424e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Racontez une visite au Musée du Sandwich.

38 réponses

  1. françoise dit :

    Racontez une visite au Musée du Sandwich.
    Mme Miche, notre institutrice, avant de quitter notre classe pour nous faire visiter le musée du sandwich, nous fit remarquer que dans le notre Père les croyants demandent à Dieu « donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». Avec un père dont la profession, faute de mieux, est homme-sandwich et une mère qui travaille à mi-temps au Mac Do (peut-être que s’ils avaient traversé la route comme le conseillait Manu, ils aurient trouvé mieux ) notre pain n’était pas toujours quotidien mais je sais qu’ils faisaient toujours ce qu’ils pouvaient.
    Je n’étais pas très intéressé par cette visite mais comme je n’avais pas un motif sérieux genre cor au pied, mal à la tête ,pour être dispensé, j’avais bien été obligé de suivre le mouvement. Nous aurions tous préféré qu’elle nous emmène à l’exposition place Massena « Histoire en briques » qui montre une rencontre inédite entre le maréchal Massena et Napoléon. Il faut dire qu’à la fin de l’année elle prend sa retraite, alors les legos ce n’est pas de son époque.
    Nous fûmes accueillis par le Conservateur du musée, excusez du peu ,qui nous énuméra les différentes farines utilisées pour faire le pain et les sandwichs
    . T45 pâtisserie
    T55, pain ordinaire blanc
    T65 farine blanche
    T80 farine bise
    T110 complète (pain au son, pain complet)
    T150 intégrale (pain au son, pain complet)
    etc ajouta-t-il
    nous entrâmes dans la pièce principale : sur les tables , il y avait toutes sortes de sandwichs,des pour les grosses faims, des pour des petites, enfin c’est ce qu’en déduisis . Puis sur la dernière table , nous en vîmes qui avaient été mordus (on voyait la marque de leur dentition) par Milou, par le chien de Baskerville, d’autres par Sir Arthur Ignatius Conan Doyle , par Maurice Herzog lors de son ascension de l’Annapurna (il en avait remporté un morceau dans sa poche ), par James Bond, par Marylin Monroë (j’en eus la salive à la bouche) mais je renonce à les énumérer tous.
    Voulant moi aussi laisser ma trace, je mordis dans le sandwich que j’avais dans la poche et le mis près de celui de Marylin.
    De retour en classe nous avons fait un compte-rendu et je fus tout content d’avoir la moyenne.
    Je ne suis jamais revenu dans ce musée et j’ignore si mon sandwich fait encore partie de la collection.
    Il y a 20 ans de cela. Je suis devenu boulanger-pâtissier, mon Père m’aide au four, ma mère à la vente, ma femme tient la caisse et mes enfants sont particulièrement friands de mes éclairs au chocolat.

  2. Michel-Denis ROBERT dit :

    Racontez une visite au musée du sandwich.

    Depuis huit heures ce matin qu’ils arpentaient les trottoirs avec leur déguisement inconfortable, la lassitude commençait à les gagner. C’est Paul qui fut interrogé le premier.
    – Asseyez-vous dit le commissaire.
    – Comment voulez-vous que je m’assoie ? répondit Paul, avec cet accoutrement, un panneau devant, un panneau derrière.
    – Retirez-le.
    – Je ne peux pas, il est cadenassé.
    – Comme vous voulez mais j’en ai pour un moment. Pendant ce temps, Mac 2 rigolait sous cape. On l’appelait Mac 2 parce qu’il était plus rapide que son ombre. Il savait subtiliser un portefeuille en moins de deux. Il avait réussi à dévisser son fatras et c’est avec bonhomie, sur un fauteuil bien rembourré, les jambes allonges qu’il contemplait la scène.
    Pendant ce temps, Paul, raide comme un passe-lacet, la gorge sèche, entre deux états d’âme, se dépatouillait, suant et soufflant. Il s’affairait à dévisser les deux boulons bloqués. Qu’est-ce que vous faîtes , dit le commissaire.
    – Ben, j’essaye de dévisser mon carcan.
    – Que faisiez-vous au musée à 7 heures 30 ce matin ?
    – Je pourrai avoir un verre de coca ?
    – Après l’interrogatoire ! dit le commissaire. Que faisiez-vous si tôt ?
    Pris entre le commissaire et son collègue de galère, Paul bégaya :
    – C’est hier soir…
    – Quoi hier soir ?
    – Ben, on ne savait pas où dormir. On s’est laissés enfermer dans le musée.
    – Vous savez que c’est interdit ! Et qu’avez-vous fait depuis hier soir ?
    – On a visité Monsieur le commissaire.
    – J’écoute !
    – On a dormi sur le comte de Sandwich.
    – Vous lui devez des sous alors !
    – Pardon !
    – Continuez, vous avez dormi où ?
    – Sur la table où il y a la photo du comte. On espérait des croissants ce matin mais bernique. On n’a eu que deux tranches de toast, du pâté et une feuille de salade.
    – Tout va bien alors !
    – Mais tout en plastique, Monsieur le commissaire. Le commissaire, le regard noir, gardait son calme. Polo poursuivi, pourquoi cet interrogatoire ?
    – Le buffalo d’à côté a été cambriolé.
    – Ca peut pas être nous, on est jambon tous les deux, dit Polo.
    – Ensuite ?
    – Ensuite ! Ben, on a visité toutes les salles, ça donne faim, c’est beau à voir tous ces sandwiches SNCF étalés devant la gare. On n’a rien mangé depuis hier soir, Monsieur le commissaire.
    – Ensuite !
    – Ben c’est en montant au troisième…
    – Quoi ?
    – On a entendu du bruit. On a regardé par l’oeil-de-boeuf. J’ai cru avoir la berlue. Le foodtruck est venu se ravitailler au fastfood.
    – Il était quelle heure ?
    – Moins le quart Monsieur le commissaire.
    – De quelle heure ?
    – On ne voyait pas bien les aiguilles. Je ne saurai pas vous dire si c’était neuf heures ou minuit moins le quart. Vous comprenez commissaire, j’avais la dalle, l’estomac dans les talons. Et puis j’ai vu une belle blonde à croquer entre deux espèces de croque-morts sortir du camion.
    – Que faisaient-ils ?
    – Ca va vous paraître bizarre. Ils ont taillé une bavette pendant une demi-heure, et quand ils ont entendu les douze coups de minuit, ils ont ouvert la porte avec une clé. On ne peut pas parler d’un cambriolage Monsieur le commissaire.
    – Ensuite !
    – Je suis resté sur ma faim. Ils sont partis une heure après, ils ont grillé un feu rouge.

  3. Françoise - gare du Nord dit :

    Ce week-end, prise d’une fringale culturelle, je suis allée visiter le tout récent Musée du Sandwich à Lyon, capitale française de la gastronomie.

    Le groupe auquel j’appartenais fut pris en charge par une guide-conférencière malingre et blafarde qui nous conduisit vers une première salle, celle des Civilisations précolombiennes.
    «  Vous pouvez admirer le premier sandwich de l’humanité : le burrito découvert fossilisé sur un site aztèque au Mexique. Cette civilisation initia la culture de ses composantes : le haricot rouge, le piment et l’oignon, aliments qui causèrent les premiers problèmes gastro-intestinaux de l’histoire de la médecine (flatulences, hémorroïdes…)

    Après ce bref mais appétissant préambule, nous fumes dirigés vers le Département des Antiquités grecques
    « Ici est exposée une pita, sandwich emblématique de la civilisation hellénique. La tradition veut qu’il soit composé d’une base de laitages  issus de chèvres et de brebis, animaux qui seraient, selon une légende tenace, à l’origine des premières pratiques sexuelles contre nature.

    Puis, ce fut inévitablement la Salles des Antiquités latines.
    « Observez ce Panini, sculpture anonyme trouvée sur les vestiges de Pompéi. Mais n’oubliez pas non plus de jeter un œil sur ces reliques : salami, antipasti, grassini, spaghetti, macaroni, gelatti, tutti frutti et tutti quanti. Les incontournables de la cuisine transalpine

    « Dans la Salles de l’Age d’or de la peinture hollandaise, vous pouvez vous émerveiller devant cette abondance de natures mortes et de tableaux de repas d’inspiration orgiaque. Soyez attentifs : vous y constaterez à maintes reprises la présence de mets ressemblant à des sandwiches. Hélas, les historiens de la gastronomie n’en ont trouvé nulle trace et ont trouvé là semble-t-il un os à ronger

    « Dans cette galerie, celle des peintures françaises de l’époque classique, nous nous trouvons devant deux chefs-d’œuvre de la gastronomie française, considérée jusqu’à présent comme la plus riche du monde : le jambon-beurre et le croque-monsieur. Deux emblèmes de notre patrie, plus encore que le Champagne, la blanquette de veau et le camembert

    et les autres expositions permanentes : le fameux chiche kebab dans la salle des Civilisations turque et ottomane, le  pan bagnat provençal dans celle des Arts et traditions régionales,  le Département nord-américain, lieu de naissance incontestable et de profusion du sandwich : le hot dog, le hamburger, le wrap.
    Puis ce fut la fin de la visite, tant espérée par nos estomacs affamés.
    « Je suis très heureuse de vous avoir accueillis dans ce conservatoire du sandwichet espère que vous vous serez régalés de cette visite. Dans la continuité de celle-ci, je vous invite à vous restaurer dans les divers établissements proches de notre musée : Mac Donald, Quick, la brasserie « Sur le pouce », le bar-tabac «Nicotine et Cholestérol » , la roulotte « Chez Arman » etc..»

    Quelle ne fut ma surprise de la voir attablée, quelques instant plus tard, la mine gourmande et la bouche grasse, dans un typique bouchon lyonnais, devant un tablier de sapeur et un demi de Côte-du-Rhône

  4. Clémence dit :

    Racontez une visite au Musée du Sandwich.

    Mitraillette au poing, Dagobert poussa la porte d’entrée. Il traversa le sas puis se trouva dans le hall. Il balaya les quatre murs d’un regard hargneux.
    Le poste de l’accueil était vide. Il repéra sur sa droite le plan des lieux. Il correspondait bien aux informations qu’il avait recueillies.

    Il se dirigea vers l’ascenseur poussif qui, tout aussi poussivement, l’éleva jusqu’au troisième étage. Cela lui donna le temps de se remémorer l’historique de cet immeuble néoclassique.

    Autrefois, il s’appelait le MIM. Le musée des Instruments de Musique. Mondialement connu.
    Mais hélas, la guérilla qui avait opposé les Zievereir et les Dikkenek avait sévi dans ce quartier de la capitale. Il n’en restait qu’un chaos invraisemblable.
    Le MIM : musée du Sandwich.
    Le Musée de Magrit : « Ceci n’est pas un sanwich »
    Les Musées royaux des Beaux-Arts : «  La cuisine de Brueghel »
    La Maison du Roi : «  Les Papillotes de MannekenPis »

    Tout ce qui touchait à la culture, au sens noble, avait été balayé. Ne subsistait que la culture culinaire.
    Les pianos étaient devenus pianos de cuisson.
    Les partitions, recueils de recettes.
    Les autres instruments, des ustensiles ostentatoires.

    Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent en couinant et libérèrent Dagobert. Toujours avec sa mitraillette au poing.
    Depuis quelques semaines, il avait fomenté sa vengeance à l’encontre de tous ceux et celles qui lui avaient pourri l’existence.
    Sa belle-mère, par exemple. Pour elle, il rechercha la recette la plus adéquate. A la cinquième rangée, il trouva la formule. Sa langue de vipère écrasée entre deux tranches de fromage de Herve, le tout coincé dans un pistolet.
    Son collègue de bureau qui lui avait volé son idée. Écrasé comme un panini, avec des marques en croisillons au fer rouge sur les deux faces.
    Son voisin qui lui avait fusillé ses chênes centenaires. Émincé en fines rondelles comme les oignons fourrés dans un pan bagnat.
    Qui encore ? Son meilleur ami qui lui avait piqué sa tendre chérie. Transformé en croque-madame. Le tout et ses partie, rôtis dans le grille-pain.
    Et puis, pourquoi pas, sa chérie, elle n’avait qu’à résister à la tentation. Alors, ma petite dame, un bon croque-monsieur… il ne vous restera pas grand-chose de fonctionnel à vos côtés, sous la couette.

    Dagobert déambulait et, plus il avançait, plus c’était jouissif ! Il ne cessait de répéter :
    – Celui-là, ah ! Il m’a fait ça, attends, tu ne perds rien pour attendre et vlan ! Préparation, cuisson … et carbonisation !
    – Gotferdoume, s’exclama Dagobert, en regardant sa montre. Je n’ai pas vu le temps passer !

    Sa mitraillette toujours au poing, il se dirigea vers la sortie. C’est alors qu’il aperçut une silhouette.
    Il en resta bouche bée.
    Elle était aussi belle que la sonate au clair de lune de Ludwig.
    Aussi envoûtante que la sérénade de Schubert,
    Aussi délicieuse que le Ständchen de Listz,
    Aussi diaphane que l’Ophélie de Berlioz…

    L’instant était magique. Le Musée de la Musique reprenait ses droits. Dagobert, le bras levé et sa mitraillette bloquée à la hauteur de ses mâchoires, soupira et se dirigea vers la Belle.
    Ses yeux ressemblaient à deux agates bleues. De longues mèches de cheveux blond vénitien encadraient son visage et …soudain, un sourire carnassier anima ses traits.
    – Tu manges quoi ? demanda-t-elle d’une voix rauque.
    – Une mitraillette, répondit Dagobert… Tu ne connais pas ? Baguette, viande cuite et frites ! C’est belge ! Note, le Dagobert aussi ! Quand ma mère m’attendait, elle ne mangeait que ça…
    – Pourquoi es-tu venu ici ? Pour la cuisine ou la Culture ?
    – Pour être franc avec toi… je dois t ‘avouer que j’avais des envies de meurtres et pour ne pas passer à l’acte, j’ai pensé à exorciser mes vindictes par procuration culinaire. Tu vois ?
    – Comme je te comprends ! Je suis dans le même était d’esprit, mais moi, c’est …
    – Chut… il me vient une idée, murmura Dagobert en prenant la main de sa Belle. Viens, suis-moi !

    Ils se dirigèrent vers l’ascenseur.
    – Si mes souvenirs sont exacts, dit Dagobert, il doit y avoir un restaurant au dernier étage. Il n’a certainement pas été détruit…

    Arrivés au sommet de l’immeuble, ils admirèrent le panorama. Bruxelles brusselait .
    En cuisine, Dagobert et sa Belle coupaient,tranchaient, ciselaient, hachaient, assemblaient…

    Quelque instants plus tard, assis sur la terrasse, ils mordaient à pleines dents dans leur première création : « Le cannibale ».

    © Clémence.

  5. anne dit :

    Je remonte l’histoire dans le temps. Les premiers sandwichs sont apparus dans les rations des militaires de l’épopée napoléonienne. Pour devenir en des temps plus contemporains le quotidien « sur le pouce » des travailleurs. Le pain , fruit de la terre et du travail des hommes en est la base. Il sert en quelque sorte d’assiette. Je ne m’attarde pas, n’étant pas très sensible à ce type de nourriture.

  6. Souris-Verte dit :

    🐀 SANDWICHS ET VIEILLES DENTS. 🍔🌭.

    Un des rares habitants du patelin a ouvert un musée des curiosités : LE MUSÉE DES SANDWICHS ET DES VIEILLES DENTS.
    Ma curiosité tout de de suite éveillée, j’ai poussé la porte .
    Le ticket d’entrée est évocateur : découpé dans un vieux papier journal qui sent encore la frite.
    Me voilà dans l’ambiance !
    À gauche: les pains.
    Au fond de chaque vitrine une photo de vieux sandwichs, puis on les voit exposés reproduits en résine et à l’identique. Certifié sur la feuille d’accueil en seront-ils plus appétissants ?
    Donc, à gauche les pains et
    à droite les chicots!
    Et ça en dit long les chicots !!!
    🇺🇸 La 1ère vitrine présente Le Hungry Burger. Le drapeau américain est piqué au sommet d’un gratte-ciel de quatre superpositions de pains ronds, en intercalaire s’y sont glissés salade, fromage et une matière brune que je ne saurais définir sur laquelle ruisselle un coulis rouge qui me fiche carrément la frousse.
    Halte au meurtre ! J’imagine déjà l’hémoglobine dégouliner le long de mes manches ! Tout m’accuse !
    En plus l’échafaudage mesure au moins qinze centimètres!
    Je me tourne avec curiosité voir la mâchoire capable d’engloutir un tel monument.
    Je reste coite. Je n’imaginais même pas qu’un tel four puisse exister ! Ouvertes en un éclat de rire les deux mandibules sont fixées par un morceau de bois de la dimension exacte de la tour ! Au secours ! Les pompiers… La grande échelle !

    Celui-là, au moins il n’est pas mort de faim mais d’étouffement assurément.

    🇧🇪 2e Vitrine Belge. Honneur au keurnet d’seucess’fretes.
    Tout y est sans surprise et.. ouf ! Ils nous ont évité les moules.
    Côté ratiches, c’est plus étonnant ! Deux mâchoires sont restées reliées par une frite ! Qui n’a pas voulu lâcher l’autre ?
    Ces belges! ils ont le cœur jusque dans le cornet !

    🇬🇧3e vitrine : British.
    Soignée, le triangle parfaitement isocèle posé sur une serviette en papier à l’effigie de sa Majesté- la Reine-Mère bien sûr..
    Étant toujours de ce monde l’actuelle souveraine n’a sa pas place au musée !
    Le tout harmonieusement disposé sur une faïence bleue Wedgwood comme il se doit.
    Bon, pour tout vous dire, je n’aurais pas allongé un sandwich aux crevettes-concombre sur la tenue jaune de Madame Mère…ça ne lui donne pas franchement bonne mine et avec le bleu de l’assiette… Ça tranche !
    En vis à vis, n’ayant pas beaucoup mastiqué, astiqué comme neuf, un ensemble de dents serrées parfaitement rangées au garde à vous pour la revue.
    Il faut leur laisser ça aux British, que le pain de mie, ça s’mâche pas, ça s’mouille et une fois humidifié, gloups! Un coup de thé avec le nuage de lait et ça glisse dans le tiroir à bacon!
    Tout dans la discrétion et effort minimum.

    🇱🇺4e Vitrine : Amsterdam.
    Deux tranches bises suggestives fines comme des billets emprisonnent un Edam d’or.
    Fait face une mâchoire prognathe appâtée par le montage financier qui semble devancer l’appel du sandwich hollandais.

    🇪🇸5e vitrine… Et olé… Viva Espana.
    Taco tacos par-ci… Taco tacos par-là !
    La crêpe souple s’enroule autour d’un poivron en lanière qui sans manière s’accroche à la rondelle de l’oignon. Mais la galette frise, dentelle relevée par un chorizo osé ‘piquante’.
    Aïe aïe aïe…
    De l’autre côté, caramba ! Elles sont encore prêtes les quenottes à cracotter impatientes castagnettes au rythme du flamenco….

    🇫🇷6e vitrine… Cocorico ! Rue du bobinard. Bien franchouillard ça! et pas pour me déplaire !
    J’imagine déjà les pains ronds affriolants, miches joyeuses s’exhibant dans les positions dignes du kamasutra.
    J’avance, déjà chaude comme la braise…
    Et là, vous savez quoi !
    Tagué ! Un panneau pend à un clou : en grève.
    J’en pleurerai… adieu rêves sulfureux.
    Et en face ! Sur la vitrine un gilet jaune avec écrit dessus : on a les dents longues!

    Les miennes rayent le plancher tant ma déception est grande.
    Et pourtant !
    🐀 Souris-Verte16/1/2018

  7. RysameVdW dit :

    Grâce à l’homme sandwich qui fait des allées retour dans la rue je trouve facilement l’adresse.
    J’entre dans le musée.
    Deux vigils me prennent aussitôt en sandwich et m’empêchent d’entrer !
    « Ouvrez votre sac madame et videz vos poches »
    « Hein ? Quoi ! »
    « Ce sont les instructions. »
    « Vous cherchez quoi ? Un sandwich ? » dis je mielleusement, petit sourire en coin.
    Deux paires de yeux me fusillent du regard.
    Oups, ces deux là n’ont pas d’humour !
    J’obtempère.
    J’ouvre mon sac, sors de la poche du manteau un paquet de mouchoirs en papier et ne peut m’empêcher de dire en le brandissant « ha ! je pourrai m’essuyer les doigts après dégustation ».
    D’un geste agacé l’un des deux hommes me fait signe d’entrer.
    Mon regard est immédiatement attiré par un immense fauteuil doré sur lequel trône un sandwich géant en résine admirablement réel !
    Je décide de commencer la visite par le trône.

    J’avance sur un tapis rouge tout au long duquel sont exposés des œuvres, mais pour l’instant c’est le trône en question qui m’intéresse.
    Celui-ci est placé sur une estrade.
    L’assise, le dossier et les accoudoirs du fauteuil royal sont couverts de velours rouge.
    Les pieds dorés sont en forme de pattes de lion et en haut du dossier sculpté et doré un emblème dans lequel est gravé le titre Earl of Sandwich.
    Le majestueux sandwich posé sur le siège contient l’imitation parfaite de deux tranches de pain, feuille de salade, fromage, rondelles de tomates, une épaisse tranche de roastbeef le tout nappé de mayonnaise.

    Une petite pancarte explique que le nom Sandwich vit le jour en 1762 lorsque un noble anglais, John Montagu, le quatrième Comte de Sandwich, ayant faim mais trop occupé a jouer des jeux d’argent réclama qu’on lui serve du roast-beef entre deux tranches de pain.
    Ouf ! on aurait pu manger des Montagu !

    Je continue mon exploration du musée.
    Des tableaux accrochés aux murs représentant toujours le même thème d’objets, personnages ou animaux pris en sandwich me laissent totalement indifférant.
    Sur un autre mur des photographies d’humains dévorant des sandwich me coupent l’appétit.
    Un peu plus loin, des sandwich sous cloches décomposés et en décomposition finissent par me donner la nausée.
    Posé sur un socle, un sandwich enrobé de résine est appelé l’«Orgonewich » à chaque artiste son délire !
    Je sent un besoin urgent de quitter ce musée et me hâtant, je trébuche sur un objet et m’étale de tout mon long, heureusement sans trop de mal.
    « ha ! il est ici mon sandwich » s’exclame une femme filiforme au teint couleur fromage, à la chevelure rouge et habillée d’une longue robe verte ressemblant bizarrement à une feuille de salade.
    Tout en m’aidant à me relever, l’étrange apparition se présente comme étant l’organisatrice de cette exposition.
    Je décolle de sous ma chaussure un paquet aplatit et gluant que je rends à sa propriétaire et sors rapidement de ce musée.

    Sur le trottoir, l’homme sandwich continue son va et vient tout en mangeant un sandwich.
    Je passe devant lui, lui souhaite bon appétit et m’en vais en ayant perdu le mien.

  8. Liliane dit :

    – Aujourd’hui, sortie Musée pour tous ! s’exclama Brindille.
    (Brindille, c’est notre Maman !)

    – Devinez lequel ? interrogea Nini.
    (Nini, c’est notre Papa !)

    – Le Musée de l’automobile ? suggéra Paul, mon frère aîné.

    – Le Musée du jouet ? claironnai-je

    – Ni l’un, Ni l’autre ! répondit Nini.

    Brindille, les yeux plissés de rires, nous annonça :

    – Le vainqueur… est le …Musée du Sandwich !

    – Eh, moi, je n’ai pas faim !

    Rires des parents.
    Moues des frangins.

    Arrivés à destination, notre curiosité avait effacé notre mauvaise humeur.

    Entrée gratuite pour les enfants.
    Entrée payante pour les parents. Sauf, s’ils consentent à se transformer en « hommes- sandwichs ».

    Nos grands-enfants acceptèrent avec enthousiasme.

    Nini, homme-sandwich.
    Brindille, femme-sandwiche.
    Paul et moi, hilares !

    Les parents s’extasièrent devant chaque vitrine.

    Nini dévorait des yeux.
    Brindille prenait des photos.
    Paul et moi, on s’ennuyait.

    Très vite, nous les abandonnâmes à leurs appétits. Nous décidâmes de franchir une porte interdite. Il fallait bien qu’on s’amuse.

    Au bout d’un couloir assez sombre, la luminosité d’une grande salle agaça nos yeux. Des centaines de sandwichs divers et variés, en formes et en couleurs, attendaient. Des vrais petits soldats prêts à… Mais nous ne savions pas, à quoi.

    Nous nous approchions, à pas de loup repu, quand une voix grave et sévère nous interpella :

    – Diantre, que faites-vous ici, jeunes hommes ?

    La surprise (mais aussi, il faut bien l’avouer, la peur) nous claquèrent le bec.

    Un homme longiligne, tout vêtu de noir, nous souriait.

    – Je me présente : Je suis Lord Sandwich !

    – C’est vous qui avait inventé le sandwich ? demanda Paul.

    – Non, mon trisaïeul. Cependant, j’ai créé ce Musée en son honneur. Accompagnez-moi dans mon bureau. Vous y verrez le summum du sandwich.

    Il se dirigea vers un coffre-fort, déverrouilla la porte, nous fit signe d’approcher, et d’un ton solennel déclama :

    – LE sandwich en or massif. LE seul exemplaire dans le monde entier !

    Nous restions muets d’admiration.

    Après quelques minutes, ou peut-être seulement quelques secondes, il referma la porte sur son trésor. Il nous invita à retourner dans les salles, plus particulièrement celle où étaient exposées toutes les coupes el les médailles gagnées lors de concours.

    Nous fûmes ravis. Lord Sandwich nous avait appris à regarder les choses avec curiosité et plaisir.

    Vingt années sont passées depuis cette rencontre. Brindille s’est envolée. Nini l’a suivie. Paul et moi, sommes devenus les directeur et sous-directeur du Nouveau Musée du Sandwich.

  9. Catherine M.S dit :

    Visite au Musée du sandwich

    – Hé, poussez pas !
    – Que se passe-t-il là-bas ?
    C’est un petit cornichon
    Qui se faufile dans la file
    Muni de son coupe-file.
    Il s’est mis sur son trente et un
    Pantalon, jaquette, nœud papillon
    Et jolie paire de mocassins
    Ce soir, au musée, c’est soirée privée
    Pour admirer les plus belles pièces exposées.
    Il a entendu dire qu’il y trouverait ses œuvres préférées
    A commencer par le bagel au saumon fumé
    Et un de ses favoris, le célèbre panini
    Rapporté de son pays en jet privé
    Rien n’est trop beau pour lui !
    Bien sûr, il irait voir le jambon-beurre
    Toujours à l’honneur
    En faisant un détour au rez-de-chaussée
    Pour voir également la nouvelle collection de burgers
    Dont il avait beaucoup entendu parler
    Dans les meilleurs dîners
    – Cher ami, vous ne les avez pas encore vus
    C’est vraiment insensé !
    Et les canapés non plus ?
    Vous verrez ils sont au deuxième étage
    Et bénéficient d’un éclairage
    Du plus bel effet
    Vous ne pouvez pas les rater !

    C’est ainsi que le petit cornichon
    Passa la soirée entouré des plus beaux spécimens
    Avec parfois même une pièce unique
    Comme cette crêpe fourrée à l’arsenic
    La plus belle du musée
    Conservée jalousement par son directeur
    C’est du moins ce que dit la rumeur
    On murmure aussi qu’elle est placée sous scellés
    Depuis quelques années
    En attendant un acquéreur …
    Avis aux amateurs !

  10. Laurence Noyer dit :

    Le Français-jambon-beurre

    Ingrédient de premier choix.
    Base traditionnelle de nombreuses cultures,
    issu de différents types de farine,
    croquant à l’extérieur, tendre à l’intérieur,
    parfois l’inverse,
    parfois les deux quand il prend de la brioche.
    Parfois agressif en bouche quand il est trop cuit.

    Il s’agrémente d’une tranche de vie,
    à l’os, rose comme un bonbon,
    ou pleine de flotte et d’illusion,
    consécutive de ses nourritures.

    Pommadé de ses propres motifs et selon ses propres gouts,
    il s’étale dans un sens ou dans l’autre,
    sans sel ou à la motte, mi-margarine, mi-arnaque.

    Certains y vont de leur petite touche
    et rajoutent mayo-jaune, ketchup molotov, roquette, amandes.

    Le Français-jambon-beurre n’est pas un sandwich ordinaire.

  11. NOYER dit :

    Le Francais-jambon-beurre

    Ingrédient de premier choix.
    Base traditionnelle de nombreuses cultures,
    issu de différents types de farine,
    croquant à l’extérieur, tendre à l’intérieur,
    parfois l’inverse,
    parfois les deux quand il prend de la brioche.
    Parfois agressif en bouche quand il est trop cuit.

    Il s’agrémente d’une tranche de vie,
    à l’os, rose comme un bonbon,
    ou pleine de flotte et d’illusion,
    consécutive de ses nourritures.

    Pommadé de ses propres motifs et selon ses propres gouts,
    il s’étale dans un sens ou dans l’autre,
    sans sel ou à la motte, mi-margarine, mi-arnaque.

    Certains y vont de leur petite touche
    et rajoutent mayo-jaune, ketchup molotov, roquette, amandes.

    Le Français-jambon-beurre n’est pas un sandwich ordinaire.

  12. iris79 dit :

    Racontez une visite au Musée du Sandwich

    Les négociations n’avaient, pour une fois pas été compliqué. Entre le musée de la coiffe et celui du sandwich, l’ado avait tranché.

    -Ok pour le musée du sandwich, il y aura surement une dégustation à la fin du parcours !

    Les yeux de Pierre la plupart du temps éteints et moribonds aussi expressifs que l’homonyme de son prénom s’animait enfin à la perspective de manger. C’était une des rares occasions où sa mère, Suzanne voyait un soupçon d’expression chez son ado de fils qu’elle ne reconnaissait plus. Elle avait beau se dire qu’il fallait bien que la fameuse phase ingrate de l’adolescence se fasse, elle avait du mal à l’accepter. Ces phases apathiques succédaient à des élans voraces où elle assistait, dubitative à la métamorphose de son enfant en véritable cricket.

    Ils pénétrèrent donc tous vaillants et motivés dans le musée qui donnait le ton en diffusant des odeurs de pain chaud.

    Ils déambulèrent d’une salle à l’autre, s’attardant sur les panneaux relatant l’histoire des sandwichs présentés.
    Au fur et à mesure de la visite, l’écart se creusa entre les parents et l’ado qui semblait avoir repris un peu d’allant depuis ce matin où seul l’odeur de pain grillé était parvenue à le tirer du lit. Alors que les parents s’attardaient sur les salles du sandwich classique, du ban bagnat, du croque-monsieur, qui leur rappelaient des souvenirs d’enfance qu’ils évoquaient avec nostalgie « ah le jambon beurre que maman nous préparait quand on allait à la pêche avec papa », l’ado ne fut plus dans leur ligne de mire après la salle du hot dog. Ils pensaient le rattraper dans la salle du kebab mais ils ne le virent pas non plus. Etonnés d’envisager que leur fils puisse se déplacer aussi vite, ils pensèrent le retrouver au rang des hamburgers, en vain.
    Ils se résignèrent à le retrouver à la sortie du musée, avachi dans un fauteuil sur son téléphone en lorgnant sur la boutique, voire le stand dégustation qu’il avait imaginé !

    A l’issue de la visite, les parents se regardèrent interloqués, autant par l’absence de leur fils que celle du prétendu stand auquel ils s’étaient faits à l’idée, avec gourmandise, mais ça, ils ne se l’avouèrent pas.

    Ils sortirent du musée, agacés et affamés il faut bien le dire. Balayant du regard les alentours de ce musée qui les laissait sur leur faim, ils virent, de l‘autre côté de la rue, leur grand bébé attablé, qui n’avait pas jugé nécessaire d’attendre ses vieux parents pour commencer à engloutir un sandwich indéfinissable d’aussi loin. Ils traversèrent la rue et contemplèrent avec délice les sandwichs en vitrine qui semblaient n’attendre plus qu’eux. La mère prit un pain aux graines, le père un panini qu’ils dévorèrent sans complexe sous les yeux de leur fils qui daigna les regarder pour les informer de son projet. Il voulait visiter un autre musée. Les parents en restèrent la bouche bée pleine !
    -j’ai vu sur le guide qu’il y avait un musée du téléphone…

  13. Catherine M.S dit :

    J’adore !!!!

  14. C’est ce qu’on appeler une journée de m…

    Une alerte pollution majeure a précipité la moitié de la ville – ceux dont la plaque d’immatriculation se termine par un chiffre impair – dans les transports en commun.
    Obligé de prendre le bus, à cette heure de fréquentation maximum, j’arrive légèrement en avance à l’arrêt pour découvrir un amas déjà considérable de prétendants. Quand le bus arrive enfin – bien entendu ils n’ont pas doublé les horaires – je ne me laisse nullement impressionner par les bousculades et coups de coude, et je me faufile habilement entre deux dames outrées juste avant que la porte ne se referme sous leur nez, laissant la moitié des clients à l’extérieur, libres d’attendre le suivant dix minutes plus tard.
    Il est présomptueux de chercher à s’asseoir, je me contente donc de chercher à respirer. Je suis maintenu dans la station verticale d’un côté par un gros bonhomme ventripotent qui m’oblige à rentrer le mien, de ventre, et de l’autre par le cartable tenu à la main d’une dame d’age mûr, disposé de façon à me soutenir l’entre-jambe. Si je bouge, ça va mal se terminer.
    Mais mon arrêt approche. Je tente un dégagement en souriant aux anges, l’air de rien. Ça s’ébranle. Je pousse un grand coup et parviens à m’extraire de l’étau juste à temps pour franchir la porte in extremis. Et je me fais l’effet d’un cornichon propulsé hors de sa demi baguette jambon-beurre.
    L’arrêt se trouve sur un pont et juste en dessous passe l’artère principale de la ville, où roulent les bienheureuses voitures élues. Mais soumises à une opération escargot imposée par une limite de vitesse drastique, elles se traînent et un accrochage récent bloque la route, provoquant un gigantesque embouteillage. Je n’aimerais pas être cette toute petite auto rouge, à peine visible entre deux énormes camions à remorque, condamnée à rouler à 30 à l’heure dans les vapeurs de pot d’échappement. D’autant que la sortie la plus proche se trouve à plusieurs kilomètres. Tiens ! Les voilà carrément stoppés !
    Je regarde ma montre. Une dizaine de minutes à pieds, j’arriverai à l’entreprise à l’heure.

    Direction le bureau des finances, huitième étage de ce building impressionnant.
    Comme chaque matin il faut affronter l’épreuve de l’ascenseur, bondé quand les employés commencent tous à la même heure. Bien entendu, un seul engin dessert les étages et il est prévu pour un nombre limité d’occupants. A moins d’attendre plusieurs minutes, et d’arriver en retard au bureau, je n’ai aucune chance d’éviter l’encombrement. Claustrophobe ou pas, il faudra endurer avec abnégation le supplice du parfum opiniâtre, des talons aiguilles baladeurs, des panses bien farcies et des fessiers de Venus hottentotes. Le tout avec le sourire – la « gueule » donnerait un très mauvais signal aux collègues toujours prêts à guetter les humeurs des autres et prompts aux papotages. Et les supérieurs ont toujours une oreille qui traîne à proximité.
    Quand une clochette très brève signale l’arrivée de la machine, je prends discrètement une inspiration profonde avant de m’y engouffrer et adopte le mode apnée. Je colle sur ma face un sourire distingué de publicité pour dentifrice et entrouvre discrètement mon manteau, pour ne pas devenir écarlate en quelques secondes. J’aurais aimé atteindre le coin du compartiment, – au moins on est protégé en partie des promiscuités. Mais pas de chance, je suis au milieu. Un parapluie mouillé me masse les jambes et le type à ma droite a gardé aux lèvres un mégot qui pue juste sous mon nez.
    Étage suivant. Ouf ! J’espère parvenir par un simple « Pardon ! » aimable à me dégager. Je me fais anguille pour atteindre le bouton quémandeur. Oups ! Je glisse. Une dame proteste vertement et le temps de lui prodiguer mes excuses « vraiment confus ! » je me retrouve trois étages trop haut. Je m’extraie enfin de la cabine sous le regard noir de la plaignante, qui s’est barbouillée de rouge à lèvres lorsque je l’ai heurtée, et ne découvrira le ridicule de son faciès que lorsqu’elle se rendra aux lavabos. Car personne n’osera rien dire à Madame la chef de bureau.
    Après cette épreuve je me fais l’effet de retrouver l’usage de mes jambes et la liberté. Et même l’escalier, dit « de service » pour redescendre, obscur, gris et aux odeurs douteuses me fait l’effet d’une promenade d’agrément.
    Enfin le bureau ! Mon espace clos, à moi , où je vais rester plusieurs heures avec environ trois mètres cubes à respirer ! Pour moi tout seul !
    Comme chaque matin je commence par consulter mon agenda et remballe vite mes aspirations à la solitude. Je n’ai qu’un peu plus d’une heure pour préparer la défense de Monsieur G., accusé par son supérieur hiérarchique de nonchalance au travail et de retards répétés, et menacé de licenciement s’il ne rectifie pas son comportement. En tant que délégué du principal syndicat de la boîte, je me suis proposé pour l’aider et le défendre. Je connais bien ce brave gars qui vient d’avoir une petite fille, qui se réveille toutes les nuits parce qu’elle fait ses dents. Papa aide maman, bien sûr, et le lendemain, a tout le mal du monde à se réveiller et à garder les yeux ouverts au bureau devant un travail ennuyeux et répétitif . La partie ne va pas être facile : son chef, militaire recyclé, droit dans ses bottes, a des « principes » et l’appui bien sûr des Ressources Humaines.
    Pris en sandwich entre les deux partis, il faudra que je manœuvre avec finesse. J’ai juste le temps de préparer mon argumentaire. Je dois recevoir mon collègue menacé une demi-heure avant la réunion.
    Je vais encore sortir de là éreinté, oppressé entre ces deux blocs contradictoires, aux opinions aussi tranchées qu’opposées. Il faudra les écouter tous les deux, et, pour tenter de sauver l’emploi du copain, démonter un à un les griefs du chef, tout en comprenant ses arguments, soutirer à l’employé des promesses sincères d’améliorer ses performances et de se corriger, bref obtenir un délai supplémentaire avant le couperet.

    Alors quand le soir, enfin, exténué, fourbu, je rentre chez moi, et que ma femme m’annonce que comme c’est vendredi soir, elle a pensé à un plateau repas devant la télé, et qu’elle m’a préparé de « délicieux hamburgers, pleins à craquer, avec des tas de charcuteries, légumes et fromage, en couches superposées, coincés entre deux moitiés de pain-brioché moelleux, » …
    Je me mets à pleurer, et elle se demande pourquoi.

  15. SMITS dit :

    Visite au Musée du Sandwich

    Afin de vous donner l’envie de visiter mon musée
    Je vous donne un billet d’entrée
    Vous apprendrez la vie secrète
    Des mordus de la rosette et des rillettes
    Et de ceux qui y habitent
    Eux ils n’ont pas de colite
    Un sandwich au jambon de Paris
    A manger au repas de midi
    Un sandwich au saucisson
    A la place du jambon
    Et pourquoi pas du pâté
    Avec des p’tits cornichons bien trempés
    Je vous dis que vous allez vous régaler
    De voir tout ça étalé
    Vous allez tout savoir
    Mettez votre bavoir
    Pour pouvoir déguster
    Tous mes petits pains salés

    Tout tout tout
    Vous saurez tout sur mes sandwiches
    Le vrai le faux
    Le dur le mou
    Celui aux œufs mayo
    Avec ses feuilles de chou
    Le gros américain
    Qu’on mange pas au matin
    Le grand allongé
    Qu’on mange au dîner
    Tout tout tout
    Je vous dirai tout sur mes sandwiches.

    Des sandwiches y en a de toutes les sortes
    A manger derrière une porte
    J’en vois apparaître des nouveaux
    Pain au levain ou pain bio
    Avec plein de graines
    Ou du sans gluten
    Du pain complet au pain maison
    Allongé ou tout rond
    Du pain de campagne
    Avec de la raclette de montagne
    Je propose toutes sortes de sandwiches
    Le number one c’est le Boulmich’
    Du matin jusqu’au soir, du soir au matin
    Quand vous avez faim

    Tout tout tout
    Vous saurez tout sur mes sandwiches
    Le vrai le faux
    Le dur le mou
    Celui aux œufs mayo
    Avec ses feuilles de chou
    Le gros américain
    Qu’on mange pas au matin
    Le grand allongé
    Qu’on mange au dîner
    Tout tout tout
    Je vous dirai tout sur mes sandwiches.

    Le sandwich du routier
    Avec ses gros morceaux de pâté
    Le sandwich du danseur
    Il est trop bon à cette heure
    Le sandwich de l’Auvergnat
    Avec ses morceaux de foie gras
    Chez moi pas de malbouffe
    Avec un sandwich aux truffes
    Le sandwich du marin breton
    Avec tous ses graillons
    Celui de l’aristo cossu
    Avec ses graines dessus
    Le sandwich de l’infirmier d’ambulance
    Il a pas le temps, il le mange à coups de lance

    Tout tout tout
    Vous saurez tout sur mes sandwiches
    Le vrai le faux
    Le dur le mou
    Celui aux œufs mayo
    Avec ses feuilles de chou
    Le gros américain
    Qu’on mange pas au matin
    Le grand allongé
    Qu’on mange au dîner
    Tout tout tout
    Je vous dirai tout sur mes sandwiches.

    Visite au Musée du Sandwich

    Afin de vous donner l’envie de visiter mon musée
    Je vous donne un billet d’entrée
    Vous apprendrez la vie secrète
    Des mordus de la rosette et des rillettes
    Et de ceux qui y habitent
    Eux ils n’ont pas de colite
    Un sandwich au jambon de Paris
    A manger au repas de midi
    Un sandwich au saucisson
    A la place du jambon
    Et pourquoi pas du pâté
    Avec des p’tits cornichons bien trempés
    Je vous dis que vous allez vous régaler
    De voir tout ça étalé
    Vous allez tout savoir
    Mettez votre bavoir
    Pour pouvoir déguster
    Tous mes petits pains salés

    Tout tout tout
    Vous saurez tout sur mes sandwiches
    Le vrai le faux
    Le dur le mou
    Celui aux œufs mayo
    Avec ses feuilles de chou
    Le gros américain
    Qu’on mange pas au matin
    Le grand allongé
    Qu’on mange au dîner
    Tout tout tout
    Je vous dirai tout sur mes sandwiches.

    Des sandwiches y en a de toutes les sortes
    A manger derrière une porte
    J’en vois apparaître des nouveaux
    Pain au levain ou pain bio
    Avec plein de graines
    Ou du sans gluten
    Du pain complet au pain maison
    Allongé ou tout rond
    Du pain de campagne
    Avec de la raclette de montagne
    Je propose toutes sortes de sandwiches
    Le number one c’est le Boulmich’
    Du matin jusqu’au soir, du soir au matin
    Quand vous avez faim

    Tout tout tout
    Vous saurez tout sur mes sandwiches
    Le vrai le faux
    Le dur le mou
    Celui aux œufs mayo
    Avec ses feuilles de chou
    Le gros américain
    Qu’on mange pas au matin
    Le grand allongé
    Qu’on mange au dîner
    Tout tout tout
    Je vous dirai tout sur mes sandwiches.

    Le sandwich du routier
    Avec ses gros morceaux de pâté
    Le sandwich du danseur
    Il est trop bon à cette heure
    Le sandwich de l’Auvergnat
    Avec ses morceaux de foie gras
    Chez moi pas de malbouffe
    Avec un sandwich aux truffes
    Le sandwich du marin breton
    Avec tous ses graillons
    Celui de l’aristo cossu
    Avec ses graines dessus
    Le sandwich de l’infirmier d’ambulance
    Il a pas le temps, il le mange à coups de lance

    Tout tout tout
    Vous saurez tout sur mes sandwiches
    Le vrai le faux
    Le dur le mou
    Celui aux œufs mayo
    Avec ses feuilles de chou
    Le gros américain
    Qu’on mange pas au matin
    Le grand allongé
    Qu’on mange au dîner
    Tout tout tout
    Je vous dirai tout sur mes sandwiches.

  16. Grumpy dit :

    Il était un si joli bébé qu’on avait envie de le bouffer. Quand sa maman le promenait dans son landau, les voisines s’approchaient et disaient :

    «  Mais qu’il est beau ton petit, on en mangerait ! »

    En effet : yeux ronds en rondelles de saucisson, nez cornichon, oreilles feuilles de laitue, joues en pain de mie, le tout auréolé d’un teint de beurre frais.

    Sensible, il se mettait à pleurer lorsque sa maman, afin de lui forger la carapace, lui lisait le conte de l’ogre qui croquait les enfants.

    Le petit grandit en conservant sa belle figure. Il faisait envie. Les jeunes filles le mangeaient des yeux.

    Il était appétissant au point d’en mettre sa vie danger. Aussi sa maman le mit en garde contre les porteurs des désirs qu’il suscitait :

    – évidemment contre les cannibales bien que ceux-ci se soient fait rares dans la région

    – bien sûr contre les obèses dont les regards gloutons laissaient entendre : moi, mon poids, un peu plus, un peu moins, je ne suis jamais rassasié

    – aussi les maigres qui mangent gras et les gros qui mangent maigre

    – les anorexiques dont les yeux tristes expriment : ah, toi, si je pouvais …

    – gaffe aux vieux libidineux qui aimeraient s’en payer une tranche

    – prudence avec Monsieur l’abbé, surtout à Pâques quand il sort affamé de la période de carême

    – méfie-toi des crève-la-faim au ventre si creux qu’ils ne feraient qu’une bouchée

    – attention aux goinfres laissant croire qu’ils sont au régime

    – gare à ceux qui appâtent soi-disant juste pour goûter ou pour manger un morceau

    – en particulier à ceux qui hésitent entre manger sur place ou emporter

    – et enfin, circonspection envers les animaux, surtout les chiens et les rats (même les blaireaux.)

    Il vécut tant bien que mal une vie pas facile, bardé de ces mises en garde il réussit à se garder des liaisons dangereuses, avidités venant de bâfreurs, friands, gourmets, gastronomes, becs fins et autres fines gueules.

    Vint le jour où il réalisa que plus personne ne faisait mine de vouloir le manger en partie ou tout entier. Il comprit alors que cela venait sans doute de ce qu’il commençait à sentir le rassis et le rance.

    Il se mis en quête de trouver un refuge avant que de devenir un quignon de pain sec que seuls les moineaux picoreraient peut-être. Mourir, d’accord, c’était fatal, mais pas à petit feu dans un endroit où ses morceaux risqueraient d’être donnés à suçoter à des édentés.

    Il se résigna à tirer la sonnette du Musée du Sandwich. La directrice l’accueillit à bras ouverts  : elle avait toujours eu envie de lui.

  17. Nadine de Bernardy dit :

    Nous les Casse Dalle,et nos cousins Croque Monsieur,avions décidé d’aller visiter la branche britannique de la famille qui résidait au Musée du Sandwich à Upperton over the River.
    Arrivés près de l’établissement,nous fûmes frappés par le silence qui régnait. Pas de flonflons, ni d’enfants courant en tous sens.
    Les grilles d’accès étaient drapées de noir,un tapis violet tapissait l’allée menant à l’entrée du musée
    .Arrivés là,un majordome en deuil nous demanda:
     » Vous êtes de la famille?
    – Oui de France,du Mans
    – Ah! les rillettes – opina-t-il doctement.
    Entrez,le catafalque est dans le salon du fond. »
    Très intrigués nous entrâmes dans la hall où l’on devisait à voix feutrée.C’était impressionnant,il y avait là tout le gratin de la restauration sur le pouce.
    Quelques Wrapp engoncés dans leur collerette moelleuse d’où sortaient des feuilles de laitue.Un couple de Bruschetta garni de tomate fraîche et de jambon cru nous saluât gentiment.
    Plusieurs Panini à rayures brunes pleuraient en silence à travers la mozarella et la roquette.
    Visiblement venus des USA,un groupe de burgers bien dodus sanguinolait sans retenue dans un coin.
    Nous reconnûmes au passage les Pan Bania avec qui nous étions fâchés depuis la controverse olives grecques ou niçoises.Les ignorant, nous nous dirigeâmes vers les Pintxos dont nous avions repéré l’accent béarnais,mais ils ne nous remarquèrent point,très occupés à se repoudrer de piment d’Espelette.
    Les Kebabs fleuraient l’agneau grillé et l’oignon cru et nous les évitâmes soigneusement,toujours ignorants de la situation.Mais une voix bien connue nous chuchota à l’oreille:
     » Hé les cousins, vous êtes venus pour la cérémonie,c’est réconfortant.C’est triste non?
    Un patriarche qui disparaît.Ce musée ne sera plus jamais comme avant,il en était l’âme,le coeur,la flamme »
    C’était l’aîné des Tartine,noue le suivîmes jusqu’à la dépouille.
     » Vous verrez,il était encore bien conservé pour son âge ».

  18. Ophélie E. dit :

    En ce jeudi de l’an 2099, la classe de madame Bagnat se rendit au musée du sandwich. À la descente du bus sur coussin d’air, le groupe s’égailla sur la pelouse synthétique entourant le bâtiment.

    – Mettez-vous en rang, cria l’institutrice. Nous allons prendre nos billets.

    – Mais je voulais cueillir cette fleur là-bas le long du mur, pleurnicha Zéline.

    – Tu ne vois pas que c’est une vraie pâquerette et qu’elle est protégée. Je vous ai assez fait la leçon à ce sujet. ON NE DOIT PAS abîmer le patrimoine de l’humanité.

    Une fois bien installés dans de confortables fauteuils en papier recyclé, les gosses éberlués visionnèrent une vidéo en 6D. Ils apprirent l’origine et les multiples variantes de ces mets que leurs ancêtres mangeaient sur le pouce afin de gagner un peu de leur si précieux temps.

    Lorsque l’interminable séance prit fin, la maîtresse d’école demanda :

    – Ça vous a plu les enfants ?

    – C’est dégueulasse, comment pouvaient-ils manger ça ? lança l’intrépide Gualbert sautant de fauteuil en fauteuil. En plus, ils s’en mettaient plein les doigts.

    – Tiens-toi tranquille, hurla madame Bagnat. Si tu continues tu seras privé de ta gélule de ZHD pour ton petit quatre heure.

  19. Laurence Noyer dit :

    Salle 5
    Le Croque-monsieur
    Ce mot serait apparu pour la première fois dans un café parisien « le bel âge » au boulevard des Capucines en 1901. René Girard, historien des mots, raconte très bien l’histoire dans son ouvrage « Histoire des mots de la cuisine française » publié en 1947 : Le bistrotier, Michel Lunarca, traînait derrière lui une réputation de cannibale probablement propagée par ses concurrents du IIème arrondissement qui ne voyaient pas d’un bon œil l’arrivée de ce nouveau café en vogue auprès de la haute société. Un jour, manquant de pain-baguette, il confectionna un sandwich au pain de mie, qu’il proposa à ses clients. L’un d’eux s’écria « Michel, quelle viande y a-t-il dedans ». Le bistrotier répondit par une boutade : « de la viande de monsieur, évidemment », ce qui fit s’esclaffer l’assemblée, tant et si bien que tout le monde s’empressa de commander le sandwich au monsieur. Le lendemain, sur l’ardoise, le bistrotier mettait à la carte le « croque monsieur ».

    • Laurence Noyer dit :

      Salle 6
      Le Hot-dog
      La légende dit qu’un vendeur de saucisses new-yorkais, qui avait l’habitude de servir les saucisses chaudes en donnant à ses clients une paire de gants en plastique pour éviter qu’ils ne se brûlent, manqua un jour de gants et demanda à un boulanger de lui fabriquer rapidement des petits pains blancs sur lesquels il déposa la saucisse. Une autre version relate qu’en 1904, lors d’une foire organisée en Louisiane, un exposant Bavarois, Anton Feuchtwanger, aidé de son beau-frère boulanger, présenta les saucisses chaudes dans un morceau de pain, pour les transporter d’un bout à l’autre de l’exposition, sans se brûler.
      Le terme « saucisse » proviendrait du latin salsus (sel), en référence aux morceaux de viandes tranchés et salés pour la conservation.
      Quant au terme « hot-dog », il viendrait d’une suite de déformations. Tout commencerait à cause du chien apporté également par les immigrants allemands : le teckel. Cet animal, souvent comparé à une saucisse, aurait donné son nom à la saucisse vendue dans la rue, pour railler l’origine douteuse de la viande.

      • Laurence Noyer dit :

        Salle 7
        Le Pan bagnat
        En occitan général, pan bagnat signifie « pain mouillé/baigné », sous-entendu d’un peu d’eau, du jus de la tomate fraîche de la préparation et sans huile d’olive. À l’origine, plat de pauvre, les Niçoises du XIX utilisaient du pain dur, rassis, et le ramollissaient d’un filet d’eau, l’ajoutant ensuite en morceaux à une salade de crudités fraîches de saison avec parfois des anchois quand les moyens le permettaient.

        • Laurence Noyer dit :

          Salle 8
          Le Hamburger
          Comme son nom l’indique, le hamburger est né à Hambourg, en Allemagne. Il est issu de l’immigration des Allemands vers l’Amérique au 19ème siècle, avec son ingrédient de base, le steak de Hambourg, spécialité culinaire notamment servie dans du pain brioché comme plat roboratif des ouvriers dans les cantines allemandes.

  20. durand JEAN MARC dit :

    Qui se souvient des ouitchs, ces vaillants colonisés vivants entre les monts du Napal et le golfe des Harengs ? Bien peu de monde, je me doute! Et pourtant, après avoir subi tant de marcottages culturels et religieux de notre part, ils ont survécu. De plus ,lors de notre cinquième guerre mondiale, ils se sont enrôlés bénévolement pour défendre la grande buée libertaire. Beaucoup se sont sacrifié en première ligne, éclaireurs lumineux sur le chemin de leur vain sacrifice. Ils ont rempli les trous des tristes mines. Nos soldats de classe ont pu sur leur dos construire les ponts d’une nouvelle victoire sur les affreux.

    Mon grand père m’a conté comment le chef des ouitchs m’ayant trouvé dans les décombres d’un hyperacket m’a accueilli dans son pied-à-terre au bord du golfe. Ainsi je vécus 5 ans sur pilotis, nourri d’oméga 3 et de plancton frais.

    Aussi, en ce jour de rallye touristique, organisé par l’association des anciens rabatteurs, je me devais de faire un détour par le village d’Ouitch sur Seule, dans la vallée du Cri, entre les monts de Gravats et l’A122, gratuite pour l’occasion.

    Et ce fut, très ému, qu’à 14h frappantes, comme le retour d’un boomerang du souvenir, je pénétrais le premier pour y déposer une couronne de harengs dans le Musée du sang d’ouitch.

  21. Laurence Noyer dit :

    Salle 1
    Le sandwich, en tant que plat, tient son nom de John Montagu , 4e comte de Sandwich (Sandwich était un ancien port important du Moyen Âge anglais, mais qui est aujourd’hui situé dans les terres et dont le nom en vieil anglais, Sandwicæ, signifie « Port sur le sable)
    Le sandwich contenait à l’origine du bœuf salé, dont John Montagu était friand ; mais les circonstances de l’invention du sandwich ne sont pas très claires.
    D’après le récit de voyage contemporain de Pierre Jean Grosley, intitulé Tour to London, John Montagu était un grand joueur. Un jour de 1762, lancé dans une de ses parties de cartes interminables, un serveur lui apporta deux tranches de pain garnies de viande froide et de fromage. Il trouva que ce plat revêtait deux qualités essentielles à ses yeux : premièrement il n’avait pas besoin de quitter la table de jeu pour s’alimenter et, deuxièmement, la conception du plat lui permettait de conserver les mains propres.
    Cependant, cette théorie est vraisemblablement une invention romanesque. Il est plus probable que le comte de Sandwich consommait ses sandwiches à son bureau, où il passait le plus clair de son temps, en particulier en 1765 où il occupait des fonctions gouvernementales qui ne lui laissaient guère de temps pour jouer. Il aurait pu mettre au point ces repas pour lui permettre de manger sans interrompre son travail.

    • Laurence Noyer dit :

      Salle 2

      Le jambon beurre : il faut attendre les années 1940 pour voir la création du Parisien et commencer à le consommer en France. On sait peu de chose sur l’origine du jambon-beurre si ce n’est qu’il permettait aux ouvriers et aux paysans qui ne pouvaient rentrer chez eux pour déjeuner de casser la croûte, raconte le sociologue de l’alimentation Jean-Louis Lambert. On cassait alors littéralement la croûte d’un pain, souvent rassis, et on y glissait des aliments carnés parmi les moins chers (du saindoux et du lard) pour le rendre consistant.
      Au fil des ans, la grosse miche de pain cède sa place à la baguette, plus raffinée, et conquiert toutes les classes sociales.

      • Laurence Noyer dit :

        Salle 3

        Le Canapé ou hors-d’œuvre : Hors d’œuvre se dit en matière de bâtiment, en parlant d’une pièce détachée du corps d’un bâtiment. Prenant un sens figuré, le terme désigne ensuite dans le langage ordinaire, les choses qui, dans un ouvrage de littérature ou d’art, ne font point partie essentielle du sujet, qu’on semble avoir ajoutées après coup, et qu’on pourrait retrancher sans nuire à l’ensemble.
        Il faudra attendre cent ans (1690) pour qu’apparaissent nos hors d’œuvres, ces « petits plats, (…) petits ragoûts qu’on sert dans les grandes tables, avec les potages, et avant les entrées »

        • Laurence Noyer dit :

          Salle 4
          L’homme-sandwich fait son apparition à Londres, vers 1820, pour éviter de devoir payer une taxe sur les enseignes et les affiches fixes.

  22. Camomille dit :

    Racontez une visite au Musée du Sandwich.

    – Celui-ci Princesse ?

    – Ma foi, je le trouve bien fade et ordinaire : laitue et jambon blanc, on peut
    mieux faire voyons !

    – vous avez raison Princesse….. celui-là peut-être?

    – vraiment Georges, vous rêvez ? De la rosette et des cornichons ? Vous rêvez ?

    – Pardon Princesse…Ho ! Observez celui-ci je vous prie !

    – Voyons, voyons : coquelicots et asperges arrosés de jus de citron ? Original Georges, original !

    – N’est-ce pas ? Et celui-là à votre droite ?

    – Ho ! Quelle merveille….quelle merveille : lavande, foie gras, pistaches ! Vraiment Georges, nous frôlons l’extase….

    – vous m’en voyez ravi Princesse… si je peux me permettre voyez à votre gauche à présent,

    – à ma gauche ?… Ha ! Intéressant ! Crevettes, ailes de libellules et baies roses ? De mieux en mieux en effet, et les couleurs sont particulièrement réussies !

    – Princesse, que pensez-vous de celui là ?

    – OH !….OH!…sauterelles grillées, lamelles d’avocat, poudre d’étoiles ! Mais c’est un chef d’œuvre cher Georges ! C’est un chef d’œuvre !

    – CLARISSE !…..CLARISSE !….réveille toi nom de Dieu ! ! C’est moi, le docteur Georges !
    Réveille toi voyons! On ne fait pas la grève de la faim à ton âge !
    Un amoureux perdu à 14 ans ?….mais c’est pas grave!…c’est même courant !
    Réveille toi maintenant, habille toi et ta maman t’amène au Mc DO… Allez…Zou !

  23. Blackrain dit :

    Lorsque je pénètre dans le musée du sandwich, le portrait de John Montagu, 4ième comte de Sandwich, m’accueille. Je me coule dans un épais canapé pour l’observer. J’y vois un homme absorbé par le jeu de cartes dans son club, le club Sandwich. Au premier plan, de la viande entre deux morceaux de pain tranche sur le reste du tableau, plus sombre. Plus loin, une scène érotique présente un homme qui croque Madame tandis qu’une femme fait de même avec un monsieur. Le tableau suivant glorifie le roi Dagobert, un souverain très apprécié des visiteurs belges, comme celui d’un gangster défouraillant avec sa mitraillette, même si sa croûte s’effrite sournoisement.
    Sur une grande carte du monde quelques noms sont épinglés : Burrito au Mexique (como tu), Bocadillo en Espagne (à déguster dans un tortillard) , Chacarero au Chili (con carne, évidemment), Chivito (vital en Uruguay), Gatsby en Afrique du Sud (le magnifique sandwich que tous le monde dévore à part Ted), Wrap au Canada (pour ne pas déraper), Hamburger en Allemagne (même s’il en bourre quelques-uns), Hot-dog en Chine (ne chinoisons pas avec des chiens chauds), Pain suédois au Danemark (Oups !), Panini en Italie (spécialité de Oui Oui) comme la Bruschetta (né d’une belle fille chétive), Pan Bagna sur le comté de Nice (pourtant sans fromage mais pas sans rondeur), Pita en Méditerranée (fine pâte qui fait pitié dans un Kébab), Jambon-beurre sur la France (pour ceux qui marchent à la baguette mais pas au Fouée), tandis que le Burger XXL flotte sur les USA avec 400 g de viandes sur plusieurs niveaux, avant de s’écraser lamentablement avec un sandwich au beurre de cacahuète et à la confiture sur le dessert du Colorado.
    Je ressors de ce musée de l’En-cas, qui fait un malheur en termes d’affluence mais aussi de mauvais goût, avec l’envie de me mettre à table devant un plat mijoté et de prendre mon temps pour déguster la vie.

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