425e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices. Son signalement…

Inventez la suite

24 réponses

  1. Malleret dit :

    425 Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices. Son signalement…a été diffusé dans tous les dictionnaires, les vieilles encyclopédies, Wikipedia, etc. Malheureusement, la police se trouve devant un écueil. Comment le trouver dans l’immensité d’internet ?
    La nouvelle commissaire de police, mademoiselle Larousse, dont la jeunesse a fait courir des tas de rumeurs sur la toile. Est-elle arrivée, suite à un plan canapé, à ce poste tant attendu par de plus anciens qui espéraient une promotion bien méritée ? A-t-elle un parent au gouvernement qui l’a propulsée ? Bref, Mediaparc s’en occupera certainement !
    Pour le moment, aucun faux pas, des succès ou d’autres ont échoué. Petite, menue, jolie, avec une modestie qui cache une personnalité d’une force insoupçonnable. Si l’on s’est moqué d’elle à son arrivée, maintenant personne ne la ramène. Et pourtant comme on voudrait la voir se casser la figure !

    Olivia Larousse est d’une famille de libraires, elle a des dizaines de milliers de pages à son actif. Le traitre mot est pour elle ! Le traquer la remplit de joie. Fouiner au milieu des mots ! Aucune mission ne l’excite autant. Perquisitionner les bibliothèques, fouiller dans les phrases, éplucher les vers, elle en jubile d’avance.

    C’est bizarre comme ce cas la turlupine ! Pourtant, pas de crimes en série ou de dégoutants pédophiles, juste un satané traitre mot qui a manqué de respect à une jolie phrase. Elle a beau lire et lire, pas la moindre piste… Son sommeil est agité entre cauchemars et rêves qui ne lui révèlent rien. Bien que, cette nuit, un indice à peine perceptible lui a suggéré de ne pas perdre son temps sur internet, ce qu’elle avait déjà subodoré depuis longtemps.

    Elle a lu jusqu’à la nausée ! Alors de quel côté aller ? Vers quelle piste s’engager ? Comme si c’était pour un crime, Olivia prépare son tableau, y accroche le signalement de l’agresseur, un chaos de lettres sans queue ni tête. Rien de concret, que du nébuleux ! Le signalement, plus que farfelu, renvoie à des points finals.

    Une nouvelle nuit agitée, mais peut-être aussi une ouverture. La nuit porte conseil, dit-on. Ses supérieurs ne cessent de louer ses succès, alors, allons-y, prouvons-leur encore une fois qu’elle est la meilleure. Elle sourit à son manque d’humilité qui est loin d’être un de ses traits de caractère ! Oui, mais comment ?
    Et si à nouveau j’interrogeais cette phrase dite « jolie » ?
    Dès qu’elle arrive au bureau, Olivia lui envoie une convocation.
    Le lendemain, à l’heure exacte, la phrase se présente. De jolies phrases, la commissaire en a lu des kilomètres. Elle est bien tournée, c’est vrai, mais elle ne la sent pas. Quelque chose cloche.
    – Bonjour mademoiselle.
    – Bonjour madame la commissaire,
    – Pouvez-vous me dire combien de lettres avait votre agresseur ?
    – Je n’ai pas pensé à compter
    – Vous souvenez-vous de sa police ?
    – Je n’en sais rien, j’étais furieuse et n’avais aucune envie de m’y attarder.
    – Combien de temps est-il resté ?
    – Je ne sais pas, le temps de m’offenser
    – Mais quelle était la teneur du mot ? Que voulait-il dire ? Vous devez nous aider si vous voulez que nous l’attrapions. Le signalement que vous avez donné est inutilisable. Nous l’avons propagé à toutes les polices littéraires, il n’en résulte rien, seulement des points nous empêchant d’aller plus loin.
    – Je ne peux vous en dire plus.
    En un quart de seconde, toutes les lettres de la phrase deviennent écarlates.
    – Moi je vais vous dire mademoiselle. Il n’y a eu aucun traitre mot. Vous avez monté cette histoire de toute pièce pour qu’enfin on vous lise.

  2. françoise dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices. Son signalement : a cinq lettres, commence pa m et finit par un e..
    Les polices suivantes se chargèrent de l’enquête : Nimbus Romane, Nimbus sans L, Arial, Lucida Grande, Comic Sans MS.
    Dans un premier temps elles se plongèrent toutes dans les dictionnaires  dont, entre autres, le Petit Robert et le Larrousse 3 volumes, mais à la lettre M un mot de 5 lettres commençant par M et finissant par E il n’y en avait qu’un : merde.
    Ce n’est pas possible dit Arial
    Pourquoi donc répliqua Comic Sans MS qui ajouta qu’est-ce-que tu peux être coincée
    Lucida Grande qui avait des lettres leur cita quelques phrases prononcées par des gens illustres avec ce mot de cinq lettres 
    Napoléon Ier s’adressant à Talleyrand qu’il soupçonne de trahison :
    « …Tenez, vous êtes de la merde dans un bas de soie ! ».
    Antonin Artaud : Là où ça sent la merde çà sent l’être
    Victor Hugo dans les Misérables  parlant de Cambronne : « Dire ce mot, et mourir ensuite. Quoi de plus grand ! car c’est mourir que de le vouloir, et ce n’est pas la faute de cet homme, si, mitraillé, il a survécu.
    Jean Yanne : « Cambronne ne mâchait pas ses mots. Heureusement pour lui. »
    Et Nimbus Romane se mit à chantonner « merde à Vauban «  de Leo Ferré.
    Et puis, ajouta Lucida Grande, Cambronne n’est pas célèbre que parce qu’il aurait prononcé ce mot mais parce que il fut un grand soldat, fidèle parmi les fidèles de Napoléon.
    Il est représenté sur la frise Le départ des armées de l’Arc de triomphe de l’Étoile et son nom est inscrit sur le pilier Nord du même monument.
    Soudain l’écrivaine arriva et à l’aide du clavier de sa machine à écrire elle effaça le mot « merde » qu’elle remplaça par « madeleine ».ho là là se dit Lucia Grande « plagiat ! »…..

  3. Alain Lafaurie dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices. Son signalement reste imprécis.
    Un agent de la Times New Roman tient pour certain qu’il ne se planque pas dans le dictionnaire.
    Chez Garamond, la traque organisée sur les réseaux sociaux ferait ressortir une occurrence du traître qui se dissimulerait souvent dans les mots d’ordre subversifs de certains gilets jaunes.
    Arial, de son côté, croit au harcèlement et décortique tous les témoignages du mouvement « me too ».
    Les limiers de Georgia préfèrent s’intéresser à la jolie phrase, un peu trop jolie à leur goût. Avec ses guillemets, elle leur paraît provocatrice voire jupitérienne. Cette ensorceleuse contient, d’après eux, tous les germes du soi-disant outrage qu’elle a provoqué.
    De son côté, la Propriété Intellectuelle a été saisie par les descendants de l’auteur qui crient au scandale et sont prêts à aller jusqu’au procès.
    Sur Facebook, certains avancent que le traître pourrait être le mot de Cambronne.
    La police des polices, quant à elle, confie que l’enquête continue et qu’aucune piste n’est privilégiée mais assure qu’elle finira par avoir le dernier mot.

  4. Clémence dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices. Son signalement…

    Victor avait obéi. Il s’était assis à sa place. Il ressentit immédiatement un malaise. Il avait l’impression d’être assis en l’air, ses jambes pendant dans le vide. Doucement, il leur donna un mouvement de balancier pour calmer son angoisse. Il regarda autour de lui et ne remarqua rien de spécial. Il en conclut que « c’était ainsi, maintenant ».

    Ses yeux scrutèrent le bureau. Des milliers de rainures dans le bois vernis où quelques taches avaient réussi à s’incruster. Et puis, vers le haut, une longue rainure et un trou.

    Son regard se porta sur le mur devant ses yeux. Rien que du vert. C’était nouveau ! Avant, c’était noir avec des nuages. Il en conclut que « c’était comme ça, maintenant ».

    Il prit son plumier, fit coulisser le couvercle et s’empara de son porte-plume en bois vernis et à la plume dorée. Et Victor fit comme tout le monde. Il obéit à la consigne.

    Le temps passait, la plume Ballon griffait avec délicatesse le papier du cahier. Les mots s’enchaînaient, tantôt avec poésie, tantôt avec espièglerie. Au commencement, le style était trop conventionnel. Les mots choisis étaient amidonnés, ils avaient du mal à trouver leur place.
    Un coup de vent polisson poussa la fenêtre et celle-ci s’ouvrit. Une bouffée d’air parfumée s’engouffra avec le chant d’un rossignolet gomma les odeurs d’eau stagnante et de craie écrasée.
    Victor retrouva le sourire.
    Sa plume courait sur les lignes, les mots s’envolaient comme une nuée de moineaux, les phrases chantaient avec élégance et légèreté. Surtout la dernière. Ah, comme Victor se sentait fier de l’avoir réussie ! Jolie comme un cœur.

    Et c’est le cœur palpitant et les doigts colorés d’encre violette que Victor alla déposer son cahier sur le grand bureau. Une main sèche fit la police en rectifiant la pile de cahiers qui ne cessait de croître.

    Le lendemain, à la même heure,  Victor avait les mains moites lorsque son cahier lui fut rendu.
    Il repensait à tout ce qu’il avait rêvé, les lauriers qu’il allait recevoir, les louanges pour la maîtrise et la perfection de sa rédaction.

    Les lèvres entrouvertes sur une ébauche de sourire, il tourna les pages.
    Ce fut la stupéfaction.
    Dans la marge, un seul mot. Un traître mot calligraphié en rouge : Banal.

    Vert de rage, Victor enregistra son signalement : grande perche sèche aux cheveux gras, nez aquilin, sourire sournois.
    L’année s’annonçait sanglante.
    Mais pour qui ?

    © Clémence.

  5. Grumpy dit :

    Monsieur le Commissaire,

    Permettez-moi de vous dire que j’ai été outré lorsque j’ai découvert que j’étais recherché par la police.

    Des affichettes « ON RECHERCHE… » ont été placardées partout en ville. Non seulement elles affirment des horreurs et maintes faussetés à propos de mon pedigree mais on parvient à l’immonde quant à ma description physique dont je préfère vous passer les détails puisque les voilà dessinés par un caricaturiste passablement allumé.

    Je connais parfaitement celle qui se fait appeler ‘la jolie phrase’ et qui après avoir porté plainte, est venue complaisamment vous aider à dresser mon portrait robot. Comme menteuse elle se pose un peu là, n’importe qui la connaissant vous le confirmera. Cette phrase est une grande malade, à la fois mégalo-parano-bipolaire, psychopathe notoire, et j’en passe… c’est vous dire !

    Le summum de l’ignominie est atteint quand on y lit que ce que l’on me reproche est tout bonnement d’être un traître mot. Ça a faillit me faire bondir hors de ma cachette tellement c’est insupportable, indigne et surtout injuste.

    Orientez-donc votre enquête vers l’ensemble des quotidiens de la capitale, eux me connaissent, vous n’en trouverez pas un qui estime que j’aie pu un jour trahir quelque mot que ce soit, en minuscules, en majuscules, en gras ou même en italique (et si j’ose dire … en n’importe quelle police) et Dieu sait que je suis publié, contrairement à mon accusatrice.

    « Jolie phrase » Ah ! Quel culot. Vous ne trouverez personne, sauf un témoin soudoyé, qui parvienne à extraire la moindre jolie phrase parmi son fatras de mots assemblés à la va-comme-je-te-pousse. Ou alors, c’est que quelqu’un aux intentions perverses l’aura poussée bien fort en l’empoignant pas le bas du dos. Tout juste bonne à bourrer son billet d’humeur de non-sens et de fautes d’orthographe à tel point qu’elle s’épuise à courir la pige, plus aucun journal n’acceptant de la publier.

    Porter plainte contre moi pour outrage est tout ce qu’elle a trouvé pour se venger et assouvir sa jalousie ? C’est d’autant plus mensonger que pas un seul mot grossier ne figure à mon vocabulaire … c’est pathétique.

    Comme vous voudrez, Monsieur le Commissaire, si vous voulez la croire, croyez-la, jamais je ne plaiderai coupable et rien ne me fera sortir de ma planque, petit billet que je suis, traître à personne, mais bien caché, soit dans l’un des 24 volumes de l’Encyclopedia Britannica, soit dans l’un de mes trois cents volumes de la Pléiade.

    Mes respects et bonne chance !

  6. RysameVdW dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices. Son signalement…
    est un long script car comme un caméléon il se transforme tantôt en Gothic, tantôt en Centaur ou encore en Rockwell-er avec sa carte Extra Gold et tant d’autres déguisements que cela en devient Grotesque !
    on le surnomme d’ailleurs le Mistral, mais sera t’il gagnant ?l

    Il a été signalé sur toutes les typographies dans son monospace, mais se malin individu ne fréquente la plupart du temps que les sans serifs et connais les Serifs Liberation au grand dam des autres serifs !.
    Ce cu-né-iforme ne devrait pas trainer longtemps dans les inter-lignes du réseau car avec son handicap il ne passe pas inaperçu.
    Certains disent l’avoir vu en fin de paragraphe, d’autres l’ont vu fréquenter un hippodrome, déjà assis sur un bon capital mais continuant à parier sur un Arial Black, assez gras à qui personne ne donnait même pas 12 points d’avance.
    La traque s’accentue avec des corps de polices ayant au moins 72 points dans leurs unités.

    Personnellement, cela me chagrine car elles auraient du être plus Humanes.

    je l’aime bien ce traître mot, certes il manque de classe mais est un comic sans ms (méchancetés signalées).
    Par contre la jolie phrase pédante d’origine Helvetica sans Fantasy, ne consommant que de l’ultra-light et raide comme un point ! est une Bembo certes fort jolie mais, et cela est entre nous, une vraie snob.
    Elle joue de ses Titres et ne laisse aucun espace aux autres, refusant toutes accolades.

    Notre soit disant traitre mot émets des affirmations CAPITALES, demande qu’on arrête la chasse et ces Antiques accusations.
    Que veut donc cette Bembo ?
    Qu’il se fracture le jambage inférieur ou supérieur ou les deux à force de courir.
    D’avoir une Pointe d’humour et un jargon plein et délié alors qu’elle n’a aucun caractère, aucun Texte Justifié « Madame se sent outragée et veut qu’on le Césure ! JAMAIS ! Madame ne veut pas tirer un trait sur cette histoire et refuse de me laisser mon espace ! hé bien, puisque cet ainsi, je m’en vais, je quitte le pays ! je m’en vais me faire engager à la Century Fox !»

    Depuis quelques temps un nouveau comique déchire les écrans de cinéma, il à son nom en lettres capitales sur toutes les affiches et les gens l’adorent, sauf une jolie dame, mais comme elle a la phrase courte personne ne l’écoute plus.

    PS : je n’ai hélas pu utiliser les différentes écritures en typographie, ni les corps de polices car votre suport de texte ne l’accepte pas. Bah ! ce n’est pas si important non plus

  7. Liliane dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices.
    Son signalement était vague. Pas de quoi dresser un portrait-robot.
    Le commandant Papyrus rassembla sa meilleure équipe.

    Arial !
    Le chef idéal !
    Le plus génial !
    Point final ! (C’est juste pour la rime !)

    Arial mit la pression sur le sous-chef, Calibri !
    Evidemment surnommé Colibri.
    D’ailleurs, il en avait l’esprit.

    Calibri fit une réunion avec le sous-sous-chef : Bookman !
    Genre Vieux Style, mais si charmant,
    Qui vint avec son inséparable Jokerman.
    (Une réunion à trois, ça fait plus sérieux)

    La tâche s’annonçait rude.
    A l’évidence, ils n’étaient pas assez nombreux.
    Ils convoquèrent d’autres caractères :

    Math Cambria, plus anglais que français, ce qui était une valeur ajoutée. (On ne sait jamais avec la mondialisation)

    Cambria, Pristina, Georgia et Lucida (Parité oblige !)

    Malgré l’intense activité de ce groupe motivé et solidaire, ils n’avancèrent pas d’une ligne.

    Huit jours plus tard, heureuse circonstance. Le commandant Papyrus présenta à l’équipe un peu ramollie, un jeune stagiaire, fraîchement sorti de la meilleure école de Police : Palatino Bold.

    Chacun s’empressa de lui communiquer tous les accents de cette affaire.

    Arial, le chef, lui demanda :

    – Alors qu’en penses-tu ?

    Palatino, fier qu’on s’intéresse à son avis, leur annonça :

    – Je crois que vous avez été dupé dès le début. Je pense, qu’en fait, la jolie phrase n’est pas jolie. Mais abjecte. L’outrage vient d’elle. Donc pas de traître. Affaire close !

    Salve d’applaudissements ! Même si personne n’a pas compris un traître mot.

  8. Catherine M.S dit :

    Mesdames, Messieurs, la Cour !

    – Monsieur le Président, je vous le dis tout net
    Cette jolie phrase se prend pour une vedette
    Avec ses vieux mots obsolètes
    Elle prétend s’y connaître en littérature
    Pendant que moi je souffrirais d’inculture
    Quelle imposture !
    Mademoiselle se balade depuis des décennies
    Dans toutes les pages jaunies
    Et veut nous faire croire
    Que cela va encore durer
    Des années et des années …
    Quelle folie !
    – Calmez-vous, jeune mot
    Vous êtes ici dans un prétoire
    Il faut savoir raison garder.
    – Je reconnais, Monsieur le Président, m’être un peu emporté
    Et l’avoir même bousculée
    – Bousculée ? Mais ce jeune impudent
    Passe son temps à me harceler
    En prétendant me faire la cour
    Avec de drôles de discours.
    – Mais c’est du verlan, Monsieur le Président
    Un langage très fleuri
    Qui sied parfaitement à la poésie
    Et qui dépoussière de la plus belle manière
    N’importe quelle phrase ordinaire.

    – Bon, maintenant ça suffit !
    La Cour va se retirer
    Quelques heures ont passé
    La Cour a délibéré
    – Mademoiselle jolie phrase et Monsieur jeune mot
    Devront apprendre à faire cohabiter
    Les anciens et les mots tout neufs
    Et moi, Président, j’ajoute à la peine l’Article 19 :
    Que ce keum et cette meuf
    Se rendent, dans les plus brefs délais
    A une méga teuf pour faire la paix
    Allez ouste, du balai !

  9. Michel-Denis ROBERT dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices. On le voit sur la devanture des marchands de journaux. Son signalement fait la une des quotidiens, des premières pages sur internet et celle des pubs dans les boîtes à lettres. Il est affiché partout. Il jalonne les passages des galeries marchandes. Placardé sur un pilier, alors que vous flânez, il vous surprend.

    Même si vous changez de trottoir, il vous interpelle. Il peut changer de sexe. Attention ! C’est une peau de banane scélérate sur votre route. A éviter, à ne pas côtoyer, ne pas l’accompagner, ne pas entrer dans son jeu sinon cette peau parviendrait à vous séduire, elle perturberait votre concentration et vous emmènerait à faire des liaisons étranges voire dangereuses. Le dénoncer c’est éliminer sa traîtrise. Mais comment le coincer ?

    A la radio, on en entend parler en boucle, c’est de la communication. Avec BOFTV, ils se sont donnés le mot. Son domaine c’est envahir la vie ordinaire et déranger. Il s’immisce dans les catastrophes d’immeubles qui s’écroulent ou qui brûlent sans raisons. Dans les incendies de forêts, peu importe si des millions partent en fumée, il en est fier. Dès l’instant où on parle de lui, il est parfaitement satisfait dans la mesure où on le laisse disparaître après qu’il ait fait son show. Le business ! c’est son affaire, ça fonctionne bien pour lui. Malin comme un singe, il fait toujours porter sa culpabilité sur autrui. Bien qu’aucune police d’assurance ne le mentionne, il tend au maximum à induire le spectateur en erreur. Au bas de ces polices, écrit en tout petit, vous ne le trouverez pas. Il aime les grands éclats, les éclats de voix, les éclats en morceaux, les éclats tombe, les éclatements d’obus mais trop rarement les éclats de rire. Ah ! Comment l’identifier ?

    Il a même réussi à s’ingérer dans une nouvelle police pour surveiller tout ce qui s’édite. Un étudiant en polices d’écriture s’est penché sur le sujet. Pourquoi un tel phénomène parvient-il à berner les foules ? Plus il est gros, plus il est difficile à avaler et mieux ça passe. Comme une lettre à la poste. On le consomme comme un produit courant devenu indispensable à l’économie.

    Mais c’est que des stars se sentant spoliées se sont révoltées contre son emploi abusif contre leur vie privée. La chanteuse aux mille voix, très connue a déposé très intelligemment une charrette de fumier devant l’entrée de ce journal aujourd’hui disparu pour dénoncer une rumeur dont il était l’origine.

    Et ce professionnel qui, depuis l’étude qu’il a publiée sur son blog est non seulement devenu célèbre mais il s’est fait rattraper par son idée. Le buzz ne contenant que du négatif, ça devient lassant. Dans sa proposition, il met bien en évidence le mauvais afin de l’éviter et d’orienter le lecteur vers ce qui est positif et créatif.

  10. Michèle B. BEGUIN dit :

    Le phrasé a appelé son amie la phrase pour la créer musicalement, lui trouver une nouvelle tournure, une belle phrase du jour, un énoncé différent pour embellir les mots. Mais voici que le mot qu’elle aimait le plus a tourné casaque et a refusé de se laisser déclamer dans cet accent pointu, il voulait être chantant oui, mais dans un style polyphonique, non pas sacré.
    Le phrasé a été outré d’entendre ce mot très NRV lancer à la jolie phrase sa tirade, en retirant la majeure partie des voyelles dans un imbroglio qui disait GPT, DCD, OK ?.
    LOL, MDR a t’il lançait en s’enfuyant avec un doigt d’honneur en ajoutant « arrêter de me jeter sur le papier ».
    Il s’était installé avec TIME ROMAN afin de voir les pages s’ouvrir pour lui , mais était poursuivi par GEORGIA qu’il avait soulignée d’un enfant trop minuscule et aussi par ARIAL devant qui il devait s’étaler grassement et par VERDANA qu’il avait rendu oblique après une bagarre.
    La phrase dépitée se rendit compte que son mot préféré était tout simplement un traitre mot
    Elle voulait juste le faire entrer dans sa phrase musicale, mais aussi dans des phrases célèbres pour l’accoupler avec des mots de Socrate, d’Epicure ou de Victor Hugo pour qu’il soit beaucoup cité ou encore qu’il soit sublimé dans un poème. Elle lui avait proposé une phrase mélodique dont il n’avait pas réalisé la portée. Lui, souhaitait une phrase d’un seul mot, ou désarticulée dans laquelle il aurait pu jouer avec la ponctuation.
    Finalement la phrase ne sait plus si elle doit restée simple ou composée, elle qui n’a jamais été pompeuse elle va sans doute mettre le mot en exergue négatif pour oser devenir une phrase clé

  11. LURON'OURS dit :

    Luron-Ours🐹

    LE POINT SUR LE i
    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est recherché par toutes les polices.
    ‹ La marquise sortit à 5h. I.›
    La phrase est jolie, j’en conviens, il n’en reste pas moins que la marquise n’a pas reparu.
    Nous sommes mandatés par le mari, l’infortuné. I? Égale ‘ je ‘ en anglais. Ça ne nous avance guère, la marquise se faisait discrète, craignant l’outrage, la discrétion. Elle ne proférait un traître mot ne parlait plus.
    Quoi qu’elle ait pu dire elle n’était plus maîtresse d’elle-même.
    Les pièces à conviction s’accumulèrent : carnet de bal, téléphone portable seul SMS I.
    Le sergent Bardamu avait bien son idée et tortillait sa moustache, personne ne lui demanderai son interprétation..
    La marquise virgule il l’avait admirée, aimée comme tout le monde. Il la plaignait depuis longtemps.
    Avec son niveau, sa distinction, c’était elle aussi une victime de la lutte des classes.
    Eut-il été moins humble il aurait ajouté ‹ tout comme moi ›.
    Alors ce ‹ I › incognito il l’avait compris C’était l’impératif du verbe latin EO, aller.
    ‘ IL était l’injonction va, vis ta vie. Ce n’était pas un crime !
    Quand le marquise fut enterrée, le prêtre congédia l’assemblée
    ‹ ite missa est ›.
    Bardamu s’éloigna à regret.
    LURON’OURS 🐹

  12. Odile Zeller dit :

    Un sieur Trait Remot ayant outragé une dame Jo Lifraz est activement recherché par toutes les polices de France. Son signalement:
    Domicile connu : habituellement domicilié chez sa mère en bord de Seine mais familier des caves, parkings et couloirs de métro mal éclairés, la nuit. Le jour a une préférence pour les sorties d’évènements culturels.

    Allure générale :
    Taille moyenne, se déguise, endosse parfois des vêtements de soirée, se prend parfois pour Quasimodo, joue volontiers la comédie, endossant des costumes de Molière.

    Voix source, change facilement de modulation, oscille entre ténor et baryton. Polyglotte notoire, expert en argot et jargons, pratique l’insulte avec dextérité, utilise aussi des mots surannés.

    Regard fourbe, yeux marrons mais souvent voilés de lunettes ou de lentilles lui donnant des iris de chat ou de vipère.

    Mains fines mais baladeuses, possède des talents indéniables de pickpocket, apparaît parfois en marionnettiste pour mieux tromper ses victimes accompagnées d’enfants.

    L’individu dangereux, multirécidiviste, toujours malveillant, s’attaque aux jeunes femmes des beaux quartiers en les faisant discourir, pour mieux distraire leur attention.
    D’u. Haut niveau intellectuel il sait se travestir et jouer les rôles les plus divers,

    Précautions :
    L’individu est pervers. Si vous le rencontrez n’engagez aucune conversation et prévenez immédiatement le commissariat le plus proche ou composez le 112.

  13. laurence noyer dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices.

    L’enquête commence dans un dictionnaire de citation, introduit par des auteurs qui nous informent : « Un mot aimable est comme un jour de printemps »*

    Un juge demande l’audition de plusieurs lecteurs qui nous affirment : « Un mot aimoble est comme un jor de prontomps »

    On procède à des perquisitions, entre les pages on découvre qu’ « Un mat aimable est camme un jar de prantamps »

    Des fouilles sont organisées dans tout le recueil lorsqu’« Un mut aimuble est cumme un jur de pruntumps »

    Des mouchards posés entre les lignes vont permettre de confondre « Un mit aimible est cimme un jir de printimps »

    Les polices après diverses soumi, simon, pardon sommations, décidèrent de tirer à plusieurs exemplaires et « coquille » fut supprimé du dictionnaire.

    D’après les dernières citations à comparaître les jolies phrases ne se laissent plus prendre aux mots.

    * Proverbe russe

  14. Nadine de Bernardy dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase,est activement recherché par toutes les polices.Son signalement fut diffusé sur Interpol car l’individu,connu pour être sans scrupule, n’en était pas à son premier crime.
    Il avait déjà sali l’honneur de phrases ampoulées,de citations et maximes .
    C’était un type râblé,à l’oeil sournois,s’exprimant avec un fort accent slave,toujours vêtu d’un trench coat mastic.On le voyait raser les murs avant d’entreprendre sa prochaine victime.
    En Allemagne,la Gothique prit les choses très au sérieux et mit ses plus fins limiers au travail.
    Au Royaume Uni,l’on fit appel plus discrètement à un certain S.H qui,muni de sa loupe à infra rouge,arpenta les quartiers de la capitale de Mayfair à Picadilly .
    A Rome,la Gestuelle se mit en chasse à l’italienne,avec panache et élégance,dans tous les lieux touristiques.
    Dans Paris on hésitait entre confier l’enquête à la Cursive ou la Carolingienne,toutes deux aptes à se saisir de l’affaire.
    Pour clore le débat,le Préfet des Polices désigna la Chancelière,vénérable institution qui avait fait ses preuves dans maintes affaires délicates.
    Celle ci l’était au plus haut point.
    La phrase outragée n’étant rien moins qu’issue d’une lettre enflammée envoyée par le ministre français de la culture à l’un de ses amants.
    Après des semaines de filature,l’on finit par appréhender le triste sire en flagrant délit auprès d’une phrase alambiquée sans méfiance.
    On lui mit la main au collet malgré ses protestations d’innocence.
    Après quelques heures de garde à vue en compagnie de jurons et d’inepties,il finit par avouer ses méfaits.
    On le condamna à dix ans de bienséance forcée au pénitencier de Bécherel où il étudiât l’art de la belle parole et du savoir vivre.
    Il se mit à écrire,devint mot d’esprit.
    On entend parler de lui pour une élection à l’Académie Française,sa candidature activement soutenue par le ministère des Affaires Culturelles.

  15. iris79 dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices. Son signalement…

    A été diffusé dans toutes les pages publiées du journal…De nombreuses brigades se sont mobilisées. Après la police Calibri qui l’a activement recherché dans les titres de la une, celle d’Arial a pris le relais dans les notes de fin de page. Quant à la police New Roman, elle s’est focalisée sur les encarts publicitaires où on le soupçonnait fort de s’être caché à l’abri de l’attention des abonnés qui ne perdaient guère de temps d’ordinaire sur ces bandeaux qui faisaient tellement partis du décor que le traitre mot avait joué son va-tout en se disant qu’une cachette trop énorme pourrait être la solution.

    On mit à contribution les fidèles lecteurs qui ne demandaient qu’à se divertir en cherchant la petite bête, la coquille qui ferait réagir le moindre quidam, s’offusquer l’habitué du courrier des lecteurs, celui à qui rien n’échappe. Il y avait fort à parier qu’au moins une personne le retrouverait. Il ne devrait pas échapper à ces milliers d’abonnés qui tenaient plus que tout à leur journal et par la même, au rituel sacré qu’il signifiait de le retrouver chaque matin. Pas question donc de laisser un malotru salir la moindre des belles phrases sorties des plus belles plumes des journalistes besogneux qui honoraient leurs lecteurs quotidiennement.

    Et contre toute attente, c’est un enfant qui eut les honneurs de la presse le lendemain en relatant sa découverte fortuite alors qu’il patientait dans la salle d’attente du dentiste. En effet, alors qu’il cherchait à tromper l’ennui (il n’y avait aucun livre pour enfant dans cette salle, ce qui ne présageait rien de bon par la suite, se dit-il) et qu’il n’était pas parvenu à soudoyer sa mère pour jouer sur son téléphone. (Ah non, mon chéri, j’en ai besoin !) l’enfant, voulant se venger, attirer l’attention n’en attendait pas tant quand il découvrit en dernière page, incrustée dans la carte météo le mot de cambronne écrit en petites lettres irrégulières. Oh maman, t’as vu ? Y a écrit M…e là !
    La mère, confuse et honteuse, saisit le journal prête à sermonner son diablotin de fils mais devant la véracité de ses propos prit les autres patients à témoin en leur montrant le traitre mot.

    Il fut aussitôt mis dans les indésirables et autre mot ignoré de tous les logiciels de traitement de textes des journalistes et jamais plus il ne put, d’une quelconque façon, ressurgir au hasard d’une virgule, au détour d’une majuscule ou subtiliser la place de mercredi, mercuriale ou mercurochrome ! On ne sut jamais toutefois comment il s’était retrouvé là. Le mystère resta entier. Depuis, certains disent même qu’ils prennent désormais un plaisir coupable à chercher l’intrus, le vilain mot, la petite bête…

  16. Ophélie E. dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices. Son signalement est diffusé sur toutes les plates-formes d’écriture, sur les réseaux sociaux et autres groupes littéraires.

    Crime de lèse-majesté : un illustre inconnu a plagié la si longue et célèbre phrase de M. D. étudiée dans les facultés des lettres. Le présumé faussaire se défend de n’avoir jamais lu ce prix Goncourt et argue que sa plume s’est envolée contre sa volonté. Mais rien ne le disculpe et la rumeur enfle à la vitesse de la lumière.

    Un beau matin, l’écrivain en herbe ouvre un courrier. Ses yeux ébahis découvrent qu’il est lauréat de ce prestigieux concours de nouvelles auquel il a participé malgré les lourdes contraintes imposées. Poursuivant sa lecture, il apprend que l’un de ses ouvrages se verra édité. Le cœur battant la chamade, il pousse un « ouf » de soulagement de constater que le jury d’éditeurs n’a rien trouvé à redire de sa phrase à rallonge. Après une nuit d’insomnie, il réalise qu’il peut, désormais, se prévaloir du titre d’écrivain.

    Police 72 n’a jamais retrouvé Plagiat. La jalousie l’aurait-elle tué ?

  17. Jean Louis Maître dit :

    Les traîtres mots

    – J’ai pas compris un traître mot…

    – « Je n’ai pas compris… », Jolie phrase !

    – Je n’ai pas compris, M’sieur Peignot…

    – « Monsieur » Peignot, ma Jolie Phrase !
    Parle-moi de ce « traître mot »
    Et surtout, finis bien tes phrases
    Car, si tu parles à demi-mot,
    Je crains que le sens ne s’écrase.

    – J’ai bien compris, Monsieur Peignot.
    Il a dit que son cœur s’embrase.
    Moi, j’ai entendu « s’embrasse »…

    – …Oh !
    Allez, continue, Jolie Phrase !

    – J’hésite… ce sont des gros mots…
    Et j’ai peur que ça…métastase…
    Y avait « Pétasse ! », y avait « Salaud ! »

    – « Il » y avait, ma Jolie Phrase !

    – « Il » y avait, Monsieur Peignot.
    Il y avait aussi « Connasse ! »
    J’m’excuse, ce n’est pas très beau…

    – Non !  JE t’excuse, Jolie Phrase,
    Toi, tu « regrettes », c’est le mot.
    Tu peux tout dire dans tes phrases
    Si tu emploies le juste mot…

    Mais, bon, j’arrête, ça vous rase
    Et là, vous croquez le marmot

  18. Antonio dit :

    Son signalement décrivait un mot minuscule à caractère gras, sans emploi. Il fréquentait des tweets malfamés, des boîtes de tchats dans des cryptes peu recommandables.

    « Moi, je l’y ai croisé une fois. Je suivais juste un ami. Je ne l’ai pas bien vu, il était affublé d’un chapeau, qui ne lui allait pas du tout d’ailleurs, et accompagné d’une de ces voyelles avec un accent qu’on sonne pour s’accorder du bon temps. Vous voyez ce que je veux dire ? »

    « Je crois qu’il créchait dans un foyer du dictionnaire. Vous savez, un de ceux qui accueillent chaque année tous ces néologistes et autres anglicistes. Étymologiquement, il n’avait pas de famille, ni de racine par chez nous. Attention ! Je dis ça, je ne suis pas raciste, je suis bretonne. Mais il serait tout de même temps d’intégrer d’abord notre propre langue, non ? Même « Kénavo » n’est pas dans le dictionnaire, alors que tout le monde l’emploie dans les crêperies parisiennes. »

    « On se croisait le matin et le soir, juste bonjour bonsoir. Point à la ligne. »

    « Vous n’allez pas me dire qu’elle ne l’a pas un peu cherché. Moi je les connais bien ces petites phrases piquantes. Toutes les mêmes ! Elles vous provoquent et s’étonnent après qu’on appose un complément d’objet trop direct sur leurs formes lexicales. »

    « Putain ! Shit ! Fuck, koi ! cé mon frère de sens ! On parle la même langue, lui et moi ! Mé kes k’il est allé foutre dans cette frase ? »

    Aux dernières nouvelles, le mot coupable aurait pris le premier tweet en direction de la Maison blanche où il aurait demandé l’asile au président américain. D’après le président français, ce serait « de la pipe », son homologue outre-Atlantique ne lui en ayant pas touché un traître mot.

  19. Souris-Verte dit :

    🐀LA FAMEUSE LETTRE !
    Une jolie phrase enrubannée de mots savants avait soudain fait polémique dans l’auditoire jusqu’alors endormi par la mélodie des rimes.
    Lorsqu’un traître mot, en la ponctuant avait semé le doute.
    Tellement provoquant qu’il était défendu par le point d’exclamation piqué en sentinelle… L’interrogation restait de mise. La phrase tout d’abord coite fut bientôt sur la défensive.
    QUOIQUE ! Ce mot était là et bien là.
    Sa signalisation était lourde
    Outrageusement il avait montré son Q dès le début de son mot !
    Chut ! On ne dit pas …
    On dit: la fameuse lettre !
    Soit ! assis sur la fameuse lettre… Et plutôt deux fois qu’une, une devant, une à l’arrière il était confortablement installé dessus, narquois et dans le but unique de tourmenter les esprits, un trublion quoi !
    Cela devenait suspect !
    et tien ! suce-pet… Pouah! Messire vous vous égarez que voilà un vilain mot !
    Après cette digression coquine, revenons au sens perdu de la formulation.
    La phrase eut beau se contorsionner glissant le verbe avant le complément et essayer toutes les formes progressive, persuasive et même vigoureuse, le ruban des mots si joliment noué ne résista pas aux tentatives.
    Rien n’y fit, comme un goutte à goutte le poison du doute continuait de s’instiller dans la perfusion de la confusion.
    Les esprits de la phrase s’échauffèrent en montrant le ‘ point ‘
    À bas la sentinelle ! à s’exclamer elle nous perturbe.
    C’est toujours comme ça dans les émeutes, il faut couper des têtes.

    Mais alors où, ou qui se trouvait là et avec qui?

    Après délibéré, les jurés faisaient tristes figures.
    La virgule cabossée par l’angle d’un guillemet énervé qui avait joué des coudes pour mieux voir le Q du délit.
    La parenthèse, choquée en était restée là bouche bée… Tout ça n’était pas de bon augure en ce qui concernait l’accusation du mot

    Je juge enfin s’exprima.
    Messieurs les jurés des mots êtes vous arrivés à vous mettre d’accord ?

    Non, Monsieur le juge chuintèrent les points de suspension qui dans la bagarre y avaient laissé leurs dents de devant : ce mot nous a interloqués…
    Ce QUOIQUE est une conjonction qui provoque l’équivoque…

    Arrêtez ! Dit le juge, Je ne veux plus entendre un un seul mot avec la fameuse lettre…
    Plus de Q entre nous, il suscite trop de litiges tendancieux, qui presque, il faut bien le dire, sont toujours à l’origine des maux.
    🐀 Souris-Verte

  20. Camomille dit :

    Son signalement…

    est fourni par un alexandrin qui prétend l’avoir vu s’enfuir en ricanant :

    – « laid », Monsieur le Brigadier ; « très laid » vous dis-je……

    – Mais encore ?

    – Hé bien, maigre, bossu avec un regard fourbe

    – Et vous Madame, qu’auriez-vous à ajouter à cette description ?

    – Oh !…..moi….j’ai fermé les yeux tant sa présence m’a été insupportable…il m’a détruite Monsieur le Brigadier….détruite….
    et si mon ami Alexandrin n’était pas survenu à l’improviste entre deux guillemets, je me demande si j’aurais pu survivre à cet outrage !

    – Donc, vous ne l’avez pas vu Madame ?

    – Je n’ai pas voulu le voir…. ce n’est pas pareil !

    – Je suis obligé d’insister Madame car souvent l’imaginaire nous joue des tours….et nous, dans la gendarmerie, il nous faut des faits, vous comprenez ?

    – Des faits ? Des faits ? Mais regardez-moi ! Vous ne voyez pas dans quel état je me retrouve ? J’en ai perdu mes virgules mes accents et mes points sur les « i » tant la frayeur a été intense! Ca ne vous suffit pas ?… je ressemble à rien…constatez les dégâts au moins!

    – Oui… en effet. Je peux constater que vous êtes sans saveur et sans grand intérêt mais ça ne me donne pas le signalement de l’intrus…. 

    – Monsieur, vous êtes en train d’outrager mon amie!
    – Ah misère de misère…. mon cher Alexandrin… nous sommes bien des incompris dans ce monde de brutes !

    – ALLO …ALLO… Chef, qu’est ce que je dois faire ? J’ai encore « une sans talent » qui veut qu’on lance une recherche sur un mot qu’elle dit être responsable…elle est dans un triste état !

    – Ben Brigadier restez ferme :… dites-lui qu’elle revoit sa copie…. un point c’est tout !

  21. durand JEAN MARC dit :

    Un traître mot ayant outragé une jolie phrase est activement recherché par toutes les polices.

    Son signalement:

     » Celui ci est apparu petit, mesquin et en même temps gigantesque et gonflé. Il boitait alternativement de la jambe gauche puis de la droite ce qui ne facilitait pas la filature de Roubaix à Tourcoing. Les témoins le décrivent avec des cheveux poivre et sel, d’autres sucre et cannelle. Lors de l’affront filmé par un passant, on ne distingue pas clairement s’il portait un pantalon à carreaux ou une jupe plissée. Face à la subjectivité des images souvent manipulées par des franges parallèles au front, teinté de passe menterie, nous écarterons ce document suce pet. Certains l’ont vu chaussé de brodequins, certaines juchée sur des hauts talons. Tous sont d’accord sur le fait qu’il avait une oreille de chaque côté de la tête. Mais si la majorité dit qu’il portait des lunettes, certains l’ont vu avec des lorgnons, et un capitaine de frégate avec une longue vue de marine. La jolie phrase perturbée par l’agression a été incapable de décrire son assaillant. Coincée dans la foule des curieux, elle hurlait en agitant son ombrelle: » c’est lui, non c’est lui , non c’est lui, non c’est eux…! ». Finalement les curieux se sont cassés, on ne sait jamais avec ces jolies phrases qui croient avoir tout vu, tout entendu, tout dit et tout écrit. Un voisin ayant capté la scène du haut du balcon de sa femme vient de téléphoner au commissariat. Nous lui avons dit qu’il allait être entendu. Et il nous a répliqué que lui nous entendait très bien.Il prétend que rien ne s’est passé comme gribouillé dans la presse, bafouillé par la radio, dramatisé par télévision et clamé par le garde-champêtre. La jolie aurait marché dans une crotte de pigeon et laissé filtrer un mot indélicat dans une bouche aussi parfumée de distinction que mon oncle le général en porte sur la poitrine de son uniforme…. »

    Le capitaine Laglotte posa le compte-rendu et se gratta la calvitie. Son œil d’épervier circula dans la pièce et épingla le lieutenant  » Dites donc Perrot….c’est quoi ce rapport du 31 Décembre….je veux bien qu’on se détente un peu, ce soir là, mais il ne faut tout de même pas exagérer!

    – Ah bon, moi ca me semblait clair….

    – C’est vous Perrot qui ne deviez pas être clair…non ? Dites donc… un petit stage d’écriture, ça ne vous ferait peut être pas de mal ,parce que moi… votre paperasse, je n’y comprend pas un traître mot.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.