360e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Chaque automne, 
le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.

Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier ! N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues ? 

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28 réponses

  1. Gontier Christine dit :

    Chaque automne,
    le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.

    -Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier ! N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues ? Arf, comme je les envie !

    Ce serait merveilleux de sentir le vent dans mes branches nues, le givre d’un matin d’hiver me recouvrir entièrement. Merveilleux de changer d’apparence chaque année, de porter un feuillage jeune et beau qui changerait de couleur tout au long de l’année. On me regarderait, les enfants remporteraient mes feuilles chez eux, un petit bout de moi dans le monde se propagerait.

    Je veux être orangé un jour dans ma vie, un seul jour !

    Je veux manquer de pudeur et me montrer au monde moi aussi.

    Son voisin, un jeune chêne lui répondit :

    -Ton problème c’est que tu n’es pas d’ici mon vieux.
    Tu es un montagnard, tu n’aurais jamais du être planté ici. Les humains aiment se faire plaisir et se moquent parfois de l’écosystème. Ta place est en altitude vieille branche.

    -Dans mes montagnes, je ne sentirais jamais la sève descendre en hiver puis remonter le long de mon tronc au printemps pour bourgeonner de nouveau et éclater de splendeur. Jamais je n’aurais cette sensation. Je veux m’étirer, grandir, je veux sentir les saisons !

    -Tu sers de cabane aux enfants toute l’année grâce à tes grandes branches qui retombent, de cachette aux ados qui s’embrassent collés à toi. Tu ne mesures pas ta chance !

    Nous, les enfants nous escaladent et nous martyrisent l’hiver. Les adultes nous coupent les branches et nous rabotent, nous estropient pour faire propre le long des chemins.
    On se fait pisser dessus tous les jours, on se fait même graver au couteau, notre sève dégouline.

    Et les décos de noël, c’est pour vous, les sapins ! Tu t’illumines tous les ans ! Tu vis d’autres plaisirs que nous t’envions aussi.

    -Je ne peux pas le nier, mais je me fiche bien de ces apparats à mon âge, j’en eu assez de gloire et de festivités. Je songe à mon grand âge et je voudrais simplement profiter des bienfaits de la vie, la sentir au plus profond de moi. Vibrer encore, avant de mourir.

    Depuis quelques mois, un laurier sauvage poussait le long du mur de la chapelle. Le vieil if saisit l’occasion et lui proposa un accord :

    -Laurier, toi qui veut monter encore et encore et qui ne te lasse jamais, je te propose de te servir de tuteur. Tu pourras monter jusqu’à ma cime et m’enrouler autant que tu le souhaites.

    -Je risque de te tuer, tu en es conscient ? Ta demande est étrange.

    -Oui, je veux connaître le rythme des saisons. Te greffer à moi me le permettra.

    Le sapin vécut encore quelques années, des années colorées et lumineuses. Il mourut un jour d’automne, heureux, orangé de tout son tronc et de toutes ses branches, enlacé par la vie.

  2. ROBERT Michel-Denis dit :

    Chaque automne, le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait. Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier. N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues ?

    – Il l’a belle le nanti dans son château. Il prêche pour sa chapelle. Il se tient au chaud. De quelle branche vient-il, lui qui se moque des miennes dénudées ?
    – De qui parles-tu dit le chêne ?
    – De ce radin d’if qui se recroqueville sur ses acquis. Il paraît chétif, mais il cache, je suis sûr qu’il cache, dit le hêtre exprimant son mal.
    – Ne sois pas aigri, tu reprendras tes couleurs au printemps, dit le géant. Il ne faut pas t’en faire. Ne lui réponds pas, c’est un dur de la feuille, un insensible.
    – Nous ne sommes pas de la même condition. C’est un drôle, il ne participe pas de notre cycle. Il doit venir d’une île. Il ne donne rien.
    – C’est un décoratif;
    – C’est ça, fais lui des éloges. C’est un bon à rien, juste bon à faire tapisserie. Pendant que je perds mes tifs, il se moque.
    – Arrête, ne sois pas négatif.
    – Ne me sors pas tous les motifs, je suis un émotif, pas un imaginatif.
    – Tu vois, quand tu veux, tu peux être créatif, dit le chêne.
    – En attendant, il vient de se moquer, je te dis qu’il cache quelque chose…
    – De pas catholique ? dit le chêne.
    – Mais non, tu vois bien, il est cul et chemise avec la chapelle. Il est là, le hic, il est trop près de la chapelle. Regarde-nous, nous, nous sommes plus directs. Même démunis, nous n’avons pas peur de faire face. Mais, lui, il faut qu’il pose toujours ses conditions :  » Oui ! Tu comprends, si je donne mes feuilles, qu’est-ce que j’ai en échange ?  » C’est un intéressé ! Peut-être bien qu’il pique dans le tronc.
    – Tu divagues, mon pauvre.
    – Si ça se trouve, c’est même pas un arbre.
    – T’es déchaîné, reprends-toi ! Laisse-le vivre sa vie et vis la tienne.
    – Pendant que Môssieur ! vit la vie de château !
    – Ah ! Nous y voilà ! Je vois ce que tu veux dire. Tu n’aurais pas des idées de vengeance, par hasard ?
    Le hêtre ne répondit pas. Le chêne le laissa bouder pendant longtemps. Au bout d’une minute, après s’être posé la question sur l’être, le hêtre se posa la question sur l’if, puis il consentit s’être trompé :
    – Je crois que tu as raison, y faut pas que je m’en fasse pour lui. J’ai bien réfléchi. Tu sais de quelle famille il est ?
    – Non, dit le chêne dubitatif.
    – Des taxacées, je me suis trompé, il ne doit pas piquer dans le tronc.
    – T’as vraiment besoin de repos, mon pauvre hêtre. Allez, bon ivaie ! Heu ! Bon hiver !

  3. Peggy dit :

    Chaque automne, le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
    Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier ! N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues ?

    Et lui n’était-il pas fatigué de répéter tous les automnes la même chose ?
    Il était né avec la chapelle et depuis il se prenait pour le curé du jardin. Il n’avait jamais évolué avec le temps.

    Les ecclésiastiques s’étaient succédés apportant à chaque fois un peu plus de liberté aux ouailles qui venaient les écouter religieusement chaque dimanche.

    Pourtant au fil des siècles il avait dû en voir des transformations ! Aujourd’hui, les femmes ne se couvrent plus tête pour suivre la messe et en été elles ont les bras nus. Leurs jupes ont raccourci et personne n’y trouve à redire.

    Ce vieux ronchon avec ses feuilles persistantes, enfin plutôt avec ses aiguilles vénéneuses, n’a toujours pas compris que tous les arbres ne se ressemblent pas.

    Nous les feuillus, nous vivons différemment. En hiver nous nous dénudons pour ne pas nous épuiser à envoyer de l’eau jusqu’aux feuilles les plus hautes et préparons ainsi le printemps pour renaitre par nos bourgeons qui explosent d’un vert tendre.

    – Tu vois, si tu étais un peu plus sympa on te trouverait même beau avec tes jolies baies rouges qui ressortent sur ton vert foncé. On en a assez que tu râles tous les automnes.

    Un chœur d’outre-tombe s’éleva :

    – Nous aussi on en a marre ! Impossible de reposer tranquillement !

  4. Françoise Gare du Nord dit :

    Chaque automne, le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
    « Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier !
    N’ont-ils donc aucun bon sens à se découvrir aux premières fraîcheurs de l’automne ? Ni surtout aucune pudeur à se dévêtir ainsi  aux yeux de tous les fidèles et incroyants ?
    Pourquoi tant d’impatience, d’imprudence et d’impudeur ? Voyez donc
    l’impénitent pêcher et ses pêcheresses
    l’impérialiste pommier et ses pommes d’amour
    l’impalpable charme dont le nom seul parle pour lui
    le cerisier et ses queues de cerises
    l’imperturbable chêne même lorsqu’il qui perd ses glands
    l’implorant saule et ses larmes de crocodile
    l’impalpable peuplier … à cause de raideurs
    l’impitoyable châtaignier qui donne des marrons
    l’improbable hêtre qui ne sait toujours pas s’il veut ou s’il veut pas
    sans oublier l’improductif néflier, l’imprévoyant noisetier, l’impraticable poirier, l’implacable bouleau, l’impardonnable frêne …

    Et l’autre, la Marie. Depuis toujours pure, pudique voire pudibonde. Un visage de madone à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession. Les yeux baissés et les genoux serrés.
    Or, maintenant elle se dévergonde. Elle a peu à peu dénudé son épaule pour finir par dévoiler un sein, le droit, au prétexte douteux qu’elle allaite un bébé.
    A quand le gauche ?

  5. Liliane dit :

    Chaque automne, l’if bicentenaire, accolé à la chapelle soupirait.
    Fut un temps où il s’agaçait.
    La promptitude à être le premier des arbres à se dénuder l’irritait.
    L’impudeur de ceux qui exposaient leurs branches nues le choquait.

    Tout bascula le jour où le cyclone se pointa.
    Le carnage du déluge. La désolation du cimetière.
    Les croix éclatées. Les anges décapités.
    Les arbres déracinés offraient leur squelette.

    Le vieil if avait été protégé, mais choqué.
    Le vieux curé pleurait.
    Ils restèrent des heures, cloués sur place.
    Les oiseaux ne chantaient plus.

    Le temps des regrets arriva.
    Trop tard pour apprécier la beauté naturelle..
    Trop tard pour aimer.

    Chaque saison fut un calvaire.
    Peu à peu, le vieil if déposa ses aiguilles.
    Le vieux curé s’en alla.

    Depuis, j’ai créé une association en vue de redonner vie à ce petit cimetière perdu au fin fond de la Normandie.

  6. Clémence dit :

    Chaque automne, le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
    – Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier ! N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues ? 

    Il était une fois, dans une bourgade sur les bords de la Garonne, accolé au portail d’une chapelle romane au clocher trapu, un if dépressif. Mais dès que le soleil ralentissait sa course dans le ciel, dès que les vendanges étaient finies, dès que les pourpres et ors s’emparaient des vallées, dès que les premiers frissons faisaient danser les feuilles mortes, l’if devenait agressif.
    – Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier ! criait-il sur un ton impératif !
    Un corbeau qui passait par là, lui répondit en claquant du bec.
    – Brumaire est là, frimaire bientôt le remplacera.
    L’if s’ébroua, se regonfla, se rengorgea…
    – N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues ?  renchérit-il, d’un air interrogatif.
    Une pie égarée et agacée jacassa :
    – Va-t’en voir ailleurs si cela ne te convient pas !

    Piqué au vif, l’if se prit à rêver d’autres lieux, d’autres cieux, mais ses racines ancrées dans les traditions ancestrales se refusaient à tout voyage.
    Après avoir été dépressif puis agressif, l’if se résigna et devint contemplatif.
    Les paroissiens s’inquiétèrent de son état. Ils tentèrent moult recettes pour le requinquer, mais rien ne fut efficace, ni les tisanes, ni les infusions et encore moins les décoctions.
    Dépités, ils regagnèrent leurs pénates et, comme la nature, ils s’assoupirent.

    Par une nuit de pleine lune, une chouette se réfugia sur une branche de l’if et soupira tristement.
    – Toi aussi, tu es choquée par ces nudités étalées ? demanda l’if.
    – Oh, non, moi, c’est mon coeur cabossé qui me fait soupirer…
    – Ah…si tu désires, près de moi te reposer, je t’offrirai des perles de résines, des baies sucrées, des aiguilles d’émeraudes…
    – Je te remercie. En retour, dis-moi ce que je peux faire pour toi.

    L’if confia ses doléances puis la chouette murmura longuement à son feuillage.

    Au petit matin, un soleil pâle creva les brumes. L’if, dubitatif, s’ébroua doucement, courba sa cime et baissa les yeux. Un vent léger se leva et la magie opéra.

    L’if écarquilla les yeux.
    Sur un monticule de roches blanches, il rencontra de nouveaux compagnons : des cyprès à la silhouette élancée. Ils l’invitèrent à veiller sur la petite chapelle provençale de Saint-Sixte. La scène était grandiose et l’if était admiratif. Admiratif, jusqu’au moment où Mistral se leva, lui fourguant une brassée de feuilles de chênes verts, aussi piquantes que des feuilles de houx.
    – Parbleu, cria l’if vindicatif, qui se permet….
    Les sifflements stridents lui répondirent.
    – Va-t’en voir ailleurs si cela ne te convient pas !

    L’if serra les poings et attendit la nuit pour rentrer au pays. La chouette l’accueillit, les ailes grandes ouvertes.
    – Alors ?
    – Alors, c’était magnifique, mais les Yeuses toujours garnis, je les maudis ! Ils m’ont piqué de partout…
    – Mon pauvre ami ! Dès demain, c’est promis, je vais me faire pardonner…

    Le lendemain, un soleil blafard illumina le brouillard. L’if, toujours aussi dubitatif, s’ébroua, courba la cime et baissa les yeux. Et la magie opéra.

    Après un ultime virage, le voyage se termina et l’if n’en crut pas ses yeux. Devant lui, la cité médiévale de San Gimignano imposait sa silhouette majestueuse sur un ciel lapis-lazuli. L’if s’aventura jusqu’à la Piazza Della Citerna, passa devant le Palazzo del Popolo et trouva refuge dans la Rocca.
    – Molto bene, se dit l’if, déjà addictif…
    Hélas, ses paroles rebondirent sur les hautes tours de pierres blondes qui répétèrent à l’infini…
    – Tif…tif…tif…
    Peu compréhensif, l’if se rebella et lança aux tours :
    – Oh, vous qui êtes incapables de nous dire aujourd’hui à quoi vous serviez hier…
    Ces dernières, hautaines, laissèrent passer ces paroles au travers de leurs créneaux.

    L’if, piqué au vif, se renfrogna et attendit la nuit pour rentrer au pays.
    – Alors ? lui dit la chouette en clignant des yeux.
    – Alors ? La città delle belle torri, bellissima, mais les tours sont d’une arrogance, d’une suffisance, d’une froideur telles que la glace coule encore en mes veines…
    – Mon pauvre ami…je te promets de me faire pardonner… dès demain…tu verras !

    Et le lendemain, ce fut un tourbillon !
    La Toscane lui en mit plein les yeux ! La route des Crètes, de Siena à Quirico d’Orcia, les cyprès, les vignobles du Chianti et de Montepulciano, les oliveraies, les champs de blés, les palazzo, les duomo, Cortona l’étrusque et les fresques de Fra Angelico, San Galgano, la cistercienne et son épée fichée dans la pierre et puis….et puis Monte Oliveto Maggiore où il put enfin se reposer.
    Il regarda autour de lui. Aussitôt, il envia la silhouette élancée des cyprès séculaires bordant l’allée sinueuse. Il jalousa les oliviers millénaires au feuillage délicatement nuancé d’argent….
    Il revit sa bourgade et la petite chapelle tandis qu’une voix sourde répétait ses paroles revanchardes. Les arbres de son pays, même dénudés, lui manquèrent. Il sombra dans une détresse infinie. Quelques larmes glissèrent sur ses branches lasses.
    Une colombe s’arrêta près de lui et le regarda avec étonnement. Il lui confia sa triste aventure.
    – Ah, mon ami…c’est la vie…ça vit, ça meurt, ça revit…c’est la vie…
    – Je crois que j’ai compris ! Je veux rentrer chez moi, implora l’if.
    – A une condition, lui dit la colombe. Tu feras une escale, c’est impératif !

    L’if, intuitif, se prêta au jeu. Il fit étape au sommet d’une colline et découvrit « Le village dans le ciel ». Il se promena dans les ruelles de Tourtour, s’arrêta devant une maison, poussa la porte…Des dizaines de toiles s’offraient à ses yeux, toutes structurées par des lignes noires et pures à la fois. L’artiste lui tournait le dos. Sur le chevalet, un paysage attendait la signature du maître. Celui-ci posa son pinceau, en haut à droite et d’une calligraphie si particulière….
    L’if ressentit un choc au plus profond de son être. Les unes après les autres, les lettres se confondirent avec les branches nues des arbres…

    L’if retrouva sa chapelle et ses arbres. Il les regarda avec tendresse, cherchant entre les branches nues où pouvait se cacher un Buffet…

    © Clémence

  7. françoise dit :

    Chaque automne, 
le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
    Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier ! N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues ?
    Don camillo, après avoir lu en chaire l’épître aux Corinthiens, et célébré la fin de la messe, sortait de la chapelle avec Peponne . Entendant le vieil if médire il ne put s’empêcher de lui faire la morale :
    – vieil if as-tu fini de médire ! Il ne s’agit pas de leur part d’attentat à la pudeur mais tout simplement ils se dénudent car la saison est venue pour eux de se devêtir en perdant leurs feuilles. C’est la seule façon pour eux, après un long hiver, de se rhabiller de feuilles vertes au printemps. Ils sont comme les jolies femmes qui se dévêtent le soir et revêtent de jolies tenues le matin.Mais dis-moi tu vis cela depuis longtemps puisque tu fais partie de la famille des cupressacées dont les membres peuvent vivre 500 ans. Tiens je vais te raconter une petite histoire qui devrait te dérider : Cyparisse, personnage de la mythologie grecque, fils de Télèphe, fut changé en cyprès par Apollon
    – Mais 500 ans ce n’est pas la vie éternelle comme pour ceux de votre espèce.
    -Oui mais faut-il encore qu’ils aient eu une vie irréprochable car sans quoi ils vont brûler en enfer .
    – Et moi donc comment je finirai si ce n’est en brûlant . Ne pourriez- vous faire une prière au Seigneur pour qu’il m’accorde une douce fin ?
    – Je le ferai sois-en sûr mais là laisse-moi rejoindre Peppone qui est en train de mettre sur une nappe notre déjeuner et j’ai faim. Avoue que nous avons de la chance en Italie d’avoir encore ce doux soleil et tu as-vu comme les femmes sont belles dans leur tenue légère.
    -Vous regardez les femmes Don Camillo ?
    – Cà m’arrive !
    – Mais c’est péché !
    – Après je vais à confesse et Dieu me pardonne !
    Tiens regarde Peppone il attaque le saucisson. Après les vêpres, je te bénirai.
    – Oh merci Don Camillo vous êtes un saint homme !
    – Que Dieu t’entende.
    Après ce bavardage don Camillo et Pepponne pique-niquèrent au pied de l’if puis firent une petite sieste. Soudain la cloche de la chapelle sonna les vêpres.
    Don Camillo, le visage un peu rubicon,se releva et alla célébrer l’office tandis que Pepponne prolongeait sa sieste.Il faut dire qu’il était exténué par l’administration de sa commune . Mais Dieu dans son infinie bonté lui pardonnerait

     

  8. LELEU Yvette dit :

    Chaque automne, le vieil If se souvenait.
    Oui, il se souvenait du temps ou tout jeune arbrisseau,il était venu de si loin afin d’être planté sur une terre inconnue…mais fertile. Tout jeune déjà, il était d’une vigueur à toute épreuve. Les hommes du Nord, ceux de son pays avaient voulus honoré de leur bien le plus précieux, deux hommes de foi.

    Ils avaient voyagé à dos d’ânes. Prit le bateau pour de nouveau voyagé à dos d’ânes. A peine arriver, ils se mirent au travail, creusant la terre, lourde,humide, fertile. Ils avaient planté l’arbrisseau,l’arrosant en abondance.

    Celui-ci se souvenait encore de son étonnement quant enfin…il réalisa qu’il était le seul de son espèce. Planté-là…au-dessus d’un maigre village,au pied d’une chapelle qui venait juste d’être construite attenante à une vieille ‘église.

    Le premier son de cloche l’avait fait frémir puis, les habitants étaient venus le voir lui…l’arbre du haut Nord. Les enfants s’en étaient moqués ouvertement, le saluant de raillerie toutes très douteuses dans un langage qui, faisait tremblées ses racines.

    Le temps passa, il s’étoffa, vieillissant doucement au même endroit. La chapelle résonnait quelque fois de douces paroles. l’If avait vu certains enfants grandirent, se mariés puis disparaître de sa vie.
    Il connu la guerre puis, une autre guerre. Les gens venaient à ses pieds pour se reposés… après quelques instant passés dans l’église. Certaines fois; l’If sentait ses épines frémirent de douleurs quant un petit cercueil passait la porte de la chapelle pour être déposé dans le carré est du cimetière. Les hommes de la terre avaient appris au fil du temps à saluer le vieil If toujours vaillant.

    Puis, des arbrisseaux firent leurs apparitions…l’If en fut heureux enfin pensa t’il de la compagnie. De nouveau les enfants vinrent voir de leurs yeux ces nouveaux venus et ils s’exclaffèrent devant leurs petitesses.
    L’If ria avec eux, fier cette fois d’être le plus grand,le plus fort. L’été passa,puis vint l’automne et là…le vieil If commença de ses ramures sans commune mesure avec les autres à tonner-« Quoi! Pourquoi faites-vous cela? Quel sans gène,non mais, vous-vous moquez de moi? Que vont dirent les enfants lorsqu’ils vous verront ainsi à moitié nus? »
    Ah! râla l’être et le chêne, que croyez-vous donc Mossieur que nous aimons pelez ainsi? Mais regardez nous donc! Nous sommes jeunes et déjà presque nus-c’est l’automne Mossieur n’êtes-vous pas vous le Mossieur du Nord au courant de ce fait?

    _Que non pas, je ne perd aucunes épines,je reste vert, je suis fait d’un bon bois dur, qu’importe les saisons…vous, vous n’êtes que des petites natures,voila ce que vous êtes!

    _Non Mossieur grinça le chêne, nous Mossieur notre bois est dur et nous serions comme vous si au lieu de feuilles, nous avions des épines. Je vous apprends une chose Mossieur, vous ne savez rien! Nous, nous servons notre monde quand nos feuilles vertes, ou blondes, resplendissent au printemps, nous offrons aux hommes de l’air bien frais et un peu plus pur alors que vos pauvres épines, n’apportent rien.

    _Seriez-vous vantard jeune arbre an plus d’être incapable de garder vos feuilles, aimant être vu nu…vous vous gonflez d’ un orgueil démesuré!!! Sachez que depuis plus de trois cent ans, je veille sur mon petit monde et bien avant votre venu, des hommes se sont cachés dans mon tronc bien à l’abri du mauvais temps.

    _Ah! Vous vous mourrez alors?
    _Non, je ne meurs pas, je vais encore vivre une belle vie tant que les hommes ne m’oublient pas. Ma vêture les portent à me manifesté une certaine bienveillance, je suis maintenu par des filins d’acier afin que je ne m’effondre pas. Vous voyez jeune sot!

    _Ne soyez pas si imbu de vous même Mossieur l’If. Nous, nous avons la vie autour de nous, vous, vous êtes tous seul n’est ce pas?
    Ainsi se passa le premier automne puis, l’hiver arriva et l’If pesta de plus belle… »regardez-moi ça! ces jeunes idiots sont nu comme des vers de terre et ça se dit puissant,non mais allez donc vous remplumés jeunes idiots que vous êtes!
    Puis, l’If ria,il riait bien trop souvent aux goûts des jeunes arbres.

    _Quoi! Quoi! Bougonnèrent ils en coeur, que se passe t’il donc que votre coeur éclate de la sorte, craquant,riant tel le vieux fou que vous-êtes?
    _Si je ris, répondit l’If, c’est parce que vos petits amis ont trouvés refuge dans mes branches, dans mon tronc , dans mon écorce, je suis chatouillé de partout cela m’enchante.

    Quant le printemps revint, les arbres devinrent resplendissant sous le pale soleil de mars. Alors que leurs feuilles prenaient forme, qu’elles prenaient de la vigueur…l’If ressentit de la tristesse car, les petits amis de l’hiver s’en étaient allés vers les feuillus tous pimpant et fier. Goguenards, ils tournèrent leurs fines ramures vers l’If majestueux et dans un murmure lui dirent: » Toi l’If, tu es le plus grand, le plus beau, fier tu es, tu donnes aux oiseaux l’abri nécessaire à leur vie. Tu accueil chacun sans rien demander en échange . Nous te saluons toi le Mossieur au coeur fendu.Nous sommes pour le moment couvert et la sève coule en nous, nous emplissant de bonheur. Ne soit pas triste oh Mossieur l’If; l’hiver reviendra tu le sais bien…de nouveau tu pesteras devant notre nudité puis, tu riras tout l’hiver… avec ceux qui trouveront refuge le long de ton grand corps. Oh toi l’If arbre sans souffle, tu portes en toi ou plutôt sur toi l’hiver venu ce que nous, nous ne pouvons plus donner »
    _Ah! et qu’est ce donc? demanda de sa voix bourrue l’If mécontent.
    _ La vie mon ami, la vie tout simplement.
    Cela dura autant de temps et le temps passa lentement pour ces grands du monde. L’If géant vit encore aujourd’hui toujours ancré au mur de la vieille chapelle. On le visite de temps en temps,on aime à se mettre à l’abri dans son tronc tout vide et là…oui là, on y voit ce que les autres ont prédits… »la vie ».
    y-l

  9. Joailes dit :

    Chaque automne,
    le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
    « Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier ! N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues ? »
    Mais il était un peu bête, cet if … accolé à une chapelle, il aurait bien dû savoir que l’histoire a commencé ainsi … nu !
    En fait, c’était un gros jaloux parce qu’il savait que if en anglais veut dire si.
    Et avec des si … Tout est possible !

  10. Cetonie dit :

    Chaque automne, le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
    « Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier! N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues? »
    Il était bien le plus ancien, et comme les arbres ont du respect pour leurs vieux, ceux qui ont de l’expérience, personne n’osait le contredire. Chacun se contentait de vivre sa vie d’arbre, diverse et colorée, du vert tendre du printemps au doré de l’automne : cela valait bien quelques mois de repos, après tout !
    Mais un jour, un petit peuplier encore adolescent se rebella, avec l’impertinence de la jeunesse (personne ne l’impressionnait) : il osa répliquer !
    «Toi qui as de l’expérience, tu devrais savoir qu’il y a des périodes de tempêtes, infiniment dangereuses pour nous les arbres ! Et si tu suivais un peu l’actualité, tu aurais entendu parler du réchauffement climatique, des ouragans, des tempêtes tropicales, et j’en passe ! Autant de dangers pour chacun de nous, avec une telle prise au vent… »
    « Aucun danger, répliqua l’ancêtre un peu vexé sans le laisser terminer, je suis bien enraciné, moi… et puis la chapelle me protège bien des vents d’ouest, les plus violents… »
    Et il continua de grommeler entre ses branches, encore choqué de la légèreté des mœurs de ces jeunes qui, sans aucune pudeur, continuaient joyeusement à balancer leurs feuilles jaunies pour en joncher le sol, tout en se moquant entre eux du vieil acariâtre.
    Et ce fut l’hiver… le vieil if s’inclinait dangereusement sous le poids de la neige, et peinait à conserver son allure altière. Les peupliers, pendant ce temps, dormaient tranquillement, un vent léger leur suffisait à se débarrasser des flocons qui ne parvenaient pas à s’équilibrer sur leurs branches et finissaient en tapis à leur pied.
    L’hiver finissait, la neige fondait, quand souffla la tempête du siècle, le vent du sud qui emportait tout sur son passage. N’ayant plus la protection de la chapelle, ses racines pataugeant dans une boue profonde, le vieil if s’effondra en un fracas, cassant tout sur son passage.
    Réveillés en sursaut, les jeunes peupliers n’eurent pas le cœur de se moquer de lui, car ils avaient eu peur eux aussi. Et les ouvriers qui vinrent dégager les tombes et débiter le vieil arbre décidèrent d’abattre tous les ifs du cimetière, jugés trop dangereux, et de les remplacer par des arbres plus dociles.

  11. eleonore gottlieb dit :

    Chaque automne,
    le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
    Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier ! N’ont-ils donc aucune pudeur à montrer ainsi leurs branches nues ?
    Ah ! quelle époque ! comme tous les matins Auguste et Marius faisaient leur tour de village avec leurs chiens Pupuce un grand doberman aux yeux doux et Rex le petit pinscher agressif de 15 cm de haut ! pas un jour ne se passe sans les rencontrer. Ils vont devisant de tout et de futilité. Rien ne les décourage ni le vent, ni la pluie, mais ce matin ils stoppent net à côté de la chapelle du rosaire, non pas pour permettre à leurs toutous de faire une pause « pipi » mais juste pour regarder les arbres qui ont une drôle d’apparence. Hier encore ils pavoisaient avec leurs écharpes rousses et blondes mais le vent de la nuit à eut raison de leur robe gracieuse.
    Auguste, l’ainé à grommeler le premier « Té ! regarde ça, les branches sont toutes nues, quelle allure » ! Demande à l’IF ce qu’il pense, lui, qui est là depuis 500 ans, a-t-il déjà vu pareil laisser aller ? on est fin octobre et voilà cette demoiselle tilleul de 3 ans qui fait des avances au marronnier du presbytère, où allons-nous mon pauvre Auguste, plus aucune tenue, plus de morale ! dit moi l’If qu’en pense-tu ?, If haussa ses branches basses en gémissant puis laissa tomber une goutte de sève aux pieds de nos 2 compères. Il en a tant vu des choses inavouables autour de la chapelle … en 500 ans de service. A ce moment ils entendirent courir légèrement sur le chemin, ils tournent la tête en même temps, c’est miss Magali, la jeune fille des Rives hautes, qui fait son footing. Marius sourit. Elle est toute menue la Magali, souple et légère comme une chevrette sa jupe vaporeuse s’envole au-dessus de ses mollets .la famille Bourrec à quelques ancêtres au vieux cimetière, et une villa au bord du ruisseau il faut bien y venir de temps à autres ! Et Magali profite des chemins escarpés pour parfaire son entrainement
    Auguste grogne et Marius rit malicieux, allons mon vieux il y à seulement 20 ans tu n’aurais pas grogné de la sorte …
    Des gouttes de pluie commencèrent à tomber lourdement le ciel devint noir et des éclairs zébrèrent l’horizon, un vent se leva, assez violent pour en finir avec les rameaux encore accrochées aux branches, secouées et malmenées ils ne pouvaient retenir leurs feuilles fragiles et dorées. Nos amis s’abritèrent sous le l’avancée du toit de la chapelle, les 2 chiens se réfugièrent sous les buissons de clématites.
    Magali et son amie Maud qu’elle venait de retrouver voulurent aussi se mettre à l’abri, Marius leur proposa un bout de toit mais en riant elles remercièrent et allèrent sous l’if qui leur tendait des branches si étanches que pas un goutte d’eau ne filtrait.
    Tu vois dit Marius à Auguste : « pas la peine de bougonner, la jeunesse est innocente et joyeuse, et les vieux, son là pour profiter des dernières douceurs qui leurs sont offertes.
    A ce moment le ciel de dégagea, le soleil perça faisant scintiller, les gouttes d’eau comme des perles roses sur toutes les branches noircies.
    Les petites sortirent de leur abri de fortune. IF, espiègle s’ébroua tant qu’il put faisant tomber une averse sur nos deux demoiselles. Leurs robes trempées se collèrent à leurs cuisses fines et leurs épaules graciles. Nos vieux compères les laissèrent aller devant, puis reprirent le chemin du village, leurs chiens gambadaient.
    Auguste ne disait rien, le regard en biais Marius l’observait, « Té l’ami, la pluie t’a donc cloué le caquet ? » Arrivée à l’embranchement du village t du chemin des rives les petites se retournèrent, elles firent de grands signes au deux vieux en éclatant de rire.
    Ils profitèrent de cette dernière vision enchanteresse qui leur rappelait « le bon temps »
    Auguste dit alors à son vieux complice : « j’aime ces temps d’automne, ces caprices du ciel » ils arrivèrent à l’angle de la rue haute et du chemin du milieu, se dirent au revoir, à demain, leur visage était jovial, la journée serai bonne.

  12. grumpy dit :

    Yvon n’était plus très jeune mais à le voir, on ne s’en serait pas douté. Il se tenait droit comme un IF. C’est que, quand il était petit et encore tout jeune plant, l’institutrice de la pépinière lui répétait tout le temps:

    – redresse ton dos, tiens-toi droit, tiens-toi droit ! Tu sais ce qu’il va t’arriver si tu fais le dos rond, tu risques d’être tout tordu par une scoliose, alors tu devras porter un corset le jour et dormir dans une coque de plâtre la nuit, et je t’assure que ce n’est pas rigolo. Tu vois, c’est ce qui est arrivé au petit Marcel, et le petit Albert, lui c’est bien pire, pour tous et pour toujours il restera « le petit bossu ».

    Alors depuis Yvon se tenait raide comme un piquet bien planté sur son pied unique. Être unijambiste ne lui avait jamais causé le moindre complexe, après tout presque 100 % des autres végétaux étaient logés à la même enseigne.

    Il ne s’était jamais laissé tailler (pour avoir l’air d’une taupinière, merci bien !) Quant à son langage, il avait toujours été très vert et ne pâlissait pas sous l’usure des ans. Futé de chez futaie, il avait choisi de rester naturel.

    Il avait trouvé un boulot de rêve, une sinécure. On lui avait promis un emploi de garde-chiourme à condition qu’il accepte d’être planté près de la petite chapelle afin de veiller sur elle et de la protéger. Sa charge consistait à chasser les importuns qui venaient tenter de lui voler des pierres, des tuiles, de taguer ses murs, voire d’uriner contre. Et je vous prie de croire que son boulot il le prenait au sérieux, il en avait chopé quelques-uns de ces voyous.

    Ces incivilités, passe encore. Ce qu’il ne supportait pas, mais pas du tout, c’était le manque de respect qu’une bande d’hurluberlus manifestait à chaque automne à l’égard de ce petit lieu sacré. Justement, nous sommes le 21 octobre, la pire période de l’année, les voilà qui s’amènent. Vingt Dieux, se dit-il, la sarabande va recommencer.

    Ils étaient pourtant des arbres qui poussaient dans des lieux et des sols différents et qui souvent ne se supportaient pas, mais pour leur grande teuf de l’automne, ils signaient une trêve et se passaient le mot : « Tous à la chapelle ! ». Hêtres, érables, platanes, ormes, mûriers, bouleaux, prunus, mélèzes et d’autres… n’hésitaient pas à se déraciner et s’organisaient même pour venir en bus.

    Commençait alors la grande coloration, toute la gamme, un feu d’artifice enivrant, allant du jaune citron au mordoré, de l’orange au brique, du rose le plus tendre au rouge fulminant, du bordeaux clairet au noir violet, du beige palot au brun le plus profond, avec encore quelques pistaches de verts mais plus pour longtemps.

    Enfin, lorsque toutes ces couleurs avaient explosé, survenait le grand déshabillage, habilement précipité par le vent, vieux cochon qui tirait la langue et se délectait à la vue des formes de ces troncs se dénudant une feuille après l’autre.

    Le pire, c’est qu’ils étaient dans leur droit. Et moi je ne pouvais rien faire d’autre que de ronchonner, j’avais bien essayé d’intervenir la première fois pour empêcher ça, mais ils m’avaient brandi sous le nez l’arrêté municipal de Madame la Maire autorisant l’implantation pour une durée d’un mois d’un camp de naturiste sur le site de la chapelle. Ils ne se l’étaient pas fait dire deux fois, ils rappliquaient tous les ans, et me sachant hostile, ils se moquaient de moi et me provoquaient en me montrant leurs culs nus.

    Mais cette année je n’ai pas pu supporter de voir une fois de plus ma petite chapelle rougir de honte, j’ai même cru voir des larmes ruisseler sur ses vitraux.

    Alors je suis entré dans une colère noire, je me suis secoué dans tous les sens et j’ai crié du plus fort de mes poumons ulcérés :
    « allez mes baies, à l’aide, cette fois on va les empoisonner ! »

    • Mamireille dit :

      Chaque automne, le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
      Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier !
      N’ont-ils donc aucune pudeur ces effeuilleurs de grand chemin ! Et que je te découvre langoureusement les extrémités, et que je te secoue la tête ébouriffée comme une starlette à Cannes, et que je remue du nombril, titillant ses dernières folioles, ses derniers limbes jusqu’à ce qu’emportés par le vent, ils rejoignent leurs féminines homophones dans l’au-delà. Quel exhibitionnisme ! Les cliches de la chapelle semblaient l’approuver.
      Mais le chêne son voisin ne s’en laissait pas conter. Il savait reconnaître le bon grain dans l’ivaie et méprisait ce vil empoisonneur de voisin. Mieux vaut disait-il se dénuder pour mieux renaître que de garder ad vitam des aiguilles vénéneuses. Il en avait même fait un poème qu’il récitait à ses glands fils :
      Si tu peux voir partir tes feuilles de l’année,
      Et sans dire un seul mot les reconstituer
      Sans un geste sans un soupir, sois nu du pied au pif,
      Mon gland et tu ne seras pas un if !

    • eleonore gottlieb dit :

      super et tellement plein d’humour

  13. Nadine de Bernardy dit :

    Comme à chaque automne le vieil if s’agaçait
    Sa chapelle et lui allaient devoir contempler
    Le spectacle impudique des voisins dénudés
    Ces inconvenants qui leurs branches nues montraient

    Le curé à cheval du village arrivait
    Sachant que deux bougons il s’en allait trouver
    Riant dans sa barbe les vit de loin bouder:
     » Holà vieil if te voilà encore l’air mauvais

    Sont-ce tes voisins caduques qui te peinent
    N’as tu toujours rien compris après tout ce temps?
    De leur effeuillage soit donc bien content
    Ne vois-tu pas,enfin,les bienfaits qu’ils amènent

    Un tapis souple coloré tel une douce laine
    Les gamins qui peuvent en ramasser leur content
    Ne se plaignent point,eux,de ce grand dénuement
    A pleines mains pour l’école ils en ramènent

    Les feuilles pourriront en nourrissant la terre
    Afin qu’aux beaux jours tes voisins renaissent
    Pour qu’au printemps les bourgeons apparaissent
    Vois donc plus loin que l’automne et l’hiver

    Alors vieux ronchon qui toujours reste vert
    Apprécie au lieu de maugréer sans cesse
    La nature fait fort bien les choses,elle qui laisse
    A ses enfants le choix de leur parure d’hiver »

    L’if se dit qu’il avait autre chose à faire
    A son âge,en effet,que s’agacer pour rien
    Il sourit aux voisins,les admirât enfin
    Décidant à présent de leur vue se distraire

    La bonté vient à qui sait entendre
    Que l’on soit if, ou bouleau ou bien tremble.

    • grumpy dit :

      Très joli. Souvenir du premier cours de dessin à la rentrée scolaire : chacun devait apporter sa feuille de vigne ou de platane et la reproduire sur du Canson.

  14. « Ah !! Si ça dépendait de moi ! »
    « Si le gouvernement faisait son travail »
    « Si on avait le même respect qu’autrefois pour la religion !… »

    Le prêtre de la chapelle Ste Rita, en face du Moulin Rouge ne décolérait pas :
    « Comment pouvait-on tolérer de telles insanités ?
    Comment pouvait-on montrer en public ses parties honteuses ?
    La pudeur, tout de même !!! »
    C’était un religieux entre deux ages, si raide dans sa longue soutane noire, qu’elle paraissait ne faire qu’un avec son corps et qu’on le soupçonnait de ne pas l’enlever, même la nuit.

    La modeste église tenait bon et rassemblait le dimanche des fidèles décidés à contrer l’entreprise satanique. Mais la sainte des causes désespérées n’était pas de taille à lutter contre les sex-shops qui fleurissaient dans le voisinage.
    Chaque jour, les filles passaient en troupeau en se tortillant pour rejoindre le « lieu de perdition » où elles s’entraînaient et répétaient. Et elles ricanaient devant le prêtre qui, posté sur le seuil sacré, bougonnait mais ne pouvait pas s’empêcher de les guetter.

    « Ah si je faisais les lois !… Et si je pouvais convaincre les bonnes gens… »
    «And if !… If !… If !… » avait un jour singé la plus jeune, anglaise d’origine, qui cultivait son accent par coquetterie.
    Et depuis, on ne l’appelait plus que « If », un surnom aussi raide et piquant que ses cheveux coupés en brosse.

    Le temps passa.
    Comme un rituel, le prêtre éructait tous les jours de nouvelles malédictions sur ces « femelles en chaleur » qui le lui rendaient bien par leurs grimaces provocantes.
    Un duel dans lequel il voyait l’illustration de la lutte sans fin du Bien contre le Mal.
    Alors il se rengorgeait en pensant à sa Haute Mission.

    If connut une longue carrière mais elle finit par prendre fin.
    Les filles avaient changé vingt fois mais le surnom franchissait les générations.
    Quand on le remercia enfin, le Moulin Rouge avait toujours le même succès.
    Ste Rita continuait de lutter contre la perdition.
    Rien n’avait changé.
    L’Eternité avait étendu son aile sur Pigalle.

    If, lui , vieillit.
    Et il partit en maison de retraite.
    Une maladie dégénérative le priva de ses capacités physiques.
    Il dut s’en remettre à une jeune infirmière souriante pour les besoins essentiels de la vie, même les plus intimes…

    Son enterrement n’émut personne dans le quartier.
    Seules deux ou trois grenouilles de bénitier suivirent son cercueil en croassant ses hauts mérites.
    Sur sa tombe, des plaisantins plantèrent un if.
    En toutes saisons il garderait ses piquants.
    Et puis ce type de plantation ne demandait aucun entretien.

  15. Antonio dit :

    L’inspecteur Perrat se demandait ce qu’il foutait là. Ce contrôle n’était pas dans son périmètre. Il avait toujours opéré pour la brigade des récits stupéfiants ou celle des romans noirs de la Crim’, mais jamais encore pour la brigade des mœurs de la bibliothèque rose. Elle était donc là, sa vengeance au commissionnaire divisionnaire des enquêtes d’écriture.

    — S’il vous plaît, madame, veuillez renfiler votre feuillage et il n’y aura pas d’histoire ce matin, dit Perrat calmement, rassemblant un amas de feuille à ses pieds.
    — Pas d’histoire, pas d’histoire, répéta le charme de demoiselle, les mains sur les branches. Et si moi, j’en voulais justement une histoire, ce matin. Tu montes, beau gosse ?
    — Je vais être obligé de vous verbaliser pour outrage public à la pudeur, sans parler de tentative de corruption envers un agent de police.
    — Quel caractère ingrat, vous faites. Vos collègues sont moins regardants… Ou plutôt si. Ils ne se font pas prier pour me grimper dessus. Alors ?

    Au loin un cri d’offuscation retentit. Perrat pensa que Sym’pa avait peut-être montrer les dents. C’était le vieil if qui s’insurgeait une fois de plus contre le charme racoleur.

    — Oh ! Mais par tous les Saints, faites lui couvrir ce branchage que je ne saurais voir ! Mes petits, ne regardez pas, ajouta-t-il, tournant les arbustes contre son tronc.
    — Espèce de vieux vicelard, lui répondit le charme. Est-ce que tu veux qu’on explique à monsieur ce qu’il se passe avec tes arbrisseaux derrière la chapelle ?
    — Oh ! Calomnie, mensonge, sacrilège ! Dire cela devant des enfants et un cimetière.
    — Ça ne te suffit pas de jeter ton sale venin sur ces pauvres créatures sans défense, il faut aussi que ta langue de vipère vienne nous empoisonner l’existence. Et puis tu n’es pas le dernier à laisser trainer tes vieux rameaux sur nos branches.
    — Oh ! … Oh ! Vous entendez cette diffamation outrancière et cette vulgarité.
    — Lugubre personnage ! Vieux pervers ! Vieux lubrique ! T’es bon qu’à faire bander des arcs ou te faire tailler le portrait par les bobos cathos du coin, quand ce n’est pas carrément la tige.
    — Oh ! Vous entendez ? Monsieur l’inspecteur, faites votre travail, nom de dieu !

    Perrat n’aimait pas ce genre de boulot, justement. Verbaliser, faire le gendarme au carrefour de l’incivilité. Il sortit son calepin et son crayon puis commença à inscrire, nom, prénom de la contrevenante quand Sym’pa revint avec un fruit dans la gueule. Il tenait la baie du if entre les dents.

    — Noon ! Malheureux hurla le charme. Si tu croques, t’es mort !

    Sym’pa la regarda, étonné, l’air de dire « pour qui tu me prends ? ». Il grogna comme à son habitude et remua la queue. Perrat sentait venir les problèmes. Il le suivit. Quelle ne fut pas sa surprise quand, à quelques mètres du vieil arbre austère, un charnier avait été exhumé par le chien. Carcasses d’oiseaux, lapins et autres rongeurs gisaient sur le sol. L’inspecteur recueillit le fruit dans la gueule de Sym’pa et regarda le if, rougissant d’un air coupable.

    — T’es cuit, l’abbé !

    À côté, les arbrisseaux semblaient pour la première fois retrouver la respiration du vent entre leurs branches. Une feuille s’en détacha, puis une autre. L’automne reprenait ses droits sur sa progéniture.

  16. Laurence Noyer dit :

    Striptease bucolique
    S’entrainer à danser

    If you love me attractif
    Tamiser l’octobre lumière
    choisir une parure
    incarnat et cuivré

    If you want me intensif
    Onduler sous la bise

    If you desire me jouissif
    Commencer lascif effeuillage
    doucement, progressif
    If…

  17. iris79 dit :

    Chaque automne, le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
    Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier !
    « N’ont-ils donc aucune pudeur a…

    laisser ainsi tomber leurs plus beaux atours ?
    Je ne comprends pas pourquoi renoncer à ses robes magnifiques dont ils se parent quand le soleil commence à décliner une fois l’été retiré. Le festival des couleurs d’automne est si beau ! J’adore ce moment ou chênes, marronniers, érables se surpassent pour donner une telle flamboyance à leur parure. De mon point de vue imprenable, je contemple chaque année tous les arbres alentours et en contrebas dans la vallée. On se croirait spectateur d’un merveilleux feu d’artifice ou sur la palette d’un peintre. La lumière changeante du jour en fait un spectacle unique dont je ne me lasse pas !

    Bien sûr, je ne leur dit pas, je suis trop jaloux.

    Alors quand vient le moment tant redouté des premiers frimas, je me désole de les voir se dévêtir ainsi. Et bien que mon vert scintille et supporte n’importe quelle température, on ne me voit pas. Les gens s’extasient sur mes voisins sans même me remarquer. Les enfants qui jouent sur le tapis de feuilles d’automne m’ignorent. Tout juste s’ ils relèvent la tête surpris de ne rien trouver à mon pied. Alors quand les parents rajoutent « Ne touche pas ses feuilles, elles sont vénéneuses… » cela m’achève! Je souffre de discrimination depuis si longtemps…

    Et bien que je snobe tous ces autres, je les envie ! Oui, je suis jaloux. Ma vie est triste, il ne se passe rien pour moi ou si peu. Alors me ravir du spectacle changeant de la vie de mes congénères réglée par les saisons me distrait. Je souffre tellement de ne pas pouvoir communiquer avec eux. Moi je suis seul au pied de cette chapelle, lui donnant un air grave et solennel. Et quand mes comparses se défont de leurs feuilles je n’en deviens que plus visible et honteux.

    Oui j’ai honte de ce que je suis. L’associé des cimetières, des enterrements. Alors il m’est plus confortable d’être noyé dans la masse, je complexe de ma condition. J’aurais tant voulu être ailleurs, m’épanouir dans un cloître, abriter des massifs de roses, ombrager des bancs ou viennent se reposer les gens de passage venus ici se ressourcer, enrichir un jardin japonais ou trôner sur la place d’un centre ville, avec des tailles farfelues, originales et amusantes.
    Pourtant une fois, j’ai bien entendu une jeune femme disant que je donnais aussi un air apaisant à cet endroit. Mais je me sens si seul depuis que la galle a fait des ravages sur ce promontoire où se dresse cette chapelle.

    Enfin tout n’est peut-être pas perdu. Je vois arriver le jardinier qui officie ici une fois par semaine. Il vient faire l’entretien du terrain et parfois prélever des boutures promis à un avenir ailleurs. Je l’ai vu tant de fois opérer sur mes voisins que je connais son cérémonial par cœur. Et à chaque fois le cœur serré je le vois repartir avec des petits bouts des autres promis à un futur meilleur.
    Il semble qu’aujourd’hui il daigne venir s’approcher de moi…Serait-ce mon tour ? Serait-ce mon jour, la promesse de renaître ailleurs ? Oh mon Dieu, il pose ses outils à mon pied. Merci mon dieu, mes prières sont aujourd’hui exaucées. »

  18. Isabelle Pierret dit :

    Chaque automne, 
le vieil if accolé à la chapelle, s’agaçait.
    Regardez-moi ça, c’est à qui se dénudera le premier ! N’ont-ils donc aucune pudeur a montrer ainsi leurs branches nues ? 
    La voie ferrée blanche et brillante file vers ce champ de pylônes, de poteaux , de tours métalliques érigées vers le vide, tentacules organisées du fluide électrique , câbles-liens des électrons , passages entravés de ressorts de verre , bras démesurés embrassant les nuages , échelles de géants si tentantes. Leurs branches nues! Oui ! nues, froides, métalliques, brillantes ds le soleil, toutes nues, tendues, rigides et majestueuses, belles comme la géométrie de l’espace, immenses, leurs branches gris acier, m’aspiraient dans leur envolée céleste et je rêvais de courir sur ces câbles aériens tout en sautant de pylône en pylône.
    Je surplombais ce cours d’eau bordé d’arbres nus, protégeant le collier de perles longeant les rives sinueuses si bien dessinées : c’était un 21/10 dans le Ter reliant Lyon à Grenoble et le soleil me virtualisait .
    Ces pylônes d’ogres riaient de la déchèterie voisine . Tous ces containers plein de rien, à recycler, ces volumes enchevêtrés de métal inutile, rejeté, gisant inerte sous le courant ailé, c’était un doux délire.
    Vu de là-haut, le petit if jouxtant la chapelle, avec ses réflexions minables, ne percevait pas la grandeur de la situation , il vivait chichement près de ses saints à qui il prêtait des vertus surnaturelles . Moi , je préférais m’éclater sur les pylônes à compter tous les jolis petits seins gris que formaient les tas de cailloux, graviers et autres minerais jonchant le terrain voisin de la base de tri . C’était beau.

  19. Fleuriet Mireille dit :

    Oh! Le vieil if cela te va bien de t’agaçer ainsi, c’est le vieux chêne qui parle au nom de tous ses frères entourant le cimetière. « Toi, qui reste toujours vert, ne crâne pas trop. Oui c’est vrai, lorsque arrive l’automne, comme chaque année, c’est immuable, nous nous dénudons, quel rabat-joie tu fais l’if, soit positif un peu, c’est notre façon à nous, de montrer aux humains les saisons. L’hiver le vent se fera un plaisir de souffler dans nos branches. Le printemps arrivé, nos branches se parsèmeront de petits bourgeons et peu à peu les feuilles s’étireront pour laisser place à un magnifique feuillage et l’été, les gens seront bien contents de s’arrêter pour se reposer et se rafraîchir à l’ombre de notre verdure. l’été passera pour laisser place à l’automne, là, nos feuilles roussiront, changeront de couleur pour laisser place à une palette de magnifiques teintes, virant du vert pâle, en passant pas le roux, le jaune, combien de peintres se sont mis à copier nos couleurs et nous sommes pour la postérité, dans leur tableaux et toi aussi l’if toujours vert, allait sourit et ne soit pas grincheux, nous sommes une grande famille, nous devons nous serrer les coudes. Nous sommes en Europe, dans les autres parties du monde d’autres arbres ne vivent pas forcément comme nous. Et c’est super de changer de vêtement chaque année et je vais te faire rire l’if, c’est notre strep tease annuel, ne dit on pas s’effeuiller, tu souris l’if,j’ai réussi à te faire rire, tu vois la vie est belle » !

  20. Odile Zeller dit :

    « N’ont ils aucune pudeur à se montrer ainsi les branches nues?
    Et s’ils étaient encore, ça passerait mais à leur âge ! Vraiment ils pourraient cacher leurs rides, les taches noires, leurs cicatrices, les outrages du temps. Le tilleul était très courroucé de mes réflexions. Notre âge, tu exagères, nous les arbres finissons plus que centenaires. Depuis il ne me parle plus. Son voisin, le chêne s’est montré plus compréhensif. « 
    « Tu as raison, moi aussi, je me sens vieux. Avec cet air que l’on respire, ces gaz et tout ce bruit même ici, dans un village… que veux tu faire ? Perdre nos feuilles est dans notre nature. Comment lutter ? Reconnais qu’au printemps nous retournons nos feuilles et souvent d’un si beau vert que tu en es jaloux.
    Ce qui me gêne le plus c’est que, chaque été, il me semble que les feuilles tombent plus tôt et couvertes de vilaines taches noires. La maladie nous guette tous.
    Ils nous observent, les humains. On gêne la circulation de leurs voitures. N’oublie pas nos amis les platanes qu’on accuse de tous les accidents créés par leurs bolides.
    Nous faisons de l’ombre l’été, mais qui s’arrête maintenant ? Ils n’ont jamais le temps.
    Un jour ils viendront avec des tronçonneuses, prétendront que nous sommes malades ou trop vieux et en quelques heures nous ne serons plus que des troncs, prêts à devenir bois de flambée ou planches à assembler en armoires. Tant que tu vois à tes côtés… crois moi … tant qu’on est la. Après vous serez seuls, sentinelles de l’église et du cimetière, vous tomberez un à un et pas sur qu’on vous remplace par de petits jeunes. Alors arrête de rouspeter, s’il te plaît. « 

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