430e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Il était si radin qu’il se dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelque petits pas, par-ci par là. Ses proches… 

Permettez-vous d’opter pour pronom « IL » ou « ELLE »

23 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    Il était si radin qu’il se dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelque petits pas, par-ci par là.

    Ses proches tentaient de lui faire entendre raison et de le faire dévier de ce navrant travers qui leur apportaient à tous tant de désagréments. En vain.

    Il persistait à ne jamais donner l’heure, même à son père, éternel retardataire qui arriva hors délai à son discours de réception à la vénérable Académie, ses éminents et pointilleux congénères lui en firent de verts et perpétuels reproches. A cette occasion, comme en toutes circonstances, il ne présenta ses excuses ni à son père ni à quiconque.

    Il ne prêtait aucune attention à qui que ce soit, pas même à son épouse qui, silhouette effacée et voûtée, passa toute son existence dans l’ombre imposante du grand mais si mesquin homme.

    Toujours dans l’économie de lui-même et de ses fluides – jamais l’on ne vit une goutte de transpiration s’écouler de ses pores – il n’en devint pas moins père d’une fille unique. Jamais il ne lui fit l’aumône d’un compliment ni de la plus petite marque de tendresse, n’accordant sa main qu’après de nombreuses et épuisantes tergiversations.

    Et toute son existence fut à l’avenant. Il ne révélait son identité qu’avec réticences, n’offrait le sourire qu’avec parcimonie, ne révélait son identité que contraint et forcé.

    Et jamais, au grand jamais, il ne livrait pas ses sentiments, n’offrait son aide, n’adressait ses vœux ni ne fournissait d’explications.

    Il n’accepta qu’à contre-coeur de rendre l’âme après une longue existence d’épargne et d’avarice. De sa descendance ne restait qu’une petite-fille qui, le jour de la lecture du testament, apprit qu’il ne lui avait rien légué de son immense fortune accumulée grâce à sa cupidité. Hormis une insuffisance cardiaque due à un petit cœur. Et une verrue sur le nez.

  2. Françoise Maddens dit :

    Il était si radin qu’il se dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelque petits pas par-ci par là. Il mangeait des queues de cerise matin, midi et soi, une lui suffisant pour sa consommation journalière.
    Et puis un jour, bien que marchant à petits pas il tomba dans une bouche d’égoût dont la plaque avait été mal fermée. Et c’est ainsi qu’il glissa, glissa sur un parcours qui lui sembla long comme un jour sans pain , puis une souris le doubla ; comme il aurait voulu que ce soit une souris d’agneau. Qu’il avait été stupide de ne pas en manger quand il le pouvait ! Et puis un rat qui semble-t-il cherchait l’aventure, voyant ces paquets de billets dépasser de ses poches, s’en régala. Naïvement il espéra qu’il ne pourrait manger tout. Le pauvre se trompait car c’est bien connu que les rats adorent les billets de banque. Enfin il fut expulsé et se retrouva sur un terrain vague. Il huma à pleins poumons l’air frais du matin, éternua un bon goût et se mit à courir. Il ne savait pas où il allait mais qu’importe il fallait qu’il se dépense.
    Soudain il aperçut sur le trottoir de droite, sa banque. Il entra, le liftier le gratifia d’un bonsoir Monsieur le directeur. Il lui demanda de lui ouvrir la salle des coffres, prit une liasse de billets
    puis sortit . Il alla s’acheta un costume Armani, une chemise, des chaussettes, des chaussures ,tout le nécessaire quoi avec une carte bancaire de la banque. Puis il loua une chambre au Holliday in tout près, prit un bain puis ayant consulté le menu, il choisit une souris d’agneau et une île flottante.
    Le lendemain alors qu’il arrivait à la banque le portier éternua. Il lui recommanda de soigner ce rhume rapidement puis il prit l’ascenseur e d’un pas alerte il se dirigea vers son bureau..

  3. Clémence dit :

    Il était si radin qu’il se dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelque petits pas, par-ci par là.

    … Ses proches qui n’étaient pas radins pour deux sous, se dépensaient tant et plus et respiraient la vie à pleins poumons. Les éternuements explosaient de rire tout au long de l’année autour de belles tablées.
    Ils couraient de-ci, de-là en quête de mille petits bonheurs qu’ils trouvaient à chaque coin de rue.

    Pas plus tard qu’hier, à la terrasse du bistrot de Marius, ils se désolaient à la vue de ce trublion qui s’étiolait, de ce pessimiste qui plombait les ambiances festives, de ce radin pour qui hédonisme et épicurisme étaient des coquilles vides.
    – Il faut faire quelque chose ! s’exclama Pierre, dont la bonne humeur commençait à défaillir.
    – Oui, mais quoi ? demanda Louise en levant les bras au ciel.
    – J’ai peut-être une idée, répliqua Marc en avalant sa dernière gorgée de pastis.
    – Qu’est-ce qu’il va encore nous inventer, pérora Claire, en tapotant de ses ongles écarlates sur la table de formica.

    Le soleil tapait, les cigales cymbalaient et les platanes chuchotaient mystérieusement. Et les quatre amis reprirent en chœur :
    – Bonne Mère, il est temps de faire quelque chose !
    – Mais quoi ? répétèrent les deux femmes.
    – Mais quoi ? répétèrent les deux hommes.
    – Alors ? demanda Pierre, ça vient ?

    Marc bredouilla :
    – Faut , heu, comment dire, faut lui en mettre une…
    – Mais tu crois pas, qu’on l’a déjà secoué, ce couillon ! s’esclaffa Pierre en s’épongeant le front.
    – Faut lui mettre une fille dans le collimateur ! reprit Marc.
    – T’en connais une, toi, de nana , qui serait prête à vivre avec un tel radin ? répliqua Claire aussi sec.
    – C’est à peine s’il respire, alors pour le reste…enchaîna Louise…

    Les quatre amis regardèrent le fond de leur verre.Vide. Pierre leva le bras. Quelques minutes plus tard, la serveuse leur apporta une nouvelle tournée. Marc déposa un billet sur la table et d’un ton goguenard, il lui demanda :
    – Toujours pas d’amoureux ?
    – Toujours pas, répondit Julie, en haussant les épaules. Il viendra bien un jour, continua-t-elle en rendant la monnaie, en prenant bien soin de laisser un assortiment de pièces.

    Dès qu’elle quitta leur table, les quatre amis pouffèrent de rire.
    – La voilà, la solution ! Elle est mignonne à croquer, travailleuse, souriante, elle ne se plaint jamais. Elle devrait faire l’affaire !

    Et c’est ainsi que l’affaire commença.
    Au fil des apéros des jours de marché, les quatre amis ne cessèrent d’évoquer leur « ami », de le couvrir d’éloges et le parer de mille qualités, et ce, à voix bien haute, dès que la serveuse était dans les parages.
    Et ce qui devait arriver arriva. Julie s’aventura et leur dit :
    – Bon, votre message est bien passé, vous me le présentez quand, votre ami extraordinaire ?

    Par cette belle journée d’été, Julie vit une cinquième chaise s’ajouter à la table de ses habitués. Son cœur s’emballa quand elle vit la silhouette se découper à contre jour. Fière allure et belle taille…
    Julie s’approcha de la table.
    Et alors, tout se passa à la vitesse de l’éclair !

    Le radin tomba raide dingue de Julie. Il en eut les bras, la parole et le souffle coupés.
    Tétanisé et statufié, incapable de faire le moindre geste. Suspendu aux lèvres de sa belle, il vivait mille morts.

    Elle baissa doucement les paupières. Il esquissa un sourire.
    Les bancs furent affichés sur le mur de veilles pierres de la Mairie.

    Dix jours plus tard, dans sa robe blanche, Julie apposa sa signature en larges boucles.
    Lui, toujours aussi radin, le souffle court, griffonna son nom et la kyrielle de ses prénoms.

    Ses proches n’en revenaient pas de cette rapidité. Pour un coup de foudre, ce fut du tonnerre !

    Les jours passèrent et Julie sembla tout à coup s’étioler. Elle était devenue économe en tout : sourires rares, gestes au ralenti, et paroles à peine audibles.
    C’était certain, il avait déteint sur elle. Elle était certainement malheureuse, privée de tout…Leur entourage imaginait le pire.

    Mais non… rassurez-vous ! Leur histoire se continuait, toujours aussi belle ! Ils vivaient simplement d’amour et d’eau fraîche….

    © Clémence.

  4. osebo-moaka dit :

    C’est avec suspicion qu’il entendit frapper à sa porte. Les coups étaient francs, rythmés, comme quelqu’un qui avait cette vilaine manie de tout convertir en musique. Cela agaça François, il ne supportait plus celui qui avec une forte répétition recommençait à frappé de coups sur l’un des rythmes à la mode sa porte.

    Agacer au plus haut point, il se leva doucement sachant que cet être imbuvable allait le harcelé jusqu’à ce qu’il daigne enfin lui ouvrir la porte. François atteignit enfin cette maudite porte qu’il ouvrit non pas à la volée…car cela demandait trop de force et de mouvements avec en prime , le souci de cassé quelque chose de fragile, qu’il faudrait alors ramassé, puis…d’aller jusqu’à la cuisine chercher son balaie, la pelle, refaire le chemin inverse pour jeter les saletés…tout un monde quoi!

    Bref trop peu pour François. Devant la porte ouverte, ce tenait un jeune homme d’environ vingt sept ans ou un peu plus…François ne voulait pas calculé trop fatiguant pour ses neurones en veille. Avare de mot comme du reste, François attendit que cet illuminé lui indique,le motif de sa venue.

    Pourtant Jean-Gérard Trémaillard resta pensif. Son regard vif fonça sur l’homme debout en tenue classique attendant forcément qu’il parle. Le voir en face de lui fit une drôle d’impression à François. Pour Jean-Gérard le doute n’était plus permis François se tenait bel et bien vivant là devant lui, alors pourquoi…Oui pourquoi son compte avait-il était débité de cette somme monstrueuse?

    Ce monstre d’avarice aigu , ce trufiant , ce malotru, ce vieux débris de quatre vingt dix huit ans qui s’accroche à la vie tel la bernique sur son rocher, qui dans un souffle discret et malodorant réclame qu’il veut faire place net et aller voir l’Éternel…Pourquoi donc était-il encore gaillard?

    Avec toutes les vilenies que ce homme ,imbu de lui-même dans sa jeunesse ,avait fait subir à ses parents…Jean-Gérard pensait que sa solution était la meilleur. S’était’il trompé dans son choix? Non, c’est sûr que cette personne savait comment s’y prendre pour jeter ade patresse le quidam désigner , alors ou donc était le problème?

    La porte lentement se refermait. Jean-Gérard posa son pied entre le chambranle et la porte évitant ainsi que François ne la fermasse. -D’un souffle crachotant, François lui dit: » Petit si tu ne veux pas que je te dégomme le panard…vire le de là ».

    Grand-père tu ne me laisses pas entrer? _Que veux-tu de moi petit? Si c’est des sous tu peux filer vite fait d’ici, si c’est une chambre sache que c’est pas gratuit, pareille pour la bouffe tu raque sinon tu dégage de là, tu me fais perdre mon temps si précieux.
    -Tu faisais quoi Grand-père qui soit si important pour mettre autant de temps à m’ouvrir ta porte?

    _ Qu’est ce que ça peut te foutre de savoir quel est mon passe temps du moment, tiens t’es pareille que la gonze qui est venue me voir il y a de ça deux jours…à me posées des questions et des questions, quelle drôle d’idée elle a eu cette petite. Bref, elle m’a si bien embobiné que j’ai eu l’envie de lui offrir à boire, tu te rends compte moi, moi lui donné gratuitement à boire c’est le monde à l’envers tu peux me croire .

    -Une femme est venue te voir et tu as, non c’est pas vrai tu débloque hein!
    _ Non petit ma tête est bonne ça tu peux me croire.J’ai attrapé par contre son rhume,ça me gâche ma journée.
    Jean Gérard sourit à pleine dent, se disant qu’en fait son argent avait bien servi…Le vieux schnock n’avait pas perçu la menace et radin comme il était, il n’allait certainement pas faire venir un médecin.

    Attendre c’est cela qu’il fallait faire, prendre patience car l’heure du cradot, du radin plus plus, du sadique pervers allait finalement prendre fin.Qui hériterait de tous ses biens? Qui énoncerait l’idée que sa mort n’était pas nette? Ou devrait’il l’incinérer afin qu’il n’y ai pas de problème? Que de questions sans réponse, mais pour l’heure Jean-Gérard se frottait les mains…il avait tord sur un point…Son vieux crapaud de grand-père ne partirait pas tous seul.
    y-l.

  5. LURON'OURS dit :

    🐹 CARNAVAL INTIME
    C’était un économiste, un radin qui ne se dépensait que pour peu respirer avec un quota de deux éternuements par année bissextile.
    Ses proches trop moqueuses, il les évitait.
    Afin, ni responsable ni équitable pour sa survie restreignait ses envies.
    À la croisée des chemins, Ary élèvera des souris de laboratoire: êtres curieux et timides à la fois. Albinos aux oreilles rose, il ne décrit pas leur nez mobile, les moustaches fureteuses, l’ œil en éveil ;
    Elles trottent sur leurs pattes menues traînant une queue comme une lime.
    A carnaval, il gracie une de ses pensionnaires: Mickey.
    Modifié génétiquement ? Non.
    Ari la maquille, amidonne ses moustaches sous un domino noir. Il duplique son image dans des glaces déformantes. Mickey, souris transformiste, le confronte à l’inanité de sa personne.
    Pourquoi contribuer à la recherche biologique quand il ne sait rien de lui ?
    Arrivé à ce rond-point, il va choisir le risque le risque et l’aventure. Il sera impresario sous le nom de Ari kara éternue t-il.
    Et sa souris s’enfuit.
    🐹 LURON’OURS

  6. Il était si radin qu’il se dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelque petits pas par-ci par là.
    Ses vêtements dataient d’un temps que personne ne connaissait. Trop chères, les fringues !
    Il ne possédait pas de voiture, trop chère l’essence !
    Il habitait dans une maisonnette, défraîchie avec les ans, dont il avait héritée au décès de ses parents. Trop chers, les loyers !
    Il s’éclairait à la bougie, trop chère l’électricité !
    Il ne mangeait que ce qu’il produisait, en petites quantités. Trop chère, la bouffe !
    Il n’avait jamais voulu aucun animal. Trop chère, la compagnie !
    Il ne parlait à personne. Trop dure, la conversation !
    Il ne côtoyait personne. Trop abusive, l’amitié.
    Il ne fêtait jamais Noël. Trop chers, les cadeaux !
    Il ne voyageait jamais, bien sûr. Trop coûteux, les voyages !
    Il ne se rasait pas. Trop cher, le barbier !
    Il n’allait jamais chez le coiffeur. Trop cher, le coiffeur !
    Il ne connaissait aucun médecin. Trop onéreux, le docteur !
    Il ne sortait jamais de chez lui. Trop dangereuse, l’aventure !
    Il ne dépensait rien. Trop radin, l’homme !
    Il ne respirait qu’avec parcimonie. Trop économe, l’homme !
    Il éternuait à peine. Trop économe, l’homme !
    Il marchait à petits pas. Trop fatigué, l’homme !
    Il mangeait peu. Trop économe, l’homme !
    Il ne possédait aucun objet moderne. Trop radin, l’homme !
    Il vivait comme au XIXe siècle. Trop démodé, l’homme !
    Il n’avait aucune passion. Trop dangereuses, les folies !
    Il n’avait jamais vu une seule femme. Trop dangereuses, les femmes !
    Il ne parlait jamais. Trop fatiguée, la langue !
    Il restait assis à longueur de journée. Trop fatigué, l’homme !
    Il ne méditait pas. Trop débile, la méditation !
    Il attendait dans le vide. Trop dur, le vide !
    Il attendait dans le noir. Trop sombre, le noir !
    Il attendait seul. Trop habituée, la solitude !
    Il attendit longtemps. Trop long, le temps !
    Il attendit encore. Trop, c’est trop !

    Il partit un matin sombre, seul, dans son fauteuil. Trop longue, la vie !

  7. pissenlit dit :

    Il était si radin qu’il se dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelque petits pas, par-ci par là. Ses proches, las de son attitude ne l’étaient plus depuis longtemps. Certains persistaient néanmoins dans leur visite de courtoisie, dans l’espoir de gagner quelques sous quand le gredin serait mort. Car comme tous les avares, il n’avait pas d’héritier.
    Il calculait le coup énergétique de chaque effort, traduisait les calories en aliments, les aliments en argent, mais pas seulement… Sa science de l’économie était infinie. Il pouvait vous expliquer pourquoi le coût de la fabrication d’une éponge naturelle différait d’une éponge synthétique. Pourtant les éponges lui servaient peu ! Bien trop coûteux ! L’hygiène était bien trop dispendieuse pour notre pingre.
    Le plus dur avait été d’arrêter ses calculs incessants, sa grande passion. En effet, conscient que le glucose était nécessaire à sa réflexion, il décida de se mettre à la méditation, et de faire, autant possible, le vide dans ses pensées, en espérant que ce vide contribuerait à remplir encore davantage son compte en banque.
    C’est ainsi que vivait notre homme, en ermite, souvent allongé sur un lit crasseux, la peau desséchée par manque d’hydratation, le corps amaigri, sans tonicité.
    Cependant, un jour de juillet, on frappa à sa porte. Oh, très discrètement, c’étaient tout juste trois coups effleurés. Cette manière de faire ne ressemblait pas à celle des enfants du quartier, ces affreux bambins qui ne pensaient qu’à se moquer, ni à un de ses amis qui ne viennent que pour la nouvelle année. Intrigué et fatigué de méditer, il quitta son lit, lentement, en prenant soin de s’économiser et s’avança jusqu’à sa porte. Il ouvrit et devant lui se présenta Lucie. Il ne savait pas si elle était femme ou enfant, fille ou mère, jeune ou vieille. Il ne vit que sa blondeur, sa peau fine et transparente, sa silhouette menue et fragile et ses yeux doux, implorants. Sans parler il la fit entrer. Il lui offrit à boire. Elle but une gorgée, elle était désaltérée. Il lui offrit à manger. Elle avala une bouchée, elle était rassasiée. Il était charmée.
    Elle le remercia de son accueil chaleureux et de sa générosité, et, lui assurant qu’elle allait mieux, elle proposa de s’en aller.
    Il insista pour la garder, pour la regarder. Elle fut touchée par cet homme simple et bon et décida d’accepter.
    Conte de fées, hasard heureux ? Notre radin était bel et bien amoureux. Il n’en perdit pas moins sa science de l’économie, mais l’utilisa pour le bien-être de sa douce amie.
    Afin qu’elle soit en bonne santé, il cultiva un potager, bien moins coûteux que les légumes du supermarché et tellement plus sain. Il devint expert en écologie et Lucie ne se lassait pas d’admirer cet homme qui ne ménageait pas ses efforts pour son bien-être. Elle le regardait avec des yeux aimants, séduite autant par sa plastique que par son intelligence. Et oui, notre homme qui passait désormais plus de temps à l’extérieur avait bonne mine et avait gagné de la tonicité musculaire.
    Il entretenait sa maison, conscient qu’une hygiène convenable sentait meilleur et éloignait les animaux indésirables.
    De son côté, Lucie lui écrivait des poèmes et des petites histoires qu’elle lui lisait le soir.
    Ils vivaient simplement.
    Radin ? Il l’était toujours ! Mais ce n’était plus sa raison d’être. Il avait découvert depuis longtemps, que d’argent, il n’en avait pas besoin.
    Après de nombreuses et heureuses années, notre couple en âge de se retirer prit une décision insensée. Ils marchèrent jusqu’à la banque, à pas mesuré. Ils remplirent des sacs de billet et rentrèrent très excités dans leur foyer. Ils s’apprêtaient à commettre l’acte le plus fou de toute leur vie d’économie. Jeter l’argent par les fenêtres !

  8. Ophélie E. dit :

    Il était si radin qu’il se dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelques petits pas, par-ci par-là. Ses proches, qui n’avaient pas les poches remplies d’oursins, lui offrirent une cure au Mont-Dore, station thermale nichée au cœur des volcans d’Auvergne.

    Après des jours de palabres pour le décider, enfin, à sortir de son trou, ils réussirent à le convaincre que ce serait bien qu’il en profite un peu avant de passer de vie à trépas. Sa principale objection n’était pas tant de se bouger le popotin, mais que le moindre déplacement coûtait les yeux de la tête. Après que sa famille lui eut certifié qu’il serait tel un coq en pâte, choyé comme un nabab sans débourser le moindre Kopeck, il se leva d’un bond de son antique fauteuil dont les ressorts lui rentraient dans les côtes et le séant. Tout émoustillé, il prépara dare-dare sa valise et le voilà parti, tout fringant, pour la plus grande aventure de sa vie.

    Il apprécia les massages sur son ostéoporose galopante et tout autant les bons petits repas en faisant une razzia sur les plateaux de fromages ; le Saint-Nectaire n’avait pas le temps de couler sur la nappe avec lui. Les excursions au château de Murol et au lac Chambon l’enchantèrent. Il passa le dernier jour de ses vacances de rêve au sommet du Puy de Sancy à 1 885mètres d’altitude. Dans le car le ramenant chez lui, il fit son examen de conscience en se disant qu’il aurait, quand même, pu se payer du bon temps depuis longtemps.

    Dépité de rentrer dans son antre, il en fit le tour du regard et, pris d’une subite inspiration, souleva son matelas et piocha plusieurs liasses de billets qu’il glissa dans son portefeuille et dans une poche de son pardessus. Il mit son grand mouchoir à carreaux par-dessus ; ni vu ni connu.

    Un tonitruant ATCHOUM le terrassa.

  9. Michel-Denis ROBERT dit :

    – Il était si radin qu’il dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelques petits pas par-ci par-là…
    – Ils auraient pu marquer dix points pendant qu’ils étaient en infériorité numérique.
    – Hein ! Ah ! Tu regardes le rugby, tu exagères.
    – Non, c’est la preuve qu’avec moins on peut faire plus. S’ils avaient joué comme ça contre les Anglais, ils auraient pu gagner.
    – Avec des si… ! Je disais qu’il était pingre.
    – Un jour il m’a donné des sous pour acheter une tête de nègre.
    – Tu sais qu’on n’a plus le droit de dire ce mot.
    – C’est pour ça qu’il était radin. Il ne parlait déjà pas beaucoup et on lui supprimait des mots.
    – Mais tu peux dire un autre mot.
    – Quand même la guimauve n’aurait pas eu le même goût pour lui.
    – On change de conversation.
    – Tu crois qu’ils n’en ont pas autant pour nous les fromages blancs ?
    – Bon, ça va !
    – Ce que je voulais dire, il m’avait donné en-dessous du prix. J’ai été obligé de rajouter.
    – Et tu ne lui as pas dit ?
    – Il n’était pas si radin que ça ! Je trouve au contraire qu’il était généreux. S’il était aussi parcimonieux, c’est qu’il voulait qu’on s’intéresse à lui.
    – Quel joli mot pour un avare, parcimonieux ! Mon oeil Cormontreuil. Il avait des propriétés et il vivait quasiment dans la misère.
    – Il disait qu’il ne pouvait pas augmenter les loyers parce que ses locataires ne pouvaient pas payer.
    – Facile !
    – Il avait tellement manqué dans sa jeunesse. Pour lui c’était une revanche.
    – Tu reconnais alors qu’il était plein aux as !
    – Il gérait bien son argent, c’est tout.
    – Tout le monde le disait qu’il était rapace.
    – En tous cas tu es large avec tes qualificatifs.
    – Que veux-tu dire ?
    – Que dès qu’on montre quelqu’un du doigt…
    – Tu le défends beaucoup, je trouve. Tu vas peut-être toucher son héritage ?
    – Rien du tout ! Je dis simplement que d’avoir de l’argent, c’est un tabou à la mode et que ça suscite des vocations.

  10. Catherine M.S dit :

    A radin, radin et demi

    Bonjour à tous !
    Asseyez-vous je vous prie
    Le thème de la causerie du jour étant « La radinerie »
    Je vais évoquer ici
    L’histoire d’un vieil ami :
    Il était si radin qu’il se dépensait peu
    C’est à peine s’il respirait
    On l’appelait le bienheureux
    Jamais trop d’efforts, faisant les choses à moitié
    Toujours pour se ménager !

    Il parlait à mi-voix pour s’économiser
    Tant pis si l’autre n’entendait pas
    Il n’en faisait guère cas.
    Une course à faire ?
    Pas plus d’une demi-heure
    Y passer plus de temps eût été une galère
    Quelquefois même il s’arrêtait à mi-chemin
    Et repoussait la corvée au lendemain.
    S’il regardait un match à la télé
    C’était souvent les yeux mi-clos
    Pour ne pas les user
    Et régulièrement à la mi-temps
    Il s’endormait sur le canapé …

    Parfois, quand je lui demandais son avis
    Sur le sens de cette vie
    Faite de parcimonie
    Il avait ce sourire en coin
    Et cet air mi-figue mi-raisin
    Dont je me souviens
    Encore avec émotion aujourd’hui.
    C’était mon ami
    On l’appelait Mi-mi

    Je vous remercie
    Des questions ? Monsieur là-bas, oui ?

  11. jean marc durand dit :

    Il était si radin qu’il se dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelques petits pas par ci par là. Ses pieds avaient pour lui une telle valeur qu’il ne daignait que rarement les offusquer par le contact d’un plancher. Personne ne savait d’où provenait son attitude et ce que cela pouvait signifier. Et comme il était avare de paroles, il ne risquait pas de fournir des explications.

    Depuis un certain temps, il flottait d’ailleurs, le temps d’une respiration puis retombait dans sa léthargie. Alors il se boursouflait, prenait du poids pesant et trébuchant. Certains passants habitués se moquaient: » Tiens… L’Harpagonfle! ». Mais la plupart l’ignoraient.

    Sa mère le veillait nuit et jour parce que c’était sa mère et que même pour le moins commun des mortels, une mère attentive est toujours une merveille.

    Elle se souvenait que déjà petit, il chipotait sur tout. A sa naissance, il esquissa un pet, sans plus. Plus tard il s’entêtait contre la tétée, toujours alité, refusant littéralement de s’allaiter. Quand ses parents s’absentaient, il en profitait pour sucer le pouce de sa petite soeur pour économiser le sien. Il grappillait autour de lui, tout ce qui, un jour, pensait il, pourrait lui être utile, ou pas. Ainsi s’empilaient dans son couffin des piles polluantes, des pilules polychromes et des pilotis polyvalents. Ainsi s’entassaient dans son berceau des tas de tasses et des biscottes, ainsi que quelques tasseaux tarabiscotés. C’était déjà un sacré petits rapace stockant dans ses griffes tout ce qui passait à sa portée, des notes de musique, de la menue monnaie et des gros carambars.

    Il ne grandit pas vraiment comme on peut dire qu’un enfant grandit. Aucun épanouissement d’aucune sorte car il lésinait sur tout mouvement, toute avancée, toute ouverture. Il s’amassait dans sa propre masse, mastiquait sa momie des mots, et masturbait le masque de ses envies.

    Evidemment, il ne rencontra jamais de femme car trop près de ses dessous, il changeait rarement de slip.

    Ce type n’était vraiment qu’une catastrophe, il ne disait rien, ne bougeait pas, n’aimait rien ni personne, sauf son nombril, peut-être, n’espérait rien, n’envisageait rien.

    Il n’y avait vraiment que l’esprit généreux d’un bordelais égaré pour tenter de vouloir donner vie à un tel ectoplasme, usurier de tout frémissement vital, grand lessivé du tambour de la non-existence.

    D’ailleurs, un jour…ou peut être une nuit, il se grippa dans son lent travail d’esoufflerie. Il se monta si chiche d’un tout petit filet de souffle que la mort l’embarqua. Le voyage vers l’autre rive ne fut pas bien long car il traînait depuis toujours au milieu du gué.

  12. Blackrain dit :

    … ne l’entendaient guère. Il était taiseux par crainte de se confier. Le matin, il partait travailler dans sa Dacia. Il n’empruntait jamais l’autoroute et ne prenait jamais d’auto stoppeur car il préférait rouler à vide. Ce petit informaticien ne vivait que pour exploiter les données des autres. Il était sérieux et ne cédait pas à la facilité. S’il ne prêtait jamais l’oreille aux commérages, il adorait que de ses collègues lui donnent de l’importance. Il lisait peu. Jamais durant sa jeunesse il n’avait ouvert un conte. Sa santé était fragile. Ses jambes étaient sujettes à varices et l’hiver, il attrapait souvent la grippe-sous les couvertures limées de son appartement sans chauffage. Il attendait que les rats passent pour se lever dans sont logement insalubre. Il avait toutefois une passion : les oiseaux. Il adorait les vautours. Il mangeait peu, se contentait de quelques pois chiches et des patates rabougries qu’il grappillait en fin de marché. Il récupérait même les épluchures avec son économe pour les manger en chips. Malgré ses problèmes récurrents de constipation, il vécut très âgé car il lutât férocement contre la mort. Il ne voulait absolument pas rendre l’âme.

  13. Souris-Verte dit :

    🐀 UN LAURIER PINGRE.
    En même temps que le Beaujolais nouveau, le nouveau directeur est arrivé aussi.
    Si l’un a du corps, l’autre est aussi mince et rétréci que le sera certainement notre prochaine feuille de paye.
    La tête de cet individu glacial est pointue comme un œuf, le tif est rare. Tout chez lui est à l’économie. Même le cheveu ne se hasarde pas à pousser. Pourquoi faire ? Il pousserait de travers !
    Le sourire? Juste une ligne sarcastique! Et méfiance s’il s’affiche en pli : votre tête est mise à prix !
    Mince aussi est le nez par lequel il respire… peu. Pincé, ce nez a surtout pour effet de tenir ses lunettes. Lunettes dont chaque verre devant ses petits yeux pervers est coupant comme une lame de rasoir.
    Tout est petit chez lui ! Même ses yeux ronds légèrement globuleux d’un marron triste à pleurer tout en harmonie avec son teint couleur nez de moule. Comprenez par là, marbré, hésitant entre le jaune de l’œuf pas frais et le vert du fruit de mer depuis trop longtemps exposé aux intempéries.
    Touchons-nous le fond ? Que nenni !
    On ne touche pas ! Tout contact est proscrit !
    Il ne donne jamais la main, ni l’heure d’ailleurs ! Lui, ne donne rien !
    Pour dire bonjour ? Il lève un sourcil menaçant et crachote entre ses chicots un murmure postillonnant qui n’a rien d’engageant.
    Du reste, il ne dit pas bonjour car un bon jour pour lui n’existe pas, voire exclu du calendrier des postes, même du gratuit ! puisqu’il est offert avec les souhaits… de bonne année !

    S’il se hasarde à sortir de son bureau, c’est juste pour aller au  » petit coin » ! Il entrouve alors la porte, cligne de l’œil afin de s’assurer qu’il y sera bien tout seul et se faufile furtivement, rasant les murs dans un chuintement qui n’est pas sans rappeler le glissement du kleenex dans la lunette.
    Il trotte menu serrant bien fort ses genoux afin de ne pas perdre ce qu’il a de plus précieux et qu’à mon avis il lui manque !
    Serait-ce ‘ l’envergure ‘ ? Je n’en suis pas si sûr !
    Mais assurément, c’est par la poste qu’il a fait ses enfants !
    Pourtant ! il s’appelle Laurier! L’arbre du succès et de l’espérance!
    Une erreur dans la bouture sans doute !
    Car d’un plissement de paupière il nous biaise le moral aussi bas que la poitrine d’une vieille boxeuse.
    Maintenant on va se le remonter !!!
    Laissons pour ce qu’il est cet avorton radin et allons joyeusement tâter ce qui nous tient à cœur: le Beaujolais nouveau qui vient d’arriver.
    🐀 Souris-Verte

  14. iris79 dit :

    Il était si radin qu’il se dépensait peu. C’est à peine s’il respirait. Un éternuement une ou deux fois par an, quelques petits pas, par-ci par-là. Ses proches s’inquiétaient à propos de ce travers si soudain. Car il n’avait pas toujours été ainsi !
    On l’avait connu bien plus dépensier, généreux, expansif ! Certains se plaignaient même de le voir brûler alors la vie par tous les bouts. Il faisait peur à ses proches qui craignaient qu’il y laisse sa propre vie tellement il prenait de risque à vivre en tête brûlée.
    Tout avait basculé un soir d’hiver. On l’avait retrouvé inanimé au pied de son lit après plusieurs jours sans nouvelles, ce qui était tout ce qu’il y avait d’anormal avec lui.
    Depuis ce jour, son comportement avait radicalement changé sans que personne, pas même ses plus proches amis ne sachent à quoi tenait ce revirement. La plupart des gens de son entourage avait accepté le nouvel homme qu’il était devenu avec fatalisme, acceptant sans condition les conclusions sans appel des médecins consultés. Au cours de sa chute, des chocs à la tête avaient provoqué une amnésie irréversible, un changement et des lésions au cerveau qui entraînaient des bouleversements de comportement. C’était assez courant apparemment.
    Il avait poussé à l’extrême le concept d’économie éloignant ainsi petit à petit bien malgré lui ce qui lui restait d’amis. Pourtant son enthousiasme était toujours bien vivant ! Et même si la plupart des gens le raillaient pour ça, certains ne cachaient pas leur fascination pour ses capacités à économiser jusqu’à son souffle, sa respiration, ses besoins élémentaires à la survie comme les quantités de nourriture nécessaire, d’eau, d’habits. On ne le voyait plus jamais avec un manteau quelque soit la saison sans qu’il ait l’air de souffrir des variations climatiques auxquelles réagissaient de façon épidermique la plupart de ses voisins. Un chercheur zélé qui l’avait longuement observé mis au point un protocole qu’il osa lui présenter dans une économie de mots exemplaires qui plut énormément à notre « radin » qui accepta de partager ses journées avec le scientifique. C’était la première personne depuis qu’il avait changé qui lui montrait de l’intérêt sans le juger, sans le prendre de haut et rien que pour ça, il lui ouvrit sa porte. Quand il la referma, nul ne sut vraiment ce qui se passa ni comment ils réussirent à communiquer. Toujours est-il que lorsqu’il en ressortit quelque peu amaigri mais rayonnant, les gens qui avaient beaucoup jasé commencèrent eux aussi à regarder « le vieux radin » autrement.
    Cela assouplit le climat social de cette petite communauté qui avait été bien pressé de juger et souffrait terriblement de manque d’empathie sous un ciel toujours un peu plus gris. Le scientifique convia alors les habitants à une réunion dans la salle des fêtes, réunion qui serait très brève assura-t-il mais hautement instructive. La curiosité l’emporta sur tout le reste et tout le village se pressa pour écouter et surtout scruter notre « radin » devenu objet d’étude. Des voix moqueuses s’élevaient toujours mais laissèrent très vite place à un climat apaisé, des regards intéressés, interloqués même, puis bienveillants.
    A l’issue de cette présentation, le scientifique fit appel à l’assemblée afin de demander si des personnes seraient volontaires pour poursuivre et approfondir son expérience. En effet, il devait, avant de publier ses travaux, tester sa théorie et l’enrichir d’autres cas d’étude. Quelques doigts se levèrent timidement avant de laisser place à une forêt de main convaincue et enthousiaste. Ce qu’il leur promettait était incroyable ! Ainsi, pendant plusieurs mois, les expériences s’enchaînèrent dans un climat de confiance retrouvée, sans animosité et porteur de promesses sur un mieux vivre ensemble. Les gens acceptèrent de s’écouter, sans juger, d’échanger sans chercher à dominer et s’aperçurent que ce qu’ils avaient pris pour de la radinerie chez le vieil homme n’était qu’une étiquette collée à la hâte sur le dos de ce pauvre monsieur que personne n’avait cherché à écouter ni à comprendre.
    Ses capacités à s’économiser n’avait rien à voir avec un trait radin mais tout simplement avec une hypothèse dont il avait l’intuition : économiser nos capacités qu’elles qu’elles soient permettaient paradoxalement de les décupler. Et cela n’était pas incompatible avec une vie sociale, de citoyen inséré dans le monde du travail et de la vie de son village. Il fallait apprendre à ralentir, observer, écouter, accueillir, respirer de façon efficace et tranquille. Beaucoup y crurent, ce qui n’empêcha pas des découragements et des doutes de certains mais au bout de quelques semaines, il fit très bon vivre sur la planète Utopia, celle qui gravitait dans l‘ombre de la terre, sans que jamais personne ne l’ai vue, pas même les télescopes les plus performants…

  15. Anne dit :

    Il était si radin, oui,……mais envers lui même. Et que recommande le ministère de la santé ? Au moins 30 minutes d’activité par jour. Qu’il en était loin. Mais le souffle, les eternuements, là, c’était de la radinerie en lien avec la vie avec 1 grand V! Le souffle, l’air, comme les mouvements des vagues de la mer. Ces dernières laissent à chaque fois se de dévoiler 1 nouvel espace.prenez le temps de contempler et vous verrez. Revenons en à ce parallèle avec notre homme. Qu’avait il à cacher? Que ne voulait il pas dévoiler? De choses si importantes ? Il avait sans doute une grande sensibilité pour tant retenir. Il avait peut être juste besoin d’une main bienveillante pour se montrer, se reflèter en elle. Que le lâcher prise était dur. Donc non ce n’est pas de la radinerie, juste de la pudeur poussée à son paroxysme. Je ne peux que lui souhaiter de s’ouvrir avec douceur pour se laisser voir sans jugement négatif.

  16. Lonjaret Anne dit :

    Il était si radin, oui,……mais envers lui même. Et que que recommande le ministère de la santé? Au moins 30 minutes d’activité par jour. Qu’il en était loin. Mais le souffle, les eternuements, là, c’était de la radinerie en lien avec la vie avec 1 grand V! Le souffle, l’air, comme les mouvements des vagues de la mer. Ces dernières laissent à chaque fois se de dévoiler 1 nouvel espace.prenez le temps de contempler et vous verrez. Revenons en à ce parallèle avec notre homme. Qu’avait il à cacher? Que ne voulait il pas dévoiler? De choses si importantes? Il avait sans doute une grande sensibilité pour tant retenir. Il avait peut être juste besoin d’une main bienveillante pour se montrer, se reflèter en elle. Que le lâcher prise était dur. Donc non ce n’est pas de la radinerie, juste de la pudeur poussée à son paroxysme. Je ne peux que lui souhaiter de s’ouvrir avec douceur pour se laisser voir sans jugement négatif.

  17. Laurence Noyer dit :

    Parcimonie

    Les risques ça coute cher…
    Il en avait assez de verser des arrhes dans l’escarcelle de sa destinée
    Toutes ses économies y étaient passées,
    Ses forces, son enthousiasme, ses projets
    Sans jamais s’épargner

    L’énergie ça se dépense…
    Petits-pas d’un cul-pide
    Compte-goutte d’un rat-pace
    Grippe-sou d’un avare-icieux
    Pisse-vinaigre d’une part-si-monieuse

    Les erreurs ça se paye…
    Avare de sentiments
    Son cœur battait moins rouge
    Il ne donnait rien que le change
    Et garder pour lui tout le contrôle.

    Les coups ça s’encaisse…
    Il préférait garder la chambre
    Demeurer mince affaire et note brève
    A tout prendre il préférait tout laisser
    Vivre enserré pour moins souffrir
    Les larmes ça se verse…

  18. Antonio dit :

    Ses proches s’exaspéraient de devoir à chaque fois payer de leur personne pour lui. Il avait de l’énergie à revendre, tout le monde le savait, un grand gaillard comme lui, une santé de faire en or qu’il avait hérité de son père. Ah, le vieux ! Lui, il ne rechignait pas pour se dépenser. Il savait tout faire et avait tout gagné. Deux médailles d’or aux Jeux Olympiques de Mexico. Oui oui, c’est lui, le décathlonien de deux mètres. Il touchait à tout, ne restait jamais en place, toujours prêt à donner un coup de main à chaque occasion, tout l’inverse de son fainéant de fiston. Pourtant physiquement, ils se ressemblaient comme deux poutres d’os. Seulement, quand on est né plein aux aspirations, l’effort devient un trésor qu’il faut préserver, le nerf de l’économie. Voilà ce qu’il avait appris dans les grandes écoles.

    « Ne place aucune action si elle ne te rapporte pas. Inspirer trop d’air sur la place de Paris, par exemple, te coûte parfois plus d’expirations, taxées de toussotements désagréables à la source. Par contre, à la montagne suisse, là tu peux y aller, prends tout ce que tu peux, c’est exonéré de dépôts toxiques. »

    C’était devenu maladif. L’idée de dépenser la moindre énergie sans retour sur investissement le faisait vomir. Il avait placé tous ses actes dans des paradis vitaux qui lui assuraient des revenus confortables, lui permettant de respirer et digérer tout ce que la vie lui imposait injustement sur sa fortune.

    Puis un jour, à force de cacher ses efforts sous les bras et de ne rien déclarer de ses aspirations à la vie, cette dernière lui est tombée dessus. Le redressement lui a été fatal, elle lui a tout pris, le mettant sur la paille, jusqu’à son dernier souffle.

  19. Camomille dit :

    Ses proches…
    en avaient pris l’habitude et le surnommaient « NON » car NON était le seul mot qu’il utilisait sans restriction.
    Non pas « NON MERCI »….mais « NON ».
    Économisons les formules de politesse voyons…
    Veux-tu de la salade ?
    NON
    Veux-tu me passer du pain ?
    NON
    as-tu froid ?
    NON
    as-tu chaud ?
    NON
    … et ainsi s’écoulaient les petites journées misérables de notre bien piètre héros.
    Car il aimait la vie figurez-vous ce pauvre bougre ! Il aimait la vie jusqu’à vouloir l’économiser de crainte de la perdre.
    L’immobilisme était pour lui la meilleure façon de l’épargner.
    Ha…..vivre ! Mais vivre longtemps ! Quelle ivresse !
    Ca faisait tout de même 102 ans que ça durait ainsi.
    Ce cas arriva jusqu’aux aux oreilles du professeur RADINUS, fort intrigué, qui parvint à programmer une rencontre.
    Petit fauteuil, petite couverture sur les genoux, petit vieux rabougri : le professeur RADINUS découvre notre homme.
    – Bonjour Monsieur !
    – ‘jour
    – vous allez bien ?
    – (Large sourire)
    – vous êtes heureux ?
    – (large sourire)
    – vous avez besoin de quelque chose ?
    – (regard étonné)
    – Parait que vous aimez les pastilles « VICHY » ? Je vous en ai apporté un paquet…. tenez
    – HO….MERCI !
    Et le vieux rendit l’âme !

    Moralité : faut pas offrir des pastilles « VICHY » aux radins !

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