Auteurs débutants, ne lâchez pas la proie pour l’encre

Si vous rêvez de vivre de votre écriture, examinez bien cet aspect 

Des centaines de milliers de personnes écrivent en atelier ou dans leur coin. Certaines gagnent un concours, obtiennent un prix plus ou moins retentissant, et si la chance leur sourit, voient leur premier livre édité.
Enivrés par ce succès, elles quittent parfois leur emploi et se lancent à corps perdu dans un second projet d’écriture.
Comme la laitière et le pot au lait, ces auteurs ainsi motivés, comptent déjà dans leurs pensées tout l’argent bientôt gagné.

Vivre une passion est admirable mais très risqué.
Il faut réfléchir posément avant de prendre une telle décision. Être sûr que c’est jouable temporellement et financièrement. Considérer que, même si l’on peut compter, par exemple, sur des indemnités de chômage, elles sont temporaires.

Décider d’abandonner un salaire garanti pour vivre de sa plume peut avoir de graves conséquences pour soi comme pour sa famille. « Quand il n’y a plus de foin dans l’écurie, les chevaux se battent.» disaient nos anciens. Sage adage.

droit-auteurCe n’est pas parce que l’un de vos textes a été remarqué que vous allez, sur le champ, vivre de votre écriture.
Actuellement, seule une petite centaine d’auteurs peut se suffire, les autres exercent parallèlement un métier plus ou moins lié à l’écriture. 100 auteurs vivant confortablement de leur écriture, avouez que c’est infime rapporté aux 50 millions de Français sachant lire et écrire…
J’ai dans mon entourage plusieurs auteurs débutants qui galèrent après avoir tout quitté pour écrire enfin « ce livre qu’ils portent en eux depuis si longtemps »

À moins d’être rentier ou assuré d’un soutien inconditionnel par un conjoint, c’est toujours très incertain. On peut, au risque de se disperser, trouver quelques travaux annexes : textes administratifs, lettres de motivation, de réclamation, d’amour, etc., mais ils sont rares et peu rémunérateurs, des bénévoles de tout poil occupent le marché.

Un point important est aussi à considérer : le temps perdu et l’argent dépensé pour se promouvoir : hébergement d’un blog d’auteur. Dédicaces. Présence sur les salons du livre et les manifestations littéraire, participation aux débats, etc. engagent des frais de déplacement, etc.

Si vous comptez gagner rapidement de l’argent avec votre écriture, optez pour de « l’écriture business »  celle qui répond aux attentes du grand public : développement personnel, santé, bien vivre, job, croyance, bio… etc.
Et oubliez, pour un temps, la littérature, vous  y reviendrez quand votre compte en banque sera « dans le vert ».

Personnellement, j’ai écrit des annonces immobilières, des titres, des accroches, des slogans, créé des noms de marque,  des articles pour la presse, des scénarios, des lettres de motivation, de vente, animé des ateliers d’écriture et des stages de formation, etc. Bref, exercé différents métiers plus ou moins proches de l’écriture pour vivre confortablement.
Si je n’avais compté que sur mes droits d’auteur, je serais indignent depuis longtemps.

3 réponses

  1. Sylvie dit :

    Article très intéressant à ce sujet : Auteurs à temps partiel, de Vanessa Schneider, paru dans M Le magazine du Monde du 31 octobre 2015
    « Médecin, avocat, prof, économiste ou employé d’aéroport, ils assouvissent leur besoin d’écrire dans l’ombre de leur activité professionnelle. Comme 95% des écrivains français, dont les droits d’auteur ne suffisent pas à les faire vivre. S’ils le regrettent parfois, la plupart le vivent avec sérénité, leur métier nourrissant même leur œuvre. » etc.

  2. Fanchon dit :

    Bonjour Pascal,
    J’ai trouvé votre incitation à la prudence très intéressante. Quand on aime écrire, on a vite tendance à penser qu’on va sortir un chef d’œuvre qui va scotcher tout le monde. Mais en toute honnêteté, écrire une nouvelle qui tient la route, ce n’est déjà pas si mal! Je suis également totalement d’accord sur les aspects annexes (prix de déplacement, salons…) qui représentent un coût non négligeable. J’ai souvent discuté avec des auteurs locaux de ma région (le Jura) qui m’ont raconté des parcours difficiles et peu glorieux. Alors tout quitter pour vivre de sa plume, sans être vraiment sûr de son talent, semble un peu optimiste ou inconscient… ?
    Pour ma part je suis tellement heureuse de vivre en écrivant, que je vais continuer comme ça, tout simplement.

  3. oholibama dit :

    Bonjour
    l’art d’écrire est difficile
    le tout est d’être conscient que l’on ne peut en vivre comme les grands écrivains à moins d’un Best sceller, sinon, garder en soit que c’est par passion qu’on écrit,pour se faire du bien et peut être qu’un jour, quelqu’un découvrira votre oeuvre c’est ce que je souhaite à tout le monde que l’imaginaire reste votre bonne étoile et qu’elle baigne votre esprit d’amour et d’amitié c’est ça la vie.
    yvette.

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