460e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Nous sommes en l’an 3000. Étonnez un enfant en lui racontant tout ce que devaient faire vos lointains ascendants pour écrire une lettre et l’envoyer à des amis.

18 réponses

  1. Pascal Perrat dit :

     » La correspondance, vous vous rappelez, ces feuilles de papier sur lesquelles on s’écrivait des nouvelles, qu’on pliait dans de petits objets rectangulaires nommés enveloppes, sur lesquelles on collait un carré rouge à |’effigie d’une femme à bonnet et qu’on glissait dans une boite jaune au coin de la rue en évitant la projection d’eau causée par le passage de l’autobus dans la rigole ?  »
    Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale, Charles Dantzig, éditions Grasset

  2. Danielle78 dit :

    Nous sommes en l’an 3 000. Etonnez un enfant en lui racontant tout ce que devaient faire leurs lointains ascendants pour écrire une lettre et l’envoyer à des amis.
    Mamie, j’ai visualisé lors du crack de ma pile universelle, un dessin bizarre fait de gribouillis. Mon gestionnaire virtuel dit que c’est rien. Sais-tu ce que c’est ?
    Mon chéri,
    Ne m’interrompt pas. Je vais essayer de te raconter une très ancienne pratique depuis longtemps oubliée. Je ne sais pas si les connexions télépathiques actuelles de ton cerveau vont te permettre d’imaginer cette incroyable histoire. Peux-tu te faire une idée que pour communiquer à distance il y a un peu plus de mille ans il fallait un apprentissage qui demandait beaucoup d’effort ? Pour toi ça va être mal aisé et je crains que tu aies des « bugs » dans tes circuits, tu sais la petite pile personnalisée qu’on t’implante à la naissance avec toute la connaissance du monde à laquelle tu as droit d’avoir accès. En effet je vais te parler de choses que tu n’as jamais vues, encore moins pratiquées.
    Ça commençait à l’école vers l’âge de trois ans par faire des petits traits et des boucles dans un cahier réunissant des feuilles de papier sur lesquelles étaient tracées des lignes horizontales blues à intervalles réguliers. C’était très difficile de ne pas déborder des lignes, de faire des signes réguliers. On apprenait à tenir dans la main un crayon entre le majeur et le pouce, l’index le recouvrant. Ensuite on expérimentait un autre moyen d’écrire, le porte plume. C’était un crayon avec une plume métallique à son extrémité. Le nom venait de l’ancien usage d’une plume d’oie qui servait à écrire. Il fallait tremper cette plume dans un liquide (souvent violet) appelé encre. Ne pas en prendre trop pour éviter les tâches et les pâtés ! et glisser légèrement à l’aide de la plume en remontant, un peu plus fort en descendant pour dessiner précisément les lettres avec les pleins et les déliés. Il ne fallait pas laisser son coude traîner car l’encre prenait un certain temps à sécher. La dernière opération était d’utiliser une autre feuille de papier, absorbant lui, appelé buvard : à déposer d’un coup sur le texte, appuyer sans bouger pour absorber le surplus d’encre en espérant que ça ne bave pas !
    Puis on découvrait l’alphabet, la liste des lettres qui composent tous les mots de notre langue, sous plusieurs formes : les majuscules, les minuscules en écriture manuscrite ou imprimée !
    Ensuite, il fallait mémoriser l’association de ces lettres pour écrire les sons de l’oralité que nous avions déjà acquise depuis notre naissance. Ce n’était pas une mince affaire car il y avait beaucoup de chausse-trappes qui s’appelaient « fautes d’orthographes » et qui étaient sanctionnées sévèrement par les biffures rouges sur la production de la dictée. Cet exercice était un cérémonial : la maîtresse d’école qui régnait sur une classe d’une trentaine de bambins, appelés élèves, assis devant des tables, ouvrait un livre, se levait de sa chaise et commençait à arpenter la salle de classe en lisant à haute voix le texte qu’il allait falloir écrire. Une fois la première lecture faite, la maîtresse reprenait lentement, petit morceau de phrase, par petit morceau de phrase en indiquant la ponctuation, en articulant bien pour aider à entendre les lettres muettes comme les accords, les lettres double, etc. Puis la maîtresse relisait le texte pour que les élèves le fassent eux en silence pour corriger eux-mêmes des fautes faites au premier jet. Pour réussir cet exercice il fallait apprendre par cœur les règles grammaticales, les conjugaisons. Et aussi beaucoup lire, c’est-à-dire déchiffrer des textes écrits pour enrichir notre vocabulaire. Faire preuve de curiosité pour aller chercher dans le dictionnaire la signification des nouveaux mots rencontrés, s’intéresser à la racine des mots qui avaient toujours voyagés, aux synonymes qui évitent les répétitions… Tout ça pour bien sûr rêver dans la littérature publiée, des livres qui racontaient des histoires sans images et stimulaient l’imagination du lecteur. Chacun avait une part de créativité en lisant. On se faisait son cinéma disait-on. Certains aimaient tellement ça qu’ils écrivaient des choses qui trottaient dans leur tête sous forme de lettres, de journal intime, de poèmes, de romans, de pièces de théâtre, de reportages…
    Mais en priorité, il s’agissait de pouvoir communiquer avec sa famille, ses amis, les administrations qui n’étaient pas à proximité de nous. En effet, pour ceux qui étaient proches, on pouvait parler en face à face. Pour les autres, grâce à notre apprentissage, on prenait une feuille de papier, quelquefois personnalisé, et on écrivait à la main. Même les demandes de rendez-vous : si on voulait voir quelqu’un, il fallait s’y prendre à l’avance : lui écrire et attendre la réponse… L’immédiateté n’avait pas encore envahi notre monde.
    Une fois la lettre écrite, on la glissait dans un étui en papier, appelé enveloppe, qui se fermait grâce à une face gommée. On écrivait ensuite sur le recto le nom et l’adresse du destinataire. Au verso, on ajoutait l’adresse de l’expéditeur pour le cas où la lettre ne pourrait pas être distribuée. Puis, il fallait payer une somme liée au poids de la lettre (et de sa destination si elle devait aller à l’étranger). Contre ce paiement on disposait d’un timbre à coller en haut et à droite de l’adresse du destinataire. Enfin il fallait se rendre à un bureau de poste ou trouver une boîte à lettres spécialement installée dans la ville et glisser notre lettre dans une fente. C’est alors que se mettait en marche une chaîne incroyable d’un service public qui allait trier les lettres par destination, les tarifs lents et les rapides, transporter tout ça à un grand centre local pour acheminer de grands sacs dans les gares, les aéroports ou les ports. Chaîne qui continuait nuit et jour pour aboutir au bureau de poste destinataire du pli. Il y avait des heures de levée. Si tu déposais ta lettre après l’heure, elle ne partait que le lendemain ! A l’arrivée, les mêmes tris étaient effectués avant que le dernier maillon entre en action : le facteur, à pied, en vélo ou en voiture déposait chaque jour, au cours d’une tournée pré établie, jusque dans chaque hameau, chaque village, LA lettre dans la boîte à lettres personnelle du destinataire. Tu imagines bien que tout ça ne se faisait pas sans délai : d’une journée à plusieurs semaines… Il paraît que des aviateurs, au début des vols d’avion, ont risqué leur vie pour transporter au-delà des mers ces missives mystérieuses (cartes postales, lettres d’amour, de rupture, courriers administratifs, commerciaux, paquets cadeaux, …) toutes considérées à égalité dans un total respect de la confidentialité !
    Comme je te l’avais dit, c’est difficile à imaginer. Mais je sais qu’il reste des des archéologues qui continuent à travailler sur ces pratiques obsolètes. Pour le vocabulaire qui, je suppose, t’a posé d’importantes difficultés de compréhension, peut-être existe-t-il une banque de données virtuelle à laquelle tu as peut-être accès ?
    Je viens de te raconter ce que m’ont transmis mes grands parents qui le tenaient eux-mêmes des leurs et ainsi de suite. C’est une mémoire que j’espère tu transmettras à ton tour comme une histoire extraordinaire qu’il serait dommage d’oublier.

  3. Oholibama dit :

    Tout ce que devait faire vos lointains ascendants pour écrire une lettre et l’envoyer à des amis.

    Dis Grand-Mamie comment faisais-tu pour écrire une lettre à Grand-Papi quant il vivait loin de toi?
    La petite fille regardait sa trisaïeule avec un air interrogatif , ses yeux bleu clair pétillaient devant ce qui lui semblait être une formidable histoire en devenir.

    _Lolita laisses donc ta Grand_Mamie tranquille, elle doit se reposé.
    _oh que non , j’ai trop envie de lui racontait cette belle histoire. Viens donc t’asseoir sur ce pouf ma petite Lolita, cela va être un peu long…Tu sais que j’écrivais aussi à mes amis de Bretagne.
    Et ton histoire, elle parle d’eux?
    _Mon histoire commence tu écoutes?

    _Ben moi Grand-Mamie , j’aime bien les longues histoires.

    _Bien sûr que tu les aime, ainsi tu ne te couche pas tout de suite petite coquine.répondit sa maman, heureuse de voir cette vieille dame s’illuminée

    _D’abord je sortais ma plus belle plume, mon encrier et mon buvard. Je prenais une feuille presque blanche et j’écrivais sans faire de tâches, c’est mieux et sans trous car la plume parfois bavait et elle laissait une tâche que le buvard buvait avec facilitait.

    Si tu écrivais de nouveau là ou il y avait la tâche, la plume écorchait alors la feuille et le trou se formait. Puis, je mettais la lettre dans son enveloppe et je courais bien vite afin d’attraper le train et glissé la lettre dans la boîte aux lettres du wagon de tri.

    _Ta lettre elle prenait le train et il lui arrivait quoi?
    _A l’intérieur du wagon, il y avait des hommes et ces hommes et bien ils triaient les lettres et les oblitéraient afin qu’elles parviennent à leurs destinataires.
    _C’est des pères noël?
    _Non Lolita, des hommes qui faisaient un travail important.
    Après cela, Les lettres étaient misent dans les mains de facteurs qui partaient dans des directions différentes afin d’apporté les lettres et les colis à leurs destinataires. Tu sais Lolita à cette époque les facteurs faisaient bien souvent ce travail à pieds, les routes ou chemins n’étaient pas très praticables.

    Ils faisaient suivant les cas une bonne vingtaines de kilomètres à pieds, souvent ils se reposaient chez l’habitant pour reprendre des forces et repartir finir leur journée. Ils étaient chargés tu imagine bien,il y avait bien sûr des lettres mais aussi des colis plus ou moins lourd.
    _Oh les pauvres, pourquoi ils prenaient pas une voiture?

    _Parce qu’à mon époque, elles n’existaient pas pour les facteurs, et les chevaux c’était souvent trop cher.
    _Dis Grand-Mamie ta lettre elle mettait combien de temps pour que Grand-Papie puisse la lire?
    _Si mes souvenirs sont bons, je dirais une petite semaine à moins que Grand-Papie prenait son temps pour me répondre…va savoir!
    _Tu ne pouvais pas le savoir?

    _Eh bien pas vraiment et puis pour tout te dire…je n’y ai pas songer une seule fois, le courrier prenait son temps pour arriver et de même pour revenir. Souvent le facteur apportait aussi les médicaments ou autres petites choses, il nous donnait aussi des nouvelles du hameau voisin, oh c’était bien différent de maintenant. Je pense parfois à ce facteur quelle volonté et courage il avait pour souvent se faire malmener par ceux qui n’étaient pas content de la lettre remise en main propre.

    _Ah les gens avaient les mains sale et ils devaient se les lavés ou le facteur ne leur donnait pas le courrier?

    Riant à en pleuré, la vieille dame embrassa sa petite, petite, petite fille. Puis glissa doucement dans le sommeil. Lolita la regarda et avec douceur remonta sur sa Grand-Mamie le châle qui avait glissé. Elle fila dans sa chambre la tête pleine d’une histoire à raconter à ses ami(es). Elle se coucha à son tour, ferma ses beaux yeux et s’endormit en rêvant au facteur du passé. Courageux et Vaillant.y.l.
    Une idée de Pascal Perrat.
    Oups je n’avais pas compris l’énoncé…pas vue l’an trois mille, je recommence.

  4. Fabien Henocque dit :

    « – Les enfants ! On se calme, et on rejoint son poste ! La gravité va bientôt être remise ! »
    Le groupe turbulent se remis sans broncher chacun à sa place. Un réflexe pour ces jeunes, habitués à rentrer dans l’atmosphère d’une planète. Une fois que vous avez fait l’expérience d’une rentrée dans l’atmosphère et surtout le retour brusque à la réalité physique, vous évitez de ne pas être bien installé à ce moment précis. Il n’y a pas de hors-la-loi lorsqu’il s’agit de la gravité.
    Le professeur Saros était heureux. Il avait pu convaincre ses supérieurs d’emmener sa classe sur Terre 01. Il travaille sur ce projet depuis l’époque du Capricorne. Ce n’est pourtant qu’à 76 millions de kilomètres de la colonie. Certains élèves font plus du double quand ils rentrent chez leurs géniteurs à la fin d’une période académique de niveau 1. Que voulez-vous, la bureaucratie….
    Mais il avait réussi. Tout est allé très vite après cela, il avait déjà le contact d’une compagnie de transport interstellaire, géré par un ami à lui, qui avait fait un prix spécial à l’Academia où il enseignait. Il allait envoyer ses élèves dans un des plus beaux musées de l’humanité et des inhumanités, le Musée du Sapiens, situé à Xin – Beijing sur Terre 01.
    Après les formalités d’usage de passage d’atmosphère, ils arrivèrent au musée. Pour lui, le professeur de civilisation humaine, c’était important d’être ici. « Une merveille pédagogique, pensât-il, de la découverte du feu jusqu’aux mutations contrôlées, des silex aux cerebro-communicateurs, tout y est ! »
    Le format du musée était étonnant, car au contraire des musées classiques, il commençait par le plus récent pour terminer à l’origine de la vie humaine. Différent, mais intéressant.
    Les premiers passages du musée intéressaient mollement les élèves. Après tout, « tout ce qui se trouve de 3000 à 2500, ce n’est pas de l’histoire, c’est du journalisme » disait un fameux historien.
    Arrivant dans l’espace consacré aux périodes avant 2500, l’intérêt des élèves commencer à croitre. Les premiers contacts avec les Xenos, l’unification des gouvernements de la Terre, la « Grande Rénovation », le « Grand Pas en Avant » qui lançait les programmes de colonisations humains, les premiers clonage, l’arrivée de l’intelligence artificielle …Cela évoquer des lointains souvenirs pour ces jeunes colons, qui avait vécu toute leur vie dans le luxe et la paix d’un monde multi espèces.
    Arrivés dans la partie de la période pré 2000, l’inconnu commençait. Les questions fusaient. Professeur, qu’est-ce que c’est ? Un camescope. Et ça ? un appareil photo ? Ceci ? Un moyen de locomotion appelé vélo.
    Ils arrivèrent bientôt dans sa pièce favorite, où était conservé un des objets des plus important du musée. Elle était d’ailleurs seule dans la pièce, dans son carcan de verre, sous les yeux d’un robuste vigile qui surveillait et éviter que l’on s’approche de trop près.
    – « S’il vous plait, approchez-vous, commença le professeur. Quelqu’un sait il devant quoi on se trouve ? «
    Devant le silence de ses élèves il continua :
    – « Il s’agit d’une des dernières lettres que l’on peut trouver dans toute la galaxie. La fabrication de papier a été arrêté en 2103, à la suite de la popularisation des capsules holographiques. Cependant, le papier a été l’un des moteurs de notre civilisation. Imaginez, combien de traités de paix, de fiche d’impôts, de lettre de créances, mais aussi de mots d’amour, d’esprits torturés, de génies de la poésie ont pu poser leurs mots sur cette matière ! Combien de savoirs, combien de connaissances ont été transmis par le papier ! Ne jugez pas sur le désastre écologique que cela représentait, vous savez très bien que l’homme n’a pris conscience de l’importance de la Nature après le Grand Effondrement de 2075. Avant cela, le papier était tout, le papier était votre identité, votre existence, votre âme, parfois votre ami, et même le seul !
    – Monsieur, interrogea l’un des élèves, si le papier était si important, pourquoi ne reste-t-il quasiment plus rien ?
    – Très bonne question, matricule 2145- M. Et bien, le temps à fait son affaire si je puis dire. Dés les années 2000 , l’ensemble des échanges sont devenus numérique , puis dans les années 2020 on a commencé à numériser tous les documents papiers , mouvement qui s’est accéléré lors de la création de la plus grande bibliothèque numérique de l’histoire de l’humanité , encore existante aujourd’hui , la grande Encyclopédia Humanus Wikipédia , que vous connaissez bien…Après cela , le papier n’avait quasiment plus d’existence , et la bactérie Gurzana ,qui s’est propagé lors de la deuxième guerre Xénophobe , attaquer directement la composition du papier. Presque tout a été perdu. Ce que vous avez devant vous est une relique.
    – Et ça parle de quoi ? Ça date de quand ? C’est en quelle langue ?
    – C’est une ancienne langue aujourd’hui disparue, l’anglais… Cette lettre date de 1982. Selon les historiens et spécialiste de langue morte, il s’agirait d’un message entre deux personnes partageant des relations sentimentales. Notez la forme des symboles : il s’agit de l’alphabet dit latin. Imaginez-vous, que la personne ayant écrit cela, a dû écrire cela à la main ! Pas d’écriture automatique à cette époque ! Après avoir fini cette lettre, l’auteur devait s’affranchir d’un impôt pour que la lettre puisse arriver à son destinataires, matérialisé ici sur ce que l’on appelle « l’enveloppe » sous la forme d’un petit pictogramme. Ce pictogramme était appelé « timbre ». Ensuite, cela partait selon les distances, en train, en avion ou en voiture. La lettre mettait environ deux ou trois jours pour arriver à destination.
    – Deux ou trois jours ! Mais c’est le temps entre notre système et Andromède !
    – Oui, les enfants mais on parle de plus de mille ans en arrière ! Attendez que l’on voie les premières civilisations vous n’êtes pas au bout de vos surprises …

  5. Françoise dit :

    Étonnez un enfant en lui racontant tout ce que devaient faire vos lointains ascendants pour écrire une lettre et l’envoyer à des amis.
    Que fais-tu demandai-je à mon petit-fils qui assis en tailleur sur le plancher du grenier, sortait d’une malle des lettres aux feuilles jaunies.
    C’est quoi Papy ?
    Ce sont des lettres qui ont été écrites par un de tes aïeuls ou bisaïeuls, trisaïeuls, quadrisails, quintisaieuls, sextisaieuls, octaieuls.
    Ils n’avaient pas d’ordinateurs ?
    Non et ils ne pouvaient donc pas communiquer par courriel comme toi tu fais avec tes copains. Tu remarqueras comme leur écriture en général était soignée avec des pleins et des déliés. Il n’y avait pas de bics à cette époque , ils écrivaient donc avec une plume qu’ils trempaient dans un encrier.
    C’était au temps de Jules Cesar ?
    Non tout de même pas bien qu’à l’époque de la Rome Antique ils communiquaient par écrits et c’étaient des coureurs – ils parcouraient jusqu’à 😯 kms par jour – qui acheminaient ceux-ci à leurs destinataires.. Tu sais par exemple que Ciceron a écrit plus de 800 lettres dont celles à Lucilius. J’en ai un exemplaire que je pourrais te passer si tu es intéressé .
    Merci Papy mais en ce moment je lis Harry Potter qui est mon héros ; d’ailleurs en décembre avec l’école nous allons visiter les ateliers de tournage à Londres. J’ai hâte !
    Tiens voilà le facteur qui apporte du courrier. Celui-ci nous est sans doute parvenu soit par avion, soit par train. C’est sans doute une facture ou une lettre administrative car pratiquement plus personne n’envoie de lettres et çà me manque.
    Papy je te promets que je t’enverrai une carte postale de Londres……

  6. jean marc durand dit :

    “Pour une seule lettre… tout ce bazar…ah non Grandpépé, tu te fous de ma capsule cérébrale.Redis-moi tout cela, mais, s’il te plaît, en Espérantard, pas dans ton argot tellurique, sinon les copains robots, ils ne vont rien ponctionner de ton illustration linguistique du passé”.

    – D’accordo, boy, ne va pas te prendre la tringle à t’enchantouiller de mon dislong…je vais tenter de tramer au plus court, au presque désuet….quand on songe à l’histoire de l’humanité, à ses renversements, à ses coulpitudes….sans oublier tous les rinçages, le plus souvent à chaud.

    Donc, à l’époque, mon arrière arrière-grand-père, celui de l’arrière arrière-saison, celui qui bossait encore sans arrière-pensée dans la culture du caillou voulut envoyer une lettre. C’était juste pour indiquer à ses potes du silex qu’il allait se mettre en ménage avec la belle de Kd’X et qu’une petite fête autour d’un feu de kamp, ça serait bien pour déclarer sa flamme.

    Il hésita longtemps entre le B de bison (pour bisou) , le M de mammouth (pour Mamour) et le D de diplodocus (pour ya pas que le diplodocus dans la vie).

    Finalement, dans un beau granit persillé, il crut discerner la silhouette d’un A (pour abats, attributs, Amora, la douce sauce qu’il fabriquait, à base des fruits de moutardier récoltés).

    Il lui fallut 10 ans pour graver son A, à coups de dent d’enfer, puis déchaussée, à coup de dent détachée du temps passé, la dent du jour…

    Lorsque l’œuvre fut achevée, il chercha à contacter une compagnie de dinosauriens volatiles capable de transmettre , à bas prix, le message à ses compagnons de castagne, de chasse à courre terme, les bringueurs de haute hutte.

    Mais déjà, à l’époque, la grève jetait ses sables et ses graviers sur les forces de l’amarré, trop près du port sommeillant.

    Avec un bel entrain, le tri des messages s’égara…partout, là où l’empotée des missives s’encircule et s’étouffe. L’âge de pierre n’était pas encore l’âge du pro-grès…et le courrier fut englouti dans l’espace tempéré…

    De toute façon, la plupart des correspondents, ceux dont on espérait une réponse étaient morts de soif, la cervoise n’ayant pas encore été inventé.

    Certains survécurent, mais tombés en érection, ils durent planifier un chantier d’une autre amplitude, dont , à priori, ils ne mesuraient pas l’ampleur, prisonniers de l’angle mort, la vastitude de l’évolution, un avenir pourtant bouché.

    – Alors, finalement Grandpépé, personne n’a rien reçu, personne n’a fait la fête autour du feu de kamp ?

    – Non ,pas vraiment..mais, Grandpappy Adent a quand même rencontré sa Fève! Dans une tourte à la gousse d’ail que sa chocolatée chérie lui avait confectionné!

  7. Avoires dit :

    « Eh ben, mon Pierrot, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu es tout pensif
    Oui Nanou, je m’ennuie et j’aimerais que tu me racontes une de tes histoires des autres millénaires.
    Comme tu y vas ! Je sais que je ne suis plus toute jeune, que je suis née au siècle dernier, …
    Qu’est-ce que siècle ?
    C’est une période de cent ans
    ????
    Ne fais pas cette tête-là ! Je sais que maintenant vous comptez en jours et en millénaires, que les semaines, les mois , tout ça a disparu de votre manière de compter le temps…
    Donc, quelle est ton histoire ?
    Je vais te raconter le voyage de la carte postale
    De la quoi ?
    Et bien autrefois, les gens écrivaient à leurs amis, lorsqu’ils étaient en voyage, sur des cartes postales qu’ils leur envoyaient en collant un timbre en guise de paiement. Ce petit bout de carton sur lequel il y avait une photo du pays ou de la région d’où il était envoyé était acheminé par une administration qui s’appelait la Poste. Lorsque les cartes postales étaient envoyées depuis un pays lointain, elles arrivaient à destination par avion.
    Ça devait être super d’aller les chercher dans un … avion, tu dis?
    Mais non ! Elle était ensuite récupérée par la fameuse Poste qui ensuite l’acheminait dans la boîte aux lettre du destinataire .
    Ah bon ! La Poste acheminait ?
    Oui, enfin, non, c’était des personnes comme toi et moi, qui après avoir trié toutes les cartes postales les distribuaient. Et l’ami qui ouvrait sa boîte aux lettre était drôlement content d’avoir reçu une carte qui venait parfois de loin.
    Si j’ai bien compris Nanou, on envoyait à ses amis des petits bouts de carton pour leur dire où l’on était ? Quel est l’intérêt ?
    L’intérêt, comme tu dis cher Pierrot, est double : d’abord pour celui qui écrit. Je veux , à ce sujet faire une parenthèse. Jusqu’au tiers environ du 3ème millénaire, on trouvait encore des cartes postales dans les commerces. Et puis, un jour, il n’y en plus eu, car les éditeurs perdaient beaucoup trop d’argent : ça ne se vendait plus, seuls les nostalgiques écrivaient des cartes postales et lorsqu‘il n’y a plus eu de nostalgiques, les cartes postales ont disparu à leur tour.
    Il y avait un côté démodé, ringard on dit aujourd’hui, à communiquer avec des moyens désuets. Mais, c’était tellement bon ! Le deuxième intérêt était pour la personne qui recevait la carte postale : quelqu’un avait pensé à elle et avait recherché une carte aussi jolie que possible, s’était arrêtée pour écrire quelques mots du genre « grosses bises de » ou « merveilleux voyage » ou « je t’aime » , de coller un timbre et de mettre ce témoignage de bonheur dans une boîte. Tu te rends compte Pierrot !
    Pas bien, non. Comment tu sais tout ça, les cartes postales n’existaient plus déjà de ton temps ?
    Oui, tu as raison, je n’en n’ai jamais reçues mais j’en ai vues dans un magnifique musée, éblouissant de merveilles du monde entier.
    Où est ce musée ? On peut le visiter ? j’aimerais bien y aller .
    Malheureusement, il a disparu lui aussi, ravagé par un tremblement de terre en 3001. Depuis, le gouvernement ne construit plus de musées.
    C’est triste.
    Oui, mais tout a une fin . Les cartes postales ont eu une belle vie et ont réjoui des millions de personnes. C’est ça qui compte.

  8. RENATA dit :

    Pour écrire une lettre et l’envoyer à son ami il faut :

    Ecrire sur l’enveloppe l’élu de son cœur
    Sans oublier l’adresse .
    Ecrire ensuite sur le papier choisi
    Les émotions
    Les sentiments
    Le manque
    Et le désir
    Pour cet ami .
    Continuer ensuite à se dévoiler
    A se livrer
    Se déclarer .
    Révéler ce que vous ressentez
    Sans retenue
    Sans barrière
    Sans regrets .
    Parfois la lettre s’écrit très vite
    Mais peut aussi prendre des heures
    Avant d’oser .
    Ne pas se décourager
    Ecrire
    Effacer et recommencer .
    Ne cesser qu’une fois enchantée
    de ce que vous vouliez avouer .
    Quand le point final se présente
    Relire
    Corriger .
    Et quand tout vous sied
    Plier délicatement votre message
    Le glisser dans l’enveloppe
    Puis
    Envoyer sans omettre d’oblitérer .
    Attendre la réponse
    Sans trop d’impatience .
    Si elle va dans votre sens
    Courir
    Rejoindre votre amoureux
    Lui sauter dans les bras
    L’embrasser , l’épouser .
    La famille créée
    Les siècles passés
    Feront raconter
    A votre descendance
    Comment l’écriture d’une lettre
    Fait qu’ il soit là
    Et entende l’histoire
    De ses ascendants .

    sur une idée de PP et la “musique” de JP

  9. Lecrilibriste dit :

    Athanor ! Non ! Non ! Ne jette pas ce hiérogyphe ! S’il te plaît ! Surtout pas !
    Mais pourquoi veux-tu garder cette vieillerie PP?
    C’est peut-être une vieillerie, mais une vieillerie de valeur, c’est un spécimen rare, un manuscrit– du latin manus scriptus = écrit à la main. C’est un cahier d’écolier, un grimoire précieux du deuxième millénaire
    Pffffff ! Un cahier d’écolier ! Ça existe, ça ?
    Tu peux faire Pffff Athanor ! Va donc faire un tour dans le robot cosmosdico ou si tu veux plus de renseignements et si tu as vraiment envie de savoir et d’aller plus loin , connecte- toi et va fouiller les annales akashiques et tu comprendras sa valeur !
    Mais toi, PP, tu peux bien m’expliquer ? ça ira + vite, puisque tu sais !
    Ah ! Mais pourquoi dans cette génération faut-il toujours aller vite … aller vite … aller plus vite…Toujours plus vite ! Tout schuss ! Il faudra bien t’arrêter un jour pour te poser, non ?
    Allez PP, s’te plait ! Toi, dis-moi !
    Eh bien, il y a mille ans et plus, on n’écrivait pas sur une tablette connectée comme tu le fais, on apprenait à écrire avec une plume – une plume Sergent Major , s’il te plait, que l’on mettait au bout d’ un porte-plume – pas un oiseau – mais comme un manche en bois, et que l’on trempait dans de l’encre violette. Les écoliers se tachaient les doigts, ils faisaient des « pochons » mais ils arrivaient en deux ou trois ans à maîtriser parfaitement l’écriture. Au début, ils apprenaient l’art des batons bien droits qu’ils alignaient sur une page entière. Ensuite, venait le temps des ronds, puis l’apprentissage précis de chaque lettre différente, du «a » jusqu au « z ».
    Quand ils avaient atteint ce sommet, ils apprenaient l’attaché pour lier les lettres entre elles et former un mot. Dans certaines écoles, ils apprenaient aussi le script qui est ce qui subsiste encore un peu dans les mots que tu choisis dans ta tablette.
    Lorsque cet apprentissage était atteint, les gens devenaient experts. Ils avaient un stylo avec des cartouches d’encre incorporées. Pour communiquer, ils écrivaient des lettres, des carates postales, avant que n’arrive les premiers computeurs qui ont révolutionné la manière de communiquer.
    Sur du joli papier qui était fabriqué à partir de la pâte à papier – composée de fibres de cellulose extraites du bois. On s’écrivait pour se parler de loin, s’envoyer des lettres d’amour ou d’insultes, des souvenirs de vacances avec des photos du lieu ou finaliser des contrats etc… etc… Que l’on envoyait par la poste dans une enveloppe contenant le nom et l’adresse du destinataire et que l’on timbrait pour payer le prix de l’envoi.
    Mais PP c’était nase?
    Tu crois Athanor ? C’est vrai ! qu’on prenait le temps d’apprendre les bases….Un travail comme celui … des constructeurs de cathédrales … tiens !
    Mais tout ça, c’était avant ! Maintenant, c’est instantané, moi, comme toi, on ne saurait plus écrire comme les anciens. C’est un savoir-faire définitivement perdu. Et c’est dommage, vois-tu !.C’est pour ça qu’il faut garder précieusement les lettres manuscrites et les cahiers d’écoliers de l’an 2000 et de bien avant, aisni que les outils d’écriture qui existaient alors.. Ils font partie de la richesse de notre patrimoine culturel.

    Lecrilibriste

  10. Clémence dit :

    Le cadran indiquait 07:11- 24- 09- 3000. Les prochaines heures s’annonçaient prometteuses, il n’en doutait plus du tout.
    Comme une série de flashes d’un photographe fou, les derniers événements défilèrent sur la toile des pensées de ce créateur un peu dingue.
    Le Prototype M bouffé par le Prototype N,
    Le Prototype O noyé sous une vague scélérate,
    Le Prototype P explosant au moment de son branchement.
    Le Prototype Q qui ne lui avait causé que des emmerdes,
    Le Prototype R dont un rien le séparait de la perfection
    Et enfin.. le Prototype S.
    S comme Espoir, S comme Espérance.
    Et il avait trouvé à y caser tous ses espoirs : de vie, de joie, de beauté, de bienveillance, d’intelligence, de résilience, d’humanisme.
    Il le regarda une dernière fois : S était la perfection même. Une silhouette de rêve et une réactivité absolue.
    Encore quelques secondes et il lui accorderait la liberté.

    Un grondement sourd, un éclair aveuglant et ce fut tout. Non ! Ce fut le commencement !
    S découvrit son environnement. Il était la réplique parfaite de l’Eden.
    S s’étonna puis s’émerveilla de ressentir des émotions. Dès lors, S pouvait commencer l’exploration des lieux . Toujours un peu plus loin et toujours le même émerveillement.
    Mais un matin S se réveilla avec une sensation étrange. Cela ressemblait à du désœuvrement, de l’ennui, de la lassitude.
    – Etrange, cette sensation, je n’ai encore rien fait…
    – Rien créé, rien créé, rien créé…
    – Qui est là ?
    – Tu ne me vois pas ? Je suis là, tout près de toi, il te suffit de tendre la main…

    S tendit la main et ce fut bref, intense et magique. Et puis, plus rien.
    S en ressentit une déception intense. Mais comme son nom l’indiquait, il lui était impossible de perdre eSpoir.
    Chaque jour, S retournait sur les lieux de l’éblouissement, attendait et repartait, en éprouvant un chagrin de plus en plus lourd.
    Un matin S fut réveillé par un bruit bizarre. Tous les sens en éveil, l’exploration commença. Tout semblait normal, à l’exception d’une petit lumière bleutée provenant d’une coupelle.
    S s’approcha doucement et ne put retenir un cri. Une espèce de gélule remuait tel un vermisseau.
    S tendit la main et s’en empara délicatement. Une espèce de jargon explosa :
    – Alors, tu ouvres ?
    – Hein ?
    – Alors, tu ouvres ? T’es sourd ou quoi ?

    S fit appel à sa mémoire archaïque.
    – Ca doit être ça…, pensa S en pinçant les deux extrémités de la gélule en tournant doucement…
    – Alors, tu ouvres, j’en ai marre de rester coincé. Mets toi à ma place…
    – Je fais de mon mieux, je ne voudrais pas te blesser… tu es si petit…

    Et tout d’un coup, sans le moindre flop, il sauta en l’air, tel un diablotin puis atterrit doucement dans la main de S.
    – Bonjour, toi ! murmura S.
    – T’es qui, toi ?
    – Je suis le Prototype S. Et toi ?
    – Je ne sais pas encore…
    – Il faudra que je te trouve un nom…
    – T’es qui toi, pour vouloir me donner un nom ?
    – ….
    – T’es venu d’où ? T’es fait en quoi ? T’es fait pourquoi ? T’es…
    – Arrête tes T. T quoi, T qui, T comment, T pourquoi…
    – Tu me donnes des ordres, maintenant ? T’es qui pour…
    – T’es vraiment pas drôle soupira S, je t’appelle T. un point c’est tout.

    A cet instant, la paix fut signée entre eux. L’apprentissage pouvait commencer. L’univers, les planètes, le jour et la nuit, la terre, les eaux, le feu, la vie. Les végétaux, les animaux, les hommes et puis…

    C’est là que tout se compliqua. Avec les idées, avec l’esprit, avec l’intelligence, avec la communication.

    Un beau matin, T envoya mentalement sa requête à S:
    – Lettre.
    – Lettre. Mais encore.
    – Je veux faire des lettres.

    S frémit. Voilà, le moment était venu de tout lui dire . De lui raconter le long cheminement de l’écriture. De la trace laissée sur la terre battue à la pensée inter-cérébrale.
    L’histoire serait longue, très longue…

    – Alors, voilà…
    Le temps était suspendu….l’aventure allait commencer…
    – Il était une fois….

    T …. T…. T…..
    Le bruit croissait en intensité.
    T… T…. T…..Théo, il est l’heure….tu vas être en retard !

    Théo se leva, un peu grognon. Il descendit à la cuisine en pyjama pour prendre son petit déjeuner.
    A côté de sa soucoupe, un Kinder Surprise.
    – J’ai pensé que pour ce premier jour de classe, cette petite douceur te ferait du bien, lui dit sa maman en lui ébouriffant les cheveux.

    Théo retira délicatement le papier métallisé et approcha la capsule de son oreille.
    La maman de Théo n’entendit pas ce que Théo murmura et ne comprit pas plus l’étrange sourire qu illumina son visage….

    © Clémence.

    Tu vois, mon enfant, voilà ce qui arrive quand on se gave de Kinder surprise !

  11. Souris Verte dit :

    🐀 LA LETTRE

    – Julien ? Que fais-tu ?
    – Rien maman, je lis tous mes messages pour mon anniversaire.
    – Eh bien justement ! Le facteur t’a apporté quelque chose de rare.
    – Hein ? Quoi ? Un ‘ Bourshlouff ‘ qui vole tout seul ?
    – Oh non ! C’est beaucoup plus rare.

    Julien dévale l’escalier pensant trouver un paquet au moins aussi grand que lui. Un ‘ Bourshlouff ‘! Depuis le temps qu’il en rêve ! Certains ont même un siège, entre le drone et le planeur mais avec des formes rocambolesques.
    Un peu comme le vieux ‘ Batman ‘ ou d’oiseaux…
    Lui, préférerait une grenouille… On n’en a jamais vu dans le ciel ni ailleurs du reste, elles ont disparu. Tout le monde saurait ainsi que c’est lui quand il survolerait le quartier . Quelle fierté !
    Sa mère lui tend un papier carré avec son nom dessus. Impressionné, il le tourne dans toutes les sens ! Au dos, un nom et une adresse, mais si Julien s’y connait en ‘ Bourshlouff ‘ il ne lit pas très bien… Il tape très vite sur son ‘ morditatonnateur ‘ nouvelle génération en étoile super Galaxy.
    – Qu’est-ce que c’est ce truc ?
    – C’est ton arrière grand-père qui pense à toi pour ton anniversaire et il a bien du mérite ce pauvre pépé qui ne peut plus marcher et tient difficilement un crayon ?
    – Un crayon ? Du papier à lettre ? Mais il est de quelle époque le pépé ? Il ne peut pas envoyer des ‘ textosupersonics ‘ sur je peux lire juste en ouvrant la fenêtre… comme tout le monde, on les reçoit à la seconde. Regarde c’est quoi ce dessin dans le coin ?
    – Ce n’est pas un dessin Julien c’est un timbre.
    – Ton arrière grand-père, prévoyant, doit en avoir des carnets d’ avance.
    – Mais pourquoi faire ? La corbeille électronique ne prend pas les papiers ?

    A Julien pour son anniversaire…

    – C’est drôlement tarabiscoté la première lettre !
    – Julien, assieds-toi je vais t’ expliquer cette première lettre que tu trouves jolie et à juste titre qui est un A majuscule.
    Les Grecs, il y a plus de 3000 ans avaient dessiné une tête de bœuf- Aleph- les cornes donc vers le haut. Il reste le A mais à l’envers.
    – Hé bé dis-donc, si le pépé a 3000 ans, ils doivent valoir une fortune ses timbres ! Quand j’ hériterai je m’achèterai toute la collec de ‘ Bourshlouff ‘ … Les grenouilles, les canards et tous ces animaux anciens qui n’existent plus. Comme ça… Mes potes vont faire des éclairs de jalousie.🐀

    Répondre
    Kyoto 21 septembre 2019 à 17 h 59 min (Modifier)
    – Dis, c’était comment avant ? Mille ans avant que tu me fabriques ?
    – En l’an 2000 ? Ce que je sais, je l’ai appris de mes aïeuls qui, eux-mêmes tenaient leur savoir de leurs aïeuls et ainsi de suite.
    – Aïeuls. Bisaïeuls. Trisaïeuls. Je connais les mots. Mais les individus ? Vivaient-ils, communiquaient-ils comme nous ?
    – En 2000, les humains n’étaient plus des primates. Mais demeuraient des primitifs.
    – Ils n’avaient pas de cerveau ?
    – Evidemment, ils en possédaient un. Mais peu développé ! Ils apprenaient à parler, à lire, à écrire. Ils communiquaient entre eux, principalement par la Toile, grâce à un clavier alpha numérique. Rapide. Simple. Lénifiant. L’enjeu, c’était d’avoir un nombre impressionnant d’amis.
    – C’était méga chouette.
    – Sans doute, mais ils ne se rencontraient jamais. Souvent, à table, chacun partageait son fricot avec, non pas des amis, mais un écran. Sans parler du constat d’amuïssement du langage. Mais, peut-être, qu’à cette époque, ils étaient heureux et l’ignoraient. Toujours est-il que le 30 février 2022, des fragments d’une comète ont percuté la Terre. Choc planétaire. Des milliards d’individus périrent. Heureusement, il y eut des rescapés. Secoués mais vivants. C’est à cette période qu’ils comprirent. Ils avaient eu tort de se consacrer aux choses matérielles. Ils modifièrent leur regard. Leur cerveau se développa en conséquence. Ils cultivèrent les pouvoirs de l’esprit. Ainsi au fil des années, cette société progressa et devint la nôtre.
    – C’est une belle histoire que tu m’as raconté.
    – Cela se voit à ton joli sourire. Maintenant il faut dormir car demain… tu as école !

  12. Michèle B.Beguin dit :

    – Que fais-tu ma chérie ? Demande Victorine, à son arrière-petite-fille
    – J’envoie un SMS à ma copine, répondit Eva.
    – Tu me montres ? … Hou là là que de fautes, je ne comprends pas ce que tu écris
    – C’est toujours en abrégé les SMS
    – Ca veut dire quoi SMS ?
    – Short message system… Certains l’ont francisé en TEXTO
    – Je trouve que ce n’est pas personnalisé.
    – Oh si regarde, on peut y mettre des emiticons
    – Des quoi?
    – Regarde, ce sont des mini-images que j’insère et le message est reçu instantanément par l’autre.
    Victorine pense que la joie de l’attente n’existe plus … Ni celle de l’écriture des lettres personnalisée que l’on garde précieusement dans une boite en métal et que l’on peut relire.
    – As-tu déjà envoyé une carte par la poste ?
    – Une fois, je crois, il y a deux ans pour l’anniversaire d’une amie qui était dans un endroit où son tel ne captait rien.

    – Lorsque ton grand-père était à la guerre, je lui écrivais toutes les semaines. Une carte qui racontait simplement ce que je faisais, sans savoir si elle arriverait. C’était un réconfort pour lui, et quel bonheur lorsque je recevais la sienne, jaunie, sale mais pleine d’espoir, surtout quand il a été fait prisonnier.
    J’avais 19 ans en 1941, nous nous étions mariés un an avant, mais il été rapidement enrôlé.

    Quand il est revenu blessé, ce sont mes courriers qui l’ont aidé à supporter la peur, l’inconfort, le froid, la faim. La perte de sa jambe l’a sauvé. Il est revenu avec mes cartes tenues par une ficelle.
    Pour écrire en ce temps-là, c’était difficile, car il y avait deux zones, une occupée et une libre, et Grand Papy était en zone occupée, moi en zone libre. Je ne pouvais envoyer que des cartes ordinaires, sans illustration, déjà timbrées, qui pouvaient être lues par les Allemands et ne comportant que des mots à caractères familiaux, rien de compromettant qui laisserait ma carte dans une poubelle. Je ne pouvais écrire que sur les lignes destinées à la correspondance qui n’était pas libre, car si j’ y mettais plus de mots que permis, ainsi que les ratures, ma carte s’éliminait d’office,. Je devais m’appliquer avec mon porte-plume et mon encrier.

    Les timbres additionnels étaient interdits. Je me souviens que j’achetais une carte 90 sous. D’un côté, je mettais mon adresse et la sienne, et de l’autre, j’écrivais sur les lignes permises. Il a reçu environ 2 cartes sur 3. Heureusement, je tenais un carnet de bord sur ma vie sans lui, mon amour et tout ce que nous supportions durant cette période.

    Avant la guerre, nous avions décidé de nous aimer lorsque j’avais 15 ans, mais nous nous connaissions depuis toujours. Nous nous sommes beaucoup écrit, il vivait à 1h à cheval de chez moi. C’était si bon de déguster ses lettres d’amour, avec ses projets et les échanges sur différents sujets de la vie. Nous nous sommes mariés au début de la guerre, j’avais 18 ans. j’étais bonnetière. Notre courrier servait à se raconter, nous n’avions pas le téléphone et nous travaillions du lundi au samedi, et plutôt tard le soir. Nous ne pouvions nous voir que le dimanche avec chacun une lettre que nous avions écrite pour l’autre.

    Mes parents, qui vivaient chacun dans un village proche de 15km, ne pouvaient pas s’écrire, car le relevé du courrier ne se faisait qu’une fois par semaine chez l’épicier. Sauf lorsque un paysan allait d’un village à l’autre et acceptait de prendre la lettre, ils devaient attendre le dimanche pour se voir.

    Ta grand-mère a eu plus de confort côté communication car ensuite se sont installées les cabines téléphoniques dans les villages. Il fallait juste se donner un RV pour être près d’une cabine qui portait un N° spécifique, ou aller au bureau de poste le plus proche dans une cabine. Et le courrier était rapide. Quelques jours pour recevoir sa lettre. Les amoureux avaient plus de possibilités. C’était comme aujourd’hui, mais la poste avait beaucoup de courrier à distribuer. Aujourd’hui il y a plus de paquets que de lettres.
    Lorsque l’on partait en vacances, on envoyait des cartes à la famille et aux amis. De même pour les vœux de début d’année, nous écrivions à toutes les personnes de notre connaissance. Le courrier, l’écriture manuscrite était le meilleur moyen de communication. Je me souviens aussi que dans les années 60, on pouvait écrire à la radio, il existait une émission en fin de semaine pour passer une dédicace sur une chanson de son choix. Il fallait prévoir l’envoi.

    Nous écoutions mon grand-père le soir près de la cheminée. Il nous racontait qu’avant l’arrivée du timbres en 1840, des systèmes postaux s’étaient installées depuis des siècles partout dans le monde. Le transport se faisait à pied par des coursiers, qui ensuite sont devenus cavaliers. Le transport se faisait aussi par diligence, dans une malle, avant le transport par voie ferroviaire.
    Le courrier était une feuille pliée en 3 et fermée par un cachet de cire et cela remonte à la haute antiquité avec des cachets de plomb. Des sceaux étaient personnalisés ce qui permettait d’identifier un document et confirmait la véracité de la signature. Mais le problème était que le coût de l’envoi revenait au destinataire et le courrier était donc souvent refusé.
    En 1840, le timbre a facilité l’expédition du courrier et les échanges…Même encore laborieux.

    Aujourd’hui avec l’avènement du courrier électronique, nous avons perdu l’âme de l’écriture au profit de la rapidité.
    – Qu’en penses-tu petite ?
    – Je t’ai écoutée avec intérêt grand maman, je ne connaissais pas tous cette évolution. Mais pour te répondre franchement, je préfère mon temps et mes textos, c’est plus l’instant présent.
    – Pour l’instant présent, tu as raison, car c’est ce qui compte, mais continue à mettre ton âme et ton amour dans chaque mot que tu écris.
    – Je t’aime ma belle.
    – Moi aussi Grand-mamy et merci pour ce précieux moment avec toi.

  13. Fanny Dumond dit :

    – Dis Mamie, ma copine Zéline m’a dit que nos ancêtres écrivaient des lettres pour discuter avec leurs amis. Comment faisaient-ils ?

    – Eh ben, c’était tout une histoire. Il leur en fallait du temps ! Les très anciens trempaient une plume d’oie dans un encrier et s’appliquaient à bien faire les pleins et les déliés.

    – C’est quoi une plume et…

    – Arrête de m’interrompre, tu me fais perdre le fil de mes pensées. Je reprends :

    – Puis vint l’époque où le temps leur manqua…

    – Et nous maintenant nous en avons trop, on s’ennuie tellement !

    – À qui le dis-tu ! Que faisons-nous maintenant de nos vies en l’an 3 021 ? À part dormir, tourner en rond et avaler nos gélules protéinées et vitaminées, nous n’avons rien d’autre à faire. Je me demande bien ce que je fais ici-bas ; nous sommes moins utiles que des vers de terre. Moi, j’attends que la vie passe en ruminant mes souvenirs du bon temps à longueur de journée assise dans mon fauteuil.

    – Moi, je m’amuse sur mes consoles toute la journée, mais c’est vrai qu’à force j’en ai un peu marre. Ça devait être bien d’aller à l’école pour apprendre et pour découvrir plein de choses.

    – Eh oui ! Depuis la date historique du 12 octobre 2 996 ans, grâce ou à cause du professeur Lenimbus, l’humanité nait avec tout le savoir universel et n’a pratiquement plus rien à apprendre. Et depuis, nos serviteurs les cyborgs font tout à notre place. Je l’ai connu le temps où l’on envoyait encore des lettres électroniques. C’était bien, ça créait du lien.

    – Oui, maintenant on peut joindre tout le monde par télépathie. Si je veux dire quelque chose à Zéline, je dis son prénom et hop ! je peux discuter avec elle.

    – Bon, pour en revenir à nos moutons…

    – C’est quoi des moutons ?

    – J’en sais rien ! C’est une vieille expression. Et cesse de m’interrompre toutes les trente secondes. Nos ancêtres prenaient une feuille de papier…

    – C’est quoi du papier ?

    – Y en a plus ! Depuis les années 2030, quand toutes les forêts furent ravagées, on ne pouvait plus en fabriquer. C’était un support sur lequel nos ancêtres pouvaient écrire. Tu chercheras dans ton lexique cérébral.

    – Ouais, ça m’occupera un moment.

    – Donc, avant l’invasion de l’informatique, ils écrivaient leurs lettres sur du papier à l’aide d’un stylo…

    – Mamie, c’est quoi…

    – Chut ! Ne m’interromps pas, veux-tu. Tu chercheras plus tard tous les mots que tu ne comprends pas, ça t’occupera un moment. Quand ils avaient terminé de l’écrire avec application, ils mettaient leur lettre dans une enveloppe sur laquelle il collait un timbre… Chut ! Puis, ils allaient la déposer dans une boîte à lettres. Ensuite, le facteur, une personne en chair et en os, la distribuait à son destinataire, deux ou trois jours plus tard.

    – Waouh ! C’était quand même bien long et surtout très fatigant. Je préfère vivre à notre époque.

  14. Nadine de Bernardy dit :

    Imagine.Nous sommes en novembre 1941.

    Cela fait plus d’un an que le promis de Maryvonne, mon arrière, arrière, arrière grand mère, est à la guerre.Elle n’a pas de nouvelles mais elle continue à aller au village tous les mois voir Melle Vincent, l’institutrice, afin qu’elle lui écrive une lettre destinée à Titouan pour qu’il sache qu’elle l’attend et ce qui se passe au pays.
    Il fait déjà presque nuit, il bruine. Maryvonne met de la paille fraîche dans ses sabots, enfile de grosses chaussettes de laine, et s’enveloppe d’une houppelande à capuche.Quelques sous percés dans la poche de son tablier pour le timbre, le grand parapluie noir, la voilà partie.
    Elle n’y voit pas grand chose mais connait par coeur les trois kilomètres qu’elle doit parcourir.Certaines fois elle a de la chance, une carriole la prend à son bord,mais pas ce soir apparemment. Maryvonne marche d’un bon pas en chantant de vieux refrains pour se donner la cadence.
    Les lumières du village! Elle remonte la grand rue en direction de l’école des filles, toque à la porte. Melle Vincent la fait entrer en lui disant une nouvelle fois son regret de n’avoir pas eut le temps de lui apprendre à lire, écrire.
    La jeune fille soupire, songeant avec nostalgie qu’elle aussi aurait aimé s’asseoir sur les bancs de l’école plutôt que de garder les vaches et s’occuper de ses frères et soeurs .L’institutrice l’installe près du feu,sort sa bouteille d’encre violette
    un porte plume garni d’une plume Sergent Major, et un beau bloc de papier à rayures..
    ” Je t’écoute Maryvonne,il va être content de se faire lire ta lettre ton Titouan
    La jeune fille soupire à nouveau
    – Si toutefois il la reçoit bien
    – Mais oui, mais oui, je sais que c’est long pour toi, mais ai confiance, même s’il ne te répond pas, il pense à toi.Ils vont bientôt revenir nos petits gars.
    Maryvonne dicte ,Melle Vincent écrit puis la promise dessine une petite fleur en bas de la page.
    La feuille est soigneusement pliée en quatre, glissée dans une enveloppe où est écrite l’adresse du soldat Titouan POZENEC.
    Melle Vincent ira elle même la porter à la poste demain jeudi, l’employée l’affranchira avant de la déposer dans la corbeille:
    – Courrier en partance –
    Maryvonne revient dans la nuit, encore toute chamboulée de ce qu’elle a pu dire à son promis, espérant déjà le mois prochain.
    ” Tu vois jeune homme, c’était comme ça que ça se passait il y très longtemps à la campagne.
    – Ben dis donc il fallait vraiment être motivé
    – En effet, motivé, tu l’as dit gamin”.

  15. Blackrain dit :

    Voyons Ismaël, tu dois mieux te concentrer. Tu viens encore d’envoyer un message télépathique au mauvais destinataire. C’est ton précepteur qui a reçu ton cérébro-mail à la place de R2D3. Le « maître » a fait une drôle de tête en découvrant les antisèches qu’il était censé dissimuler dans sa mémoire. Tu sais mon fils, jadis, durant le millénaire précédent, les humains, même dans la fleur de l’âge, ne pouvaient correspondre entre eux par la pensée. Ils devaient faire bien d’autres efforts que ceux que je te demande pour correspondre avec ton robot, ton maître ou bien tes amis.
    Il fallait tout d’abord qu’ils apprennent un langage écrit avant d’utiliser des objets matériels pour véhiculer leurs messages. Cela va te paraître complètement timbré mais les Hommes avaient une toute autre enveloppe corporelle. Ils possédaient des bras et des mains beaucoup moins atrophiés que les nôtres. Sur une matière papier, « une enveloppe timbrée », ils écrivaient l’adresse de leur destinataire avec beaucoup de dextérité et de lisibilité. Ils y plaçaient à l’intérieur un ou plusieurs autres papiers sur lesquels ils calligraphiaient une suite de mots qui développaient le sujet de leur correspondance. Un liquide coloré, de l’encre, venait y dessiner des arabesques pour traduire ce que leur cerveau dictait. Un service d‘Etat, « La Poste », se chargeait ensuite d’acheminer ce « courrier », affranchi d’une certaine somme d’argent, à travers le pays et même à travers la planète Terre toute entière. Ils n’avaient pas la chance, eux, de pouvoir communiquer comme nous d’un bout de l’univers à l’autre. Après avoir pris connaissance du message, le destinataire pouvait à son tour répondre par le même « médium », ce cheminement archaïque qui pouvait prendre plus d’une semaine d’un pays à l’autre.
    Si tu as l’envie d’en savoir plus sur ce moyen ancestral de communiquer je te conseille d’aller sur ton ordi-encéphalique pour consulter « le musée de la Poste ». Tu pourra mieux y ressentir la difficulté mais aussi la beauté, le graphisme et la poésie de cette antique correspondance.

  16. iris79 dit :

    Nous sommes en l’an 3000. Étonnez un enfant en lui racontant tout ce que devaient faire vos lointains ascendants pour écrire une lettre et l’envoyer à des amis.
    -papa, papa ! Raconte moi encore l’histoire des lettres !
    -encore cette histoire ? Mais tu la connais par cœur !
    -Oui, oui ! Encore !
    -Bon…Je vais te parler d’un temps où nos ancêtres peuplaient encore la planète bleue. Les messages que tu envoies à tes amis en les sollicitant par télépathie pouvaient prendre alors plusieurs semaines avant d’arriver aux destinataires et nécessitaient des supports et des objets.
    Au tout début, on écrivait sur des blocs de pierre que l’on gravait. Puis vint le temps où l’on utilisa des plantes comme le papyrus pour y inscrire des signes qui devinrent une langue écrite. Plus tard encore, on coupa les arbres, (tu sais cette abondante végétation dont je t’ai déjà parlée et qui donnait aussi toutes les molécules pour soigner) et l’on transforma le bois en pâte qui donnait par transformation encore, des feuilles de papier, comme ces quelques images que j’avais scannée quand ton arrière arrière grand-mère m’avait raconté cela. On écrivait alors sur ces feuilles avec des plumes d’oiseaux que l’on trempait dans de l’encre, une espèce de liquide issu de plantes diverses dont on extrayait des couleurs qui, mélangé à des liquides permettait de laisser des traces. Puis la technologie mit au point des crayons, espèce de petits bâtonnets armé d’une tige avec de l’encre que l’on reconstituait avec des matériaux artificiels.
    Une fois le message écrit, on appelait cela alors une lettre. On la pliait délicatement. Certains y rajoutait même quelques fois des effluves de parfum envoutants ! On la déposait dans une enveloppe, un autre papier plié de telle façon qu’il protégeait les écrits. On y déposait ensuite une petite image, un timbre en haut à droite, ce qui était une forme de taxe puis on la déposait d’abord dans un lieu dédié à cet effet qui se chargeait d’acheminer le courrier au bon endroit. Le courrier, c’est ainsi qu’on le nommait pouvait voyager ! A cheval, en bateau puis par avion ! Il était ensuite distribué par des personnes appelées facteur ou factrice. On pouvait aussi déposer les lettres dans une énorme boîte qui selon les pays revêtait une couleur différente. Dans le pays de tes ancêtres, c’était le jaune ! Les lettres étaient ensuite prises en charge par les facteurs ou factrices qui permettaient la suite de leur voyage jusqu’à leurs destinataires.
    -J’adore quand tu me racontes cette histoire papa. Je vois plein de couleurs et d’images dans ma tête. Ça m’aide à imaginer la planète et le pays de nos ancêtres ! Et j’ai remarqué que quand tu me racontais cette histoire après je faisais toujours plein de beaux rêves.
    -Et bien justement, il est temps d’aller au lit maintenant.
    -Oui papa. S’il te plait, ne ferme pas le hublot, je veux voir la terre en m’endormant.
    Dis papa, pourquoi les gens n’ont pas gardé toutes ces forêts et cette nature incroyable qui leur donnaient tant ?

  17. Laurence Noyer dit :

    (1) L’école était un établissement dans lequel était donné un enseignement.
    (2) Les parents étaient des personnes avec qui on avait un lien familial
    (3) Une automobile était un véhicule mû par un moteur à explosion
    (4) Les jeux de société étaient une activité de loisirs se pratiquant à plusieurs personnes
    (5) Les forêts étaient de vastes étendues de terrain couvertes d’arbres
    (6) Les potagers étaient des lieux où l’on cultivait des plantes destinées à l’alimentation humaine
    (7) Les livres regroupaient des textes imprimés sur un nombre assez grand de pages
    (8) Les médecins étaient des professionnels chargés de soigner les maux humains
    (9) La parole était un élément du langage articulé propre à l’Homme
    Etonnant ! Non ?

  18. Grumpy dit :

    Grumpy 21 septembre 2019 à 16 h 15 min (Modifier)
    Le petit Pierrot a 5 ans, il a beau être un enfant né sur la Galaxie N° 1, satellite annexé par la Terre depuis que celle-ci n’arrive plus ni à nourrir son monde ni à le rafraîchir, il réclame encore souvent à son Papa une histoire pour s’endormir.

    Son Papa, cette obligation récurrente lui casse un peu les pieds mais son petit, il l’adore, aussi pour lui faire plaisir, il cède à chaque fois, à la condition que Pierrot propose le sujet de l’histoire et l’époque où elle s’est passée.

    Et ce soir c’était : – Papa comment ils faisaient les très très très anciens pour écrire et envoyer une lettre à leurs amis ? Papa se frotte les mains, souffle dedans, et voilà mise en route sa machine à remonter le temps. Il en graisse souvent les rouages, elle fonctionne bien, il est très fort pour ça, ça lui plaît. Et il commence :

    « C’est l’histoire de Arghhh et de son cousin Uuuurk. Ils étaient nés la même année il y a 28.000 ans, chacun dans une vallée de l’Ardèche. Ils ne se sont rencontrés qu’une fois lorsque le papa de Uuuurk l’a emmené dans la vallée de Arghhh où il allait aider le reste de la famille à lever un dolmen en souvenir du papa de Arghhh qui venait de passer l’arc à gauche.

    Lever le dolmen n’avait pas été une mince affaire, bââh, à l’époque les hommes ne faisaient que dans le gros, pas dans le détail. ‘Quand on est fort, on montre ses muscles’ (le genre de sentence qui met Pierrot aux anges, après il les répète à l’école.)

    Un genre de vieux Druide avait mené la cérémonie et distribué à chacun un brin de gui qu’il coupait avec sa serpe dans la grosse boule au fur et à mesure du déroulé des condoléances. Ça vous portera bonheur, vous protégera des maladies, du mauvais temps et des grands animaux qu’il disait. Allez en paix.

    Et ça a marché puisque depuis Arghhh et Uuuurk sont restés très copains.

    – mais comment c’est possible ça Papa ? Ils n’habitent pas la même vallée

    – oui, c’est vrai, mais tu sais, les hommes ont toujours été très malins (avant de devenir très bêtes.) Ils ont trouvé comment garder le contact : l’écriture

    – mais il n’y avait pas encore d’école, ils ont appris comment ?

    – bouf, quand tu entendras dire que c’est Charlemagne qui a inventé l’école, surtout ne le crois pas, il a suffi qu’un ait la bonne idée pour que tous les autres s’y mettent

    – Pierrot, dont l’essentiel du vocabulaire est pour le moment ‘comment’ et ‘pourquoi’, reste bouche bée et puis articule : ouuuuh ! et ils font comment ?

    – quand l’un deux a besoin d’écrire, il descend à la rivière, cherche un galet bien plat, bien lisse, puis un silex bien acéré et il écrit

    – oui, alors après, Arghhh et Uuuurk ils s’écrivaient ?

    – après … c’est Arghhh qui a écrit le premier

    – d’accord, mais sa lettre, il l’a envoyée comment ?

    – il a d’abord essayé avec sa fronde, raté, pas assez de portée. Alors il a inventé la catapulte

    – et ça a marché, la lettre est arrivée dans l’autre vallée ?

    – je comprends que ça a marché : Uuuurk il s’est pris le galet en pleine figure et il a dit « tiens le facteur est passé »

    – et la lettre, elle disait quoi ?

    – elle disait : Uuuurk, à la chasse aujourd’hui j’ai couru longtemps après un auroch et quand il a faibli je l’ai rattrapé et tué à coups de massue. Mon père juste avant de mourir il a inventé le feu, un truc nouveau qui sert à faire cuire les biftecks. Tu veux venir bouffer ?

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