500e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Je vous invite à écrire la suite

Tandis qu’elle hésitait sur l’orthographe du mot bourrasque, 
une porte claqua bruyamment dans sa tête. 
Un courant d’air profita de l’occasion pour emporter l’idée à laquelle elle tenait tant.


C’était il y a 500 samedis (10 ans…), le premier exercice d’écriture créative sur Entre2lettres


1/ Amusez-nous en donnant un sens à ce panneau, comme par exemple : « Défense de siffloter en traversant »
2/ Inventez le refrain de la chanson fredonnée par ce piéton


UN GRAND MERCI AUX MEMBRES BIENFAITEURS (TRICES) QUI NOUS SOUTIENNENT AU FIL DES ANS

33 réponses

  1. Agnès P. dit :

    Tandis qu’elle hésitait sur l’orthographe du mot bourrasque une porte claqua bruyamment dans sa tête.

    Pas même pu consulter son cher dico, qu’elle aimait feuilleter,
    Ou encore d’ouvrir l’appli “Antidote”, ou de googler :

    Vlan! Et la porte de continuer de claquer au vent, un vent venu de cette simple hésitation, comme si cette question sur l’orthographe du mot bourrasque avait fait naître ce tourbillon qui envahissait maintenant sa pensée.
    Tourbillon de mots, de noms, rythmé par les “vlan” de la porte,
    Sirocco, Tramontane, Mistral, Bise, Farou, Lombarde, Narbonne, Zéphir , Hegoa, Alizés, d’autres vents encore, soufflant le chaud, soufflant le froid , venus de toutes les directions, de tous pays, Noroît, Suroît, Suet, Ponant, Simoun, Cherghi, Libeccio, Chlouc, Diablo, Pampero, Loo, et combien d’autres :
    lui mettant la tête sans dessus-dessous, au point qu’elle se sentait prise de vertiges.

    Elle alla s’asseoir dans un bon gros fauteuil, s’enveloppa d’un châle, posa sa tête contre l’assise moelleuse, ferma les yeux.

    Et laissa, porte et tourbillon en faire à leur guise. Bientôt, tous ces noms de vents, tous ces courants d’air se firent sons, cacophoniques, certes, puis musiques selon le caractère de chacun,
    Et enfin symphonie…une symphonie de la nature, venue du fond des temps, pleine de force, d’énergie. Sa violence, crescendo, se fit ensuite, prenant tout son temps, pianissimo. Nature y mêla, le doux bruissement de feuillages, fit taire la porte. Ajouta ça et là un clapotis, un chant d’oiseau, un bourdonnement…

    L’orthographe de bourrasque, était sortie depuis longtemps de son esprit, le moment n’était plus aux questionnements, ni même à l’écriture. Elle reposait, écoutant cette musique terrestre, céleste, universelle…et s’endormit. La musique se fit de plus en plus discrète, et simplement, se tut…

    Merci au mot bourrasque, à sa sonorité, au questionnements qui vont et viennent, de fil en aiguille, qui sautent du coq à l’âne.

    Aux mots qui comme les vents parcourent les esprits et la Terre.
    Aux mots de mille couleurs, nuances, comme celles qu’utilisent les peintres…

  2. Kyoto dit :

    Pourquoi est-ce, précisément ce mot, qui a surgi dans mon esprit ?
    Pourquoi pas raffale, ou ciclône ?
    Je ne sais plus l’écrire !
    Un R ? Deux R ?
    Y’a des mots ou des maux ? qui parfois m’échappent. Un autre exemple : Le Président François Mit… 1T ? deux T ? Peut-être un seul R, à moins qu’il y ait deux R. Une chose est sûre, c’est que, moi j’ai l’R d’un idiot à tergiverser de la sorte.

    Soudain, une porte claque bruyamment.
    Etrange.
    Dans mon modeste et exigu studio, la minuscule fenêtre à la peinture écaillée est close et la porte verrouillée. Ceci dit, c’est bien suffisant pour un lilliputien.
    Donc, il est impossible que…
    Le même bruit se répète.
    Assourdissant.
    Donc, il est possible…que… ce soit dans ma tête…
    Noooooon…
    Un courant d’air profite de l’occasion pour tout chambouler dans mon crâne. Une véritable tempête ! L’air souffle et siffle par mes oreilles…A moins que ce soit mes acouphènes qui jouent à saute-mouton…Un tourbillon emporte synapses et neurones… je décolle de la chaise… et je ferme les yeux.
    Ouille Ouille Ouille…
    La chute est rude.
    Je vais avoir mal aux c…
    Tout ça pourquoi ?
    Je ne sais plus.

    Voilà ma punition.
    Je sais pourtant que lorsque je suis bourré…

    Mais ouiiiiiii….
    Mais c’est bien sûr !
    J’ai trouvé, je cherchais comment on écrit bourrasque…

  3. AB dit :

    Un grand bonjour Pascal, je ne pouvais manquer la 500ème. Un grand plaisir de vous retrouver.

    Tandis qu’elle hésitait sur l’orthographe du mot bourrasque,
    une porte claqua bruyamment dans sa tête.
    Un courant d’air profita de l’occasion pour emporter l’idée à laquelle elle tenait tant.
    Voyons voir….bourrasque avec un k ou un q ? Si je mets un k, j’enlève le u et si je mets un q je raccroche le u. Le son (ke) s’écrivant de plusieurs façons. Au moins, ce raisonnement-là, elle le maîtrisait encore pour l’ancienne institutrice qu’elle était.
    – Marre de chez marre ! S’exclama-t-elle
    Avant je savais. Tout est flou, presque étranger. Marre, là également, je l’écrirai avec un r ou deux se questionna-t-elle ? Oups, et puis zut, je vais changer le mot et à la place de bourrasque je mettrai….Soudain une porte claqua dans sa tête comme si on lui perçait le crâne. Mélie lâcha automatiquement son gros crayon et plus rien. Le vide. Un silence lourd qu’elle ressentit au plus profond de son ventre la fit se lever de la chaise où elle était assise. Elle regarda autour d’elle. Seule, elle était seule avec cette sensation étrange d’être nue. Le soleil pointait, il faisait chaud mais, cette impression bizarre qu’elle était ailleurs la fit se regarder le corps. Une simple chemise bleue croisée dans le dos lui permis de se rappeler un peu que cette chemise lui était familière. Se rappeler. Un mot si important et si vivant. Elle regarda la feuille qui était posée devant elle sur une petite table d’appoint, ce gros crayon qui traînait à côté. Elle avait dû écrire, elle chercha à se souvenir mais, rien. Rien ne venait s’imager en elle. Alors, Elle prit la feuille dans ses mains, lut le seul mot qui y figurait, « bou ». Bou se dit-elle ? Qu’avait-elle voulut écrire ? A présent que ses idées se remettaient un peu en place, elle cherchait. Combien de temps encore allait-elle se souvenir du dernier geste fait, de la dernière impulsion logique pensée ?
    Sur cette page un unique mot. Bou.
    – Bou, se répéta-t-elle ? Bout de ficelle, bout en train, boumerang, bout de chou, bouteille ?….

    Elle sourit. Tous ces mots ! Cela lui plut de les dire, comme ça, de sa bouche et à chaque mot pensé, lui revenait un souvenir qu’elle se pressait à engranger, à déguster, à se délecter avant de le perdre à tout jamais. Ses bouts de chou d’arrières petits-enfants qu’elle s’autorisait à embrasser tendrement en pensées mélangeant sans doute, enfants avec petits-enfants, ne voyant que des sourires lointains. Que de rivières coulées, que de joies et aussi de peines.
    Bouteille, oui, une bonne bouteille qu’avec, comment s’appelait-il en fait ? Celui avec qui elle avait glougloutée avec joie et amour.
    Elle butait sur bout de ficelle. Elle avait cette malchance de se rappeler qu’elle avait joué son rôle de mère de famille avec des bouts de ficelle et les larmes lui montaient aux yeux mais, c’était bon malgré tout parce qu’elle arrivait à se rappeler. Sans aucun doute aujourd’hui était un bon jour.
    Et cette vie maintenant, qui venait la frapper, ici, comme un boomerang. C’est pour cela qu’elle avait dû trouver ce mot, boomerang.
    Sa tête soudain lui fit mal. Une autre porte claqua et un courant d’air emporta encore son courant d’idées. Le vide et la main qui tremblait avec cette feuille dont le mot « bou » semblait si présent.


    Une femme qui semblait pressée entrait avec volonté dans la chambre.
    – C’est l’heure de la toilette Madame Bruno. Vous êtes bien sage avec votre feuille. Vous avez envie de retourner à l’école ?
    – Allez, on y va. C’est l’heure de la toilette, nous sommes même en retard car le soleil est déjà haut aujourd’hui.
    L’aide-soignante, tira avec tact la feuille de la main d’Emilie mais, sans doute, n’avait-elle rien compris car elle la froissa rapidement en une boule dans sa main et la lança comme un déchet qu’elle venait de faire, dans la corbeille à papiers. Emilie, continuait d’une voix triste et monocorde à répéter,
    « bou, bou, bou ».

  4. Nouchka dit :

    Aïe !! Entendit-on, comme en écho. Un méchant courant d’air introduit dans le nez de la dame, venait de la faire éternuer violemment comme une porte qui claque.
    Il s’était faufilé avec l’intention de piller les souvenirs, les idées actuellement en stand-by de sa victime.
    Elle, qui avait une préoccupation, juste avant cette intrusion, était maintenant incapable de la retrouver.
    Le cruel courant d’air prit tout le temps qu’il jugea nécessaire pour récupérer entre les synapses et les cellules grises tout ce qui l’intéressait. Il ferait le tri plus tard…
    Maintenant, il convenait de ressortir de là avec la précieuse matière récupérée. Il effectuait pour la première fois ce genre de hold-up cérébral et, contrairement à ce qu’il avait imaginé, le circuit vers la sortie manquait de panneaux indicateurs.
    La dame frissonna, éternua de nouveau. Le courant d’air profita de l’occasion et se laissa évacuer sans demander son reste. Il s’enfuit au milieu des bourrasques, laissant sa cible dépitée, la goutte au nez et la tête bien vide.

  5. oholibama dit :

    Alors quelle hésitait sur l’orthographe du mot « bourasque’bourrasque », une porte claqua bruyamment dans sa tête. Un courant d’air profita pour emporter l’idée à laquelle elle tenait tant. Elle se leva ,pestant contre ce fâcheux contre-temps.Il l’avait prévenu, il ne pouvait venir la visiter comme il le désirait même si elle était de sa descendance.

    Le coeur lourd, elle fit les cent pas tout en cherchant dans sa tête l’idée formidable qui y avait germé. Non…pesta t’elle rien, rien,plus rien comment finir? Relire! Non relire ne lui servirait à rien. Au comble de la frustration, elle se posa, respira un grand coup.

    Yeux fermés, souffle maîtrisé, épaules décontractées, doigts souples. Elle frappa… les premières notes s’envolèrent, la musique emplit son âme. La vibration déclina en une simple mélodie puis en une cascade de notes puissantes, violentes, une bourasque? Bourrasque?

    Oh! Tans pis, elle continua. Fermement ses doigts se mouvant seuls, ils volaient sur le clavier. Elle n’était plus Viviane D non, elle était la symphonie, celle quelle avait créée avec lui Lui son ancêtre, lui qui lui donnait l’âme même de la vie. Elle en était là…encore un peu…juste ça…

    Un sentiment de perte, une urgence, un besoin primaire de terminer se fit et…et… Ah! Ce n’est pas possible cria t’elle. A bout de souffle, ses doigts presque engourdis, elle les frotta les uns contre les autres. Elle souffla dessus, les mis contre ses aisselles pour leur redonnés un peu de chaleur, leur enlevés cet engourdissement désagréable.

    Elle avait besoin de lui, besoin de l’entendre une dernière fois. Elle savait que son piano n’était pas l’instrument idéal…mais le violon, n’était pas son instrument de prédilection. Comment faire pour rendre le son du violon dans le son du piano?

    Son esprit regimbait, il et elle était à bout de nerf. elle ne trouverait rien sans lui. Pouvait ‘elle juste une dernière fois le déranger? Oserait’ elle? Un frisson de peur lui glaça le sang. Elle frissonna . Ses poils se hérissèrent, le danger était présent mais, son espoir était le plus fort. elle voulait terminer.

    Pouvoir respirer, ne plus y penser, voir, entendre, recevoir l’avis de son public. Lui redonnait à lui sa place, faire revivre ses œuvres . elle l’appela, une douce odeur de lilas, un vent presque glaciale et il fut là. Visible? Non, une brume grise, instable, luisant faiblement puis cette voix désincarnée.

    _Pourquoi petite? Je t’avais prévenue, pourquoi oses-tu m’appeler? Il y a danger à faire cela.
    _Oui mais dis moi juste cela : » comment faire pour que ma symphonie au piano résonne comme si c’était un violon qui…_Joues les notes deux tons au-dessus.

    _Comment finir? On m’a interrompue, j’ai perdue mon idée comment?
    _Penses à la bourrasque avec deux R et tu y arriveras, joue mon enfant, joue et laisses les notes glisser entre tes doigts. Laisses moi à mon repos. La brume s’élança, s’évapora . Un son strident stridula, ses oreilles fragiles ressentirent cela comme une attaque. Elle eut le réflexe de se les bouchées, ce qui en un sen, lui permit de comprendre les mots de son aïeul.

    Elle se mit à rire, à danser, tournant sur elle_même, elle savait, elle comprenait enfin. Riant, pleurant de joie, elle se laissa aller, ses doigts jouant à la perfection. La symphonie glissa…au moment cruciale ou le mots bourrasque arriva, elle rit et ses doigts comblèrent cet instant. leurs mouvement fut incroyable.

    Une presque perfection, l’amour de l’art gonfla son coeur. Enfin, enfin c’était terminé, enfin elle allait respiré, dormir, vivre. Sa musique enfin enregistrée, elle se laissa envahir par la douce mélodie. Au moment de la violence, la passion, ou cette bourrasque des sens résonna…elle s’emplit les poumons oui, oui, se dit’elle, elle pouvait presque entendre le violon…pari gagné.

    A elle de tenir parole. Alors qu’elle allait pour éteindre son smart phone, un peu de musique se fit entendre. Elle reconnut les notes fines de  » Tout un monde lointain » Un clin d’oeil sans aucun doute. Elle frémit. Demain, demain je viendrais te faire écouté ma musique…Dors en paix .y.l.

    Merci à toi, toi qui m’as servi, toi dont je me sert pour écrire cette courte histoire…Monsieur Dutilleux Henri. Compositeur Français.
    Sur une idée de Pascal Perrat. 500.

  6. Clémence dit :

    De l’Alpha….

    C’était un de ces beaux soirs d’été où je me promenais, le nez en l’air.
    Je ne l’ai pas vu arriver. Il a surgi tout à coup au détour d’un chemin.
    Curieux bonhomme !
    Sa silhouette semblait jaillir d’un panneau de sens interdit.
    J’en fus toute interdite.
    Il ne dit rien. Moi non plus.
    Il siffla. Je chantai…
    « C’est un petit bonheur
    Que j’avais ramassé
    Quand il m’a vu passer
    Chez vous amenez-moi
    J’ai pris le p’tit bonheur
    Sur le bord de mon cœur
    Y avait une chanson.
    Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié… »

    Et depuis, avec mes mots, je prends tous les sens interdits et tous les chemins de traverse….

    A l’Omega

    J’ai plongé, en apnée, dans toutes les émotions
    Mon âme a voyagé avec les nuages des sentiments
    J’ai usé tous mes crayons, les noirs et ceux de couleur.
    Mes doigts se sont emparés de la dernière feuille de la ramette , mais elle s’est envolée.

    Je l’ai rattrapée…
    Je l’ai pliée en nénuphar, en rose puis en pivoine, mais elles m’ont refusé leur parfum.
    Je l’ai pliée en chat pour sa félinité, en chien pour sa fidélité, en chouette pour sa sagesse, mais tous ont décliné ma compagnie.
    Je l’ai pliée en éventail mais ce n’était que du vent.
    Je l’ai pliée en cerf-volant et il m’a échappé.
    Je l’ai pliée en étoile alors la nuit l’ emportée.

    Fidèle à elle-même, elle a refusé d’être mienne
    Elle voulait être colombe, garder sa blancheur créative et sa liberté

    Alors, doucement, je l’ai dépliée
    Et puis, tout aussi doucement, je me suis souvenue que j’hésitais sur l’orthographe du mot « bourrasque ». Pourquoi, me demandais-je, pourquoi ce mot voulait-il s’immiscer entre la feuille et moi ?

    Soudain, la porte claqué
    Et un courant d’air l’a emportée

    Elle s’est envolée, avec toutes mes idées, mes bonheurs, mes joies et mes larmes.
    «  Je te quitte » a-t-elle murmuré entre deux lettres, « c’était une belle aventure, puissante comme un zéphyr , mais éphémère … 

    © Clémence

  7. Jean Claude Scant dit :

    Tandis qu’il hésitait sur l’orthographe du mot bourrasque, une porte claqua bruyamment dans sa tête. Un courant d’air profita de l’occasion pour s’infiltrer dans ses méninges, par son oreille interne, pour aller vérifier si tout fonctionnait bien.
    Mais cet air frais se fit discret, ténu et apaisant, pour ne pas trop brusquer le cerveau fatigué de ce vieil homme. Un simple filet d’air, imperceptible et bienveillant…
    Il survola d’abord le monticule du Pont Varole, hésita un instant entre aller visiter la partie droite ou gauche de ses deux hémisphères et constata que pour l’instant, cela circulait bien dans l’un ou l’autre sens…il poursuivit sa route.
    A l’arrière du crâne, côté occipital, son centre de vision fonctionnait aussi très convenablement. Il avait déjà remarqué que le vieil homme prenait un grand plaisir à la lecture de son journal…grâce aux doubles foyers de ses lunettes, il faut le concéder.
    Il continua donc sa petite visite, sans rien brusquer, en surfant sur les lobes, le pariétal pour le toucher, le temporal pour l’ouïe et l’odorat, ça fonctionnait toujours…
    D’un petit coup de rein, il s’enfonça plus bas, vers l’hypothalamus, dont il savait qu’il commandait des fonctions primordiales…
    La soif, la faim, le sommeil, ça fonctionnait encore parfaitement…. Mais du côté d’Eros, pour ses fonctions premières, il y avait bien du dégât… toutes les flèches de Cupidon n’auraient guère suffi à réveiller convenablement ses ardeurs.
    Il valait mieux s’esquiver, avec un vent coulis, un simple effleurement, pour qu’il oublie cette défaite et calmer ses regrets.
    Il décida de terminer sa petite visite par le lobe frontal, dont on lui avait dit qu’il contenait les centres de la pensée, du raisonnement, de la mémoire et des associations…
    Alors là quel fatras, quel désordre, quel capharnaüm ! Une vraie pagaille ! Tout sens-dessus dessous, raisonnements tirebouchonnés, causes effets conséquences, oublis, lapsus et pataquès, répétitions à tirelarigot, blocages et compagnie…
    Aïe aïe aïe ! D’autres en la circonstance auraient crié « Karcher !» sans hésiter, nettoyez-moi tout ça !
    Mais notre filet d’air, notre filet mignon avait une autre idée, plus empathique, et il lui murmura, avant de disparaitre :
    -essayez l’écriture…
    -hein, quoi ? l’écriture ? Mais je ne sais pas quoi dire….
    – il y a des gens qui peuvent vous aider… un atelier « en ligne » par exemple, avec Internet
    – ça ne marchera pas ! Je suis un « fracturé » du numérique
    – essayez encore, vous verrez, ça viendra…

  8. Pakitapom dit :

    Un courant d’air malicieux venait de .soulever la cornette pourtant bien épinglée de la jeune nonnette occupée à cueillir des roses au jardin . Le vent malin en profita pour s’en emparer et,coquin, la fit voleter de l’autre coté du cloître, tout près de l’endroit où l’on restaurait les fresques….

    Elle eut un petit cri d’oiseau apeuré , se sentant tout à coup vulnérable et mise à nue et s’engouffra dans la chapelle tout à côté. Un instant, dans le bénitier dont elle venait d’effleurer le marbre froid, elle entr’aperçut, fugace, son visage . Elle s’arrêta , étonnée. se pouvait il qu’en une annė à peine elle est tellement changée ! Curieuse, elle brava l’interdit – pas de miroir ici . point n’est besoin de plaire au monastère, ici seule compte la prière .- et prit le temps de se retrouver , se penchant un peu plus longuement au dessus de l’eau : l’ovale tendre dont l’austérité du lieu avait émacié les joues, le regard d’eau claire que l’oubli de soi avait délavé, le crâne rasé il y a quelques mois seulement, qui, soudain, reprenait vie en mèches folles…où, rêveuse, elle laissa errer ses mains, se souvenant d’un temps où de longues boucles couleur d’automne, venaient s’enrouler, sauvages, autour de ses doigts fins. Etrange reflet d’eau bénite…

    Un frappement léger à la porte de la chapelle la tira de sa rêverie. Ni la mère supérieure ni personne de la confrérie ne frappait jamais avant d’entrer ici. …

     » Une mauvaise bourrasque a emporté votre cornette au pied de mon échafaudage et j’ai pensé que vous voudriez la récupérer.  » la voix était chaude, agréable, chantante, fleurant bon le mistral et la tramontane. Le peintre, à n’en pas douter, avait tout remarqué.

    Alors que l’esprit affolé de la jeune nonne s’accrochait désespérément au mot bourrasque, hésitant sur l’orthographe, pitoyable leurre pour ne pas rompre le silence de ses voeux et éviter de répondre à l’homme qui attendait là, juste de l’autre côté de la lourde porte de bois, ses mains pressées, elles, déjà, soulevaient le loquet.

    Dans l’entrebâillement de la porte, il lui glissa sa cornette. Leurs mains se frôlèrent, leurs doigts se mêlèrent, comme un oisillon, palpitant le sang, en pulsions sourdes dans ses paumes de marbre. Alors, le corps chaviré , celle qui, coeur muré, avait choisi de renoncer au monde, ne put s’empêcher de relever la tête .

    Puissant, il se tient dans l’encadrement de la porte et fait de l’ombre au soleil qui tente d’entrer dans la chapelle froide. Broussailleux de barbe et de sourcils mais un regard d’ange où la jeune nonnette vient se perdre. Un sourire, le visage tout entier qui s’éclaire et la bure s’enflamme.

    La porte vivement a claqué.
    Les mains tremblantes, la nonnette a rajusté sa cornette, s’est penchée en hâte au dessus du bénitier pour vérifier sa mise. Son reflet dans l’eau bénite avait les joues en feu, la tempête dans le regard et, ni le marbre froid du bénitier ni les prières ne purent calmer les ardeurs de son corps.
    Sous la bure obscure, un grand soleil tout a coup s’était mis à briller.

    On dit que dans ce monastère, jamais la fresque ne fut totalement restaurée, le peintre ayant subitement disparu et curieusement , dans le même temps, une jeune novice, n’y voyez pas malice, renonça au cilice pour découvrir, sans prière, le paradis sur terre.

  9. Lecrilibriste dit :

    Courant d’air

    Y avait-il un « r » ou deux « r » à bourrasque ?
    Elle cherchait vivement sur le dictionnaire
    pour éviter une faute d’ortographe
    au poème qu’elle était en train de faire
    quand un coup de vent s’engouffra par la fenêtre
    provoquant un fort courant d’air
    qui fit claquer la porte à grand bruit
    En même temps, elle ressentit
    la déflagration dans la tête
    une porte avait claqué là aussi
    le courant d’air avait suivi
    Et ce fut comme un grand nettoyage
    l’ idée géniale qu’elle tenait,
    était partie en voyage
    envolée, notes noires sur une portée
    il ne restait sur le papier
    que le mot « bourrasque »

    Mais y avait-il un « r » ou deux « r » à bourrasque ?
    Elle chercha vivement sur le dictionnaire
    mais le courant d’air était dans l’R 
    envolé avec la bourrasque et la page des R
    Dans sa tête il n’y avait plus rien que l’air
    de la chanson qu’elle était en train de faire
    Il était pernicieux ce petit courant d’R
    elle décida qu’elle avait besoin de prendre l’air
    après ce dur confinement
    et partit, sifflotant l’air retenu allègrement
    avant de trouver des paroles dans l’air du temps
    qui rimeraient avec la « bourrasque » du moment

    Lecrilibriste

  10. RENATA dit :

    Son idée se met à crier :
     » Merci , libre je suis libre , mais qu’elle idée elle a eu cette fois ! je crois qu’elle est un peu folle , si elle veut me revoir elle devra y mettre un peu d’ordre , en attendant , moi , je vais prendre l’airrrr . Bourrasque , lève moi . Partons à la rencontre d’autres pensées .
    Oh ! mais quelle tête il a celui là ! voyons ce qui le préoccupe : Cherche l’inspiration…. moi , j’ai pas envie ça .
    Et cet autre , oh la la ! idées obsessionnelles , non merci je me sauve
    Tiens , elle , elle m’attire , allons visiter , de la fantaisie avec beaucoup de préjugés , fuyons !
    Mais où suis je ? c’est le vide sidéral , rien ne se crée . Un peu de repos ? non , non , moi j’ai besoin d’excitation , d’agitation , de tourbillon .
    Où est ma tête , je veux retrouver ma tête et lui rendre l’idée à laquelle elle tenait tant .
    Bourrasque , ramène moi chez moi . »
    D’un coup de vent et d’un accès d’humeur , une porte s’ouvre dans sa tête et elle retrouve sa liberté de penser .

  11. Blackrain dit :

    Elle avait déjà du mal à ouvrir les tiroirs de sa mémoire et ce n’était pas très commode. Elle se sentait enfermée dans la chambre noire qui lui servait habituellement de révélateur. Elle développait facilement les images mais le tiroir dans lequel était enfermée leur légende restait trop souvent clos. Elle se retrouvait donc avec des photographies mémorielles qui restaient muettes dans sa conversion. Cette bourrasque avait mis un vent à son souvenir. Son idée poétique s’était envolée avec les rîmes appropriées. Elle n’avait plus qu’à rassembler à nouveau les images qui jonchaient le sol brouillon de sa remembrance. Elle associa quelques mots à chaque image qu’elle ramassait. Bientôt, des mots nus mental, des mots dits, des mots biles, des mots laids, des mots loques, des mots no bloc, des mots no gamme, des mots mis plutôt que des mots là, des mots ni torah ni bible, des mots à l’Ouest, des mots d’Est, des mots nés terre, des mots cas comme un dessert, des mots no maniaques, et surtout des mots lierres, s’unirent pour venir épingler les différents clichés sur un fil conducteur. Avec l’association des mots et des images, elle mit fin à ses maux. Elle recomposa son idée primaire et poursuivit son écriture poétique.

  12. Catherine M.S dit :

    Fable cinglée

    Y’a des manants pas marrants
    Qui traversent en chantant
    Des gogos bizarres qui s’la pètent
    Pauvre planète !
    Le vieux Richard et son toutou
    J’ai envie de lui tordre le cou
    La p’tite Jeannette et sa patinette
    J’lui écraserais bien ses p’tites lunettes

    Moi dans mon auto oh oh oh oh
    J’deviens cinglé hé hé hé hé
    Monde barjot oh oh oh oh
    J’te hais hais hais

    Y’a des bobos en trottinette
    Des bébés sur bicyclette
    Des motos qui m’prennent la tête
    Y’a celui qui lit sa gazette
    Sans m’regarder pour traverser
    Y’a le bus qui me bouche la vue
    Le taxi qui a bien trop bu
    Et qui zigzague sur le macadam
    Ma pôv dame !

    Moi dans mon auto oh oh oh oh
    J’deviens givré hé hé hé hé
    Monde barjot oh oh oh oh
    J’te hais hais hais …

  13. Souris verte dit :

    Anniversaire.
    R’garde le ! L’Alceste, l’est core ben fringant, où qu’c’est y qui court comme ça en sifflotant.. ça doit point ete c’mode quand on n’a pu d’dents.
    Et pourtant, à c’qui paraît qu’il en siffle core ben quèqu’uns, l’joyeux drille !
    – Sûr ! Lève encore ben la patte et l’coude !
    – et les filles !
    -ça, ça va avec le jaja !
    Une sacrée java l’anniversaire du Perrat..
    – lui ! Y s’dit dessèque-cirque !
    – c’est qu’un genre qui s’donne, un mot à la mode!
    – comme j’te dis, y a pas qu’dans l’encrier qui trempe sa plume !
    L’ aut’jour v’la pas qu’j’l’entends qui chante à tue-tête en traversant l’passage clouté qui mène tout droit au café : c’est pas une bourrasque qui m’arrêtera !
    – et vrai, l’a ben trouvé la porte.
    – il en a encore sous l’galurin
    – y avait tous ses potes du Rhône qui l’attendaient et la Sylvianne l’avait fait l’gâteau !
    – l’a ben soufflé la bougie j’te dis.
    – et ça chantait là-d’dans
    Et que l’an prochain nous soyons tous réunis.
    PROMIS PASCAL ON Y S’RA 🐻🐀

  14. LURON'OURS dit :

    😺 AIR DE RIEN
    Une porte claqua dans sa tête. Un courant d’air se coulait. Alors, la bourrasque battait sons pleins
    Comme à la communale, elle suçait d’abord, mordillait ensuite le manche du porte Sergent Major. Des éclairs mordoraient l’encrier. Elle répétait dans sa tête le mot récalcitrant, avec l’accent. Bourrasque, con. Comme le cousin Titin, et de Marseille à Toulouse, en remontant rivières et fleuves, en roulant les R Bourguignons, passer en coup de vent à Paris, où ça gouaille encore : respectueuses de tout bord, unissez-vous, retournez au port par le plat pays. Embarquons-nous. Enfin, le calme, dans le tube d’un sous-marin.😺

  15. camomille dit :

    1/ défense de courir après les notes

    2/ et hop et hop
    je cours vers vous
    et hop et hop
    suis pas chelou

  16. françoise dit :

    500/Tandis qu’elle hésitait sur l’orthographe du mot bourrasque,
    une porte claqua bruyamment dans sa tête.
    Un courant d’air profita de l’occasion pour emporter l’idée à laquelle elle tenait tant.
    Voyant son air déconfit son compagnon lui demanda ce qui lui arrivait
    j’avais une idée en tête et elle s’est envolée
    pas de chance mais comme dit le proverbe «  une de perdue dix de retrouvées »
    de toute façon étais-tu prête comme disait Albert Camus :
    “Mourir pour l’idée, c’est la seule façon d’être à la hauteur de l’idée.”
    je préfère Georges Brassens qui chante
    « mourir pour une idée d’accord mais de mort lente ….»
    Et c’est ainsi qu’elle prit un livre et alla s’asseoir à la fenêtre sur
    cour de son appartement
    là elle crut reconnaître James Stewart des jumelles à la main
    elle commençait à lire le synopsis du livre « Merci pour ce moment »
    de Valérie Trierweiler
    quand son ami lui proposa d’aller à Beaubourg à scooter
    où Pierre Lemaïtre Psychologue de formation,
    et autodidacte en matière de littérature
    ,dédicaçait son dernier livre « biographies »
    elle avait beaucoup aimé « au revoir là-haut » qu’elle avait lu et vu au cinéma
    Sottement elle pensa à Hollande et son scooter
    Ils iraient à Beaubourg avec un velobleu
    elle emprunterait Socrate à vélo » : 
    le synopsis «  Imaginez Socrate, Aristote, Nietzsche, Pascal et consorts sur la ligne de départ. Suivez leur préparation pour le Tour de France, la plus prestigieuse épreuve cycliste au monde, à laquelle ils ont étrangement été conviés. Partagez leurs interrogations, leurs doutes, leurs errements. Réfléchissez à leurs côtés. Pédalez avec ces drôles de sportifs, ces coureurs philosophes, ces «  vélosophes  » – comme je m’amuse à les appeler. On dit qu’ils seraient dotés d’une potion magique  : leur intelligence. Celle-ci leur permettra-t-elle de conquérir le maillot jaune tant convoité  ? »
    Elle était sûre qu’elle reviendrait des idées plein la tête…..
    et peut-être que James Stewart serait toujours à la fenêtre sur cour de son immeuble

  17. Maguelonne dit :

    Elle avait une vie de rien, une vie de manques, de ratés, de peurs, de silences, de non dits…Toute petite déjà elle était une ombre qui essayait de se faire oublier. Son père n’était jamais là. C’était tout juste si elle connaissait sa figure. Il lui restait une idée floue des traits du visage de sa mère. Elle n’osait pas la regarder en face. Mais sa voix, cette voix dure, sèche, jamais elle ne l’oublierait. La voix commandait, elle obéissait. Elle a tout fait pour avoir un petit compliment, un petit geste d’amour. Elle n’a jamais su ce que c’était, jamais.
    Elle était probablement jolie. Jeune fille, les garçons lui couraient après. Mais eux aussi elle n’osait pas les regarder. Tout ce que sa mère et le curé lui avaient dit sur les hommes les rendaient effrayants. Mais elle avait aussi peur d’elle même : pas le droit, pas le droit, péché, péché, coupable, coupable lui disait une petite voix.
    Ses parents l’avait obligé à se marier. Bonne famille, bonne situation, on ne pouvait pas refuser un tel parti, inespéré pour elle ! Il n’était pas très beau, pas très agréable mais il l’emmenait loin de sa mère ! Il n’était pas très dégourdi non plus. La nuit de noce elle fut un bout de bois, ce qu’elle continua d’être le reste de leurs nuits ensemble. Elle fermait les yeux, comptait les moutons et ça passait. La première fois où elle eut une idée bien à elle, c’était à la fin de la nuit de noce. Elle s’était dit je ne veux pas d’enfant. C’était tellement fort, tellement ancré en elle, qu’effectivement elle ne tomba jamais enceinte.
    À la mort de son époux elle s’autorisa à respirer : de grandes et larges inspirations, de profondes et longues expirations. Et là arriva le deuxième moment où elle exprima une idée qui lui appartenait : je vais écrire.
    Elle acheta des grands cahiers, des stylos. Elle installa un bureau devant la fenêtre et tous les jours de quatorze heures à dix huit heures, elle noircissait des pages et des pages. C’était des histoires sentimentales, à l’eau de rose avec des princes charmants tendres, fougueux, attentionnés. Ses histoires d’amours impossibles finissaient toujours miraculeusement bien et elle en était toujours l’héroïne adulée, choyée, choisie. Depuis dix ans, là était son bonheur : vivre une autre vie dans un monde imaginaire.
    Aujourd’hui, à quinze heures quinze elle suçotait la pointe de son stylo. Elle était sur une histoire d’amour compliqué, bien sûr. L’héroïne, c’est à dire elle, ne savait pas si John arriverait à temps pour la sauver d’une tempête tropicale. Et tout à coup, elle eut une idée géniale pour terminer son roman en apothéose. « Bourrasque, ça prend un R ou deux R ? ».
    Et cela fit CLAC dans sa tête. Un grand clac comme une grande claque , une claque qu’on n’attendait pas, qui arrivait dont ne sait où. Elle s’effondra sur son bureau. Ce n’est pas un courant d’air, mais une inondation, rouge, meurtrière qui emporta son idée, et toutes les autres d’ailleurs.

    1: La tête dans les nuages, un refrain sur les lèvres, le malheur est interdit.
    2: Pensez que la chanson et le rire sont là
    Pour que vos pieds se mettent à danser

  18. 🐀 Souris verte dit :

    🐀 OUVRIR UN ŒIL
    Ma tête est légère
    Comme un château sans toit
    Toi ma lumière, parti me laisse vide d’émoi
    Volets baissés

    Plus d’intérêt.

    Là bas une cloche sonne
    Donne à nouveau un la dans ma caboche.
    J’ouvre un œil et cille
    C’est le deuxième qui a tout déclanché
    Opposé au premier, allez savoir ce qui c’est passé ?
    Un courant d’air a claqué une porte

    Sursaut d’intérêt

    Frémissement, curiosité.
    À l’huis je vois un convoi d’oies.
    Un poulet anonyme m’est déposé par un corbeau.
    De bon augure l’oiseau.

    Réveillez-vous cœur endormi.
    Le vent a chatouillé l’esprit

    Je suis la volaille et de mes colombages m’envole
    Laisse derrière moi la maison fantôme

    Oubli

    Le monde est beau m’attendent mes amis…

    🐀

  19. iris79 dit :

    Tandis qu’elle hésitait sur l’orthographe du mot bourrasque,
    une porte claqua bruyamment dans sa tête.
    Un courant d’air profita de l’occasion pour emporter l’idée à laquelle elle tenait tant et lui susurra tout doucement « mais qu’importe le mot bourrasque ! Avec un r ou deux, qu’est ce que ça peut bien faire ! Ce n’est pas ça la priorité aujourd’hui ! »
    Mais comment ça ? Elle ne comprenait plus rien à tous ces courants d’air qui com-mençaient à lui vriller l’esprit. Une seule solution ; aller s’allonger un moment. Elle était habituée à ces brainstormings qui emportaient tout sur leur passage ! Les idées, l’orthographe, la syntaxe, tout s’emballait alors ! Afin que tout s’apaise, il suffisait d’aller se reposer et laisser faire…
    Elle ferma les yeux et accueillit le chant des oiseaux dans sa tête et le frémissement du vent dans ses cheveux. Relaxée dans le hamac, elle laissa surgir les images, les unes après les autres. Et bientôt lui revint celle d’un petit panneau rond, rouge et blanc au cœur duquel se trouvait un petit bonhomme qui lui chantait « j’ai 10 ans, laissez-moi rêver que j’ai 10 ans, ça parait bizarre mais j’ai 10 ans, si tu veux bien hé, reviens écrire, je vais te montrer… »
    Curieuse et ragaillardie par cette excellente nouvelle, elle reprit place devant son écran, apaisée, et commença par les mots toujours heureux « joyeux anniversaire ! »

    • Pascal Perrat dit :

      Merci, Sandrine, vous êtes omnisciente, j’aime beaucoup les chansons de Souchon.
      Nous devions aller le voir et l’entendre sur scène à Bordeaux au mois d’avril…
      Le virus nous a fait perdre le fil. Amicalement. Pascal

  20. Grumpy dit :

    Au vent, elle est habituée. Elle est née juste dessous, en Camargue, un jour de Mistral et de Tramontane conjugués pour parvenir enfin peut-être à décorner les taureaux. C’est pourquoi ses parents, bobos-écolos verts-de-verts, l’ont prénommée Eolienne.

    Eolienne ? Quel joli prénom, Hélice ou Moulinette n’auraient été pas mal non plus mais c’est Eolienne qui fut retenu, davantage dans l’air du temps.

    Ce prénom si approprié lui a fait obtenir tout à fait par hasard, enfin presque, un vent favorable soufflait très fort ce jour-là, un poste de contrôleuse. Tous les matins elle monte par l’interminable échelle à l’intérieur du grand tube blanc et parvient à la nacelle, son laboratoire mirador.

    Son travail, parlons-en : surveiller les cadrans, suivre la météo, communiquer la vitesse du vent, mesurer les vibrations, la régularité des trois pales du rotor, la charge des batteries, trois mots lui tournent dans la tête : aérodynamique, mécanique, électrotechnique.

    La vue qu’elle a de là-haut ! La même que nous lui disent les oiseaux en ajoutant
    « regarde-la bien tant qu’il est temps »

    – Sûr, leur répond-elle, et tous les jours, sous le soleil, dans la brume ou sous l’orage quand c’est encore plus excitant, les moments que je préfère. Chacun est un privilège rien que pour moi et si vous saviez comme j’en profite, je vous regarde voler, vous savez. Vos vols groupés ou vos piqués me distraient, et pendant ce temps, je ne fais pas mon travail. Mais attention, vous venez trop près, un de ces jours vous vous ferez hacher.

    – C’est pas demain la veille, ils lui répondent. Nous, ta mécanique, pas besoin de l’apprendre, on l’a dans le corps, comme vous, vous avez des grains de beauté ou des taches de naissance et ni l’un ni l’autre ne vous servent à quoi que ce soit. Dans l’oiseau, tout est beau.

    – Oh, ça va, hein ! A peine a-t-elle dit ça qu’un tourbillon s’ourle autour du mat, il tremble, elle aussi, s’ensuit un courant d’air en tire-bouchon qui ressort aussi sec en claquant la porte, elle est si secouée qu’elle a du mal à écrire dans son rapport journalier :

    « 27 juin – bourasque violence 7 » Puis, elle a un doute : bourasque ou bourrasque ?

    Les oiseaux se moquent d’elle et de sa science de terre à terre : – alors, Eolienne, un coup de vent et floufff… tes idées ? »

    – vexée, elle leur dit : gna, gna, gna, vous-là, les becs à plumes, faites gaffe, parce qu’un autre jour comme ça et autant en emporte le vent.

    VIVE LA CINQ CENTIEME AVEC UN BIEN JOLI SUJET ….

  21. Nadine de Bernardy dit :

    Tandis qu’elle hésitait sur l’orthographe du mot bourrasque,une porte claqua bruyamment dans sa tête.Un courant d’air profita de l’occasion pour emporter l’idée à laquelle elle tenait tant.
    Légèrement décoiffée,une migraine pointant le bout de son nez,elle se demandait ce qui se passait.Elle revint sur son hésitation:
    bourhasque,bourraceque,non décidément cela n’allait pas.Elle secoua la tête afin de remettre ses idées en place. mais quelque chose lui échappait,sauf ce mot dont maintenant,elle avait retrouvé l’orthographe.
    Ah! ça y était.Mais quelle bourrasque? Elle avait beau relire l’avant dernier ver de son poème,elle restait coincée:
    Dans ce pays morne ,enneigé
    L’homme depuis deux jours errait
    Endurant la faim,les bourrasques glacées….
    et là,plus rien,le vide et cette migraine inopportune.
    glacées,glacées
    Il se laissa mourir…..
    pas très gai mais vu le reste!
    Une dernière fois il pensa……
    ce n’était guère mieux,et tout à coup:
    Quand il se réveilla, sa femme à ses côtés
    Ouais c’était ça!Fastoche le vieux coup du rêve.D’ailleurs elle en avait marre de chercher des fins dignes de ce nom,vu le succès de ses derniers opus
    La mort du roi des Francs
    ou
    Qui sont ces marins à jamais perdus en mer
    sans parler de
    La jeune veuve et la fille de joie
    Que des bides vendus à quinze exemplaires tout au plus.
    Celui ci;
    La vie en noir n’est pas une sinécure
    allait connaître le même sort,alors pourquoi faire des efforts.
    Satisfaite, elle tapa sa phrase , ferma son ordinateur.
    Puis alla se coucher,l’esprit léger

  22. Grumpy dit :

    1 – Silence, Hôpital !

    2 – La meilleure façon d’marcher c’est encore la vôtre
    Mettre une note après l’autre et recommencer …

  23. Fanny Dumond dit :

    Elle s’était levée aux alentours de quatre heures du matin, car elle en avait assez de virer dans son lit à écrire son roman dans sa tête. Il lui arrivait, parfois, de prendre note de ses idées à l’aveuglette sans allumer sa lampe de chevet, pour de ne pas réveiller sa tendre moitié qui ne comprenait pas toujours cette lubie d’écrire.

    Mais, cette fois-ci, elle la tenait la fin de son ouvrage qu’elle avait remisé depuis des mois dans son fichier. Ses doigts pianotèrent allègrement jusqu’à l’aube. Tandis qu’elle hésitait sur l’orthographe du mot bourrasque, une porte claqua bruyamment dans sa tête. Un courant d’air profita de l’occasion pour emporter l’idée à laquelle elle tenait tant.

    – Maman, j’ai envie de vomir, entendit-elle derrière son dos.

    Avant qu’elle ne sorte de sa bulle, ses doigts, par on ne sait quelle énergie, poursuivirent leur danse folle.

    – Hein ! fit-elle en se retournant vers son fils qu’elle eut du mal à remettre tant elle était dans son monde imaginaire.

    – J’ai mal au ventre et j’ai envie de vomir.

    Son instinct maternel reprit vite le dessus et c’est ainsi qu’elle replongea dans la réalité de son quotidien. Elle termina son bouquin quelques jours plus tard, sans pour autant être satisfaite du résultat, car la si magnifique, la si sublime idée ne revint jamais.

    Elle avait bien conscience de n’être pas Balzac, mais n’empêche qu’il lui arrivait de l’envier, lui, qui envoyait femme, gosses et maîtresse à la campagne afin d’écrire en toute quiétude.

    Je profite de la 500ème de vos propositions, pour souhaiter, cher Pascal, un Joyeux Anniversaire à vos idées que j’attends avec grande impatience tous les samedis pour laisser libre cours à mon imagination, en m’amusant. Mon vœu le plus cher est que les bougies ne cessent de se multiplier sur votre friandise. Amicalement. Fanny

  24. Laurence Noyer dit :

    Courant d’R

    Horreur, orage, et désespoirrr
    Quand brusquement sous le crâne il fait noirrr
    On erre, on est terrifié, sidéré
    La terre entière est verrouillée

    Ouvrez donc la fenêtre pour permettre
    Aux idées de s’exprimer
    De l’R ! de l’R !

    Laissez les tornades entrer en trombe
    Et troubler et fracasser
    Les esprits décérébrés
    Arrachez les lierres qui s’amarrent
    Qui gangrènent, qui s’accrochent

    Desserrez les courroies
    Qui corrompent les âmes
    Qu’enfin les portes claquent
    Que le bruit des bourrasques
    Ne manque jamais d’air

  25. camomille dit :

    Bourrasque, bourrasque, voyons voyons, oui c’est bien ça… faut deux « r »
    et hop adieu l’IDÉE qui en profite pour se faire la malle !
    – NON, ne me fais pas ça, reviens l’IDÉE… reviens, reviens…
    – NON, NON et NON !
    – et pourquoi NON, NON et NON ?
    – parce que je suis une excellente IDÉE et que tu ne t’en es même pas rendu compte… la preuve, tu m’as oubliée,
    – PITIÉ, reviens, je dois terminer mon texte
    – m’en fous !
    – Pascal attend, il est haletant, fais le pour lui au moins !
    – tu radotes, il a d’autres chats à fouetter, crois-moi
    – tu es méchante l’IDÉE
    – NON, je suis excellente
    – tu te la péterais pas un peu des fois ?
    – t’inquiète, t’as qu’a en chercher une autre
    – tu es cynique
    – et toi tu es médiocre
    – là tu vas trop loin
    – susceptible en plus ?
    – Oh mais tu commence à me courir, l’IDÉE
    – Ah, enfin, tu te réveilles ?
    – Oui, tu vas trop loin
    – une excellente IDÉE ne va jamais trop loin
    – tant pis, je baisse les bras. Pascal n’aura pas mon texte sur la bourrasque, pourtant ce courant d’air dans ma tête et cette porte qui claque… tiens ! Ça me donne une IDÉE !!!

  26. durand JEAN MARC dit :

    Tandis qu’elle hésitait sur l’orthographe du mot bourrasque, une porte claqua bruyamment dans sa tête. Un courant d’air profita de l’occasion pour emporter l’idée à laquelle elle tenait tant.

    A une époque, elle se serait énervée, elle aurait collé cette perte sur le dos du chat ayant effleuré le clavier, sur le dos du grincement de sa chaise, sur celui d’une mouche déchiffrant d’un air narquois ses dernières lignes.

    Aujourd’hui, elle s’en moquait. Si l’idée s’était envolée aussi vite, c’était qu’elle ne devait pas peser bien lourd. Une idée en l’air, un petit flocon d’idée, certainement décoratif mais trop vaporeux, dilué dans la seconde. Il lui fallait des idées avec plus de poids, des idées qui collent à la route, qui forment une bonne croûte obligeant le lecteur à lire prudemment son texte verglacé l’entraînant jusqu’au col…jusqu’au souffle de la découverte en lui d’un autre versant des choses.

    De toute façon, si cette idée s’avérait intéressante, elle allait réapparaître, forcément, dans ce fameux quelque part dont les gens abusaient pour ne jamais reconnaître qu’ils se sentaient nulle part. Les idées, c’était comme les moutons, de l’autre côté du col. On croisait les plus voyants, ceux qui traversaient la route, sans se soucier du code, le si tortueux code de la route de l’orthographe, ceux qui se couchaient en travers de la ligne et faisaient semblant de dormir.

    On oubliait les autres, les solitaires, les égarés, les boiteux, les agneaux encore frigorifiés d’une arrivée sur terre. Pourtant, c’était eux qui laisseraient l’empreinte la plus forte sous nos crânes, eux qui saboteraient l’utilisation des premiers venus, aperçus, oubliés.

    Alors, elle se calmait, elle se transférait dans la peau souveraine du Patou, du chien de berger, celui qui savait trier, classer, régenter, trier et regrouper.

    La toison de son livre ne serait certainement pas d’or, mais elle lui tiendrait chaud.

  27. Laurence Noyer dit :

    1- Interdiction d’écrire des notes de musique sur les panneaux
    2- Plus besoin d’inventer une chanson 🙂

  28. durand JEAN MARC dit :

    Si t’as pas le piéton terrien
    Pour écrire, passe ton chemin
    Si t’as pas le piéton marin
    Pour divaguer, passe ton chemin
    Si t’as pas le piéton nuageux
    Pour planer, passe ton chemin

    Sinon,
    Laisse ta plume,
    Marcher, courir,
    Laisse ta plume
    Flotter, surfer,
    Laisse ta plume
    s’envoler.

  29. Ripoche dit :

    Joyeux anniversaire d’écriture créative pour moi c’est une première
    Suite de bourrasque cerveau lent
    Pourquoi si bruyamment ?
    Pourquoi maintenant ?
    Quelle était donc cette idée à laquelle elle tenait tant?
    Zut impossible de se souvenir
    Impossible d’avoir même le début de la moitié de la moindre petite once d’idée,pas le moindre souvenir palpable de cette idée qui lui tenait pourtant tant à 💓 cœur
    Est-ce cela l’indice ? cela aurait un rapport avec le cœur ? avec l’amour ?
    mais quel amour ? elle vivait seule depuis si longtemps !!!
    ah l’amour de la nature peut être?
    Ce nouvel amour qui l’habitait depuis quelques jours de façon si récurrente
    Depuis qu’au hasard d’un détour elle avait croisé cette fleur incroyable que son voisin élevait à l’abri des regards , comment savoir ???!!!
    Elle ne se sentait pourtant pas prête à s’engager dans une aventure à visée humaine et surtout pas planétaire
    Elle doutait de ses capacités
    Et puis de toute façon ses activités journalières à l’usine de ré programmation des problématiques philosophiques du fil dentaire dans un écho système régénérant ne laissaient que peu de place au divertissement
    Alors cette idée qu’elle était elle???
    Elle s’était envolée sans se retourner,sans même laisser une place un indice une piste ,
    Bon dieu quel casse tête
    Après quelques minutes d’introspection fine et douloureuse lourde et régressive
    De façon inattendue une douce chaleur l’envahit libératrice et puis un message subliminal
    Que je vous livre ici tel quel
    « Oh toi l’idée envolée
    Va virevolter
    De tes ailes retrouvées
    Je t’avais enchaînée
    Tu rêvais de liberté
    Que ton voyage soit doux ou fou
    De mon côté je m’en vais profiter
    De la légèreté du calme retrouvé
    C’est sur ton départ précipité
    Va permettre à d’autres fées
    De venir m’habiter « 

    Et surtout une idée de perdue
    Dix de retrouvées
    Belle journée

  30. RENATA dit :

    Bon Anniversaire Entre2lettres , chez moi ce sera un mille feuilles pour installer les bougies

    1/ Défense de chanter dans cette rue : Rue En Chants Interdits

    (Sur l’air de : A LA CLAIRE FONTAINE )

    Rue en chants interdits
    Elle se trouve juste ici
    Vous pouvez y entrer
    Mais ne pas fredonner

    Marcher , courir , sautiller
    Parler mais jamais chanter

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