433e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Cette fois, ça y est ! j’habite un balcon en colocation avec…

Je vous invite à inventer la suite

Comme est née cette idée d’exercice

30 réponses

  1. Michel-Denis ROBERT dit :

    Il s’installait à la même place dans le tram, au quatrième rang près de la fenêtre. Un souvenir de gosse le ramenait à cet endroit. Ce jour-là quelqu’un caché derrière son journal l’occupait. Surpris, stupeur ! Habitude rompue. Il fut médusé pendant une seconde mais ne fit rien paraître et son besoin de superstition ne serait pas satisfait. Son intuition lui avait pourtant indiqué ce matin un malaise à venir. Il passa outre.

    Ce petit bout de coin, c’était son bien, sa propriété. Pas question d’y renoncer. Trop tard, il était arrivé trop tard. Depuis qu’il habitait près du lycée, en début de ligne, le tram l’attendait. Il se levait tôt exprès pour l’investir. Mais ce matin il découvrit une surprise.

    Pourquoi était-il si accroc à cet espace ? Quelle raison pouvait-il se donner d’être aussi accaparant ? Il fallait vraiment insuffler de l’air à son univers. Certaines modes sont faites pour être démodées un jour. C’était cela son intuition, une phrase dite lors d’une conversation à laquelle il n’avait pas prêtée attention et qu’elle avait ponctuée d’un « Et toc ! »

    Après tout, bousculer une règle puérile ne pouvait que le faire grandir. Il se dirigea vers le fond. Discrètement, au passage il remarqua des ongles bien dessinés rouge carmin ou peut-être vermillon. Qu’il aurait aimé être griffé, pas d’anneau et des cheveux d’or. C’est la première fois qu’il voyait cette charmante jeune fille. Si tôt ! « Que fait-elle dans la vie ? »
    Comment entrer en contact sans paraître discourtois ? Peut-être qu’elle sera là demain ou peut-être pas ?

    Elle avait mis ses écouteurs et lisait un article sur le théâtre. Il descendit avant elle. A son arrêt habituel, le paravent de papier l’ignora poliment sans qu’il ait pu voir son visage. et le tram redémarra imperturbable.

    Plus loin à la station Cathédrale il descendit, il vécut quelques instants comme un automate. Ne pouvant se mettre en retard, il inspira un bon bol d’air, regarda les flèches tronquées dans le ciel, fit quelques pas et l’air vif cingla son visage.Le printemps ne s’imposait pas encore. Marcher jusqu’à l’usine effacerait peut-être la vision de ce journal dont le titre connu parlait d’art. Le soleil dispersait des touches de couleurs ternies par des nappes de brouillard. Et les pavés lui parurent biscornus.

    Il salua les collègues du bureau, l’air morose.
    – Qu’est-ce que tu as ? dit Paul. On dirait que tu as rencontré un ovni.
    – Tu ne crois pas si bien dire. Tu n’aurais pas ton journal sur le théâtre ?
    C’est alors qu’il se souvint de ces ongles longs qu’il avait aperçu pressés sur la première page et d’une rose tatouée sur le dos de sa main.

    Dans ses jumelles, c’est bien la même rose qu’il avait vue dans le tram. Il avait loué une place de balcon pour trois semaines. Et la jeune fille aux cheveux d’or dansait là, sous ses yeux pour quelques jours encore.

  2. Lauriane dit :

    Cette fois ça y est ! j’habite un balcon en colocation avec un pigeon. Enfin le pigeon, je crois que c’est moi. Je revois cet agent immobilier qui me parle de cet appartement : vous allez voir Mr Dauré, c’est une petite merveille, bon il n’est pas très grand mais pour vous ce sera parfait. Et puis je sais que vous vouliez un extérieur alors ça n’a pas été facile à trouver mais finalement je vous ai déniché la perle rare.
    Il avait excité ma curiosité, alors je me suis dit que sous ses airs de vendeurs de tapis il avait peut être réussi à trouver l’appartement qu’il me fallait. On est arrivé devant le bâtiment, un vieil immeuble des années 60, pas assez récents pour avoir l’attrait de la modernité et pas assez vieux pour avoir avoir le charme de l’ancien.
    C’est pas grave je suis bien placé pour savoir qu’on peut avoir l’air décrépi à l’extérieur mais avoir beaucoup à offrir si on s’intéresse à ce qu’il y a dedans. L’agent me fait entrer et commence à prendre les escaliers. Avant même de monter la première marche la vue de cet escalier réveille la douleur dans mon genou. Je lui demande s’il n’y a pas d’ascenseur et s’il y a beaucoup d’étage à monter. « Un bijou comme celui la, ça se mérite Mr Dauré ! « . Je ne suis pas du genre à me plaindre alors je serre les dents et débute l’ascension des 5 étages. Arrivé dans l’appartement je suis épuisé, je m’assois dans le canapé pour reprendre mon souffle sans prendre la peine de regarder l’endroit où je suis. « C’est bien Mr Dauré, installez vous, vous voyez vous êtes déjà comme chez vous ». Après quelques minutes, je relève la tête pour regarder et autour de moi. Alors que l’agent récite une longue litanie sur les avantages de cet appartement, je me rends compte que je suis dans le salon, à moins que ce ne soit la salle ou la cuisine. En fait, les pièces se mélangent tellement entre elles qu’on peut passer de l’une à l’autre en un seul pas. « Vous voyez mr Dauré, un petit appartement c’est mieux pour vous, c’est moins d’entretien, il faut y penser à ces choses là! Et puis comme ça vous aurez plus de temps pour profiter de votre balcon, regardez derrière vous ». Je me retourne pour voir une baie vitrée qui fait toute la longueur du salon me permettant de deviner un petit balcon joliment aménagé de plantes, d’une table et de deux chaises. Je me lève pour aller voir ce balcon et mon regard se pose sur l’agent. C’est assez incroyable mais son sourire s’est encore agrandi et rempli maintenant la moitié de son visage alors que ses yeux brillants et perçants font des allers retours entre moi et le balcon. Une fois arrivé sur place je n’en crois pas mes yeux. Alors que j’entends au loin les bruits de la ville qui s’active, en face de moi je vois des arbres, une multitude d’arbre, ce doit être un bosquet. Cette nature et se calme m’apaise aussitôt, je ne veux plus partir d’ici. Soudain, je vois un papier se déposer sur la petite table métallique verte. « je vois que vous avez le coup de coeur Mr Dauré, il ne faut pas passer à côté, si vous signez maintenant j’annule tout de suite les visites suivantes ». Et voilà, maintenant je suis dans un appartement dont je ne peux pas m’échapper parce que mon genou de plus en plus douloureux transforme chaque sorties en torture. Alors je regarde le temps s’écouler et je passe mes journées devant cette table métallique verte à profiter du calme et du silence tout en partageant du vieux pain avec ce pigeon boiteux venu s’échouer sur mon balcon.

  3. françoise dit :

    Cette fois, ça y est ! j’habite un balcon en colocation avec, vous ne devinerez jamais, un chimpanzé. Mon voisin l’a ramené en fraude d’Ouganda et comme il n’a pas de balcon, il paie un loyer au propriétaire et le chimpanzé a le droit de venir sur le balcon à heures fixes pendant la journée exclusivement. Le chimpanzé a une montre connectée au poignet droit (cela voudrait-il dire qu’il est gaucher?) laquelle lui permet, à la seconde près, de respecter les horaires impartis, notés scrupuleusement sur un livre-horaire par l’homme d’entretien de l’immeuble.
    Et puis un jour le chimpanzé défit sa montre connectée de son poignet droit , la lança dans le jardin et s’élança d’arbre en arbre pour se retrouver sur le toit d’une voiture qui roulait sur les quais de Seine de Paris ce qui provoqua un carambolage monstre.
    Après bien des péripéties, notre chimpanzé se retrouva dans le parc zoologique de Paris. Il y fonda une famille et subvint à leurs besoins en exerçant la profession de conservateur animalier .
    Il bénéficie d’un contrat à durée indéterminée. On peut faire appel à lui afin de mener des visites et de participer au développement et à la mise en place de programmes éducatifs à l’attention des groupes scolaires.
    L’été dans le cadre des congés payés il va passer 5 semaines en Ouganda pour que ses enfants et puis petits-enfants n’oublient pas leurs origines.

  4. oholibama dit :

    J’lui avais dit qu’ça m’intéressais pas. Oui d’accord, il fait douze mètre carré,mais bon…ce n’est qu’un balcon! Oui bien sûr il y a le Rocher mais enfin, des rochers il y en à pleins d’autres non?

    Une course! Oui il va y avoir une course hé! Pour voir, entendre ce genre de bruit qui n’en est plus un…quel non sens. Oh je sais que mon hamac sera trèèès bien installé sur ce magnifique emplacement…que je serais vraiment trop stupide pour ne pas saisir cet extraordinaire affaire, mais quand même.

    Moi Louis de Philippe vous me voyez au quatrième étage, buvant un cocktail avec une paille, un parasol me faisant un peu d’ombre ( pour le fun) savourant la vision de ces coureurs suant dans leur cockpit…pouvant voir quelques figures trèèès connus passant sous mon balcon…moi les toisant de toute ma hauteur?

    Hum…oui. Six fois oui, je veux partagé ce petit balcon avec comment déjà? Oh oui…Charles-Edouard de la Mortadelle deuxième du nom. Bon je savais que j’allais m’en mordre les doigts,mais comment refusé cela? Après avoir pris rendez-vous avec elle, nous nous trouvions bien installé à siroté notre café de fin de repas et je parlais,je parlais bref j’étais cuit.

    quelle merveilleuse idée tu as là ma très chère Elisabeth-Françoise de Saint-Aignan.( pompeux à souhait mais elle aime cela)
    Quand je raconterai cela au club, mes chers confrères vont en être vert de jalousie , cerise sur le gâteau, si je parviens à faire quelques photos d’Albert sur son jet ski en short de bain, le cheveux décoiffé par le vent.. Ah ma chère amie, je prends, je t’en devrais une.

    Quoi! Comment! Mille euros la journée? Dis moi à ce prix là la nourriture, la boisson, le parasol, la salle d’eau, les w-c sont compris n’est ce pas?
    Non! Je vois, je vois. Il me reste combien de temps pour te répondre? Oh je dois te donné ma réponse de suite! Tu me brusque mon amie, tu me brusque hummm.

    A tout prendre, je te dis oui de La Mortadelle est d’accord? Oui! Super, ce jeune homme me plaît beaucoup. Je verrais cette course, les petits frais nous les partagerons, tout ira bien. Va pour trois jours. Vue la grande fête qui se passera les deux jours durant un jour de plus ne sera pas du luxe.
    Quand je parlerai de cela au club, ma chère, les retombés seront grandioses. Je pourrai même écrire, photos à l’appuie une petite nouvelle. Allez ma chère Élisabeth voila un petit chèque pour la collocation avec ce petit de la Mortadelle.

    Je te verrais donc mardi en huit, souhaites moi donc une bonne fin de semaine sur le Rocher…peut-être que cette collocation m’apportera beaucoup,hmm j’ai hâte.

    Une chaise qui racle le sol, une main que se lève, l’homme s’en va s’en se retourné. Élisabeth se frotta les mains encore un gogo stupide qui vient de payer le prix fort pour un balcon et une colloc qui n’existe pas.
    Six mille dans la poche, de quoi loué ce balcon plein nord dans Paris, la perle pour l’été qui s’annonce monstrueux. Le rire féroce d’Élisabeth retentit dans le restaurant faisant se retournés les couples assis un peu plus loin.

    C’est là qu’elle le remarqua, l’homme se leva, la fixant de son regard d’aigle. Il prit la place de Louis de Philippe de Sens et sans un sourire lui dit: » Votre affaire c’est bien déroulé Mademoiselle n’est ce pas? Mais, il y a un os, cet os voyez-vous…c’est moi. Remettez-moi les chèques, je ferais comme si rien ne s’était passé,pas de poste,pas de paperasse,pas de présentation au juge…votre réponse Mademoiselle? »

    Elle le fustigea de son regard de braise, d’une voix dure, cassante lui répondit: » Monsieur vous ne faites pas partie de la police, donc je vous demande de bien vouloir me foutre la paix, c’est bien compris…je mérite ce balcon , je ne lâcherai pas l’affaire. »

    L’homme la fixa plus froidement encore puis il sortit son insigne. Mademoiselle je vous arrête pour extorsion veuillez me suivre.
    En fait de collocation pour un balcon, elle partagea une cellule en prison. Et en effet l’été s’avéra des plus chaud, dommage pour elle…sa cellule se situait … plein sud.
    Comme quoi l’arnaque ne paie pas.y-l.
    Sur une idée de P.Perrat.

  5. ANNE dit :

    Cette fois, ça y est ! J’habite un balcon en colocation avec la ville au tiers médian, le ciel dans la partie supérieure bien sûr, et la mer au tiers inférieur.
    Oui, au départ, il n’y avait que deux tiers « habités : la ville et le ciel. Le tiers inférieur, le troisième n’était que carrelage terne, murs blancs de chaque côté et balustrade ouverte sur la ville dans sa partie supérieure vitrée. Mais une fille est arrivée, venant de la capitale avec de folles envies. Elle aurait voulu vivre en ville avec vue sur la mer. Il ne faut pas trop rêver quand même ! Alors, elle a décidé de transformer une partie du décor. Au sol, sont arrivés de jolis galets blancs et une sorte de petit chemin de bois menant à la balustrade. Sur les murs latéraux, deux photos ont été tirées en immense poster de dunes descendant vers la plage, le sable et la mer. Enfin, sur la partie basse de la balustrade, un poster de la largeur du balcon amène de petites vagues de bord de mer sur les galets. Cette citadine en mal de mer nous avait sollicités afin de savoir si nous n’avions rien contre ses idées maritimes. Bof, jusqu’à son arrivée, nous n’allions pas spécialement sur cette extension de surface assez lugubre alors, elle pouvait faire ce qu’elle voulait puisque cela lui tenait tant à cœur.
    Avec le temps, le décor s’est enrichi de plantes sauvages identiques à celles des dunes de bord de mer.
    Comme aucun de nous n’est très doué pour le jardinage, l’option a été prise de mettre des plants artificiels. Ainsi de petites marguerites, des chardons bleus, des armeries maritimes, de folles graminées ont été accueillis ; un crabe sculpté est venu vivre sur les galets et deux ou trois oiseaux marins ont pris leurs aises dans la végétation.
    Quand nous nous installons autour d’un verre pour nous relaxer, nous lançons le CD qui diffuse, en fond sonore, des bruits de vague et des cris d’oiseaux marins. Alors, la ville n’existe plus pour nous. C’est si dépaysant que nous nous prenons parfois à observer le ciel afin de voir si les nuages venant de l’ouest ne risquent pas de nous amener quelque ondée du large.
    Si un jour la parisienne quitte les lieux et déménage le décor avec elle, nous nous sommes promis de le reconstruire illico. Il nous serait en effet difficile de vivre dorénavant sans notre bord de mer.

  6. iris79 dit :

    Cette fois, ça y est ! j’habite un balcon en colocation avec…

    Une beauté incroyable ! Elle est divine. J’adore sa robe d’un bleu intense à motifs noirs. Ses bras gracieux lui donnent une élégance unique. Je la guette du recoin de la fenêtre. Au début, j’ai cru à un mirage. Des individus de toutes sortes, il en passe des dizaines par jour sous mes yeux. Mais des beautés comme ça, forcément on les remarque. Je ne pensais pas qu’elle resterait. Son arrivée coïncidait avec des changements dans l’appartement, la remise en marche de la cheminée. Je m’en souviens, quel chambardement ce jour-là ! J’étais exténué, je ne savais plus où me mettre, ça déménageait dans tous les sens. Le soir, j’avais découvert un tas de petites bûches posées sur le sol. Cette date restera gravée à tout jamais. Au début, je l’observais en cachette puis petit à petit je me suis aventuré davantage, me dévoilant ainsi sans en avoir l’air. Je sais qu’elle m’a repéré à la façon dont elle tourne la tête vers moi avec une grâce dont nulle autre serait capable.

    Je ne sais quel avenir nous avons mais demain, je me suis promis d’abandonner mon encadrement de fenêtre humide pour la rejoindre sur son tas de bois. Je m’y vois déjà, tout gonflé d’orgueil à l’idée de penser que dès les jours suivants ça jasera sur les balcons voisins. « Hé, t’es au courant ? Le vieux cloporte du 3ème sort avec la magnifique Rosalie des Alpes du tas de bois ! »

  7. Michel-Denis ROBERT dit :

    CETTE FOIS CA Y EST !

    Elle voulait un mec
    On a essayé, tout va impec
    J’habite en colocation avec
    Un balcon étrange
    Elle y sera mon ange
    Là où la mésange
    Mange dans la main
    On s’installe dès demain
    Sous le pont romain
    Encore des finitions
    Apaiser les émotions
    Prendre la bonne partition
    Tous les jours faire la fête
    Et vivre en esthète
    La crémaillère est prête
    Cette fois ça y est
    Dans un nid douillet
    Je lui donne mon billet

  8. Christine Macé dit :

    Cette fois, ça y est ! j’habite un balcon en colocation avec…un brise-vue. Vous savez, ce truc qu’on accroche à la rambarde du balcon pour « profiter de votre extérieur si vous avez vue sur une usine désaffectée, une décharge ou tout autre vue désagréable ? » comme dit la pub sur internet.
    Pas d’usine ni de décharge ici. Pire : le voisin de l’immeuble d’en face ! Un pervers accoudé à sa fenêtre dès qu’elle se met au balcon pour prendre le soleil qui s’infiltre péniblement dans l’impasse deux heures par jour, même en plein été.
    L’an passé, j’avais bien essayé de l’en protéger du mieux que je pouvais, du soleil et du reste ! Mais quand je parvenais à cacher le haut de son corps, le bas restait à découvert ! J’enrageais de livrer le moindre centimètre de sa pâle carnation au regard concupiscent de ce fêlé. Au final, elle avait renoncé à s’exposer, ce qui lui avait carrément gâché sa semaine de vacances : elle s’était juré de trouver une solution cette année.
    Le vendeur de chez Ikea lui avait assuré que l’installation du brise-vue était à la portée du premier venu, « même d’une femme », avait-il cru bon d’ajouter, lourdingue. Elle comprit vite qu’entre la pub et la notice, même traduite en cinq langues, la différence était de taille. Pas question de lâcher l’affaire pourtant. Je la regardais faire en espérant qu’elle avait gardé le ticket pour se faire rembourser. En face, l’autre devait se régaler à la voir galérer.
    Le jour commençait à décliner quand elle y parvint, satisfaite. Certes, il était trop tard pour en profiter mais elle se promit pour demain une première bronzette, hors champ de l’ennemi. Sa joie me ravit. Avec un peu de chance, sachant qu’elle ne tolérait pas plus du quart d’heure réglementaire de soleil, j’avais toutes mes chances de jouer mon rôle de protecteur.
    Je me dis que j’étais tout de même un sacrément veinard de parasol. Et pas le moins du monde jaloux de ce nouveau colocataire brise-vue avec lequel j’allais dorénavant passer un bel été « à couvert » !
    Bon dimanche, Christine

  9. Blackrain dit :

    Le drame au camélia

    Cette fois, ça y est ! J’habite un balcon en colocation avec un camélia. J’en avais marre d’être le domestique d’une fourmi. Elle se faisait mielleuse mais ce n’était que pour mieux exploiter mon miellat. Je ne supportais plus ses humeurs. Elle me traitait parfois de grosse vache alors qu’elle adorait me faire la traite. Je l’ai quitté sans regret. J’ai attendu que le vent me fasse la bise pour voler jusqu’au balcon de la belle Marguerite Gautier.

    Camélia je t’aime. « Théacée » vivace pour m’offrir l’abri de ta feuille dentelée et assez douce pour me fournir ta sève parfumée. J’aime le vert lustré de ta feuille « et ta mine » radieuse au petit matin qui te donne le charme d’une rose sans en avoir la fragilité. Je suis comme un coq de bruyère dans le terreau d’une plante rustique. Sous la protection de ta feuille, le soleil me réchauffe sans me brûler. Quelques fois, madame Gautier nous rentre à l’intérieur pour sortir ses pots de camélias rouges. Je ne suis plus alors à l’antenne, le messager de liberté pour son amoureux. Mais bien vite je ressors pour mieux rebondir sur le balcon. Je coule ainsi des jours heureux jusqu’au jour où la monstrueuse carapace rouge et noire surgit. Une horrible coccinelle se pose sur les pétales blancs. C’est ainsi que ma vie de puceron s’achève, mon charme rond collé aux dents de ce coléoptère.

  10. Catherine M.S dit :

    Grand Jour

    Cette fois, ça y est !
    Comme au manège j’ai gagné le pompon
    J’habite un balcon en colocation
    On se partage le terrain
    Cela dépend des matins
    Du lundi au samedi
    Je me fais tout petit
    Au fond du deuxième tiroir
    Du vieux placard
    Mais ne vous méprenez pas
    Je ne suis pas abandonné, loin de là
    Je suis précieusement conservé
    Dans un joli papier de soie
    A l’abri de l’air et de la lumière
    Il ne faudrait pas que je prenne la poussière …
    Je ne suis pas dans cette maison
    Depuis très longtemps
    Il a fallu attendre une grande occasion
    L’anniversaire de ses 13 ans
    Lilou a bien grandi
    Comme elle est jolie !
    Tout à coup, elle a poussé, poussé
    Et s’est épanouie comme une belle orchidée.

    Ce matin-là, dans la salle de bains
    La maman fut toute émue
    De voir son « bébé » les seins nus
    Et, les larmes au bord des cils,
    Lui dit tendrement :
    – Ma fille, demain on va en ville
    Je crois que c’est le moment.

    C’est ainsi que j’ai été choisi
    Pour l’originalité de mes dentelles
    Qui ont su charmer la demoiselle
    Aujourd’hui dimanche
    Lilou va troquer sa brassière d’écolière
    Pour un ravissant balconnet
    Du plus bel effet !

  11. Clémence dit :

    Cette fois, ça y est ! j’habite un balcon en colocation avec…

    La patience n’a jamais été une de mes qualités ! Depuis que j’étais toute petite, je voulais tout et tout de suite !
    Je voulais marcher, très vite pour découvrir le monde
    Je voulais parler , très tôt pour dialoguer avec les étoiles !
    Ma curiosité était sans limites, je questionnais sans relâche.
    L’interrogation qui agaçait le plus mon entourage commençait invariablement par « Quand… ? »

    Mais c’est un jour d’été, alors que j’ avais mangé une quantité astronomique de cerises, que, pour une fois, je me posais une question fatidique. Je me demandais quand mes joues allaient se colorer de rose. Comme celles de la jolie demoiselle qui se balançait sur l’escarpolette et qui illustrait un catalogue bien connu de tous les jardiniers.

    Je m’en allai au jardin. A défaut de balançoire, je pris place sur un petit chevalet, les pieds calés sur la traverse du bas, et je rêvais. Sans crier gare, un gros nuage traversa le ciel et laissa tomber d’un seul coup toutes ses gouttes de pluies. Je trouvais cela très drôle. Je fermai les yeux et levai la tête pour laisser couler cette eau tiède en longs rubans sur le visage.

    Aussi brusquement qu’était venue la pluie, aussi rapidement, elle disparut.
    J’étais dépitée et détrempée.
    Ce qui amusa drôlement mon voisin, le blondinet boutonneux.
    – Quoi ? Qu’est-ce qui te fait rire ? lui demandais-je agressivement.
    – Y’a du monde au balcon, me répondit-il d’une voix de fausset.

    Je baissai les yeux! Effectivement, il y avait du beau monde !
    Deux légers renflements gonflaient espièglement la cotonnade de mon bustier.
    J’éclatai de rire en imaginant leur dialogue sotto voce  : «  Ça y est, j’habite un balcon en colocation avec mon jumeau ».

    Sous le soleil généreux de midi, je dansais et chantais : «  A moi, coccinelles, dentelles et marguerites ! Dentelle de Calais ou dentelle d’Alençon, ça y est, me voilà demoiselle ! »

    © Clémence.

  12. Grumpy dit :

    Enfin ! Longtemps qu’elle me plaisait cette brune piquante avec son chignon roulé sur une nuque nacrée, sa longue robe marine moulant une silhouette parfaite.

    Je l’avais repérée dans un bar enfumé où j’avais mes habitudes d’un verre le soir lorsque j’avais besoin de me délasser.

    Cette soirée-là, le juke-box scandait un tango nerveux.

    Que j’aurais aimé qu’elle me jette seulement un regard auquel j’aurais répliqué par un clin d’oeil et du menton un geste d’invite à entrer dans la danse.

    Elle avait le rythme dans la peau, cambrée, ses hanches remuaient sur le tabouret de bar, je craignais qu’elle n’en tombe. Quoique, je l’aurais relevée avec plaisir, remise sur pieds, brossé sa robe, réconfortée.

    Peu à peu elle m’enjôlait, jouait la coquette, essaierait-elle de m’enfumer ?

    Je me serais si volontiers laissé enfermer dans son tourbillon de volutes bleues.

    Je rêvais, Olé !

    Et puis, c’est venu tout seul, lentement, à force de regards, elle accepta un verre, me suivit jusque chez moi et me dit « tiens, vous habitez au-dessus d’un Bar-Tabac ? »

    – Oui, le petit balcon bleu à gauche de l’enseigne, c’est mon appartement.

    Alors arriva ce qui devait, nous vécûmes une fumeuse romance qui, la braise consommée, fit long feu. Ça aurait duré un peu plus longtemps, nous aurions pu faire un petit mégot.

    Depuis, nous sommes restés colocataires : au risque d’en mourir, je retrouve ma Gitane bleue, sans faute et sans filtre chaque fois que je vais la fumer sur mon balcon.

    Un gros fumeur n’a-t-il pas chanté « Dieu est un fumeur de Gitane ? »

  13. Antonio dit :

    « Cette fois, ça y est ! j’habite un balcon en colocation avec Jésus sur sa croix. »

    C’était un rouge-gorge qui déployait ses aises. Il enchantait tous les regards sur son passage qui ne voyaient pas de quoi il parlait. Et ils s’en balançaient autant que lui sur son sautoir.

    « Vous ne me croyez pas ? Moi non plus ! Je me suis hâté, vous pensez, pour le saluer et mettre les règles au clair. J’ai pas envie qu’il ressuscite la convoitise entre les saints comme la dernière fois. Je l’ai donc prié de rester tranquille sur sa croix et de ne pas monter sur ses grands chevaux en se prenant pour Dieu. Il ne m’a pas répondu, le mal élevé. »

    C’est que le colocataire pendait au bout d’une chaîne en or au sein de sa nouvelle demeure. Le rouge-gorge sur son sautoir n’en avait que faire et lui lista un à un ses devoirs.

    « Règle numéro un : toujours laisser la porte ouverte au premier regard qui cherche un peu de réconfort. Comme dans tes églises ! Règle numéro deux : c’est moi qui garde la clé du coffre avec les bijoux de famille. Règle numéro trois: pas de messe basse dans mon dos. On est dans la même chemise, toi et moi. Règle numéro…. non, mais tu m’écoutes ou bien ? … kof kof ! »

    Le silence de Jésus sur sa croix jeta un froid qui fit tousser le rouge-gorge. Un voile de brume tomba d’un coup sur le mont Golgotha lui masquant tout horizon. Quand le colocataire se hissa miraculeusement par dessus le voile, aux yeux de tous. Tous les regards s’agenouillèrent alors demandant pardon pour avoir pécho une fervente catholique qui venait de les prendre le nez dans son corsage.

    « Quel calvaire, cette colocation ! » pouvait-on entendre sous le balcon.

  14. Cette fois, ça y est ! J’habite un balcon en colocation avec une autre abeille plus jeune que moi et qui me plaît bien !
    Je l’ai acceptée car elle me ressemble sur beaucoup de points. Nous sommes toutes les deux du même bord, de la même race. Nous parlons le même langage ; nous avons les mêmes habitudes. En un mot, nous nous comprenons.
    Le balcon dont je vous parlais en préambule, est la demeure d’une brave dame en Corse, dans un village haut perché sur le GR20, le célèbre chemin de randonnée à travers les montagnes corses.
    Tout le village est fleuri d’ailleurs ; c’est un bel endroit où vivre, au calme, sans être trop dérangé.
    La propriétaire des lieux aime à planter des géraniums ou des pétunias, à la belle saison, de toutes les couleurs. En effet, elle ne possède pas de jardin, mais nous nous contentons de ce que nous trouvons. L’endroit est gai et je m’y plais avec ma compagne, loin du tumulte de la ville.
    Nous butinons de balcon en balcon, mais nous avons élu domicile précisément sur celui-ci, celui que vous voyez sur la photo. Allez savoir pourquoi ?
    Nous nous sentons un peu à l’étroit, mais nous surplombons le village ; la vue sur les montagnes corses est magnifique. Nous dominons la vallée. Nous aimons dominer !
    De plus, les fleurs abondent quasiment toute l’année, grâce à la douceur du climat et au soleil généreux de la région. Il fait bon vivre, et nous pouvons butiner à profusion.

    Nous défendons notre bien avec ardeur. Nous avons un sens aigu de la propriété. Nous n’acceptons personne d’autre sur notre balcon. Aucun étranger ne pourrait s’y aventurer. Il est à nous, rien qu’à nous !
    Je ne suis pas ce qu’on pourrait appeler une abeille prêteuse, encore moins partageuse, telle la fourmi de la fable. Je suis prête à me battre pour défendre mon territoire, quelque soit l’envahisseur, tel un preux chevalier du Moyen-âge.
    Aussi, quand nous fûmes envahies, un soir d’été, ma compagne et moi, par une horde de fourmis volantes, nous partîmes en chasse, jour et nuit, jusqu’à faire disparaitre la dernière intruse. Il n’était pas question de leur fournir le gîte et le couvert, encore moins de leur laisser le moindre centimètre carré pour se reposer. C’est la jungle ici, chacun pour soi.

    J’ai élu domicile sur ce balcon la première, personne ne me délogera. Il faudra me passer dessus avant ! Je suis rusée, et je sais me défendre. J’ai pris des cours de défense quand j’étais plus jeune, quand je vivais encore dans une ruche. C’était insupportable dans ce lieu. Ça bourdonnait toute la journée, on me disait de bosser tout le temps, on me donnait des ordres sans discontinuer ! Jamais de repos, ni de sieste !
    Je me suis rebellée, et je fus chassée. Cela ne me causa aucune panique.
    J’ai pris la poudre d’escampette, tant qu’il en était encore temps !
    J’ai chèrement acquis ma liberté. Aussi, plus personne ne me dira quoi faire, ni me chassera de l’endroit que j’ai choisi pour y couler des jours paisibles. Je virevolte, je butine au gré de mes envies, et j’aime quand les autres abeilles prennent peur à mon approche. Je les domine !

    Morale de cette histoire : si les abeilles n’acceptent plus les bêtes venues d’ailleurs, les fleurs de nos balcons dépériront ! Quelle perte pour l’humanité !

  15. Ophélie E. dit :

    Cette fois, ça y est ! J’habite un balcon en colocation avec un majestueux laurier-tin qui s’épanouit là depuis un bail. Auparavant, je m’étalais dans le potager mais ma propriétaire dont les jambes enflées ne la portaient plus, en avait marre d’aller cisailler quelques brins de mon bouquet. Je ne vous parle pas de l’accueil de ce locataire. Je pressentais que j’étais l’intrus, l’indésirable, le minus et il ne m’adressait jamais la parole. Je me languissais de mes amis avec qui je babillais à longueur de journée. Le soleil tapant comme un forcené dans ma nouvelle résidence, je recevais un petit coup d’arrosoir chaque soir. J’en avais des frissons et m’endormais sous les insultes du laurier qui me traitait de mauviette, d’inculte, d’immigré, que sais-je encore. À ce régime, je m’étiolais et fus pris d’une jaunisse carabinée. Et lorsqu’il ne resta presque plus rien de ma personne pour décorer les narines d’une tête de veau accommodée sauce gribiche, je réintégrai mon ancien logement à l’ombre de mon amie la pivoine, tout heureuse de reprendre nos interminables papotages.

  16. durand JEAN MARC dit :

    Cette fois, ça y est, j’habite un balcon en colocation avec lui. Ca n’a pas été évident de suite. Mais l’entreprise avait besoin de revivifier son image. Le responsable en communication les a convaincus. Une plante vivante, comme çà, toute simple, en perpétuelle exposition, ca pouvait redonner à l’affaire un air d’être en prise de terre avec la réalité.

    Ya des fois, c’est la misère, c’est l’horreur. Et pis on dépose des fleurs et ça fait du bien à ceux qui ont eu de la chance. Ca fait aussi du bien aux industries de la fleur coupée. Celles qui parfois dans leurs camions transportent des migrants et que les voyageurs frigorifiés, y zont la chance d’être morts au milieu des fleurs. Mais je m’éloigne,….moi, c’est plutôt soleil toute la journée… avec la mer ca aurait été super…mais bon…!

    Ca a l’air de fonctionner leur truc, beaucoup de passants me jettent un œil, parfois j’ai le sentiment qu’on m’espionne. Et le colocataire, allez-vous me dire ? Honnêtement, pas chiant…j’ai le balcon pour moi tout seul quasiment toute l’année. Parfois, il fait une apparition, comme çà, pour remotiver les troupes, exposer des promesses qu’il envisagerait de tenir, si lui, grand ouvrier du Monde pouvait faire tenir chaque main dans celle de son voisin, et pas ailleurs.

    Hier justement, c’était la veille d’un de ses discours, on se préparait à me déménager et pis…clac…un fameux coup de vent. Je me suis pris les feuillets d’un journal en pleine figure, deux pousses de cassées.

    Et en Une de ce journal français..Libération, ce drôle de titre: » Pape au balcon, pèlerins en pâmoison »

  17. Nadine de Bernardy dit :

    Cette fois ça y est,j’habite un balcon en colocation avec une table et deux chaises.Vertes.Mes fleurs écarlates y sont du plus bel effet.
    Confiné pendant des mois à l’intérieur,je m’étiolais au milieu des bibelots poussiéreux,je m’épanouis dorénavant au soleil levant et resplendit dans l’ombre douce des après midi.
    Je n’ai plus à supporter les odeurs de cuisine,la fumée des cigarettes dont les mégots finissaient parfois à mes pieds.J’en ai subit des avanies,des mauvais traitements.Je me demande encore comment j’ai fait pour y survivre.
    Certains le disaient:
     » Elle est increvable ta plante,vu la façon dont tu la négliges. »
    Une grosse voix bougonnait,on m’arrosait,m’enlevait quelques feuilles fatiguées.
    Puis un jour les choses ont changées.Une voix avenante s’est apitoyée sur moi,m’a remise en pot dans de la terre fraîche.On m’a fait une coupe maison.
     » Voilà, c’est beaucoup mieux comme ça,regarde comme il est beau
    – Oui ma puce,tu as bien fait. »
    Un matin je me suis retrouvée à l’air libre.Le bonheur,l’extase.Du soleil,une petite brise,les oiseaux qui pépiaient et de la compagnie. Pas très bavarde mais quand même.
    Je renaissais et pour remercier ma bonne fée,je bourgeonnais,lui offrant mes plus belles fleurs.
    Ils venaient s’asseoir près de moi,me réservant quelques compliments de temps en temps.
    J’étais choyé,nageais dans la plénitude. Je crois que que je n’étais pas le seul.
    C’est lorsqu’elle a commencé à venir s’installer lourdement en se plaignant de ne pouvoir caser son ventre dans un espace aussi étroit que je me suis inquiété.Qu’est ce que c’était que cette histoire?
    J’ai entendu des pleurs,des petites phrases au sujet du rototo et du genre:
     » Mais c’est qui la fifille à sa maman? »
    Elle m’oubliait parfois,j’étais malade de jalousie.
    Puis est arrivé à côté de la table un petit siège avec un petit être dedans.Je me suis penché pour voir de plus près,mon coeur a fondu de tendresse.
     » Regarde ma chérie,c’est un géranium,tu vois ses belles fleurs rouges?On dirait qu’il te regarde. »
    Soulagement.Rien n’avait changé,elle m’aimait toujours,me partageait avec la nouvelle venue.
    J’avais encore de beaux jours devant moi.
    C’était qui le roi?

  18. 🐀 Souris-verte dit :

    🐀🌼 LA PIQUÉE DU BALCON.
    Je suis piquée et je le sais.
    Je pense en jaune pendant que celle dont les racines chatouillent les miennes s’épanouit en bleu.
    D’aucun dirait que je suis empotée, oui par le bas, non par le haut.
    Simplement, je cohabite sur un balcon.
    C’est un principe de société: surveiller les ‘ à-côté ‘ pour bien vivre ensemble.
    Ne croyez pas que ça créé des liens! il n’en n’est rien. Je reste jaune et l’autre bleu et c’est tant mieux.
    – Mais vos racines dans le pot?
    Je prends bien garde à ce que cette proximité dans ce logis exigu, ne dérive sur une promiscuité qui mettrait en danger le jaune magnifique de ma corolle.
    Couronne d’or qui m’élève au rang de reine.
    Je tiens à cet apanage.
    Le sachant précaire dans le temps, j’en profite et j’attends celui qui saura me séduire par sa prestance.
    J’en ai bien vu des sublimes qui auraient pu prétendre, mais hélas tous très vieux et si décrépits qu’ils trempent leur attribut dans un pot d’eau pour garder le front haut !
    Non ! Moi j’en veux un guilleret droit comme un sceptre pour soutenir ma couronne.
    Et je l’aurai ! La patience est d’or.
    🐀🌼 Souris-Verte

  19. laurence noyer dit :

    Un bruit sous sa fenêtre la jette hors de son lit
    Et Roxane apparait au balcon et s’inquiète
    Elle se penche, curieuse, examinant la nuit
    Quand à ses cotés se présente Juliette

    Bonsoir, lui dit celle ci, je viens d’aménager
    Et partage avec vous, par contrat, ce balcon
    Sans cette balustrade je refuse de louer
    C’est le critère vital de toutes mes sélections

    J’ai les mêmes exigences, lui rétorque Roxane
    J’attends toutes les nuits qu’une voix s’éleve
    Qu’elle monte jusqu’à moi et qu’elle me déclame
    La plus belle tirade de la comédie française

    Ce balcon, c’est la source des belles déclarations
    Le ciel des Roméo,
    La chance des Cyrano
    Cette nuit c’est le coeur de toutes les occasions
    « J’ose être enfin moi-même, j’ose »
    « Que la brise des nuits te porte en ce baiser »

    Elles sont nombreuses encore, ces femmes romantiques
    Ces âmes éperdues, ces Roxette, ces Juliane
    A squatter le balcon, penchées , mélancoliques
    Espérant qu’une voix grimpera d’une liane.

    Juliette et Roxane, quant à elles sont parties
    Elles ont installé au rez-de-chaussée, leur amour
    Le balcon a fait d’elles bien plus que des amies
    Il servit de témoin à leurs premiers mots doux

    On ne sait ce qu’il advint de leur sombres amants
    Devant quelles façades ils murmurent leurs serments
    Dorénavant

  20. Anne dit :

    Cette fois, ca y est j’habite un balcon avec 1 ….raton laveur. Il commence à me nettoyer le sol avec force. Il a trouvé un conduit pour y faire arriver l’eau. Il installe un mitigeur avec branchages latéraux pour arroser mes plantes. Pour plus d’intimité, il va aux bois ramasser des brindilles pour me faire un treillis aux gardes corps. Pour ne pas me déranger, il s’est fait un petit nid avec mousse et terre. Chose amusante, il gratte à la fenêtre tous les matins pour me réveiller. Il a vite compris le rythme week-end, semaine. C’est vraiment 1 compagnon agréable, une relation d’apprivoisement mutuel.

  21. Odile dit :

    Du suspense et le jeu avec les sens de balcon. Bravo

  22. Odile dit :

    Chère Fatoumata

    Cette fois, ça y est, j’habite un balcon en colocation avec un comédien. Tu vas voir ça n’a pas été facile. D’abord j’ai mis une annonce gratuite : cherche balconen colocation pour juin, juillet, août.
    Je pensais comme ça être logé, avoir une adresse et pas payer cher. Ça doit durer le temps de trouver un emploi. Julien, c’est un beau nom, Julien. Julien m’a appelé, il a ce qu’il me faut, pas cher, un prix modéré. On a prix rendez-vous dans un café dans le 9eme près de Saint Lazare, un beau quartier en plein Paris, j’y croyais pas. Nous y sommes allés ensemble Théâtre Mogador. Une super idée … j’ai pensé qu’il partageait sa loge, il saluait tout le monde … je me suis dit que j’aurai aussi accès au théâtre gratuit … la culture, t’imagine.
    Dans le foyer, une salle magnifique avec des fresques et tout … il m’a donné le mode d’emploi
    Sortir vers 9.00 pas plus tard. On ne laisse rien dans le balcon. On a accès à un casier, il faut le fermer au verrou. Toilettes et douche en libre accès mais uniquement entre 1.00 et 9.00 jamais après … tout bien ranger et pas laisser de traces.
    Ça m’a paru bizarre et plus qu’étrange… mais après mon départ de Ouagadougou… je suis aguerri.
    Il m’a dit que je serai au paradis. Il fallait que je revienne avec mon sac à 1.00 devant la petite porte qu’il m’avait montré. Je me suis dit on va partager sa loge … ce sera sympathique. Pas de vue sur rue pas de fleurs mais bon.

    Il m’a installé dans un balcon … je peux choisir comme je veux … lui il loge dans une loge en mettant un matelas par terre.
    C’est beau … de velours rouge partout … un peu petit mais partager un balcon à deux dans Paris ça risquait pas d’être grand. Finalement pas de colocataire… l’autre a pris le balcon à côté. Un ivoirien … j’ai vue sur une grande de salle avec un rideau rouge et des fauteuils rouges partout. C’est beau t’as pas idée … un théâtre.. pas en plein air non un vrai à l’italienne, c’est Julien qui me l’a dit. C’est provisoire … une aventure et là j’ai même une adresse … le gardien accepte de prendre mon courrier. Tu vois t’as pas de soucis à te faire… je sais vraiment me débrouiller.

    Toute mon affection à la famille

    Ton frère qui t’aime

    Boubakar

  23. Nadine de Bernardy dit :

    bonjour à vous Camomille
    j’aime retrouver ces balcons célèbres dans votre texte,c’est original et les deux pauvres colocataires ne sont pas mieux loties l’une que l’autre on dirait !

  24. Camomille dit :

    Cette fois, ça y est ! j’habite un balcon en colocation avec…
    Juliette.
    Elle est bizarre cette fille, mais ça m’arrange bien en tant que « fille au pair » de partager cet espace avec elle.
    C’est pas qu’elle soit embêtante la Juliette, non… loin de là ! Mais je vous le dis quand même…. elle est bizarre.
    Elle passe son temps à soupirer, accoudée sur ce balcon.
    Elle est douce la Juliette,
    Mais elle es triste,
    Elle me donne le blues.
    Des fois, alors qu’elle croit que je dors, je vois bien qu’elle attend quelqu’un…. elle se penche à en tomber la gourde.
    Et l’autre, en dessous, il se pâme.
    Parait qu’il s’appelle Roméo…. (c’est les voisins qui me l’ont dit).
    parce que, elle, elle dit rien sur ce sujet.
    C’est INTERDIT qu’ils disent les gens…..une histoire de famille compliquée.
    Moi, si j’étais elle, il y a un moment que j’aurais sauté dans ses bras au Roméo bras et que je me serais fait la malle ; mais l’histoire n’aurait pas été la même.
    Remarquez, que mon histoire à moi elle vaut pas mieux !
    Mon Jules, je l’aime bien mais question boisson il dépasse toujours la bonne dose.
    Tenez…. écoutez-le…. il arrive, juste après le Roméo.
    Vous l’entendez chanter ?
    « Je suis sous sous sous sous ton balcon
    Comme Roméo ho ! Ho ! Marie-Christine… »
    Ha ! au fait, je vous ai pas dit ? Je m’appelle Marie-Christine, et lui il s’appelle Claude.

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