497e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément, à la radio, il était question d’un étrange phénomène…

Imaginez une suite


Des mies de pain éparpillées sur la table bougeaient…

Ces exercices inédits d’écriture créative n’apprennent pas à écrire, ils enflamment l’imagination. Le but est de vous conduire vers les ressources imaginatives qui somnolent en vous. Après quoi, vous décidez de mener le projet d’écriture qui vous convient : nouvelles, roman, etc.

28 réponses

  1. osebo-moaka dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément à la radio, il était question d’un étrange phénomène.
    Mélanie le doigt poser sur une fourmi attendait que le silence des adultes dû à ce qui se disait à la radio, poussa un gros soupir. Elle continua à l’écrasée avec une belle volonté. Ces fourmis étranges miettes quelques instant avant, vivante l’instant d’après.

    Un petit tas se forma sur le coin de la table…la petite fille se figea soudain…Le doigt prêt à s’abattre sur une grosse fourmi puis…elle poussa un cri.

    Valère son père se leva d’un bond._ »Qu’as-tu ma chérie? »
    Mélanie de son doigt montra la monstrueuse fourmi qui se régalait avalant les fourmis écrasées.

    Plus elle en mangeait, plus elle grandissait, grossissait.
    _Ah non! Cria à tour Annette. pourquoi as-tu continuer à les écrasées, tu as bien entendu ce qui se disait à la radio! Alors pourquoi? Les deux autres enfants, les yeux écarquillés étaient rester bien sagement assis tout en regardant leur grande soeur.

    Rémi cinq ans répondit: » l’a pas entendu maman, fourmi crie trop fort.
    _Quoi? Les Fourmis crient trop fort? Mais, mais, mais nous on n’entend rien, tu es sûr Rémi?
    Annette regardait son petit garçon, tout en fixant sa fille qui le doigt toujours en l’air, semblait tétanisée.

    Valère saisit sa fille et la ramena auprès des autres tout en regardant ces fourmis hors normes, qui dévoraient les plus petites qui, se battaient contre ces monstres. La radio donnait des indications…un numéro de téléphone à appeler en cas d’urgence.

    Valère appela, une femme lui demanda d’expliquer son appel. Valère relata leur expérience, il demanda comment se défaire de ces grosses fourmis…et là…la douche froide fut énoncé d’une voix douce, sucrée. : » Nous ne connaissons aucun moyen pour détruire ces fourmis monstrueuses. Si ce n’est de les laisser mourir de faim. »

    _Oh! Mais s’il ne s’agit que de cela répondit Valère, ce sera très simple.
    _Non Monsieur, si vous avez des enfants, ce sera très très difficile pour eux. Le cri des fourmis ne l’oubliez pas est néfaste. C’est pour cela que nous diffusons depuis tôt ce matin cette alerte aux miettes. Cessez donc d’émietter, ne laissez plus traîner vos miettes et surtout, surtout, ne les écrasées pas.

    C’est une catastrophe mondiale.
    _Ne peut-on pas les détruire par le feu?
    _Bien sûr que cela se peut, mais, qui s’approchera assez près d’elles pour les décimées, le feriez-vous vous Monsieur?

    Un cri retentit puis un rire éclatant suivi.
    _attendez Madame, attendez mes enfants ont pousser un cri, je dois aller voir ce qui se passe! Patientez, je reviens. Elle n’eut pas le temps de dire oui ou non que Valère courait déjà vers ses enfants et sa femme. -Les enfants! Les enfants cria t’il que se passe t’il,ou êtes-vous mes chéries? Annette, Annette réponds moi!

    Incrédule, il regarda autour de lui, sa femme et ses enfants riaient, sautaient. Stupéfait il vit les énormes fourmis ailes déployaient, leur corps noir, épais , elles s’envolaient vers le soleil. Ou allaient-elles?

    Le regard perdu, la famille ne pouvait le détacher de cette étrangeté. Valère reprit le téléphone et expliqua le phénomène. A peine venait ‘il de finir sa phrase qu’un autre cri retentit: » elles ne sont plus là! Papa, Papa, elles ne sont plus là hurla sa fille.

    Le rire de sa femme éclata t’elle une bulle de savon, délicat, frais. « Des miettes chéri, des miettes, c’est finis, il n’y aura pas de cauchemars ». Au téléphone la voix résonna: » êtes-vous sûr de ça Monsieur?
    _Oui! Ce fut le cri du coeur de Valère qui fit explosait le cri de la personne au bout du fil.

    La fin de journée fut encore plus belle qu’elle n’avait commencé. Quant à savoir , à comprendre le phénomène, qui pourrait l’expliqué? Les enfants évitèrent de faire des miettes et celles qui finissaient par advenir, faisaient aussitôt un petit tour par la fenêtre. Les oiseaux devinrent de très bons compagnons des repas familiaux.

    Sur une idée de Pascal Perrat.

  2. Marjorie dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément, à la radio, il était question d’un extrait de musique classique dont le compositeur avait le même prénom que moi. Amusant… papa et maman aimaient me faire écouter de la musique.
    « Ça éveille les sens !»
    Je les soupçonnais de vouloir m’enivrer d’émotions, pour compenser…
    La musique envahit la petite cuisine… « Le Carnaval des Animaux »…des notes gaies et enjouées colorèrent ce moment ; il me semblait sentir les notes me frôler, s’amuser à me chatouiller le nez, m’éclabousser de leurs couleurs vives… je n’entendais plus que la flûte s’envoler ça et là, se cogner, revenir… et des miettes qui bougeaient… s’agitaient… des fourmis qui s’éveillaient, se mettaient à s’activer, s’entremêler, se rassembler puis se séparer.
    Papa et maman ne réagissaient pas. Pas un mot. Etait-ce possible ?
    Pourtant elles étaient bien là. Se multipliant, s’organisant jusqu’à former une étrange procession. La musique explosait dans mes oreilles, emplissant toute ma tête. Les petits insectes semblaient s’ordonner, s’aligner, et débutèrent un étrange balais sur la table, devant moi. Elles formaient de drôles d’arabesques sur les notes ravies de ce carnaval. Je ne savais pas ce qui me sidérait le plus : l’indifférence de mes parents, les miettes devenues fourmis, ou leur incroyable chorégraphie ! Elles ondulaient devant moi, m’offrant un spectacle improbable entre mon bol de lait chaud et ma tartine, se croisant, se toisant, s’évitant. Je restais ébahie devant mes petites danseuses.
    « Camille ! Finis ton petit déjeuner ! »
    Mais enfin, comment maman pouvait-elle rester indifférente ?
    Je n’osais pas déloger mon regard de cet incroyable spectacle, comme si tout allait disparaitre si je relâchais mon attention. Et comment ne pas honorer de tels efforts ?
    La musique s’exaltait toujours. Tout à coup, une fourmi se détacha du groupe et s’immobilisa juste devant moi. Etait-ce possible qu’elle me regarde ? Elle ne bougeait plus, pendant que les autres petites étoiles dansaient toujours. Me regardait-elle vraiment ? Je jetai un œil à mes parents en quête de réponse. Aucun d’eux ne me prêtait attention. ; Papa déjà affairé par l’aigritude de sa journée à venir ; Maman s’activant à débarrasser la table. J’abaissai les yeux vers cette fourmi, et lentement j’avançai ma main. Serait-elle si familière ? Voulait-elle que je l’apprivoise, elle, le renard, moi, le petit prince ? Je projetais déjà une relation particulière avec cette fourmi plus comme les autres, cette petite ballerine qui serait pour moi unique au monde…
    Mon index s’approchait doucement de la table. Aura-t-elle l’audace de grimper ?
    Soudain un linge humide me sortit de mes utopies, balayant sans ménagement miettes, fourmis, rêveries.
    Maman nettoyait la table. Elle arrêta la radio. La musique se tut, l’enchantement également. Tout redevint noir.
    Je m’appelle Camille, j’ai 7 ans et je suis aveugle.

  3. françoise dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément, à la radio, il était question d’un essaim de fourmis qui avait envahi la table où le Président de la République et son Epouse prenaient leur petit déjeuner, et ce, sans avoir été annoncé par un Huissier. Furieux, M.Macron appela son chef de cabinet et lui demanda de quel pays étranger elles venaient, si elles avaient un passeport et qu’elle était leur mission puis il se leva précipitamment suivi de son épouse et ils allèrent chacun dans leur salle de bains où, après déshabillage, le valet de pied de Monsieur, la femme de chambre de Madame, leur pulvérisèrent une bombe d’ insecticides sur le corps.Légèrement en retard , M.Macron alla présider le conseil des Ministres où nous l’apprîmes plus tard, M. Edouard Philippe ne cessa de se gratter la barbe, à tel point qu’il se promit en son for intérieur de la raser.
    Quant à nous, nous allâmes sur internet voir les moyens les plus efficaces pour éliminer ces envahisseurs. C’est ainsi que nous apprîmes qu’il existait 11 méthodes naturelles et écologiques pour se débarrasser des fourmis sans les tuer : Marc de café, vinaigre blanc, huiles essentielles etc, produits barrière en quelque sorte.
    Etant donné que nous devions partir, soit travailler, soit aller à l’école, après en avoir exterminées le plus possible avec notre café chaud, balayées et jetées à la poubelle, nous nous habillâmes pendant que notre fille en pleurs nous traitait de génocidaire. Dans la voiture, pour la dérider je lui récitai un poème thaï « quand l’eau baisse les fourmis mangent les poissons ; quand l’eau monte, les poissons mangent les fourmis. »
    Elle sourit à peine. A la récréation elle aura tout oublié pensai-je.
    Le soir munis des produits barrière que nous aurons achetés au droguiste du coin, nous terminerons notre désagréable besogne.

  4. camomille dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément, à la radio, il était question d’un étrange phénomène :
    « Il pleut des fourmis » hurlait le speaker « il pleut des fourmis » et les ondes se brouillèrent.
    Nous qui prenions notre petit déjeuner paisiblement en famille dans le jardin, nous fûmes subitement assaillis par un énorme nuage de fourmis qui cracha sur nous des centaines, que dis-je, des milliers de fourmis.
    Le ciel était noir, noir, noir,
    les fourmis étaient noires, noires, noires.
    Nous fûmes asphyxiés et nous mourûmes.

    Les fourmis prirent le pouvoir.
    Elles envahirent la planète terre,
    réorganisèrent la vie sans humains.
    firent de nos corps un excellent compost,
    Et tout alla bon train…

    Une voix d’outre-tombe s’éleva: Ça n’existe pas !… ça n’existe pas !

    Et les fourmis de répondre en chœur :

    Et pourquoi pas ?
    Rendors toi Robert !
    Et pourquoi pas ?

  5. Clémence dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément, à la radio, il était question d’un étrange phénomène…

    La biographie revisitée de Germaine R.

    Au lendemain d’une grande réunion familiale, nous prenions notre petit déjeuner en famille.
    Nous étions à nouveau installés autour de la longue table, sur la terrasse. Chacun à sa place. Sauf Germaine.

    C’était un cas, Germaine ! Jamais elle n’obéissait. C’était un vrai cauchemar. Mais ce matin, une cousine au visage ingrat souffla la solution aux parents :
    – Dites-lui le contraire de ce que vous souhaitez ! Vous verrez !
    Cette impertinence eut l’effet d’un bombe d’insolence sur les parents. Ravalant leur dignité parentale, ils obtempérèrent et … ce fut le miracle.

    Germaine devint une petite fille modèle.
    Jusqu’au jour où, au cours d’une de ces réunions familiales annuelles, elle sema la panique en hurlant :
    – Là , regardez ! Et là…Vous voyez ? Les miettes se métamorphosent en fourmis !

    Son injonction fut tellement violente que la doyenne de la famille porta sa main droite sur son cœur et s’écroula, la tête dans son bol de thé russe.
    Le patriarche ouvrit la bouche de stupeur, suffoqua et à son tour, piqua du nez dans sa jatte de trempinette.

    Ni d’une, ni de deux, le père de Germaine se leva et administra une paire de claques à la gamine. Paire de claques dont elle se souviendrait toute sa vie.

    Elle prit ses jambes à son cou et quatre à quatre, grimpa les escaliers. La porte de sa chambre claqua alors que retentissaient encore les dernières insultes.
    – Sale gamine !
    – Espèce de piqueron !
    – Morveuse !
    – Mauvaise graine….

    Le temps passa et Germaine ne perdit rien de sa rancune. La moindre contrariété la faisait entrer dans des colères volcanesques, titanesques. Mais un jour, cette colère se métamorphosa. Elle entreprit d’analyser les situations et les phénomènes qui provoquaient la colère en elle, mais aussi chez tous les humains.

    Dans des cahiers à couverture noire vernissée, elle nota ses impressions et les données collectées puis les illustra de dessins d’une précision remarquable.
    Elle se prit au jeu de l’association des hommes et des bêtes. Non pas à la manière de La Fontaine, mais à la manière de J.J. Grandville. Mais bientôt, le papier et les crayons révélèrent leurs limites.

    Elle réalisa alors, une galerie digne d’un bestiaire entomique. En terre, d’abord. Fière de ses résultats, elle progressa et s’essaya à d’autres techniques sculpturales. Elle fut surprise de l’état de béatitude que ce travail générait au plus profond d’elle-même. Elle s’étonna que la colère qui grondait autrefois en elle, se métamorphosait en équilibre. Presque parfait. Le bronze devint son alliage fétiche. Elle se prit véritablement d’amour pour ce métal qui, avec le temps, s’oxydait d’un vert d’une tendresse romantique.
    Une poignée d’années plus tard, alors que les membres de la famille s’étaient réunis pour la commémoration du double décès des aïeuls – coïncidence ou non – les ondes et la presse firent état de la consécration mondiale de Germaine. Ce qui ne manqua pas de réveiller en chacun d’eux un soupçon de culpabilité depuis qu’ils avaient noyé Germaine dans un bain d’ostracisme.

    «  Un étrange phénomène… » commentait le présentateur d’une voix inspirée. «  Le vernissage aurait lieu… » continua-t-il sur un ton plus nuancé.

    Les membres de la famille tinrent conciliabule et décidèrent d’un commun accord de se rendre au dit vernissage. L’un après l’autre, ils se rappelèrent aux bons souvenirs de l’artiste et firent acte de repentance. Chacun se confondit en excuses. Touchée par leur sincérité apparente, elle les invita à déjeuner dans son manoir.

    Sous un ciel clément, ils étaient réunis autour de la longue table, présidée par Germaine.
    Sans vergogne, elle observait les visages avec acuité et sans la moindre once de complaisance.

    Ensuite son regard glissait sur les mains. Des mains nerveuses, des mains noueuses, des mains calleuses, des mains tavelées, des mains qui chipotaient, qui tripotaient quelque miette égarée entre les couverts de vermeil et les verres de cristal. « Le temps a fait son œuvre sur leurs corps… » pensa-t-elle en leur offrant un sourire sibyllin.

    Un zéphyr agita l’air et soudain, les miettes se métamorphosèrent en fourmis.

    Germaine se leva si brutalement qu’elle reversa sa chaise. Elle s’en alla en marmonnant Dieu sait quoi et en levant les bras vers le ciel.

    Chacun la regarda avec stupeur. Colérique ? Volcanesque ? Le temps n’aurait donc jamais d’ emprise bénéfique sur elle ?

    Dans son atelier, Germaine retrouva son calme et avec sérénité, esquissa sa nouvelle œuvre.
    Son nom s’imposait, telle une évidence inéluctable : La Fourmi.

    © Clémence.

  6. Maguelonne dit :

    Quand je serai grand je serai écrivain. En attendant j’observe, j’emmagasine. J’ai une famille un peu spéciale, alors il y a de la matière. Je n’ai pas besoin de prendre des notes. J’ai une grosse tête, tout est dedans.
    Ma famille a toujours été un peu bizarre mais après le covid ils ont perdu leur boulot, et leur ciboulot. Nous nous sommes réfugiés à la ferme de Pépé, un peu délabrée mais suffisamment grande pour nous abriter.
    Il y a Tonton ronchon qui ronchonne quatorze heures sur vingt quatre et ronflonne les dix heures restantes. Il y a Tata chichon qui chichonne mélancoliquement en regrettant la vie qu’elle n’a pas eu, là où elle était chanteuse à paillettes. Il y a Bébert, leur fils un peu plus vieux que moi et qui n’a peur de rien. Dernièrement le supermarché faisait une promo : deux fûts de bière achetés, le troisième gratuit. Il a pris tous les fûts gratuits et empruntés les payants. Il y a maman et Mémée qui sirotent la Kro en parlant chiffon. Il y a mon Papa le roi de la bricole. Avec deux cafetières il en fait trois. Et puis il y a mon Pépé qui carbure au gros rouge depuis la nuit des temps. Hier il a mis deux baffes à Bébert qui s’est vengé en lui cachant ses litrons. Alors ce matin pépé s’agite. Il a renversé la table du petit déjeuner parce qu’il voyait des fourmis partout. Il paraît qu’il déliriote. Ce n’est pas la première fois mais ça me fait peur et rire en même temps. Il sent des petites fourmis qui lui rentrent par le nez, la bouche, les oreilles..et voit d’énormes fourmis avec des sabres qui veulent le tuer. Là maintenant il est en train de décoller la tapisserie du salon parce qu’il y voit des fourmis cannibales qui veulent le dévorer.
    « Bébert, ramène le gros rouge de Pépé, dépêche toi, bordel »
    Bébert, un litron à la main arrive en courant et en gueulant. « Ils sont là, ça y est, ils sont là, ils sont partout, il y en a même à coté à Triffouillis les oies. Faut y aller, vite, vite »
    « Mais qui est là Bébert ? »
    « Les extra terrestres, ils le disent partout, à la radio, à la télé sur toutes les chaînes. Faut les accueillir, c’est notre seule seule chance de sortir les pieds du purin »
    « Mais peut être qu’ils sont dangereux, qu’ils vont nous tuer »
    « On mettra Pépé et Mémée devant »
    « Ça va pas. C’est les seuls à toucher des sous. Faut les protéger les vieux. Comment on fera sans leurs retraites ! T’as rien dans la tête Bébert »
    « On enverra Tonton en éclaireur »
    « Pardi, et qui s’occupera de mes plantations » dit Tata.
    « Toi, t’es la seule à consommer. Tu vas jardiner »
    « Et mes ongles ! De toute façon la voiture est en panne »
    Bébert jamais pris au dépourvu : « Il y a le minibus du village. Je sais où sont planquées les clés. J’y vais. Dans cinq minutes je vous récupère, soyez prêts »
    La ferme s’agite comme une fourmilière. « Pépé finis ta bouteille, Tata t’as pas le temps de te changer, tu es très bien comme ça. Maman le rouge à lèvre, t’en as trop mis ça déborde. Tonton ferme ta braguette, bouge toi. Allez, allez le bus arrive ».

  7. Catherine M.S dit :

    Conte d’écrivain(e)

    Je prenais mon petit-déjeuner en terrasse
    Les lèvres au bord de la tasse
    Quand j’entendis soudain à la radio
    Un étrange bulletin météo
    Aujourd’hui temps très beau
    Mais dans le jardin du 45 de la petite impasse
    Des fourmis d’un genre nouveau
    Ont fait leur apparition
    Ce matin très tôt

    J’ai vite réalisé qu’il s’agissait de ma maison
    Et qu’effectivement il y en avait deux ou trois
    Près du couteau sur mon petit plateau
    Qui me regardaient d’un drôle d’air
    Qu’est-ce que c’est que ces manières 
    Me narguer de si bon matin ?
    J’ai voulu m’en débarrasser
    D’un revers de la main
    Mais elles se sont accrochées
    A la spirale de mon cahier posé juste à côté
    Drôle d’idée …
    Comme si elles s’y sentaient bien !

    J’ai posé ma tasse, attrapé mon crayon
    Chaussé mes lorgnons
    Pour commencer à coucher quelques idées
    Sur le papier
    En attendant l’inspiration …
    Et c’est là qu’elles se sont multipliées,
    Poussées, bousculées, presque harcelées
    Qui arriverait en premier
    Sous la mine de mon crayon ?

    Je me souviendrai longtemps
    De ce dimanche de printemps
    Où mes idées ont fourmillé
    Tout au long de la matinée !

  8. 🐀 Souris verte dit :

    Tout compte fait, je n’irai pas prendre le petit déjeuner chez vous ! Ça paraît trop risqué surtout si on doit finir en grillade ! 🙄😁🐀

  9. 🐀 Souris verte dit :

    🐀 haïku

    COUP DOUBLE
    D’une miche une miette alanguie une fourmi pris le cœur de sa mie.

    La radio annonce une nuée de criquets, croquent et craquettent miettes et le reste. 😥
    🐀

  10. pakitapom dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément, à la radio, il était question d’une. disparition . La police lançait un appel à témoin, l’homme disparu ayant, apparemment , été vu pour la dernière fois dans le chemin qui menait à la forêt….Suivait une description rapide de l’individu qui, semblait-t-il, avait, comme signe distinctif, sur le nez, une verrue …

    – « Mais, Mamie, c’est Riton !» s’exclama Petit Jean, faisant sursauter sa grand mère qui manqua renverser sa tasse de thé .
    – Riton ? »

    Dans le village, tout le monde le connaissait , Riton : un vieux paysan solitaire, un peu barjot, un peu écolo. Vêtu hiver comme été d’un pull de laine beige maronnasse, d’un pantalon de velours côtelé informe, d’une paire de bottes de pêche et d’un vieux béret. Il vivait seul depuis la mort de sa mère, il y longtemps. Faut dire que la nature ne l’avait pas gâté, il avait, effectivement, une grosse verrue sur le nez et, à voir la façon dont il boitillait , il devait aussi en avoir de bien douloureuses sous la plante des pieds…

    Riton vivait de peu et pour améliorer l’ordinaire, il avait décidé de faire du miel. Il avait donc installé ses ruches en bordure de la forêt. D’ailleurs le pot de miel, là sur la table, c’était le miel de Riton et franchement il était drôlement bon ! Riton était un peu apiculteur mais aussi un peu beaucoup braco  ; il ne faisait pas dans la plume ou le garenne , lui son rayon c’était plutôt l’ablette ou le goujon . Mamie Jeanne, l’air de rien, c’est souvent que le vendredi, elle se rendait complice de son vice, en préparant les gardons péchés par le vieux braconnier.

    Il faut dire qu’il était malin Riton, il avait plein de trucs qu’il avait appris tout seul dans la nature et dont il se servait pour se faciliter la vie. Il en avait montré plusieurs à Petit Jean . Par exemple, il avait une pommade secrète pour amorcer et , à tout les coups, ça marchait. Mais il n’avait jamais voulu en donner la composition au petit garçon . Pour ses abeilles pareil, il avait des recettes un peu bizarres, mettre des orties sur la ruche ou des fourmis écrasées. Il paraîtrait que c’est un pesticide puissant contre le varroa., une saleté de parasite qui décimait les essaims.

    Parfois Riton emmenait Petit Jean en balade dans la forêt avec lui. Le vieux cherchait des fourmilières puis, quand il en avait trouvé une, il fourraillait dans le monticule d’aiguilles de sapin avec son bâton , jusqu’à trouver la reine, une belle grosse fourmi rousse ailée .Il était malin, il savait l’attraper sans se faire piquer . Ensuite, il s’acharnait, fouillait, brassait, cherchant les œufs. Petit jean aurait tellement voulu qu’il s’arrête, qu’il les laisse tranquilles .Mais la colère sourde du vieux lui faisait un peu peur alors il n’osait rien dire …Une fois sa récolte achevée, il s’asseyait sur une souche et raclait consciencieusement les semelles de ses bottes puis en remplissait un pot qu’il venait de tirer de sa besace.

    « -Cette saloperie , petit, c’est de l’or en barre ! »

    Toutes ces fourmis écrasées, Petit Jean, ça le faisait pas rêver. Il était mal à l’aise, il avait envie d’être ailleurs. Ca lui rappelait un copain d’école qui attrapait les mouches et qui, en rigolant, se régalait de leur arracher les pattes une à une et les ailes, ensuite.Rien que d’y penser, Petit Jean en frissonnait

    Ce que Petit Jean ne pouvait pas savoir, c’est pourquoi Riton avait tellement les fourmis en aversion. Depuis tout petit, sous prétexte que sa mère avait lu quelque part que les fourmis, ça soignait les verrues, elle ne laissait pas passer un seul jour sans lui en barbouiller la figure et la plante des pieds aussi …Un vrai supplice , une horreur , une abomination !…Le pauvre gamin était terrorisé. Il en rêvait la nuit, se dressait tout droit dans son lit en hurlant . Ses verrues, malgré les fourmis, il les avait gardées et avec, la haine de ses saletés de bestioles et de l’acide qu’elles sécrétaient . Il avait grandi, Riton, avec ses angoisses et ses infirmités et les filles, faut bien le dire, ca les avait pas vraiment tentées…Sa frustration de mâle n’était rien à côté de l’exaspération de sa mère qui espérait bien voir enfin une fille dans sa maison pour la soulager un peu des charges ménagères …Sale vieille sorcière!

    C’est là que la vieille,un soir, a dit une phrase de trop :

    «  Tu sais quoi, mon petit Riton, paraît que les fourmis, pour ce que t’as, ou plutôt ce que t’as pas, ha h ah, mon pauvre gars, c’est bon aussi . Parait il que c’est un Aphrodisiaque ! « »

    Quand le médecin est arrivé, bien plus tard, dans la soirée, il n’a pu que constater le décès. Crise cardiaque à n’en pas douter. Enterrée la vieille et Riton , à compter de ce jour, Riton, qui pourtant n’était pas un méchant, a décidé de se venger de tout ce que ces saletés de bestioles lui avaient fait enduré. Il les tuerait toutes mais, tant qu’à faire, autant que cela serve et que cela rapporte un peu !. Alors, il en a fait des appâts pour amorcer à la pêche, de l’ insecticide et tout un tas d’autres trucs . Un peu vicieux, le Riton, sous le manteau, il en a même vendu comme viagra du pauvre à quelques malheureux qui avaient la flamberge en guimauve…Il en a vendu a l’industrie pour les cuirs et le textile aussi ..Bref, en assouvissant sa vengeance avec la destruction massive des fourmis, il avait maintenant un petit commerce florissant ….

    En regardant plus attentivement les « miette à pattes » ou fourmis « pain de mie », qui , tranquille traversaient la table du petit déjeuner, en file indienne sur la nappe colorée…petit jean s’étonna …
    « –  Mamie, t’as bien dit que ce matin comme il n’y avait plus de pain frais, tu nous avais fait des pancakes..?
    – Mais oui mon chéri, d’ailleurs, tu as eu l’air de les apprécier, ces pancakes !.Les aurais tu déjà oubliées ?
    – Mais alors, pas de pain, pas de miettes …qu’est ce qu’elles transportent alors, les fourmis qui se hâtent , là, sur la nappe ?
    – Sans doute des morceaux de feuilles , j’en ai vu en Amazonie, déchiqueter des arbres entiers et, en procession, les bouts de feuilles sur le dos, rentrer à la fourmilière … »
    .
    Petit jean frissonna brièvement. Il s’approcha un peu plus prés . Là, devant lui, une fourmi rousse portait sur son dos un truc difficile à identifier, beige maronnasse , on aurait dit comme des brins de laine …

    Les yeux écarquillés, Petit jean en hurlant s’est dressé. Sa chaise s’est renversée. Il est parti en courant vers la forêt. C’était pas difficile, il suffisait de remonter la colonne de fourmis affairées. Mais les jambes tremblantes, le petit garçon n’a pas pu aller plus loin que l’orée du bois touffu .

    D’autres l’ont fait pour lui et il paraît que ce n’était pas beau à voir ce qu’ils ont trouvé là bas , près de la souche où souvent Riton et Petit jean s’arrêtaient . Les fourmis, patiemment, avaient reconstruit leur maison : un énorme tas de brindilles et d’épines de sapins d’où émergeaient deux bras et une paire de bottes en caoutchouc .Quand on exhuma le corps, on constata que le pull du Riton,était tout déchiqueté, comme mité .Sous son béret, à la place des yeux, il y avait deux trous noirs, et dans son caleçon, à la morgue, des fourmis à foison .

    Mais ses verrues , nous n’allez pas me croire, et bien… elles avaient disparu !

  11. Pompelair dit :

    Il fait beau, petit déjeuner en famille dans le jardin. La table est mise, on s’installe. Moment privilégié car ensuite la famille s’éparpille.

    Ma femme, notre petit Tim 4 ans, et moi. C’est prêt, on vient s’asseoir. On se sert, on commence.

    Tim : – Papa, regarde … Il désigne du doigt sa tartine à la confiture de mirabelle.

    Une énorme fourmi nous a pris de vitesse, elle y piétine, s’y vautre, s’y régale.

    Je la pince des doigts et la soulève, j’essaie de l’écraser, impossible, elle résiste, une carapace dure comme du fer. Et j’entends en elle comme le ronron d’un petit moteur tournant au ralenti.

    Tim : – Papa, regarde … il a la tête baissée sous la table, la jambe couverte d’une colonne de ces grosses bestioles, agglutinées, elles grignotent cette chair fraîche avec voracité. Du sang.

    Le petit pleure, il y a de quoi, je suis sidéré, le hurlement de ma femme me secoue. Je prend peur et conscience à la fois, j’essaie de réagir, il est grand temps. Voilà que la troupe brune grouille, mord, dévore, monte jusqu’à la cuisse. Elles vont bouffer mon petit tout cru !

    Ma femme attaquée elle aussi par cette armée métallique, une vraie cotte de maille en mouvement de mandibules bruyantes, commence à l’assaillir.

    Moi aussi me voilà pincé, piqué, rongé, envahi par l’essaim. Pas le moment de tourner de l’oeil.

    Que faire : le plus rapide, comme les pompiers. J’attrape l’extincteur, je nous inonde de mousse à nous étouffer. Peine perdue. Les mâchoires, les antennes, les pattes y pataugent, en émergent, on dirait même que c’est leur dessert.

    Alors le chalumeau peut-être ? C’eût été une bonne idée, ce fut une grillade.

    Repue du barbecue, l’armée noire replia ses antennes, se tapa sur le ventre, rota, le chef siffla le commando qui repartit d’où il était venu.

    Nous : morts d’avoir vécu l’épisode « Fourmi mécanique ».

    Post-mortem, je culpabilise, si j’avais lu « les fourmis » de Bernard Werber au lieu de me contenter de le feuilleter, à l’époque le roman ne m’avait rien dit, maintenant …

  12. iris79 dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément, à la radio, il était question d’un étrange phénomène…

    Certains bulletins d’informations relataient avec une extrême prudence, des phénomènes similaires un peu partout en France et dans le monde. Les journalistes ne savaient pas très bien s’ils devaient en sourire ou s’en inquiéter. S’en moquer aurait été un très mauvais calcul. On savait dorénavant que tout pouvait arriver n’importe où n’importe quand. On savait également que l’infiniment petit pouvait être terriblement puissant. Alors notre première réaction fut de les observer et d’essayer de suivre leur itinéraire. Comme si leur destination allait nous révéler les réponses à nos questions. Ces fourmis mutantes semblaient très bien organisées, chacune attelée à sa tâche. Les enfants d’abord amusés, firent demi-tour quand la piste des petits insectes les mena à l’entrée de la forêt qui se trouvait à quelques mètres derrière la maison.

    J’allais revenir sur mes pas pour prendre mon téléphone et filmer la scène quand je vis mon voisin Eric sortir précipitamment de sa maison. Il s’avançait vers moi à grandes enjambées et, essoufflé, se sentant presque obligé de prendre un air détaché me dit sans détour : « mes toasts sont devenus chenilles ». Je le saisis par le bras et lui intimait de me suivre. Mais déjà une procession de futurs papillons nous coupa la route et rejoignit à une vitesse édifiante les fourmis de notre petit déjeuner.

    Nous essayâmes de rester à une distance raisonnable. Après tout, nous ne savions pas ce qui se tramait. La seule chose dont nous étions surs dorénavant c’est que tout ça n’était en rien normal. Et ce n’étaient pas les files de cloportes, pince oreilles, blattes, coccinelles et autres mouches qui sortaient tous des habitations environnantes suivis de plus ou moins loin par leurs habitants qui pouvaient nous rassurer sur ce point…

    Nous formâmes bientôt un drôle de cortège à la poursuite de ces insectes et nous nous enfonçâmes dans la forêt dont le toit foisonnant, en ce printemps rayonnant obscurcissait le sous-bois.
    On pouvait entendre des bribes de mots murmurés « miettes, pain de mie, brioche, » soit, je le compris tout de suite, les aliments dont étaient issus tous ces insectes qui en temps normal n’avaient point besoin de ces aliments pour être, devenir.

    Tout cela nous laissait perplexes. Au bout de quelques centaines de mètres la piste semblait se terminer. Les insectes avaient pénétré les entrailles de la terre en un point très précis. Personne n’osa toucher le sol en cet endroit, gratter la zone pour y trouver des réponses. J’invitais chacun à venir à la maison avec les emballages des produits consommés de si bon matin avant cet événement. Je ne sais pourquoi mais j’avais besoin de vérifier une intuition. Nous nous retrouvâmes donc tous dans le jardin avec nos emballages des douceurs dont chacun se régalait chaque matin.
    Nous fîmes à ma demande, la lecture de leur composition les uns après les autres. Et chacun comprit où j’avais voulu en venir. Une longue litanie identique de colorants, émulsifiants, conservateurs nous donna presque à tous la nausée. Nous n’osâmes à peine le croire et pourtant, il était facile de vérifier.

    Un groupe de zélés décida de continuer pour la recherche, de consommer ce qui nous sembla tout à coup bien abjecte, un autre, plus nourri et peut-être plus couard s’engagea à changer d’alimentation tout du moins à ingérer des produits nettement plus sains. Les résultats furent sans appel. On dut même interrompre l’expérience rapidement tellement les processions s’intensifiaient à la sortie des maisons du premier groupe. Par ailleurs le phénomène prenait une ampleur considérable notamment aux Etats-Unis et inquiétait vivement les autorités.

    Nous nous rendîmes sur le lieu que nous rebaptisâmes « lieu d’enfouissement de nos déchets » et ce que nous vîmes nous cloua sur place.
    La végétation avait presque disparu, laissant le sol nu et brûlé. Et chaque jour la zone semblait s’agrandir. Il en fut ainsi partout dans notre pays et dans les autres où l’on avait enfin fait le lien avec les poisons que nous ingérions. Il nous menait tout droit au désastre. Pouvions-nous encore réagir ?

  13. durand JEAN MARC dit :

    Août 2030. Quelque part sur la mer Egée!

    « Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément, à la radio, il était question d’un étrange phénomène…. »

    Constance reposa le manuscrit de son époux:  » Ca y est, tu te lances dans la science-fiction maintenant, c’est nouveau!

    Phil Norton (c’était son nom d’écrivain, dans la réalité il s’appelait Jean Foutre) ouvrit un œil. Vautré sur un transat, il auscultait les bruits de clapotis contre la coque:  » Que dalle dit-il, on a pas bougé d’un degré depuis 3 jours »

    – Oui, je sais, mais tu n’as pas répondu à ma question, c’est quoi ce début de roman ?
    – Bof, je fais avec les moyens du bord. Tu sais, depuis trois mois qu’on est coincé sur ce paquebot, avec cet éternel retour de confinement.
    – Oui ben çà, mon chéri, depuis 2020, tu le savais, on a une nouvelle saison, la saison du Covid, il ne fallait pas s’embarquer.
    – Si on savait, si on savait…on ne prendrait jamais l’avion car quand il tombe en panne l’avion, il ne se gare pas sur un nuage pour attendre une dépanneuse, il s’écrase….comme je m’écrase….comme tout le monde s’écrase!

    Et Phil Norton mima l’avion se cassant la gueule…et paf, comme par hasard… pas plouf…juste sur le paquebot!

    – Ouh là, mon chéri, tu nous broies encore un rouleau de réglisse.
    – Mais non, mais non, je déconne, la vie est belle. Tiens, hier, j’ai calculé. Finalement cette croisière programmant la visite de ruines sur colonnes par d’autres ruines sur deux pattes nous revient moins cher que le même séjour en EHPAD. Ce n’est pas beau tout çà. Avec éternel vue sur la mer plutôt qu’un local à poubelles, même si, il faut bien le reconnaître, ils ont fait des efforts sur les couleurs des contenants.

    Constance fit semblant d’allumer une cigarette car on n’en trouvait plus depuis un mois.

    – Alors ce bouquin, dans quoi tu t’embarques, encore ?
    – Si je le savais moi-même, ça me ferait une belle jambe de bois comme disait le Capitaine Crochet. Non, tu connais mon mode de fonctionnement, je prends un élément du réel, du concret….un truc autour de nous que tout le monde pourrait voir mais que je suis seul à percevoir, car j’ai des visions d’auteur, d’auteur à succès m’autorisant à t’offrir des visons de femme d’auteur.
    – Alors là, excuse-moi, mon chéri, mais je ne vois rien de concret dans ton début de bouquin. Même avec les radios, il faut garder nos distances, une histoire d’ondes malfaisantes.
    – Ah ma petite Constance, c’est que tu as mal regardé, tu as survolé… gaffe à ne pas te plomber, comme l’avion!
    – Si, je l’ai même relu trois fois ce début….et je ne vois pas.

    Phil Norton balançait la tête d’un air goguenard et son crâne luisait sous l’Hélios!

    – Les fourmis, Constance, les fourmis….
    – Comment ça, les fourmis ?
    – Et voilà, Constance, si tu avais regardé les menus, tu te serai aperçu qu’après les poissons volants du repas d’hier midi, aujourd’hui c’est fourmis grillées pour tout le monde….Pourquoi pas, il parait que c’est nourrissant…et là pas d’arêtes!

    FIN DE L’EPISODE

  14. Fanny Dumond dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent en d’énormes miches de pain. Simultanément, à la radio, un journaliste expliquait d’étranges transformations. Horrifiés on voyait notre pichet de lait devenir une vache grossissant petit à petit sur la table, notre pot de miel devenir un essaim d’abeilles bourdonnant à nous percer les tympans, notre beurre se retrouver dans une immense jatte de crème, nos couteaux s’allonger jusqu’à devenir des glaives, les cuillères devenir des catapultes qui envoyaient dans les airs nos croissants que notre chien, Prince, attrapait au vol. Ensuite, nos bols devinrent de gigantesques chaudrons fumants dans lesquels d’horribles crapauds surnageaient en nous fixant de leurs regards mauvais. Puis la nappe se prit pour un tapis volant et tout ce petit monde s’envola et atterrit sur un tout mignon petit nuage blanc et joufflu.

    Revenus de notre surprise, j’éteignis le radioréveil d’un grand coup de claque en me traitant d’idiote d’avoir lu « la métamorphose » de Kafka, avant de m’endormir.

  15. jean marc durand dit :

    Bien vu!

  16. Christine Macé dit :

    Il est des petits jours où mon esprit résiste et refuse de réintégrer mon corps ensommeillé. Où je sens qu’il piaffe de s’envoler, comme un élève pris d’une soudaine envie d’école buissonnière qui se heurte encore au grand mur de la cour. Oh, je sais qu’il n’ira pas bien loin, qu’il reviendra tôt ou tard. Alors, j’accepte de le voir filer et lui ouvre la porte de la récréation. Oserais-je moi aussi me laisser emporter vers un peu d’inconnu ? Sortir de mes chemins battus, de ces lignes droites que je m’impose comme axes de conduite, croyant dur comme fer qu’ils me protégeront de tout. Admettre qu’un chouïa de distraction me serait bénéfique, salutaire ?
    Déjà bienheureux d’avoir lâché la bride à mon déserteur, j’en reviens à mon petit déjeuner, le regard attiré vers un coin de la table. Ma raison voudrait-elle à son tour prendre la poudre d’escampette ? Il me semble que la toile cirée s’agite, qu’elle ondule. Serait-ce la folie, une démence précoce qui, trouvant la place vacante, a élu domicile dans ma caboche ? Je m’ébroue, ferme les yeux et les rouvre, espérant dissiper cette confusion matinale. Mais la nappe bouge, c’est certain. J’attrape mes lunettes et me penche pour tenter d’y voir clair…
    Je vous le dis : Méfiez-vous des réveils où votre esprit a pris le large. Ce matin, j’ai vu des miettes de pain métamorphosées en fourmis voyageuses !

    Bon week-end, Christine

  17. Kyoto dit :

    Nous petit-déjeunions en famille, par cette douce matinée de juin. L’ambiance était au beau fixe. Comme le soleil.

    – Ou…mi ! ou…mi ! s’exclama soudain la petite Sara en tendant sa main potelée vers des miettes paresseusement étalées.

    – Où t’as vu des fourmis ? questionna le Pépé rigolard.

    Ma mère avait déjà vivement réagi. Elle avait giclé de sa chaise, arraché ma petite sœur de sa chaise haute et l’enserrait dans ses bras protecteurs.

    – Mais oui, Pépé. Elle a raison. Voyez vous-même…

    Sous les regards ahuris de la famille, les miettes se métamorphosèrent, petit à petit, en fourmis. Ma mère se mit à hurler, Sara à pleurer, mon père à s’agiter tandis que Pépé continuait de rigoler. Alors que je me dirigeais vers le bureau pour y chercher une loupe afin d’étudier de plus près ces fourmis, j’entendis à la radio : Flash spécial ! Je haussai immédiatement le son pour que tout le monde puisse entendre : « Un étrange phénomène se produit dans de nombreuses régions de ce pays. Des fourmis envahissent nos contrées. Barricadez-vous… » Puis un long sifflement traversa le poste et nos tympans. Un silence angoissant s’installa. Le poste avait rendu l’âme.

    – Ça, c’est un coup des russes…pour sûr ! décréta mon grand-père.

    – Et pourquoi pas des américains, Pépé, lui rétorquai-je.

    – Ah, non, pas eux. Nos cimetières sont pleins de leurs jeunes soldats qui ont donné leur vie pour nous libérer…

    – Oui, je sais Pépé. Alors, peut-être les chinois ?

    – Ah ! Ça se pourrait bien. Ils ont toujours voulu être les maîtres sur la Terre…

    – Arrêtez-vos élucubrations ! s’indigna mon père. Car si cela continue, ce sont les fourmis, voire tous les insectes, qui seront les maîtres de ce monde.

    – Papa, dis-je, ce ne sont peut-être pas des vraies fourmis. Moi, je pense que ce sont des robots, des espions envoyés par d’autres planètes.

    – Et puis quoi encore ? Pour l’instant il faut réagir. Les détruire. Pendant que vous discutaillez, elles se sont multipliées par dizaines, par centaines…

    – Ecrase-les, mon gars, suggéra Pépé.

    – Ah non, cria Maman, ça va salir le pavé.

    – Alors, ébouillantons-les, elles ne résisteront pas…

    – Si elles ont de l’électronique, ça risque de faire des courts-circuits. J’ai appris ça à l’école…

    – Foutaises, dirent en chœur, le père, la mère et le grand-père.

    Ainsi fut fait… Deux jours après, tout avait disparu.

    Quinze ans plus tard…

    – Vous avez entendu, annonce la belle Sara, à la télé, ils disent, qu’un virus a fait des centaines de milliers de morts…

    Alors, Pépé ne put s’empêchait de claironner :

    – Ça, c’est un coup des russes…pour sûr !

    – Et pourquoi pas des américains, Pépé, lui rétorquai-je.

    Et c’était reparti…

    Comme quoi, rien ne change…

  18. Antonio dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner en famille lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis. Simultanément, à la radio, il était question d’un étrange phénomène.

    — La NASA est formelle, l’agence spatiale européenne l’a également confirmé. La terre est en train de quitter son orbite et donc de s’éloigner du soleil. C’est une nouvelle terrifiante, Thomas !

    Thomas Pesquet qui était dans le studio de Léa Salamé tentait d’adopter un ton grave de circonstance.

    — Oui, en effet, nous avons été abasourdi par les observations qui circulent depuis quelques jours.
    — Curieusement, repris la journaliste, c’est un particulier, passionné d’astronomie, qui a alerté l’ESA le premier. Le ciel qu’il observait la nuit du 15 au 16 novembre différait légèrement de ses prévisions mais surtout la lune avait pris une position anormale selon lui.
    — Il avait raison, poursuivit l’invité. Le lendemain la rotation de la terre sur elle-même a pris également de la vitesse, confirmant un phénomène inédit. Tous les astrophysiciens qui ont étudié les données n’ont pu que confirmer l’effroyable, car c’est vraiment…

    Thomas Pesquet ne put contenir son émotion, Léa Salamé comprenant alors que la fin du monde était inéluctable.

    — On est foutu, lâcha-t-elle, comme si elle était dans son salon avec des potes à refaire le monde, avant de se reprendre. Je veux dire, comment c’est possible ?
    — Il est difficile de tirer des conclusions. Il faut imaginer que le tissu espace-temps qui articule les planètes autour du soleil s’est déchiré à un endroit projetant la Terre comme une boule de bowling dans le reste de l’espace. Tout cela à l’échelle de l’univers, bien sûr.
    — Vous êtes en train de nous dire que notre planète va se perdre dans l’espace et nous avec ?

    Le silence de Thomas Pesquet à la radio glaça tous les auditeurs.

    — Papa !!
    — Chut !
    — Papa, regarde ! Des fourmis ! Les miettes se sont transformées en fourmis !
    — Tais-toi, abruti ! Tu ne vois pas que l’heure est grave ?
    — Enfin ! Loulou, reprit la maman, comment veux-tu qu’il se rende compte. Inutile de l’alarmer plus. Ils vont bien le recoudre ce tissu.
    — Non, mais tu te rends compte des énormités que tu dis, là ? L’univers, c’est pas une robe qu’on envoie chez une couturière ou au pressing à la moindre tache. Déjà qu’on ne sait pas comment y envoyer des camions-poubelle pour virer toutes nos merdes.
    — Je ne sais pas, Loulou, je disais ça comme ça. Les américains de Trump vont bien y envoyer une machine à recoudre l’espace. Ou si ça trouve la Terre elle va se remettre toute seule sur son orbite, non ?
    — Bien sûr, elle est télécommandée par Dieu là haut. Elle vient juste de faire une sortie de route et il n’aura qu’à la remettre comme une petite voiture sur son circuit.
    — Et pourquoi pas, ça ne coûte rien de prier ! Tu passes me prendre à quelle heure ce-soir pour le théâtre ?
    — Mais les miettes, maman ! Regarde, ça devient des fourmis.
    — Tais-toi, Yoan, tu vas énerver papa. Oh ! Mais qu’est-ce que c’est que ces fourmis sur la confiture ! Loulou, va plutôt nous chercher l’insecticide, au lieu de dramatiser pour une sortie de route. Le pain est bon à jeter.
    — Le théâtre, bien sûr, on va aller au théâtre. Qu’est-ce que t’as foutu avec la confiture, Yoan ?
    — Mais c’est pas moi…
    — Non mais regardez, les taches se métamorphosent en limaces ! s’éberlua le père.
    — Tu ne vas pas t’y mettre Loulou, va plutôt chercher l’insecticide au lieu de rester là béat comme un idiot.
    — Et si on leur donnait de la salade, dit Yoan avec un grand sourire à son papa qui le regardait soudain droit dans les yeux, comme si c’était la première fois.
    — Va plutôt te débarbouiller pour aller à l’école, Yoan, ordonna la maman. Il serait peut-être temps de travailler si tu veux devenir un jour astronaute comme Thomas Pasquier.

    Le papa ne bougea pas, en silence, il se perdait dans le regard de son garçon. Il venait, sans s’en rendre compte, de quitter l’orbite de toute raison et de se laisser emporter dans l’espace d’une insouciance retrouvée.

    — Oui, fiston on va chercher de la salade.

  19. Nadine de Bernardy dit :

    Nous prenions notre petit déjeuner en famille.lorsque les miettes sur la table se métamorphosèrent petit à petit en fourmis.Simultanément ,à la radio,il était question d’un étrange phénomène.
    Ma mère,Chantal Cigale,ouvrit de grands yeux et mon père ricana:
    non seulement elles refusent de nous dépanner quand la bise est venue ,mais elles nous envahissent dès le matin.Ca ne va pas pouvoir durer comme ça…
    Chut – l’interrompit mon grand frère – écoute ce qu’ils disent à la radio.
    Ici radio France Bleue,nos correspondants locaux nous signalent d’étranges phénomènes à travers la France.
    Dans les Pyrénées,un agneau a dévoré un vieux loup venu se désaltérer dans le courant d’une onde pure.Dans le Poitou,un corbeau s’est associé à un renard pour monter une affaire de fromages.
    On nous signale le cas extraordinaire d’un lièvre ayant battu à la course une jeune tortue qui lui a sauvagement mordu la patte devant cette déconvenue.
    A Issoudun,une fermière,madame Perette Leblanc,a gagné un prix au concours Lépine pour l’invention de bidons de lait à roulettes.Elle a expliqué que,lasse de casser ses cruchons de terre,elle avait réfléchi sur ce modèle fort commode et léger.
    Du côté de l’Isère,un renard a péri étouffé dans le vase à col servant de mangeoire à une cigogne qui l’avait pourtant averti du risque.
    Nous apprenons aussi qu’une hécatombe a eu lieu dans le Quercy. Un laboureur,sentant sa fin prochaine, aurait dit à ses fils:
    le magot est au fond du puit,il sera au premier qui le trouvera,les autres…et il avait rendu l’âme.
    Les cinq fils s’entretuèrent,le magot est toujours au fond du puit.
    Et ainsi de suite.
    Nous n’en croyions pas nos oreilles ,ma grand mère,assise dans son fauteuil,murmura:
    C’est le monde à l’envers,de mon temps ça ne se serait pas passé comme ça!

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