530e exercice d’écriture créative imaginé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat
créativité littéraire

Mon père était un flocon, ma mère une buée.
Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie

Imaginez la suite

Chaque jour, des essaims d’idées bruissent dans votre cerveau. Les exercices de Pascal Perrat vous entraînent à en faire votre miel.


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41 réponses

  1. Phanie dit :

    LE BOUT DU CHEMIN

    Ça y est, j’y suis arrivée, je vois le bout du tunnel, j’arrive au bout de mon chemin.

    Pendant les quelques pas qu’il me reste à franchir, je fais le bilan de mon parcours ; réellement, ça ne dure pas longtemps, mais j’ai l’impression que c’est une éternité. Je savoure ces derniers instants…

    Je pense à mes parents partis depuis très longtemps.

    Si je devais les décrire, mon père était un flocon, ma mère une buée.

    Moi je ne sais toujours pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie…

    Prenons un flocon : léger comme une plume, il se pose délicatement là où il doit aller, il est blanc, vierge de toute trace de souillure. Mélangé à d’autres, il peut se mettre en boule, se transformer en une piste verglaçante ou en poudreuse mais quelle que soit sa nature, il reste beau. Moi, quand je regarde les flocons de neige tomber, je suis apaisée. Mon père était apaisant…

    Observons de plus près la buée : sur des lunettes, elle empêche de voir mais lorsqu’elle disparaît on y voit beaucoup plus clair. Sur une vitre on peut y dessiner n’importe quoi avec les doigts, c’est un grand terrain de créativité. Et les gouttelettes cristallisées par le gel ne sont-elles pas belles ? Moi, quand je regarde la buée, mon imagination foisonne. Ma mère était une artiste…

    Durant toute ma vie, j’ai emprunté de multiples chemins mais je n’ai jamais trouvé ma voie. Comme tout le monde, j’ai eu des joies, j’ai eu des peines.

    On dit que la vie est courte… Parfois on a envie d’en finir, parfois on se dit “mais comment ai-je pu avoir ces pensées si noires”… et lorsque la fin arrive, lorsque l’on ne peut plus faire machine arrière, on a envie que ça dure encore et encore…

    J’arrive au bout de mon chemin, et je ne regrette rien, je n’ai même pas peur…

    J’ai une dernière pensée, un dernier souvenir : j’ai 6 ans, je suis malade et fiévreuse. Je suis devant la fenêtre de la cuisine, c’est l’hiver, il neige, les vitres sont embuées. Mes parents sont dans le jardin, ils viennent de terminer le bonhomme de neige qu’ils ont déguisé à leur façon rien que pour moi. Ils rient, ils sont heureux comme des gamins. Je frappe au carreau pour qu’ils me regardent : avec mes petits doigts, je leur dessine un cœur…

  2. Jean-Pierre dit :

    Une petite goutte mâle s’est surprise à remonter très vite dans l’atmosphère. Ce n’est pas normal.
    D’habitude, elle redescend doucement comme toute goutte mâle normalement constituée.
    Elle (pardon, lui) aperçoit alors une autre goutte beaucoup plus grosse qui remonte très lentement.

    Il se sent irrésistiblement attiré par elle et en déduit que c’est une goutte femelle.
    — N’oublie pas le masque, sinon…, lui intime celle-ci.
    — Sinon quoi ?
    — Sinon, tu es foutu.
    — LE MASQUE, BORDEL !!! Tu es trop près !
    — Voilà !
    — Parfait. Maintenant, intello de mes douze c…, je vais avoir le temps de répondre à tes questions et même de prédire ton avenir.
    — « De mes douze c… ». Je ne comprends pas. Tu me parais être une goutte femelle délicieusement dodue…
    — Bas les pattes ! Et évite de t’approcher, même avec le masque, c’est trop dangereux pour toi. Tu vas bientôt comprendre, mon chéri.
    — « Mon chéri » ? C’est gratuit ???
    — Oui, parce que la prostitution est interdite sous peine d’amende. Mais en réalité, non. N’oublie pas que « Si c’est gratuit, c’est vous qui êtes le produit ».
    — Aïe !
    — Excellente remarque ! Bravo ! Figure-toi, mon chéri, que nous sommes dans un cumulo-nimbus, et que nous avons été aspirés par un violent courant ascendant. C’est pour ça que notre horizon est embué et que nous montons au lieu de descendre.
    — Et alors ??? Que va-t-il nous arriver ?
    — Rassure-toi, mon chéri, nous allons connaître le septième ciel.
    — Et après ???
    — Tu es trop curieux. Je n’ai pas tout à fait fini avec le sixième…
    — … ciel ?
    — Non. Le sixième mec.
    — Et je suis le septième. Ciel !
    — Tu l’as dit, bouffi ! Et je vais t’offrir la quintessence de la coalescence quand tu vas entrer en moi. Et gratuitement en plus. Mais tu y resteras.
    — J’y resterai ??? Ho là ! Je voulais juste une petite mort, moi !
    — Je m’en doutais, mais cette option n’est pas disponible chez les gouttes. Tu resteras en moi et tu y seras bien. Tu feras la connaissance de ceux qui y sont déjà. Ils t’offriront à boire pour fêter ton arrivée. De l‘eau, naturellement.
    — Pour l’éternité ?
    — Non. Arrête de réfléchir bêtement, et embrasse-moi chéri. Retire le masque, ça sera bien plus agréable pour toi.
    — Euh ? Tu m’as dit « embrasse-moi chéri »
    — Exact. Je te dirai « mon chéri » quand je te sentirai bien en moi. Pas avant. Et nous pourrons enfin redescendre sur terre sous forme d’une goutte de pluie pour y apporter la vie que tu m’as offerte si gentiment.

  3. Bernard Pauchant dit :

    « Mon père était un flocon, ma mère une buée. Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans la vie ». Ainsi parlait, du haut de son tabouret, la magicienne édentée.

    On était au début du printemps. La neige était tombée sur les collines qui entouraient Athènes. Même les colonnes du Parthénon avaient les pieds dans la neige. Sur l’agora, les citoyens et les esclaves s’agitaient, les conversations allaient bon train. Les marchands dans les ruelles alentour avaient rentré leurs jarres d’huile et leurs paniers de figues et d’olives. Les matrones pensaient à autre chose qu’au repas quotidien : l’homme pour une fois attendrait ! La situation était trop grave.
    – Que dites-vous de tout ça, ma chère Mélina ? Je n’ai jamais vu ça. Tout fout le camp, l’hiver on gèle, au printemps plus de fleurs. Il y a de moins en moins d’abeilles sur le mont Hymette. Mon cousin Titfleurinos n’a plus de miel à vendre.
    – C’est bien vrai. Y a plus de saison, Petite mère. Voilà qu’il neige maintenant, le Printemps nous fait la nique.

    C’est alors qu’Euonymos, appuyé sur sa canne de chêne vert, entouré de quelques jeunes gens, arrive sur la place. Il a à peine in regard pour sa femme Mégérina qui discute avec ses copines. Le couple ne va pas très bien. Certains affirment même avoir entendu Euonymos dire que c’était sa compagnie qui l’avait rendu philosophe. Il faut dire qu’il aime bien scandaliser les gens pour donner à réfléchir.

    Ils sont tous assis autour du maître, Moussakaros et les autres.
    – Dis, Euonymos qu’est-ce que tu penses de tout ça ?
    – Et toi Mythomaniakos ? Instruis-nous. Moi, je suis un vieil homme, j’ai la cervelle comme une feta qui dégouline.
    – Tu exagères, comme toujours. Moi, je pense que c’est Zeus, notre père à tous, qui n’est pas content. C’est justement sa fête aujourd’hui. Et si c’était la nôtre ? Tu as vu tous les flocons qui tombent du ciel. Si ce n’est pas un signe, alors je n’y connais rien.
    – Mon jeune Mythomaniakos, tu l’as déjà rencontré, Zeus ? Tu as discuté avec lui comme nous le faisons aujourd’hui ? Penses-tu qu’il s’intéresse à toi, à moi, à nous ? Il a d’autres choses à faire avec toutes les déesses qui lui courent après.
    – Attention Euonymos, tu finiras par avoir des ennuis. Ici on emprisonne, ou pire, pour moins que ça. Nous, on n’est pas à l’abri non plus, on risque de t’accuser de corrompre la jeunesse.
    – Je n’ai pas peur d’un avenir qui ne dépend pas de moi. Je veux être libre de penser ce que je veux.
    – Oui, tu veux dire que tu n’es pas du genre à te cacher dans un cheval de bois sous les remparts d’une citadelle remplie de héros avec leurs arcs, leurs piques et leurs boucliers…
    – Tu me fais beaucoup d’honneur, Tsatsikiphilos ! Toi aussi et vous tous mes amis, vous avez la possibilité de refuser d’être esclaves.
    Peut-être qu’un jour, on verra que les esclaves, ce sont des hommes comme nous : ils ont des bras, des pieds comme nous.
    – Et autre chose aussi… T’as raison maître, foi d’Ouzos. Et un peu tort aussi… Il y a aussi les femmes et moi, ce que j’aime, c’est passer la nuit avec ma petite esclave. Je ne te dis pas comme on s’amuse tous les deux. Et puis boire un bon coup, s’enfiler une ou deux jarres de Retsina, ça te met les idées en place. Tu devrais essayer, Euonymos. La philosophie, c’est pas tout dans la vie.
    Tous rigolent de bon cœur, se poussent du coude et le sifflent.
    – Oh toi, Ouzos, t’en manqueras pas une.
    – Tu n’as rien dit, Rhétorikos. C’est sûrement très intéressant, ce que tu dis.
    – D’abord pour aller dans ton sens, Euonymos, je pense que les femmes méritent aussi d’être traitées comme les hommes. Ouvrons les portes des gynécées. Le respect et la liberté pour tous. On devrait écrire ça sur les murs du temple en espérant que la buée ne viendra pas effacer cette maxime.
    – Tu n’as pas peur non plus, Rhétorikos, et tu es en avance sur ton temps. Et ta deuxième partie ?
    – Tout ça, c’est la faute de tous ces Anciens complètement gâteux qui nous dirigent et surtout de Semoilboss qui se prend pour un roi. Tu es d’accord avec moi, Euonymos ?
    – Tu vois, Rhétorikos, tous t’applaudissent. On dit qu’Athènes a inventé la démocratie, on en est loin. Ne pensons pas tout savoir. Demandons-nous « qui suis-je ? » pour affirmer que nous avons seuls la vérité. Reste Anthomologikos. Toi, tu ne dis jamais rien, tu restes toujours planté là à nous regarder.
    – Oui, à ménager la chèvre et le chou, rigolent tous les autres, sans ramener ta fraise comme si tu en avais gros sur la patate
    – Très drôle, les copains. Toujours, ce qu’il y a de sûr, c’est que tout ça c’est une question de température. Regardez, la neige fond à mesure que la terre se réchauffe, grâce à la chaleur d’Hélios. La buée se dépose sur le marbre des statues.
    – Voilà quelqu’un qui pense bien. Il nous ramène au sujet et il cherche une cause indiscutable. Maintenant, Anthomologikos, dis-moi, qu’est-ce qui explique cette baisse de température ?
    – Peut-être les étoiles, la place de la terre quand le soleil apparaît le matin…
    – Peut-être…Peut-être…
    Tous se tournent vers Euonymos et le regardent dans les yeux.
    – Eh bien Maître, apparemment, tu n’as aucune réponse ! On est dans le brouillard, on a de la buée dans la tête !
    – Pardon, les jeunes, je vous avais prévenu. Comme vous, je n’y vois goutte. Admettons nos limites, vous voulez bien. C’est le début de la sagesse. Qui suis-Je ? Que sais-je ? Voilà la question. Je sais que je ne sais rien.

  4. Her dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée.
    Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie.
    Je sais être née de mes parents. L’histoire de toute la vie ; résumé de l’eau depuis 4 millions d’années coule dans mes atomes. Toutes mes molécules sont chargées de ce que constitue ma présence ici.
    Je suis bien présent. Je suis la vie. Le cycle de l’eau sur terre depuis les premières vapeurs, aux pluies diluviennes qui format nos mers et océans… Aux nuages et brouillards… Aux Fleuves, rivières et lacs… Au robinet et chasse d’eau.
    Du petit ruisseau aux sources souterraines. De la nappe Phréatique jusqu’à la neige. Du flocons aux glacier… Jusqu’au brumisateur conditionné.

    De ma chute le long de cette surface transparente où je peux sentir le choc thermique en moi me transformer. Mon rebondi tirant et s’agrandit avec la gravité obligeant ma forme physique, telle une goutte bidoche; qui plus elle coule, plus son histoire s’alourdit.
    De l’autre face, je suis plat, écrasait est la sensation ; celle qui glisse et laisse une traînée furtif.
    Le froid se fait sentir et mon père disparaît parmis ses comparses alors que du côté de ma grosse pence qui se forme, il fait chaud! …Si chaud que ma mère s’évapore peu à peu dans son ensemble par le du feu de cheminée qui illumine mon expérience et, pendant ce temps-là, je dégouline encore et encore ne laissant même plus de trace sur mon passage.

    Cette chute n’a pas le temps de me laissé choisir si je vais entamer le chemin par des vacances avec: ma mère?… Qui part par le prochain départ express des pluies tropicales. Ou bien en compagnie de mon père ?…Qui va rejoindre la cime des grands arbres norvégiens par la brise qui se fait sentir au loin. Une étape furtive car comme le métro à chaques courants d’air le voyage continue inlassablement.

    Ce que je sais, c’est que je rejoins la source de la vie, qui me fera vivre diverses formes et structures, chemins et parcours jusqu’au gosiers des vivants. Filtré par les végétaux… Chargée des saloperies que l’homme nous à transmis ses 150 dernières années pour être traité par d’autres qui rendront l’élixir dont je suis fait consommable ou pas…

    Depuis que le soleil et les minéraux ont fusionnés pour notre naissance; de l’univers à fait naître la planète la plus exceptionnelle, la terre… Et l’eau? Qui est toujours de même quantité sous diverses formes : la vie sur cette terre.

    Chaques gouttes d’eau nées à participer éternellement et perpétuellement à l’évolution et répéte son cycle. L’homme est parvenu à souillé et utiliser plus de mes gènes ancestraux en 150 ans que la vie et toutes les vies depuis la première molécules existantes. La destruction massive des réserves planétaire dont je suis issu, 70 pourcent de mes proches ont étés dissous en moins de temps qu’un battement de cils sur l’échelle des 4 millions d’années depuis la formation de nos existences…
    Le voyage est terminé.
    Je suis arrivée en bas d’un coup sec! La fenêtre s’est ouverte par la main humaine et je me suis en un instant cristallisée ! De féminin à masculin en une fraction de seconde !
    D’une buée, à un flocons Et … Bien bisous maman, pas de chance pour les vacances en zone équatoriale ! Je rejoins Pa’ pour voir si le père noël existe !
    Èmeline Her
    Écrit d’une traite… Depuis un tél…3:12…
    ( Excusez-moi pour les fautes si jamais je me relis ne vais vouloir tout re+formuler … Dsl pour les yeux le correcteur mobile n’aidant pas merci de votre compréhension )

  5. Bencherki M'hammed dit :

    Mon père etait flocon , ma mère buée
    Moi je n’y vois goutte
    Depuis qu’ils m’ont déposé
    Laisser sur le carreau
    Où je glisse lentement
    Je ne sais ce que je suis
    Tantôt glace ,
    Tantôt vapeur,
    Sans trace
    Et sans peur
    Je les attends
    A la prochaine averse
    Au premier rayon
    L’espoir me berce
    Qu’ils viendront
    Je suis un flocon
    Tu es une buée
    La goutte à naître
    N’y verra goutte
    Avant d’être
    Sans nul doute
    Un flocon
    ou une buée
    C’est la danse de l’hiver
    Depuis que je le sais
    Plus de mystère
    Sur mon passé
    Je me laisse prendre
    Par ce qui vient
    Et mon coeur s’éprendre
    De chaque petit rien.

  6. Michel-Denis ROBERT dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée. Moi, je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie.

    Mes origines : né sous le signe des poissons, je pense que je suis le fruit d’un choc thermique entre deux tempéraments, l’un plutôt fluide glacial et l’autre bouillotte surchauffée. Ces deux etrêmes m’offrirent la liberté de m’ébattre à loisir lors de mon enfance. Effectivement, je nageais comme un poisson dans l’eau.

    Comme j’étais timide, ma période scolaire, je l’ai passée en immersion. Des barrages se sont érigés au travers de ma route. J’ai quand même passé mon bac, et tel un saumon, j’ai su remonter à la source pour apprendre à les connaître.  » Si tu sais d’où tu viens, tu pourras devenir qui tu es. » me dit mon père. Aussi, pour me rapprocher de ma mère, j’ai repris l’activité de mon père : une entreprise de constructions d’igloos que j’ai implantée à Dakar. Mais l’affaire a coulé, partie en déliquescence. Les lois sur la délocalisation sont vraiment trop draconiennes. Heureusement, ma mère tenancière d’un sauna publique au Sénégal, me secourut. Pour me consoler de la liquidation de mes biens, elle m’offrit un voyage touristique en Islande, « Sur le parcours des geysers. » C’était génial ! Cette excursion bouillonnante me remit dans le bain. J’ai surnagé tant bien que mal et j’ai pu sortir la tête hors de l’eau.

    Puis en écoutant une émission sur les ondes, j’appris par le canal des universités, que je pouvais me recycler dans la vente de piscines transformables en patinoires l’hiver. Je me suis dit que c’était là la chance de ma vie. Et c’est pendant la période de la nouvelle vague, quand je commençais à prospecter auprès des particuliers, qu’en procédant à la mise en eau de ma première piscine chez un client, il plongea un glaçon dans son pastis, il me dit :
    – Qui es-tu ? Il devait penser à mon histoire d’igloo.
    – Je suis essayeur de piscines.
    – Ce n’est pas une identité. Il avait raison. Puis en réfléchissant, tout en observant la glace qui fondait comme neige au soleil, il ajouta : avant de trouver, beaucoup d’eau passera sous les ponts.
    – Je ne sais peut-être pas qui je suis mais dans tous les cas, j’ai trouvé un bon job agréable été comme hiver.

  7. Françoise Rousseaux dit :

    « Mon père était un flocon, ma mère une buée. »

    – Des parents éphémères, en quelque sorte…

    – Je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie..

    – Evidemment, tu es tellement transparente ! Mais je vais t’aider à te retrouver.
    Une nappe de brume au-dessus d’un étang, un matin de printemps, ce ne serait pas toi et tes copines ? Non ? Dommage, c’était charmant !
    Alors une mer de nuages, en montagne, illuminée par le soleil couchant,ça c’est beau ! Non plus ?
    Bon,et le ruisselet qui traverse les prés en glougloutant ? Ou la rivière qui miroite au soleil ou le fleuve majestueux,ou le lac qui s’étale, au milieu des forêts ? Non ,non et encore non ? Ah, ça y est j’ai trouvé ! Tu es au creux de la vague, celle qui claque et rebondit sur les rochers , celle qui fait rouler des langues d’écume sur le sable …
    Quoi, encore, non ? Alors là je sèche….
    A moins que…il me vient un doute affreux ; serais-tu mêlée à ces pluies persistantes qui transforment nos champs en marécages, nos chemins en cloaques, au grand dam de nos chaussures de marche ? Serais-tu de ces nuages gris qui assombrissent nos paysages et déversent soudain des averses glacées ?
    Ah là là, je crois bien que je t’ai trouvée !
    Eh bien, ma chère, tu vas me laisser tranquille à présent ; cesse de crépiter contre les vitres, je ne veux plus t’entendre . Assise au coin de ma cheminée, je vais rêver à un ciel limpide, au-dessus d’un paysage brûlé par le soleil…Pas la moindre petite goutte d’eau ! ça t’apprendra …….

  8. Urso dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée.
    Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie.

    Oui c’est ça. Ma mère est flocon. Mon père est buée.
    Oh qu’il fait noir dans ma tête. Où suis-je bon sang.
    Incroyable. On dirait que je vois à l’envers. Oui, je suis allongé à même le sol. Il fait nuit. Des étoiles brillent dans le ciel.
    Que m’est-il arrivé ?
    Bizarre je suis pieds nus et porte un pyjama à rayures.
    Que faire ? Appeler au secours ! Il n’y a personne autour de moi. Hormis cette grosse masse de ferraille qui s’élance dans le ciel, toute lumineuse. Ça m’apprendra à faire le saut de l’ange.

    Mon père était flocon et ma mère est devenue buée.
    Moi dans tout ça, qui suis-je ? Où va ma vie ? Je me le demande.
    Qui m’a amené ici. Je suis étendu comme une bête à terre.
    Je ne suis plus un bipède mais un reptile. Oh ma peau ! Elle ressemble à celle d’un serpent à sonnette.

    Oh oh, un gros avion passe dans le ciel.
    Des points clignotent.
    Le pilote et le copilote me font signe.
    Ah qu’elle est belle cette hôtesse de l’air. De longs cheveux blonds et des yeux clairs.
    Hi hi, on dirait qu’elle me boude. M’ignore. Pas un petit regard pour ma pomme. Et son petit nez en forme de trompette. Qu’il est joli. Je voudrais bien le croquer.
    Tiens elle ressemble à ma fille. Qui a eu son bac à 16 ans.
    Pas comme son père qui n’aimait pas l’école, préférant jouer au foot et courir les filles.
    Vraiment je suis fier d’elle.

    Maintenant je suis là. Toujours étendu au sol. Attendant je ne sais quoi. Qu’un ver de terre peut-être me prenne par la main et m’amène plus loin.
    Hors de cette Terre où la nuit règne en maître.
    Ma vie est plus qu’un enfer.
    Et ma mère, et ma grand-mère où sont-elles ?

    Détendez-vous monsieur. Vous avez glissé sur une peau de banane. Vous n’avez rien de cassé.
    Votre femme est là.
    Aïe aïe cette voix dans mon crâne.
    Qui est-ce ? C’est une blague !

    Bon dieu ça me gratte. Oh tout mon corps est recouvert d’une peau de lézard.
    Qui suis-je, qui suis-je ! J’ai peur.
    Tous mes membres se mettent à trembler. Quelle galère !

    – Ah, il ouvre les yeux ! C’est bon signe lança le jeune pompier.
    – Chéri chéri c’est moi. Véronique ta femme.
    – Quoi … Où … bredouilla l’homme.
    – Chéri tu as fait une chute en vélo.
    – Chute, chute … moi en vélo …
    – Yes, à côté de la tour Eiffel chéri. Nous sommes en vacances à Paris. Tu es tombé pas loin d’ici.
    – Ah oui dit l’homme.
    On sentait que sa voix avait pris plus d’assurance.
    – Alors alors cette chute ça explique tout. Cette sorte de rêve que j’ai eu : un flocon pour père, de la buée pour mère ; un lézard qui me ressemblait et aussi la tour Eiffel d’où je m’envolais.
    Sa femme entendant cela paraissait très étonnée.
    Après quelques secondes, elle indiqua :
    – Chéri, maintenant tout ça c’est fini.
    Ça va aller. Les pompiers vont t’amener à l’hôpital pour un contrôle. Dans l’ambulance, je pourrai rester avec toi …

  9. Jean-Pierre dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée.
    Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie.

    — Normal, disait mon père excédé, tu n’es qu’une évaporée !
    Je ne suis qu’un gros flocon, et je vais bientôt disparaître sous les huées.
    — T’es bien pessimiste, papa.
    — Non. C’était pour les besoins de la rime.
    — Toi poète !!! J’y cois pas !
    — Et pourtant ce n’est pas de la frime.
    — À mon avis…
    — Stop ! Je savais bien que je l’aurai !
    — Que t’auras quoi ? Une rime merdique ?
    — J’espérais me sublimer dans la poésie, mais je ne suis qu’un vieux sadique.
    — T’es bien pessimiste, papa.

    Aïe !, fait l’auteur, je me répète.
    Et la suite je ne trouve pas.
    Si je ne veux pas que ça dure jusqu’à perpète,
    Il faut que je trouve une fin
    Et surtout les moyens
    De clore de façon rapide
    Cette histoire bien insipide.
    Et si ce poème est laid,
    C’est que je n’ai bu que du lait.

  10. gottlieb eléonore dit :

    on en dit des choses aujourd’hui! l’air de rien , juste un petit flocon et un peu de buée ? et voilà nos déferlantes qui s’activent

  11. gottlieb eléonore dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée. Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie…-
    Dans cette famille évaporée je ne sais où me placer. Un père sensible mais si fragile, ma mère si bonne mais tant de peur l’habite qu’elle n’ose se montrer. Elle doit se protéger, s’embuer pour exister au milieu du danger, s’envelopper de brumes. Et moi ? Entre pluie et orages, vents violents et tourbillons, je tremble mais mes pieds veulent courir, mon corps doit être. Je veux un corps pour vivre, aimer, gambader et crier.
    Buée dans le ventre et flocon dans le cœur que puis-je construire qui ne s’écroule au moindre souffle, que puis-je ?
    Mon père à rêver « son monde » pour tenir debout il l’a peuplé d’Afrique de senteurs exotiques de femmes sauvages et de Tam -Tam fougueux.
    Ma mère s’est enveloppée de voiles gris pour disparaitre aux yeux de l’ennemi, et nous protéger de l’horreur.
    Que puis-je ? rêve de couleurs, de battements rythmiques, de chants tribales, l’Afrique palpite dans mon sang, tout son flamboiement, toute sa puissance contenue dans un flocon de rêve, des congères de fantasmes.
    Mon père, flocon. Parti vers le sud, face à la méditerranée, parti se fondre au soleil, comme la petite sirène dans l’écume. Ne garder en souvenir que les rêves encore ardents au fond de ses yeux devenus transparents avec l’âge.
    Ma petite buée chérie, si courageuse, partie dans les nimbes se mêler aux nuages, retrouver la lignée perdue, et les aurores plus claires.
    Que puis-je ? garder des brumes de ma mère, de ses buées de tendresse en faire des robes, y ajouter les folles couleurs de la vie, mais y glisser des voiles mémoires de l’abri protecteur.
    Je déchiffre mes choix « Steampunk, » cuir noir et soies d’ombre. Acier et dentelles. Hard rock et Chopin.
    Verser tout ça dans le grand chaudron, triturer le brouillis, laisser reposer, fermenter le temps nécessaire puis façonner le plus joliment possible ce pain de la vie.
    Partager les morceaux et offrir du levain pour qui en voudra.

  12. CATHERINE M.S dit :

    Mon père est un flocon
    Ma mère une buée
    Tous deux sont éphémères
    Juste de passage sur cette Terre.

    Et moi, qui suis-je, dit la charade
    Une histoire inventée, une galéjade ?
    Qui donc peut avoir des parents transparents
    Qui ne voient même pas leurs enfants
    Et qui fondent dès l’apparition
    D’un rayon de soleil ?
    Fragiles merveilles !

    Suis-je une goutte passagère
    Aux conditions de vie précaires
    Née un lundi à midi
    Nue et sans abri
    Dans un monde sans merci
    Qui déteste la pluie ?

    Suis-je cette petite chose
    Délicate comme la rose
    Qui ne fait pas de bruit
    Quand elle s’écrase par terre ?
    Mystère …

    La charade continue à s’interroger
    Pour trouver son Tout, elle devra patienter
    Mais qu’importe !
    Elle a l’habitude
    De vivre dans l’incertitude
    Bon sang, elle en est même fière
    Qu’il aille en enfer
    Celui qui pense le contraire !

  13. Maguelonne dit :

    L’histoire commença bien pour mon père. Il poussa sur une terre fertile, ondoyant sous le vent, flirtant avec le soleil. Puis d’énormes machines ronflantes ont mis fin à son paradis. Ratiboiser, écrabouiller, déchiqueter, broyer, pulvériser…c’est ce qu’il dut subir.
    Il a été reconverti en biscuit : flocon d’avoine et cranberries. Ça lui semblait exotique. Il était très fier de ses titres : bio et nutriscore A. C’était dans l’air du temps.
    Et puis il y a eu cette après midi de janvier. Au jardin des plantes, la petite Violette demanda un biscuit à sa maman. Sous l’effet de la bise glaciale, son souffle chaud se transforma en buée. Ce qui la faisait rire. C’est ainsi que trois gouttelettes de buée qui étaient ma mère ont rencontré le flocon d’avoine qui était mon père. Et coucou me voilà !
    Et depuis ma drôle de vie a débuté, en fait pas drôle et pas belle du tout. Je suis mastiqué, écrabouillé, déchiqueté, broyé, acidifié, brûlé, ballotté toujours dans les ténèbres.
    Je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie. Je voudrais tout bloquer. Mais je suis emporté malgré moi. Mais je sens une chose, une seule chose, ça finira mal.

  14. blackrain dit :

    Je suis complètement dans le brouillard depuis que ma mère est entrée dans cette maison. Elle nous a laissé sur le carreau, mon père et moi. Elle est partie, vapeur dissolue autour du foyer, laissant mon père se noyer dans son chagrin. Il s’était accroché à elle comme à une buée de sauvetage. Mais elle l’avait abandonné, le laissant seul derrière la fenêtre, les yeux perdus dans le cœur qu’elle avait pourtant dessiné sur la paroi hydrophobe. Plusieurs nuages avaient percé la brume du petit matin. Nous avions été parmi les premiers à sauter du stratocumulus. La neige tombait avec précipitation, comme une nuée de parachutistes en uniforme blanc. Héros de cette avant-garde, mon père glissait le long du carreau, y accrochant son désespoir, laissant une traînée de cristaux sur le verre transparent, sur la vitre tiède qui transpirait son amour perdu dans la condensation. Quant à moi, je versais une larme, une goute salée sur mon passé qui partait en fumé. Cette émanation du chagrin me sauva. Le froid me saisit et durcit mon cœur. Il devint glacial et figea ma peine. Je n’étais plus qu’un petit glaçon, un petit garçon qui gisait sur le sol blanc, aux côté de son père qui n’était plus que flaque.

  15. Chloé dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée. Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie.
    Parfois, je suis une larme sur une fenêtre qui s’étire à l’infini.
    Parfois, je suis une sueur qui coule tout lentement à faire loucher les myopes.
    Parfois, je suis une goutte sur un parebrise de voiture, qui s’efface au rythme des essuie-glaces.
    Parfois, je suis une petite flaque qui va briser la glace de ce lac immense, tant convoité par ces patineurs.
    Parfois, je suis une perle qui luit sur une chaussure de verre, perdue dans les marches d’un escalier.
    Je ne sais pas vraiment qui je suis, ni finalement où je vais non plus. Je ne fais à chaque fois que suivre le courant, sans vraiment réfléchir. A quoi bon réfléchir, ou même rêver de sommets que je ne pourrais jamais atteindre. Vous pouvez penser que je n’ai aucune ambition, que je ne fais que me laisser porter par le flow sans me battre. Cela est vrai. Je n’en ai ni les capacités, ni la force. Je suis toujours, quel que soit la situation, inéluctablement attirée par le bas. Je glisse le long de ces surfaces froides, tranquillement, doucement.
    Ce qui me rassure dans ma course, c’est que je ne finis jamais seule. Ma chute lente me ramène toujours vers celles qui comme moi, sont nées d’une rencontre mortelle entre deux êtres fabuleux. Elles non plus ne savent pas qui elles sont et comment elles sont arrivées là. Tout comme moi, elles n’y voient gouttes dans leur vie. Mais nous n’en avons pas peur, car ces gouttes que nous voyons, ce n’est pas une gêne devant nos yeux. Il s’agit tout simplement de l’immensité de l’océan.

  16. Françoise - Gare du Nord dit :

    Mon père était un flocon qui a disparu sous un chasse-neige un jour à Avoriaz, ma mère une buée dissipée pour toujours au dessus d’une casserole.

    Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie. J’ai tenté d’en parler à mes frères et sœurs. En vain.

    Mon frère aîné, poseur oisif, avait trouvé sa voie, dans les soirées mondaines à fondre pour des whiskies de 5 ans d’âge.

    Le cadet, tout aussi solide mais psychorigide, un véritable iceberg, un pur glacier, vit en Alaska où son espérance de vie se réduit peu à peu.

    Ma sœur aînée, au caractère bouillant tout comme Maman, avait choisi la forme gazeuse et dilapidait sa jeunesse dans le hammam « Les vapeurs d’Orient ».

    Tout comme sa puînée, éternelle évaporée, s’est volatilisée, éperdue d’amour pour un cumulonimbus, ingrat et séducteur, qui ne cesse de la faire pleuvoir de chagrin.

    Les triplées se sont noyées quant à elles dans un océan qui n’avait de pacifique que le nom, tandis que la benjamine, qui a toujours rêvé de rois et de princesses, continue de chercher son prince charmant dans un château d’eau

    Dans ma famille, les Eaux, je n’y ai jamais, éternel incompris, trouvé ma place et maintenant je m’aperçois qu’il me faut la fuir pour me sauver.

    Alors, la semaine dernière je me suis laissé tenter par le fils cadet de la famille Du Lait qui me tannait depuis quelque temps déjà pour que j’intègre le clan, me promettant de voir du pays, de la Normandie à la Savoie, de l’Auvergne au Pays Basque ; me jurant le bulgare velouté, l’extra-fin, la crème de la crème.

    Ces belles promesses s’achevèrent dans un nuage de flocons de pomme de terre déshydratées où je perdis la vie pour une purée instantanée.

  17. Nadine de Bernardy dit :

    Mon père était un flocon,ma mère une buée.Moi je ne sais pas qui je suis,je n’y vois goutte dans ma vie.
    Si ce n’est qu’elle est très courte,je fonds à chaque sortie.Sans me décourager, j’attends les bonnes conditions pour renaître,sachant qu’une disparition en petite flaque d’eau m’attend,encore et encore.
    C’est héréditaire,mes parents étaient éphémères,cela m’a toujours désolé car on ne se voyait jamais bien longtemps.Malgré tout je continue ma vie,je croise mes enfants furtivement ,quand les conditions sont favorables.
    Ce n’est vraiment pas une sinécure de s’apercevoir entre ciel et terre.Je ne sais pas si je m’y ferais un jour.En attendant il faut que j’y aille,le ciel s’assombrit rapidement et je ne voudrais pas rater un éventuel rendez vous.

  18. Avoires dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée. Moi, je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie…
    Je ne sais pas qui je suis mais je sais ce que je veux : du soleil, des plages blanches australiennes ou namibiennes, des vapeurs de chaleur.
    Je suis étendu sur le sable fin, si fin, si doux si chaud. Ma peau est enduite d’une huile parfumée. Je m’abandonne totalement à l’ardeur des rayons. Le va et vient de l’océan me berce, un vent subtil me rafraîchit, le sel et les algues font frissonner mes narines, imprègnent mes lèvres.
    L’hiver, le gel, les flocons, le brouillard, les frimas, tout cela hérité des mes parents, les pauvres ! , je ne veux plus le voir. Les lèvres gercées, le nez qui coule, les yeux larmoyants, les pieds et les mains engourdis, quelle horreur ! Si j’y vois goutte dans ma vie c’est que, justement, j’ai la goutte au nez.
    Mon père était un grain de sable et ma mère une vague. Moi, je sais qui je suis…

  19. Mireille FLEURIET dit :

    Une belle Histoire d’Amour !

    Mon père était un flocon, ma mère une buée.
    Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie.

    Et bien non ! Moi, je sais qui je suis. Imaginez un chalet à flanc de de montagne. La neige a recouvert de son blanc manteau tout le paysage, le toit de la maison, les sapins alentours. Une vraie image de carte postale.

    Dans la maisonnée brûle un magnifique feu de bois, une douce atmosphère de douceur règne dans la pièce, une buée recouvre la vitre, dehors moult flocons de neige tombent allègrement. Un flocon vient se poser sur la vitre, il fond, c’est à ce moment là qu’a lieu le miracle de ma naissance. Maman Buée et Papa Flocon ne font plus qu’un et de cette union magique, je suis née, petite goutte d’eau, aussitôt transformée en goutte de glace. Ma vie ne se termine pas là… Perles de culture, perles fines, vous n’avez rien à craindre de moi (quoique). Ce soir, la Fée des Glaces fera sa tournée pour ramasser toutes les petites gouttes glacées nées dans la journée, pour les ajouter à son diadème. Ne vous méprenez pas, ce n’est pas un conte pour enfant que je vous raconte là. Je souhaite, adultes que vous êtes, l’espace d’un instant que vous retrouviez votre âme d’enfant. C’est si bon de rêver…

  20. iris79 dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée.
    Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie

    Je naquis très vite au contact des doigts de l’enfant qui soufflait sur papa qui se retrouva plaqué sur la fenêtre où se trouvait maman. Ils s’étaient laissés glisser sur la vitre de la maison où la cheminée crépitait à l’intérieur. C’est tout ce que j’eus le temps d’apprendre avant que tous les deux ne disparaissent dans les airs de cet hiver aux frimas saisissants. Moi je suis là maintenant, coincé entre le dedans chaud et délicat et le dehors glacé à la beauté givrante et saisissante. Je n’arrive pas à décider si je dois me laisser aller à me réchauffer au coin de ce foyer chaleureux et réconfortant au risque de disparaitre ou si je dois partir rejoindre mes compagnons et peut-être faire de beaux voyages qui m’emporteront au confins d’autres mondes.
    Je ne sais pas qui je ne suis ni ce que je dois faire. J’erre dans l’air comme une âme en peine et j’en croise des centaines qui ne savent pas trop, tout comme moi, si elles doivent frapper à la porte des humains ou les laisser, les regarder, les rafraichir, les hydrater, les réveiller ou les réchauffer.
    J’aimerais ne pas avoir à faire de choix. Je crois que je vais me laisser porté par les éléments et espérer rencontrer une âme sœur ou de nouveaux amis au contact de qui je pourrai me transformer, connaître d’autres desseins. Je ne crains ni les canicules ni les caniveaux, nous verrons quel sera mon chemin.
    Bouillonnant, uni au délicat parfum d’une plante réconfortante dans le mug de ces habitants, trépidant au milieu de centaines de camarades faisant gonfler les cours d’eau au printemps.

    L’avenir est devant moi, j’y vois un peu plus clair maintenant.

  21. Fanny Dumond dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée. Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie. Je suis le glaçon qui fond inexorablement dans ce verre d’apéro. Cette éphémérité me file la pétoche. Pourquoi suis-je né ? Je suis orphelin de père et mère depuis ma naissance et je ne connais rien de la vie. Je navigue à vue, perdu dans l’immensité.

    Mes amis et moi envisageons d’entamer le long périple en direction de l’Antarctique afin de nous poser sur l’Eldorado de la banquise. Mais est-ce une si bonne idée ? J’ai peur de m’évaporer en chemin sous l’effet d’une canicule ou de chavirer, avant mon départ, pour cette toute mignonne gouttelette qui me regarde, là, au bord du verre.

    Et puis zut ! Je vais la demander en mariage, et vogue la galère !

  22. françoise dit :

    530/Mon père était un flocon, ma mère une buée. Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie.
    Je t’entends bien mais quelle est ta vie ?
    Comment veux-tu que je te réponde
    D’après les scientifiques pour qu’il y ait vie il faut qu’un spermatozoide féconde un ovule .Je vais regarder sur google ce qu’il en est pour vous car tout çà est bien complexe . Et bien apparemment même les scientifiques n’y voient goutte .
    Tu y crois à cette légende des flocons de neige qui se réincarnent après avoir fondu ?
    Tu m’embrouilles plutôt qu’autre chose !
    Si tu étais humain je te conseillerais des lunettes à double foyer . Et sais tu que parmi eux l y a des aveugles à qui on donne une canne
    Tu m’en diras tant !
    Et quand ils meurent on les enterre et je te dis pas ce qu’ils deviennent. Et il y en a qui croient qu’ils se réincarnent,d’autres croient au paradis, d’autres à l’enfer.
    Alors tu vois je te dis vis sans te poser de questions puisqu’on n’a pas de réponse.
    Un orage violent mit fin à leurs élucubrations.

  23. LURON'OURS dit :

    🐻 LE PETIT CHOSE… ATTRIBUÉ !
    Mon père Flocon, ma mère Buée, moi j’ignore qui je suis, une goutte peut-être. Par temps de gel, je dessine et j’imprime des prismes sur la vitre. Le nez collé au carreau, entre colère et déréliction.
    Qu’a-t-il à hoqueter, ton rejeton, réprimande la Mère au Père flocon ? « remets le sur le pot ce bébé, il risquera moins qu’à quatre pattes. Ote-lui sa grenouillère avant que…
    – j’ignorais que tu fusses pédiatre, occupe t’en donc.»
    Me voilà caser. Je peux pleurer à loisir.
    Le flocon volage a rejoint ses congénères, bientôt congères.
    Maman Buée, jour de lessive, ternit le miroir de la chambre à coucher, sanglote le peu qu’il faut.
    Moi, tout chose, j’éclabousse le métal sonore d’un jet à 37 degrés. Voilà, j’ai décidé, je suis le fruit de mes œuvres.
    Flocon et Buée n’ont pas eu de bol…
    Moi au moins j’ai du pot.
    🐻 LURON’OURS

  24. Antonio dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée.
    Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie.

    De mon père, je n’ai reçu que des avoines. De mon corps, je n’ai produit que des larmes qui, instinctivement, s’accrochaient à ma buée maternelle pour ne pas que je sombre. Ma mère faisait comme si elle ne voyait rien. Derrière la vitre de notre foyer, elle ne filtrait que la lumière de cet amour qui m’avait vu naître, du coin de l’œil.

    Pour elle, il serait toujours blanc comme neige, comme cette première fois.

    Il était beau dans son uniforme blanc, chevauchant les nuages à travers le ciel, au cœur d’un grand débarquement qui allait délivrer la magie de Noël. Il avait été parachuté sur ses lunettes, comme un signe du destin. Dès le premier regard, elle avait su faire fondre son air glacial et son uniforme. Ce fut alors soudain et brutal. Sans y mettre les formes, il l’avait plaquée contre la vitre et enlacée de son souffle chaud. Depuis, tout s’était embrumé dans sa tête. Une larme avait coulé sur ses lunettes, fécondée par le bonheur de l’instant. Puis il s’était évaporé pour rejoindre son régiment et reprendre sa guerre de cristal.

    Il était revenu chaque hiver, me tombant dessus pour m’apprendre à vivre, à être dur comme lui, devenir un jour un grand glaçon, pas cette mauviette de larme qu’il revoyait à chaque fois et qui le mettait hors de lui.

    J’aurais tellement voulu, j’ai essayé, seulement mon père n’avait pas d’yeux pour mes sanglots qui ont fini par sécher avec le temps. Aujourd’hui, je ne sais plus qui je suis, je n’y vois goutte dans le désert de ma vie. Je rêve qu’une légère bise m’invite à condenser avec elle et que de cet amour naisse une pluie de larmes sous un bel arc-en-ciel.

  25. Souris bleue 🐀 dit :

    🐀 ICI FLOCON PERDU
    Suis remonté dans ma ‘ gel-nealogie ‘pour me retrouver.
    Né de tourmentes en tournantes je me cherche.
    D’une masse d’eau, ma mère encore embuée d’avoir trop plu s’est faite avoir par un grelon asiatique certainement pour être aussi prolifique. Abandonnée sur le grésil s’est évaporée me laissant seul avec avec mes ‘gouttes ».
    Non, ce n’est pas chouette mais je suis atteint d’un mal incurable et j’ai besoin de mes origines.
    Je fonds…je fonds d’amour pour une larme si brillante, qu’elle a ému mon cœur de glace .
    Le monde est mal fait.
    Pour notre mariage je la voudrais en blanc ma transparente mais elle craint le froid, et c’est moi, pauvre flocon qui de l’attente me transforme en eau.
    Père ! Envoyez-moi des glaçons ils sont mes garçons d’honneur.
    Ou me faudra-t-il quitter mon identité pour prendre la sienne ?
    Macho sans doute je pensais le contraire…
    Attendre… Amour… T’ attendre…
    Perdu… Fondu ! 🐀🌧️

  26. Nouchka dit :

    Un jour d’hiver neigeux, elle emplit le réfrigérateur des produits ramenés du marché. Quelques flocons de neige résistèrent au transport et furent ainsi introduits sur le dos des oranges espagnoles que le marchand de primeurs n’avait pas protégées.
    C’est ainsi que Flocon, mon père se retrouva coincer à l’ombre froide de l’armoire électrique.
    Rapidement, une fois accoutumée à ce contexte d’entassement et de vase clos, il repéra la buée légère qui tentait de s’échapper du lieu à chaque fois que la porte s’ouvrait. Il faut dire que la finesse, la grâce de cette frêle buée étaient extrêmement attirantes.
    La cour du blanc flocon conquit la douce buée et rapidement, je vis le jour sur le couvercle d’un pot de yaourt. Je n’avais ni la blancheur bleutée de mon père, ni la délicatesse de ma mère. Je n’étais qu’une pauvre petite goutte ordinaire, froide et humide.
    Je n’y vois goutte dans ma vie, comme on dit. Une goutte qui n’y voit goutte, c’est vous dire mon insignifiance !
    A chaque fois que la porte du réfrigérateur s’ouvre, la lumière se fait entre les clayettes et je découvre les autres gouttes qui vivent près de moi. Toutes semblent ternes et tourner vers l’extérieur. De là, la musique, le mouvement, la chaleur, les couleurs se révèlent et nous prions pour que le produit sur lequel nous stagnons soit porté vers ce paradis de lumière.
    J’attends depuis plusieurs jours dans ce lieu sinistre qui nous secoue légèrement lorsque le moteur se met à tourner et à ronfler, glouglouter et se gargariser. Ces bruits sont désagréables, presque obscènes….
    Mes parents sont partis depuis quelque temps. Papa n’était pas en grande forme et ruisselait quelque peu sur l’orange. Maman, toujours discrète s’est évaporée sans que je m’en aperçoive.
    J’espère qu’à la prochaine ouverture de la porte se sera mon tour de sortir découvrir la beauté du monde de celle qui nous a rangé là.

  27. camomille dit :

    Mon père était un flocon, ma mère une buée.
    Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie

    – JE SUIS ?.. JE SUIS ?… JE SUIS ?… (questionne Julien Lepers)

    Jasmine écrase le buzzer et crie :

    – LA CONDENSATION !

    – OUI ! OUI ! OUI ! OUI ! OUI ! OUI ! (s’égosille Julien Lepers)

    – Jasmine vous avez gagné, le match est terminé !

  28. Jean Marc Durand dit :

    Mon père était un flocon, ma mère était une buée. Moi je ne sais pas qui je suis, je n’y vois goutte dans ma vie.

    L’un devait porter en lui le léger du moment à passer. Elle cherchait une nouvelle piste dans son vague à l’âme. Ils se sont condensés, le temps d’un court séjour. Ils ont fusionné quelques larmes de joie et quelques miettes de leurs croûtes, leurs passages sur Terre. Il n’ y eu pas une avalanche de promesses. La saison tirait sur sa faim et la soif d’amour marinait au creux d’un sans-fond.

    Le printemps était au coin de la station, debout. Et moi, je vais me fondre dans le paysage, moi, le bonhomme de neige.

  29. Kyoto dit :

    Mon père était un flocon.
    Collectionneur de flacons.
    Ma mère était une buée.
    A la recherche d’une bouée de survie.

    Moi, je ne sais pas qui je suis.
    Je n’y vois goutte dans ma vie.
    Comment pourrait-il en être autrement ?

    Je suis sans doute un accident de l’amour.
    Une larme sur la joue de mon enfance
    Figée à tout jamais.

    Je suis peut-être le brouillard
    De mon esprit broussailleux.
    La lumière n’y pénètre jamais.

    Que j’aimerais être le glaçon fondant dans le creux de sa main.

    Que j’aimerais être la goutte de rosée déposée sur le velours de son cœur.

    Que j’aimerais être un grain de bonheur.

    Mon père était de glace.
    Ma mère était un cristal.
    Moi, je ne suis plus.

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