peut annoncer un orage,
    Un changement, un virage,
    Par exemple, vieillir, prendre de l’âge . »

    Mille millions de sabords, ce fut un coup de tonnerre
    En un éclair elle a tourné la page
    Au sens propre comme au sens figuré
    Le passé ? Relégué !
    Et s’il fallait accepter le verbe vieillir
    Elle apprendrait à le conjuguer
    Avec quelques autres comme :
    S’épanouir, jouir, rire, sourire,
    Danser, chanter, voyager,
    Aimer, rêver
    Ecrire

  16. Grumpy dit :

    Parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle. Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.

    C’est alors qu’elle entrevit sa vieille valise qui l’avait vaillamment accompagnée dans ses voyages. Fidèle servante, elle n’avait jamais failli, un peu râpée mais jamais de fond crevé, de serrures bloquées, rien que de la bonne contenance serrée entre deux solides sangles.

    49 ans demain ! Impossible. Incrédule, elle alla jusqu’à vérifier sa carte d’identité et même son passeport. Calcul mental : 2017 – 49 = 1968. Non mais quelle conne, comment peut-on oublier qu’on est née en Mai soixante-huit ? Qu’elle le veuille ou pas, il lui faudrait bien accepter la réalité. OK dit-elle, mais je vais prendre mon temps, jusqu’à mes cinquante ans peut-être.

    Alors, elle ouvrit sa valise aux souvenirs. Elle en avait tant accumulé, des bons, des moyens, des médiocres, des mauvais, des tristes, des joyeux, des heureux, une collection unique, qui valait de l’or, un trésor. La valise ne pesait rien, elle était vide, juste un symbole. Chaque souvenir avait été soigneusement classé dans le nuage informatique. D’ailleurs tous déclaraient s’y trouver bien plus confortables et refusaient d’en bouger, évidemment passer sa vie dans du coton…

    Piochant ses mots-souvenirs par-ci, par-là, elle refit avec eux quelques voyages.

    – Au Sahara, elle avait une fois planté sa tente au pied d’un réberbère, mais dès le lendemain elle retourna allahmaison de peur de tomber en daeschéance.
    – Elle ne s’était pas attardée non plus en Belgique, s’y sentant trop néofrite.
    – À Naples, un sentimenteur lui avait fait du gringue, accompagné de son harmonicabellucci il lui avait chanté qu’elle était une jolie petite femme, une nainuphar.
    – À Madrid, elle avait consulté une cartomancienne dont le tauroscope ne lui prédit que des vacheries.
    – À Cuba, elle croisa beaucoup de toxicamés qui, inspirant par leurs trous de cheminez, lui crièrent cigaratoi !
    – À New York, elle hillaryjaune quand elle fut injuriée par un journaliste grossier devenu impolitique en raison de la trumperie ambiante induite par un trop-plein de textostérones présidentiels.

    En fin de compte, lors de tous ses voyages, il n’y avait que parmi les animaux qu’elle s’était trouvée vraiment à l’aise. Elle avait pu déambuler avec vautourderie dans la déménagerie où des ampoulettes picoraient des élasticots pendant qu’un clebstomane aboyait après une volée d’ananamites. Mais devant l’enclos du sanglochon, évidemment ce fut sauve-qui-pue.

    Elle se souvenait que finalement lassée de ces voyages, elle était rentrée chez elle où ses copainsclopants avec lesquels elle vivait en appartage et auxquels elle cassait les pieds en leur reprochant de trop fumer, lui répliquaient que malgré son physique de bombacomique, elle était plutôt attachiante a laisser tout le temps traîner ses miraculottes partout dans l’appartement.

    Alors, elle remballa ses mots-valises-souvenirs, encapuchonna son hostylobille, alluma son imprimenthe et entreprit un nouveau voyage sur Interpanet.

  17. Christine Macé dit :

    Parvenu sur la 49e marche de sa vie, il reprit son souffle. Du promontoire où il était juché, il pouvait contempler son passé.
    C’est alors qu’il entrevit…

    Un grand désert de sable. Sans rien à des kilomètres alentour. En se retournant, il constata la même immensité à l’arrière. Vertigineux.
    Tel un enfant, il ferma les yeux, très fort, espérant que ce serait différent lorsqu’il les ouvrirait à nouveau. Mais tout demeura.
    Était-ce un mauvais rêve ? Il bougea. Se pinça pour avoir un peu mal, tout en guettant la petite trace rouge à l’endroit du pinçon. Leva une jambe, puis l’autre. Le bras gauche, et le droit. Toucha ses vêtements. Rien d’anormal.
    Il se remémora le jour d’avant. Les copains avaient déserté la capitale devenue caniculaire comme chaque été, promettant qu’on arroserait son anniversaire en septembre : une année de plus, pas de quoi en faire un plat ! Couché tôt, solitaire et résigné, le sommeil n’avait pas tardé.
    Le ciel bleu pastel rejoignait l’immensité poussiéreuse sur l’horizon évanescent. Il finit par s’asseoir par terre, se demandant s’il existait quelque chose au-delà de cette convergence. Ou si ça continuait ainsi, à jamais.
    L’air doux flottait dans une respiration vaporeuse sur laquelle il calqua la sienne. Peu à peu, au gré de ce souffle unanime, ses pensées s’estompèrent. Ne restait que l’ampleur de l’instant : il trouva que c’était plutôt chouette.

    Bon week-end, Christine

  18. Laurence Noyer dit :

    AINsi tu y es parvenu…sans AISNE et sans ALLIER, depuis tes ALPES DE HAUTE PROVENCE MARITIME.
    Ah ! Tu les ARDECHE tes ARDENNES ! depuis l’ARIEGE jusqu’à l’AUBE
    Peut-être l’AVEYRON nous, cette BOUCHES-DU-RHONE que ton CALVADOS CANTAL !
    Et ta CHARENTE ? restera-t-elle MARITIME ? elle, si CHER à notre CORREZE !
    Quand tu CORSE ta COTE D’OR, tes COTES D’ARMOR se CREUSE de DORDOGNE
    Et quand l’EURE DROME DOUBS, toujours tu FINISTERE en GARD de HAUTE-GARONNE
    Tu GERS ta GIRONDE en HERAULT, même s’ILLE-ET-VILLAINE, sans INDRE malgré l’ISERE
    Et quand tu JURA LANDES que le LOIR-ET-CHER, ta HAUTE LOIRE s’ATLANTIQUE à 45 le Lot car c’est un pur LOT-ET-GARONNE en LOZERE du MAINE-ET-LOIRE.

    Voilà, tu y es parvenu, reprends ton souffle… pour la prochaine MANCHE !

  19. Christophe Le Sauter dit :

    Parvenue sur la 49e marche de sa vie, elle reprit son souffle.
    Elle contemplait son passé.
    C’est alors qu’elle entrevit l’homme.
    Souvent elle se demandait si elle avait aimé pour de vrai. Bien sûr il y eut un mari et quelques amants. L’histoire de ses filles semblait prolonger la sienne. Elle leur donnait plein de conseils. À travers elles, elle revivait ses jeunes années et se réjouissait de leur bonheur.
    Sans se l’avouer d’ailleurs elle avait gardé l’ultime espoir. Un jour elle rencontrerait l’amour (au moment où on s’y attend le moins comme on dit) elle serait séduite au premier regard par un homme un peu plus âgé. Unis par la même intensité de désir, ils repartiraient sur le chemin de l’amour.
    Cette fois les quarante marches sonnent comme un titre de polar. Et l’homme qui vient de rentrer chez elle par effraction ne sait pas encore qu’elle l’observe avec une batte de baseball dans la main.
    Pour lui aussi l’exploit est accompli. Il est pour son compte arrivé au soixantième rugissant. Sans trop de casse à priori, il a appris que l’on se fait à tout. Sa deuxième vie a commencé.
    Aujourd’hui c’est son dernier coup qu’il vient faire suite à un pari stupide avec son pote de toujours. Son pote mort hier sur son lit d’hôpital.
    – Fais-moi plaisir l’avait-il supplié fais un dernier coup. Rentre dans une maison et vole un truc sans valeur. Un vase par exemple. Oh oui ça c’est bien un vase. Tu viendras le déposer sur ma tombe et tu mettras des fleurs dedans de temps en temps.
    Alors il s’était résigné
    Lui aussi l’éternel célibataire pensait bien qu’un jour il tomberait amoureux et partirait finir sa vie dans sa petite maison en Normandie avec la femme qui lui était promise. Il avait déjà tout prévu.
    Cupidon qui passait par là voyant en un éclair que les deux étaient faits l’un pour l’autre décocha ses flèches.
    L’homme attrapa le vase sur la cheminée.
    La femme de toutes ses forces abattit la batte sur la tête du voleur.
    – Raté dit Cupidon décidément il faut que je reprenne l’entrainement.

  20. lucien bouthillie dit :

    je veux continuer à vous lire et améliorer mon style.

    • Christophe Le Sauter dit :

      Merci beaucoup je suis très touché. Je pense que Pascal ne me contredira pas si je vous dis que la meilleure façon d’améliorer son style est d’écrire le plus possible tous les jours et de lire des auteurs publiés (ce qui n’est pas encore mon cas) qui se rapprochent le plus de votre domaine. Bonne écriture.
      Amicalement

  21. durand dit :

    Parvenue sur la 49ème marche de sa vie, elle reprit son souffle. Du promontoire où elle était juchée, elle pouvait contempler son passé.

    C’est alors qu’elle entrevit la trace. Un sillon assez profond balafrant la pente et s’évanouissant dans le déjà lointain de son enfance. Elle ne saisissait pas d’où cela pouvait venir:  » Ai-je donc le pas si pesant, suis-je donc si grosse, si lourde….mon père avait-il raison lorsqu’il me disait: qu’est-ce que tu traînes, ma pauvre fille. »

    Elle émit l’idée d’être un accroche cœur, ce n’était que l’empreinte de ses amours princiers et romantiques. A une certaine hauteur le manque d’oxygène fait délirer.

    Elle vida sa tête,posa devant elles toutes les questions inutiles qui déformaient ses poches, sous les yeux. A force de vouloir fixer tout ce qui bouge on se pique à la punaise et les larmes coulent.

    C’était comme cela, peut-être que devaient naître les torrents.

    Les sources étaient multiples, éparpillées dans les montagnes. Elles ne se connaissaient pas, ne se fréquentaient pas. Pourtant, elles possédaient toutes la même histoire. Certaines étaient si chargées du début de leur vie, qu’elles n’escaladaient rien. Elles dégorgeaient juste d’un coin de prairie, s’étalaient dans l’oubli, replongeaient dans le premier gouffre venu.

    Les plus courantes, grâce à leur élan, bondissaient encore, parfois sautaient les haies, rentraient chez l’habitant des pierres imbriquées, faisaient tourner les tables autour des âmes des noyés.

    En bas, en haut, en route, à l’arrêt tout tournait souvent court.

    Et les rescapés mécontents, pendant des années lui pissaient dessus.

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