Désordre et créativité vont-ils de pair ?

Laurence Poirier, abonnée au blog, m’a écrit dernièrement :
« Vivre dans un certain désordre, là où on écrit, par exemple, est-ce un signe de créativité ? » 

C’est le sujet de cet article.

Selon Paul Claudel : « L’ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l’imagination »
Si je me réfère à ma façon d’être, je peux dire que Claudel a raison, mais en faire une généralité serait une erreur.

Le week-end dernier, une jeune femme, venue écrire dans notre cabane dans les arbres, est arrivée avec une petite trousse d’écolière contenant stylos, crayons, règle et gomme plus un cahier neuf protégé par un protège-cahier en tissu. Son ordinateur portable, comme neuf, sans la moindre salissure ou trace de doigt reflétait sa personnalité minutieuse. J’ai aussitôt pensé : «  C’est typiquement la bonne élève, studieuse et appliquée, mais sa créativité doit être en cale sèche »

Mes a priori me trompaient, c’était bien une bonne élève cultivée, (khâgne ) mais avec une imagination pétulante.
Donc, ne pas généraliser.
Ceci dit, la plupart des personnes créatives sont plutôt désordonnées.

J’ai photographié le contenu d’un tiroir de mon bureau pour vous montrer comme tout est bien rangé.
tiroir-bureau-pascal

Je ne sais plus qui a dit : « Je vis dans un désordre organisé » Cette affirmation me sied bien, que ce soit dans mon bureau ou les meubles dans lesquels je range mes affaires, c’est un peu le fourbi. Je sais à peu près où se trouve telle chose, mais je tâtonne pour la dénicher. Ce qui a le don d’énerver mon épouse organisée.

Autre exemple. Si je dois prendre la parole en public, je prépare toujours mon intervention. Comme je le conseille dans mon livre Comment l’écrire, comment le dire. je rédige et organise mon discours selon un plan préétabli. Mais le jour venu, lorsque je me trouve face au public, mes feuilles bien rangées devant moi, un phénomène étrange se produit. Cinq minutes après avoir commencé mon exposé, toutes se sont mélangées…

J’ai un ami très cher, un bricoleur « quatre**** » Il sait tout réparer minutieusement et patiemment. Dans son atelier il y a une multitude de petits casiers dans lesquels sont rangés, vis, clous et écrous. Sur les murs, une place est prévue pour accrocher chaque outil. On ne peut pas se tromper, leur contour est dessiné… Perceuse, visseuse ponceuse, meule sont soigneusement rangées dans leur emballage d’origine.
Mon ami est perfectionniste, amoureux du travail bien fait, respectueux des lois et des règles. Quand il roule à bicyclette, ce n’est jamais sur les trottoirs et il respecte le code de la route. Mais il n’est guère créatif, sauf lorsqu’il s’agit de dépanner ou réparer sur le champ, le truc en panne. Sa créativité est reliée à ses mains.

Inversement, fréquentant de nombreux artistes, je n’ai jamais vu semblable organisation. Généralement, « Il y en a dans tous les coins » Les objets hétéroclites, accumulés au fil du temps, patientent et s’empoussièrent. Courriers et factures aussi…

Conclusion : face à cette question, il n’y a pas qu’une seule bonne réponse.
S’arrêter à la première ne serait vraiment pas créatif.

Je suis curieux d’avoir votre avis. Votre environnement pour écrire, est-il bric-à-brac ou ordonné ?

35 réponses

  1. LELEU Yvette dit :

    Bonjour
    Je n’ai pas de vraie place pour écrire
    l’ordi est à tout le monde
    le bazar appartient à nous tous
    mon lit me sert souvent d’endroit cause perso…
    après, ben, oui j’aime un beau désordre autour de moi
    il me permet de me sentir à l’aise. c’est mon bazar quoi.

  2. Clémence dit :

    La créativité est un acte « mental » qui conduit à une création réelle.
    Le désordre est davantage une question de matériel….

    La créativité, c’est penser autrement, dans le dés-ordre !

    Un paramètre omis, cependant: la paresse… c’est tellement reposant quand tout est mis « en ordre » immédiatement! On n’est ni submergé ni découragé par le foutoir qu’il faudra bien un jour mâter en exigeant une énergie folle.
    Deux options testées en différentes périodes de ma vie:
    – laisser s’entasser
    – faire de suite.
    A chaque fois, un découragement voire une crise d’angoisse devant cette montagne qui accoucherait d’une souris pour la première option.
    Un bonheur incommensurable pour la seconde option. Alors, je m’y tiens. Et cette forme de discipline ne nuit en rien à ma créativité (du moins, je le crois…)

    Mathématiquement on pourrait également déduire des équations….
    un bordélique + une bordélique = ?
    un bordélique + une ordonnée = ?
    un ordonné + une bordélique = ?
    un ordonné + une ordonnée = ?
    Et je n’aborde pas la problématique de leur progéniture !!!!!

  3. Sandie dit :

    Je suis plutôt ordonnée, j’aime que les choses soient bien rangées. Mais mon bureau et mon ordinateur n’en ont que faire, il suffit que je relâche ma vigilance quelques instants pour que le désordre s’y installe … et son bail est à durée indéterminée …

  4. Stephanie dit :

    Je range, je dérange. Alors je range encore, puis je redérange. Je range, je passe mon temps a ranger, je cherche, je trouve. Mais parfois je cherche et je ne trouve pas. Alors je dérange pour trouver, puis je range. Car souvent j’oublie que je range ! j’oublie où je range…. C’est une histoire sans fin !

  5. Aurélie L. dit :

    J’étais très bordélique jusqu’à quelques années auparavant.
    Là, j’ai rencontré quelqu’un qui aime que les choses soient rangées, que les lignes soient épurées, que rien en traîne trop. Dans un T2 où, traductrice freelance, je travaille tous les jours, l’ordre a inexorablement dû prendre le dessus.
    Désormais, c’est moi qui range et qui, la plupart du temps, râle quand quelque chose n’est pas rangé. Freelance, j’ai dû apprendre à gérer l’administration, les papiers et les ranger. Résultat… je ne supporte plus le moindre nid à poussière, ni le désordre.
    Pourtant, mes façons de procéder sont toujours aussi désordonnées : je suis incapable d’être focalisée sur une seule chose à la fois, et il faut bien le dire, je crois que le bazar est dans mon esprit plus que sur mon bureau. En gros, je me considère comme une bordélique organisée que certains lieux, ordonnés ou réellement tout en bazar m’inspirent en fonction de l’humeur du moment…
    Ni blanc, ni noir… ni noir, ni blanc… En fait, je n’aime pas mettre les choses dans des cases. Peut-être que c’est là la réponse à ce questionnement !

  6. Delphine dit :

    Créer pour moi serait comme laisser naitre un ordre au milieu d’un désordre .

    Et j’aime bien , en rentrant dans une pièce, ressentir à la fois l’ordre et le désordre, le jeu entre les deux . ‘il ( S’ n’y a que l’un , je ne me sens pas très à l’aise )

    J’aime bien ranger mon bureau pour le déranger doucement ensuite . . .

  7. Ballot Alain dit :

    Désordre et créativité! Encore une étiquette! Voilà que tu veux ranger les choses dans des cases, Pascal ? Serais-tu donc ordonné? Et beaucoup moins créatif que tes poèmes nous le laissaient imaginer? Ou bien, commencerais-tu ta vieillesse? Toi qui nous apprends à chasser les poncifs! Je n’ose imaginer…. Reprends toi; range ton bureau et remets de la fuite dans tes idées; c’est ainsi que nous t’aimons

    • Christine dit :

      Aimer quelqu’un en mon sens c’est ne pas exiger quoi que ce soit de lui, ne pas lui demander d’être d’une telle manière plutôt qu’un autre et l’accepter entièrement tel qu’il est. C’est très difficile car nous projetons en permanence. Nous pensons aimer, mais c’est rarement le cas.
      Je ne vois aucune étiquette de posée par Pascal moi ici mais juste une ouverture au débat.
      Et puis les faits sont là, peut être avez vous déjà entendu, lu la vie de quelques artistes ? Elles st tt de même très souvent complètement « décousues », marginales, désordonnées…
      Si vous recherchez un peu il y a aussi un bon lot d’alcooliques, de fumeur en tous genre et de conduites addictives. Ce n’est pas une étiquette, c’est factuel. Bcp sont morts jeunes. Ils ont porté et portent pour bcp un mal être. Brel disait que créer est un cri, un hurlement de la souffrance d’un homme. Il était persuadé de le talent n’existe pas.
      Je suis plutôt d’accord avec cette idée.

  8. sylvie charmillon dit :

    Je suis d’un désordre incorrigible. Lorsque j’écris, je commence par la fin, revient au début puis je saute au milieu. Je vous épargnerais le chaos de mon bureau. Mais les gens trop soigneux chercheraient à éclipser leur bordel interne. Les désordonnées, les fantaisistes, auraient quant à eux, les idées claires. D’ailleurs, ceux qui rentrent dans les « ordres » sont-ils si « nets » qu’ils en ont l’air ? Mais chuuuutttt…..

    • Pascal Perrat dit :

       » D’ailleurs, ceux qui rentrent dans les « ordres » sont-ils si « nets » qu’ils en ont l’air ?  » Bel aphorisme. J’aime.
      Et les gardiens de l’ordre sont-ils en ordre de marche ?

      • Christine dit :

        Désolée de « m’imposer » de telle sorte sur cette page mais votre sujet me fait naître mille idées. Je me retiens de ne pas répondre à votre question sur l’ordre …. Merci et très bonne journée à vous.

  9. Marie Pierre Robert dit :

    Je n’ai pas d’environnement pour écrire ou plutôt j’écris au sein d’un environnement quand l’inspiration vient avec le temps adapte.
    Ce peut être donc au lit le matin, le soir, dans les transports en commun, moins j’ai de temps plus je suis creative.
    En général mon environnement personnel eSt à première vue un joyeux fouillis dans lequel je ne peux écrire, curieux n’est ce pas?
    Donc quelle conclusion en tirer? L’écriture s’impose à moi depuis quelques temps et je me débrouille pour m’y adonner n’importe où
    Mais, cela n’a pas toujours été ainsi.
    Chez moi il n’y a rien de figé et aucune habitude ni rituelle .

  10. Victor Hugo dit :

    Le plus simple serait de savoir dans quel environnement travaillaient ou travaillent les plus grands écrivains ou poètes, pour savoir s’il y a un lien entre désordre et créativité.

    • George Kassabgi dit :

      Un relevé comme décrit ci-dessus par Victor Hugo nous donnera la corrélation entre désordre et créativité (par example on apprendra que sur 100 cas il y en a un certain pourcentage avec désordre et créativité allant ensemble main dans la main). Mais cela ne veut pas dire que désordre est source ou, pour reprendre la question de l’exercice, un signe de créativité.

  11. Chez moi, rien ne traine, tout est rangé. Je me débarrasse de tout ce qui encombre, de tout ce qui m’envahit. Je me sens même mal à l’aise quand trop d’objets s’accumulent autour de moi.
    Mes papiers sont en ordre, classés. Mes livres sont en place dans la bibliothèque. Rien ne dépasse.
    SAUF QUAND J’ECRIS
    Quand je m’installe pour écrire, rapidement mon bureau devient trop petit, tant les feuillets s’y accumulent. Format A3, A4, A5. Je n’écris pas sur un cahier, ni sur clavier. J’ai besoin de semer des idées. Ensuite je récolte, je dispose toutes ses feuilles écrites devant moi, comme un puzzle à recomposer, comme un patchwork à coudre.
    Mon écriture elle-même est désordonnée. Rapide, elle court sur le papier, illisible pour un non-initié.
    Elle se pose de guingois, verticalement ou ramassée dans un coin. Rarement sur une ligne (j’y ai renoncé)
    En fait, je créée le désordre qui me permettra de créer. J’ai besoin de décomposer pour composer.
    De désordonner pour ordonner.
    De dé-créer pour créer.

    • Christine dit :

      J’aime votre phrase « dé-créer pour créer », je la trouve très juste. Picasso disait qu’il peignait comme Raphaêl à l’age de quatre ans mais que ça lui a prit toute une vie pour savoir peindre comme un enfant 🙂
      Je trouve l’image fabuleuse.
      Nietzsche dans « ainsi parlait zarathoustra » parle de ces métamorphoses que nous devons passer pour nous surpasser et pour créer un chaos en nous qui nous fera créateur. Créateur de nouvelles valeurs, entre autre.
      Dé-créer est très difficile pour un esprit humain qui se sent en sécurité dans ce qu’il a appris, ds ce qu’il croit bon pour lui, dans ses limites…mais quelle liberté lorsque nous y arrivons n’est ce pas ?
      un espace de liberté qu’aucun ne pourra entraver.

  12. George Kassabgi dit :

    Ne serait-il pas sage de reposer la question  » creativité avec ou sans désordre ? » en la remaniant (en la dépoussierant ?) un tant soit peu ? Au fond, ni creativité ni désordre sont des attributs ou expressions indépendantes du reste du corps et de l’esprit. Il y a une multitude d’autres « trucs et machins » (memoire, sensations, perceptions, souvenirs, etc.) qui font partie intégrale de notre interaction avec les fonctions qui alimentent creativité et désordre. Par conséquent, je suggère qu’une seule réponse ne suffit pas pour régler la question de savoir lequel des deux attributs alimente l’autre. Il reste vrai qu’un esprit creatif vivant dans un grand désordre cela donne une image forte qui laisse une marque pour longtemps. Mais cela ne veut pas dire que le désordre est source de créativité mais que l’individu sous examen est creatif peu importe l’ordre des choses autour de lui. Je ne saurai donner ici une liste d’artistes qui sont créatifs dans un bel ordre… mais il y en a certainement beaucoup. Et puis il y a la majorité qui est moyennement créative aussi bien dans l’ordre le plus beau que dans le désordre le plus bordélique.
    Rien n’est simple.

    • Gontier Christine dit :

      Et bien je trouve que nous la dépoussiérons bien là !

       » Au fond, ni créativité ni désordre sont des attributs ou expressions indépendantes du reste du corps et de l’esprit. » hé bien non, comme tout ce qui part de nous en fait… (mais peut être ai-je mal compris la phrase).

      Je crois que c’est Nietzsche qui disait que tout part du corps, que sans le corps nous ne sommes rien, sans être dans une pensée purement matérialiste ça semble une évidence. Parceque à l’époque les philosophes dissociaient le corps de l’esprit et dédaignaient le corps. Lui a réconcilié corps et esprit, idées, pensées ds le monde de la philosophie. Même les émotions sont des réactions chimiques via le système limbique.

      Non une seule réponse ne suffit pas en effet et justement le fait que nous soyons tous ici à les échanger ne peut exprimer une pensée unique qui s’impose. Ce blog est génial pour cela je trouve 🙂

      Tout, absolument tout peut être source de créativité en mon sens.

      Je trouve tout cela plutôt simple au contraire.

      Ici la question de départ était de se demander si le désordre était un signe de créativité, ça ne veut pas dire que de ne pas être désordonné voudrait dire qu’on ne serait pas créatif, l’un annule pas l’autre.

      Est ce que porter une jupe est un signe de féminité ? Je ne porte pas de jupe pour autant je suis féminine. Mais il est vrai que une personne portant une jupe est -en général- une femme.

      Je vois ça avec cette simplicité là.

      🙂

      • George Kassabgi dit :

        Jupe ou pas-jupe est une décision, un choix, un processus mental/émotionnel, certainement moins complexe que produire un poème ou un essai philosophique. Que tout puisse être source de créativité: nous sommes d’accord ; mais là n’est pas la question de l’exercice. Vous le dîtes vous-même : une seule réponse ne suffit pas et loin de moi vouloir imposer quoi que ce soit… je voulais attirer l’attention que le lien entre ordre/désordre et créativité n’est pas comme dire je pousse la porte et elle se fermera… Ceci dit, si vous trouvez tout cela simple eh bien tant mieux…un de ces jours on se donnera le plaisir de mettre au clair ce que simplicité veut dire.

        • Christine dit :

          Ce n’est pas le même processus c’est certain, après je ne pense pas que ce soit si complexe non plus, pour certains peut être si on les force à l’observer, le reproduire alors qu’ils en ont jamais fait l’expérience ou n’en ont pas l’envie ou encore ne sont pas « ouvert » à cela. De plus nous ne sommes pas égaux (sans parler de système de hiérarchisation, de « mieux » ou de « moins performant », juste en terme de différentiation humaine) face à la reproduction, l’automatisation cérébrale des processus. De là a y voir une tache « noble » ou plus complexe et bien ça dépend. Einstein ne comprenait pas l’engouement que les gens lui portait car pour lui – ayant deux lobes pariétaux absolument phénoménaux- il était simple de faire de la physique.
          Mon choix de mettre ou pas une jupe est le même que lorsque je prends une toile et que je décide de débuter avec tel pinceau et telle couleur. Il n’est pas plus complexe, ni moins complexe il est juste très différent. Après que ça demande un effort intellectuel supérieur de produire un texte plutôt que de choisir sa jupe ça c’est autre chose et encore une fois c’est intrinsèque à la personne, pour Onfray, pondre u livre est aussi simple que pour moi mettre une jupe.
          Sinon c’est une très bonne idée que de débattre sur la simplicité, pour moi elle est un art à part entière. Il y aurait bcp à en dire.
          Mon exemple de la jupe parait peut être un peu simple, mais j’aime rendre les choses simples, encore plus lorsque j’ai le sentiment que l’on sacralise quelque chose qui n’a pas lieu d’être. La philosophie, l’art, la créativité ne sont pas des valeur nobles, en mon sens ce sont des caractéristiques humaines neutres au même titre que la couleur des yeux. Après évidemment étant humain et donc sensible à la beauté je pourrais préféré subjectivement les yeux bleus ou bien un esprit créatif mais ça ne le rendra pas meilleur qu’un esprit non créatif ou avec une intelligence plus « pratique », juste différent.
          Bon je pars en arborescence encore une fois mais tout cela est lié. Merci pour votre réponse. Il est enrichissant de connaître l’autre à travers de tel débat d’idées.

          • George Kassabgi dit :

            Fort bien. On est d’accord sur la notion de « différence » qui est préférable à celle de « supérieur » ou « inférieur ». Mais restons sur la question du jour : est ce que le désordre est signe de créativité ? Je relis tous les commentaires et je n’en dérive pas une réponse affirmative. Le fait que l’on aime ou pas l’ordre est une autre sauce. Au plaisir de conversations futures.

            • Gontier Christine dit :

              Effectivement on ne peut pas dire que le désordre est signe de créativité mais ça c’est évident, ce serait très réducteur et faire un raccourci grotesque « tiens lui il est désordonné bon ben c’est un créatif… » Par contre il est une caractéristique bien souvent rencontrée. Mais je crois qu’on ne fait plus que de se répéter maintenant, j’en resterai donc là avec cette question.

  13. Gontier Christine dit :

    Ha le courrier, les papiers et les factures qui traînent partout….. je suis la reine de la procrastination. Moi je n’ai pas d’endroit, j’écris par « pulsion » n’importe où n’importe quand. Mais je suis une bordélique née. Au travail mes collègues s’en inquiètent parfois, mettent du tps à me faire confiance. Au final me laisser ma façon de faire paie, de là sort tjrs de bonnes choses ! Si je me contraint aux « règles de l’art » -sachant que les infirmières sont en générales des personnes très organisées- plus rien ne sort et je panique, ne trouve plus rien, oublie des choses, fait des aller-retours… J’avais lu que le désordre aide à créativité parceque c’est comme si on était toujours « en chantier ». Tout peut y naître. Après comme vous dites certains auront certainement besoin d’ordre pour évoluer. Avant je prenais ça pour un défaut, j’essayais de changer mais rien à faire, maintenant je prends ça comme quelque chose de « neutre », un trait de personnalité et je le respecte. J’avance bien mieux comme ça ! A l’école on nous bourrine le crâne avec l’organisation, l’assiduité et les belles copies bien propres où 2 points st attribués à l’écriture et à la mise en page (injuste pour les personne ayant un trouble en dys) Je n’ai jamais aussi bien réussi mes études qu’en étant totalement moi donc ds un bordel permanent, toujours en retard, très absente etc… 🙂 Comme je dis toujours j’ai réussi mes études parceque je n’y suis pas beaucoup allée ! hihihi mais là je pars hors sujet… Intéressant de vous lire tous !

  14. Beryl Dupuis-Mereau dit :

    Un bric à brac organisé dans la pièce qui me sert de bureau, des objets hétéroclites, des bricoles, des bibelots, sur la moindre place libre, si possible (c’est même une condition sine qua non) qui ne servent absolument à rien,accumulés au fil des années, et chacun se rapporte à un souvenir et a une histoire. Bref n’importe quoi. Mais n’allez surtout pas bouger le moindre objet de place, parce qu’alors j’entre dans une fureur noire! Et l’obsession aussi du « tout sous la main » qui en général n’est jamais propice au rangement ordonné. Et la poussière qui s’accumule. Mais c’est: « Chez Moi! »

    • Gontier Christine dit :

      Ha intéressant cette idée des objets qui sont habités par les souvenirs et qui habitent la maison…. Moi ça me fait peur. Je me débarrasse de la moindre chose qui ne me servirait pas, j’ai peur de la propriété, moins j’ai de choses à moi plus je me sens libre. Je n’ai pas envie d’être proprio ni d’avoir de voiture (je suis fière de n’avoir jamais acheté d’essence de ma vie). On dirait que vous avez besoin de remplir l’espace. C’est intéressant de voir comme on fonctionne tous différemment. Passionnant même.

  15. Antonio dit :

    Mon environnement est rangé parce que j’ai l’esprit perfectionniste. J’ai créé des répertoires dans mon ordi avec les différents travaux, mettant en évidence les états d’avancement, avec des codes couleurs ou de surlignement. Il y a des sous répertoires « archives » par projet. Je ne jette rien. A chaque étape une sauvegarde etc.

    Le parfait gestionnaire de projet, planification, organisation, pilotage… ainsi suis-je fait.

    Mais je n’associerais pas ma créativité à cet ordre établi. Quand je fais, j’écris, tout se désordonne, c’est le bordel, dans ma tête, dans les fichiers, sur le bureau aussi… Ca devient un combat entre mon esprit qui voudrait tout relire et tout réordonner et mon imagination qui part dans tous les sens… bouleverse tout et déniche des trésors cachés.

    Mais le dernier mot c’est mon esprit qui le range dans la dernière version du fichier Word… Incorrigible !

    • Antonio dit :

      Pour illustrer ce combat, lorsque j’anime une réunion au travail, me lance dans une improvisation musicale (je suis harmoniciste), je prépare toujours un ordre du jour, un plan de l’improvisation pour assurer l’effet.

      Pour autant au moment de faire, de parler, de jouer, mon esprit m’emmène ailleurs, un détail, une note de plus, et me voilà embarqué ailleurs, autrement, m’adaptant aux changements, aux réponses, aux accords qui passent… et durant ce temps présent, c’est le bordel dans ma tête ‘parfaite’ qui abdique, seul l’instinct s’exprime…

      Parfois c’est bien, voire surprenant, parfois pas du tout !

  16. MALLERET PEGGY dit :

    Un peu des deux. Le plus difficile dans ma vie a été « l’organisation ». Mot magique dont je n’ai jamais trouvé la clef. Sans doute parce que je n’ai pas fait d’études universitaires.
    J’accumule des documents que je ne trouve plus au moment où j’en ai besoin. La plupart du temps je les copie sur mon ordinateur, mais souvent je me trouve dans des endroits où je suis obligée de griffonner sur des bouts de papiers que je perds.
    Pagaille ou pas pagaille,je crois que l’important est de s’y retrouver.

    Et surtout de l’imagination, encore un mot magique qui celui-ci, se rapproche plus de moi. Bien que ce ne soit pas évident, comme toi Pascal, tout le temps.

    Bonne journée

    • Gontier Christine dit :

      Moi, lorsque je perds quelque chose j’ai appris à ne plus le chercher. Ca parait bête mais c’est dur ! Je laisse faire et à un moment donné je vais soit ke trouver par accident et alors je me dis « waou la chance que j’ai ! », soit je vais avoir l’image de la chose recherchée en tête d’un coup alors que je fais tt autre chose et je sais où elle est. J’ai appris à faire comme ça pour m’éviter les crises de nerfs à tout retourner ds la maison pour un numéro de tél et pour vivre plus sereinement et ça fonctionne bien. Comme pour quelque chose que j’aurais à priori « rater », un rdv d’embauche pour un nouveau boulot, une opportunité quelconque. Je me rends compte après que j’y ai finalement gagné bien plus dans un autre chemin, inattendu. C’est génial de vieillir car je n’aurais jamais été capable de ça à 20 ans. Il aura fallu que j’attende 30 ans et je me dis que ce n’est que le début !

  17. Sylvie dit :

    Cher Pascal,
    Je me reconnais assez dans votre ami bricoleur et je n’ai pas l’impression que cela empêche la créativité. Chez moi, tout est rangé et impeccable. J’ai horreur du désordre. Je ne peux pas travailler ni écrire dans un endroit désordonné. Un endroit ordonné n’est pas forcément triste ou austère, il peut être gai, coquet et stimuler la créativité. Associer systématiquement désordre et créativité est un peu un cliché.

    • Gontier Christine dit :

      C’est tout le questionnement ! Il y a des profils selon les personnalités mais évidemment on est humains et ce n’est pas un « critère » figé. J’ai fait un bilan de compétences et j’ai été étonnée comme nous sommes déchiffrables avec de simples tests anodins. Tout cela pour dire qu’il est vrai que pr bcp de personnalités artistiques, le désordre est une caractéristique. On pourrait aller plus loin. j’ai lu beaucoup de biographie d’artistes peintres en tous genres, mais aussi de physiciens ou de philosophes. Ils ont pour bon nombre d’entre eux de forts traits autistiques. Du coup un jour je me suis soumise à un test pour le syndrome d’aperger (Einstein était aspie) et je me suis surprise en voyant que j’avais un très haut score. Pourtant je ne suis pas asperger, mais j’ai beaucoup de traits autistiques aussi sans pour cela que ça en soit pathologique. Enfin je pars ds tous les sens, tout cela pour dire qu’on ne peut pas cloisonner les êtres humains dans une couleur et pas une autre mais que pour autant on retrouve des similitudes dans les grands types de personnalités. D’où le test MBTI fondé sur la psychanalyse de Jung.

  18. Christine Argens dit :

    Bonjour,

    c’est la première fois que j’écris sur cette page… Bazar ou ordre rigoureux? Je n’y avais jamais réfléchi mais je dois reconnaître que le seul endroit, chez moi, qui soit en pagaille.. c’est mon bureau. C’est comme si les papiers venaient y pousser spontanément. Régulièrement, parce que je n’arrive pas à remettre la main sur quelque document, je me lance dans une opération de grande envergure: c’est décidé! ce coup-ci, je jette! Et puis… je froisse quelques enveloppes, j’examine quelques feuillets disparates et je tombe sur quelques lignes griffonnées. J’extirpe mon stylo-plume chéri de sa housse de cuir, je dégage un espace devant moi et mon chaos personnel s’enrichit de quelques pages… Dans le fond… j’ai honte… peut-être que si j’étais mieux organisée j’arriverais plus souvent au bout de mes histoires…

  19. DOAN Marie-Ange dit :

    Euhhh ! je suis plutôt « bordélique » par nature… pour écrire c’est la même chose ; je ne retrouve les choses que lorsqu’elles ne sont pas rangées !!! c’est ainsi… par contre, l’ordre me bloque terriblement, je suis incapable de retrouver les choses… ça peut paraître paradoxal, mais je fonctionne comme ça !!!

    • Gontier Christine dit :

      J’ai lu une fois (mais je ne sais plus où) que la paradoxe chez une personne la rend vivante, plus nous serions paradoxaux, plus nous serions enclin à être vivants (et non survivants)… Ça m’agace je retiens des choses mais je ne sais jamais d’où ça vient désolée…

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