494e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Racontez une histoire de noyau

Chaque jour, des essaims d’idées bruissent dans votre cerveau. Les exercices de Pascal Perrat vous entraînent à en faire votre miel.

34 réponses

  1. Anne Lonjaret dit :

    Noyau ? Je pense à la petite graine plantée au début du confinement et qui a éclos avant la fin.
    Une racine, une origine pour l’histoire de l’Histoire à venir.
    Rien à écrire de plus que ce germe vivant et souhaité…..

  2. osebo-moaka dit :

    Cette histoire remonte aussi loin que mes souvenirs d’enfant. Je vous la conte telle que je m’en souvienne.

    Par un petit matin de fin juin, alors que la veille encore le soleil avait dardés ses rayons fougueux sur la terre presque sèche, une petite fille d’à peins six ans; cheminait aux côtés d’un vieil homme bien fatigué.

    Elle papotait en zézayant, la faute à ses deux dents de devant, l’une en haut…l’autre en bas bien absentes de sa bouche en forme de coeur. La faute à qui! La faute à Justin elle le clamait haut et fort. Son vieux Papé l’écoutait avec ce doux sourire aux lèvres.

    _Pourquoi t’être battue contre Justin petiote? _Papé, c’est lui qui a chercher. Il voulait encore me prendre le visage dans ses mains sales…de la bave de grosses limaces rouge étalée dessus. J’ai pas peur de ces bestioles là, mais de la bave sur mon visage tout propre non! Je ne voulais pas. Il m’a bousculé, je suis tombé sur le derrière et ça m’a fait mal.

    Alors, il m’a sauter dessus, j’ai dressé mes poings, il a fait de même et vlan! Deux dents en moins pour moi…un nez et un oeil pour lui…ben c’est lui qui a chialé le premier. Maman était pas contente, papa a rit très fort. Moi! J’ai eue deux pièces, quand maman m’a conduite au bus pour que je vienne te voir Mamé et toi…elle pestait encore car les gens, me regardaient bizarrement.

    _C’est normal Ysa, ta bouche est bleue, ce petit garnement t’a cassés deux dents mais en plus, il t’a laisser un beau hématome.C’est pour ça que les gens te regardent. Mais crois-moi petiote, tu es toujours aussi belle. En fait, je crois que Justin t’aime bien.

    _Beh pourquoi il me donne pas une fleur ou autre chose, je comprendrais bien mieux. Moi aussi je l’aime bien Justin mais, pas ses vilaines façons ça non! Le Papé ria. _Alors tu devras le lui dire Ysa…il comprendra d’ailleurs, il sera ici dès demain, sa mère l’envoie pour quelques semaines chez sa tante qui…tu dois t’en douter n’est pas contente du tout.

    Pauvre Justin, il n’a pas de chance, moi je t’ai et j’ai Mamé pour m’aimai mais lui le pauvre, il n’a plus personne.
    _oui tu as raison Papé, je serais plus gentille avec lui, je lui dirai mais s’il recommence…gare à lui. Là le Papé éclata de rire…elle changerai pas comme ça sa petiote…un vrai rayon de soleil à elle seule, aussi brûlant, aussi hardant que lui. Bref quelques jours de franche agitation à venir.

    Mamé allait s’en faire toute une montagne. Il souffrit en silence, ne voulant pas faire de mal à sa petiote. A la maison, Mamé insista pour qu’il se pose l temps d’installer la petiote. Docile mais inquiète celle-ci attaqua: »Papé est malade »? _ Ah petiote le docteur l’a dit qu’il passerait pas, alors, il faut qu’il se repose pour rester avec nous…tu comprends petiote?

    _Oui Mamé, mais en fait non Ysa ne comprenait pas ce langage là. Elle se promit quand même de faire attention à son Papé. S’il devait passé, elle allait l’aider au mieux et ce qui se mettrait sur son chemin, aurai droit à ses poings non mais.

    Quelques jours plus tard, Justin arriva avec dans ses mains deux beaux fruits bien juteux. Il en donna un à Ysa puis lui fit signe…elle comprit. Lança un tonitruant « à tout à l’heure Mamé -Papé » Les deux vieux sourirent en voyant les petiots courir vers le vieux tilleul. Ses branches allaient encore devenir un nombre incalculable de monstres à combattre mais…pas ce matin la.

    La petiote raconta à Justin que le Papé allait passé. Le fruit juteux fut recraché et Justin lança un regard de chien battu vers Ysa.
    _Tu es sûre de toi Ysa? _Oui c’est Mamé qui me l’a dit même que moi je vais battre tous ceux qui vont l’empêcher de passé. Tu vas voir comme je serais féroce._Oh Ysa, tu as mal compris, tu ne pourras rien contre elle, elle prendra ton Papé comme elle a prit mon père et mon Papé et ma Mamé. Tu comprends ce que je veux dire Ysa?

    Le noyau qu’Ysa mâchouillait fut prestement recraché, les yeux embués elle cria. Ramassa le noyau et courut tout en criant, non ,non, non! Pas mon Papé,pas mon Papé. Las, lorsqu’elle entra dans la vieille demeure, elle entendit les pleurs de sa Mamé. Hurlant qu’elle voulait voir son Papé, celle-ci l’accompagna dans le salon ou pour la dernière fois elle l’avait vue vivant.

    Pâle certes mais avec un sourire aux lèvres. La petiote s’effondra contre son Papé. Il semblait dormir, les traits sereins. Papé dormait de ce long sommeil dont personne ne revenait. Serant fort son noyau contre elle, elle fixa sa Mamé puis d’une voix chevrotante, elle lui demanda: » Mamé! Je voudrais que Papé emmène avec lui mon noyau…tu veux bien lui laisser entre les doigts, dis tu veux bien?

    La Mamé ne refusa pas cette étrange. Quand Papé fut enterrer, un deuxième trou avait été creusé,l’un pour Papé, l’autre pour le noyau d’Ysa. Les larmes furent abondante, la douleur finit par s’estomper Quant Ysa eut dix ans, elle revint avec Mamé qui avait déménagé, ne pouvant rester seule dans la grande maison. Toutes deux trouvèrent l’emplacement ou Papé se reposait. Un petit arbrisseau vivotait faisant un peu d’ombre sur la tombe.

    Il avait soif cela se voyait. Il avait été dit que Papé devait déménager à son tour, car Mamé ne pouvait plus faire le long voyage. Alors Papé déménagea, l’arbrisseau le suivit, ses racines étant fortement attachées au cercueil.Ce n’était pas possible de le détacher sans causer de gros dégât au cercueil.

    Papé repose non loin de Mamé ainsi, elle peut le voir chaque jour. Ysa y va tous les samedis…elle arrose en abondance son noyau qui devient un beau petit arbre nain car, un jardinier lui a couper la tête et quelques branches. Aujourd’hui l’arbre à sept ans, quelques fruits se balancent au grès du vent. Mamé repose avec Papé, tous les deux réunis,ils veille sur l’arbre de l’enfance heureuse d’Ysa.

    A chaque saison Ysa et Justin viennent et récupèrent les fruits de l’amour. En ce matin de juin, une petite fille d’à peine trois ans, gazouille des mots sans suite assise ou repose ses arrières grands-parents un doux sourire aux lèvres. Elle lève sa menotte vers sa mère et clame d’une voix clair…noyau maman pour Papé et Mamé, noyau maman! Ysa les larmes aux yeux éclate de rire. Avec douceur elle dit : » Oui mon trésor, noyau pour Papé et Mamé.

    Le petit arbre aura ainsi un compagnon. Il se fait vieux;il est temps pour lui de dormir. _Dodo abisseau, noyau Maelle devnir grand pour amour encore pus gand. L’éclat de rire de l’enfant, sa blondeur , ses joues rouges cerise, sa peau délicate légèrement ambrée, respire le soleil, la vie, l’amour.

    Un tout petit noyau devint celui qui attacha pour longtemps, le souvenir de ceux qui étaient endormis depuis plusieurs décénis. Aujourd’hui, je suis ici avec ma propre fille âgée de cinq ans, elle mange son fruit, laissant coulé le jus sur la terre creusée il y a peu.

    Grand-mère Ysa repose ici avec grand-père Justin, Papé et Mamé. Mon petit rayon de soleil s’exclame alors… »Mam noyau pour amour. » Avec la délicatesse de l’enfance, elle lance le noyau dans le trou, frappe de ses petites mains toute poisseuses puis pas fière, replace la terre sur le noyau. De ses belles sandales neuves, elle tasse la terre avec vigueur, soulève le petit arrosoir puis verse le tout éclaboussant ses pieds et sa robe blanche qui ne l’est plus.

    Qu’importe, le rire cristalin, éclatant de jeunesse, de joie de vivre résonne dans le calme du cimetière. Quelques oiseaux se mettent à chantés, le soleil alors darde l’un de ses rayons et éclabousse
    les cheveux noir de mon petit amour qui les mains tendues, se rue vers moi en riant comme seul le font les enfants.

    Le troisième arbrisseau grandira peut-être que ma fille perpétuera cette façon d’honoré nos dormants. Qu’importe si l’arbrisseau ne donne pas de fruits, sa présence apaise notre coeur et nous lie à la vie.y.l.
    sur une idée de Pascal Perrat.

  3. Françoise - Gare du Nord dit :

    Lorsque j’ai fait ma première apparition, j’étais minuscule, de la taille d’une tête d’épingle. J’étais taquin, farceur, sans cesse à titiller mais nul ne devinait mon existence.

    Puis je grandis, lentement mais sûrement, et atteins bientôt la dimension d’une mauvaise graine. Très sournois, j’étais toujours en train de fomenter un mauvais coup en douce. Mais, jamais je ne fus suspecté.

    Et je continuais à croître sans que l’on soupçonna mon importance ni celle de mes méfaits. Et enfin, j’atteins la grosseur d’un noyau. Mes forfaits prenaient aussi de l’ampleur mais personne ne se méfiait.

    J’eus, vous vous en doutez, un parcours chaotique, instable de nature, je ne parvins jamais à me fixer. Je tentais maints métiers, pénétrais dans de multiples univers sans jamais m’attacher.

    Je connus ainsi la botanique, la pharmacologie, la justice, la fonction publique, la chimie etc…

    Mais récemment j’ai découvert qu’une carrière prometteuse pouvait m’être offerte dans le secteur du nucléaire.

    Je rédigeai un CV, légèrement allégé – je suis resté taiseux sur mes incartades- et grandement amélioré – je me suis inventé des faits d’armes, que je vous livre ci-dessous.

    Curriculum vitae

    Noyau de pruneau à l’UPSA (laboratoire pharmaceutique), Service des laxatifs
    Noyau d’avocat stagiaire au TGI de Nanterre
    Noyau d’amande. Contractuelle. Police municipale de Paris
    Noyau d’Olive. Figuration et doublure dans 6 épisodes du dessin animé « Popeye ».
    Noyau de mirabelle. Eau-de-vie. Service de réanimation. Hôpital Lariboisière
    Noyau de pêche. Marin-timonier sur le chalutier « La morue dessalée »
    Noyau de prune. Club de boxe « La torgnole »

  4. pakita POM dit :

    « Si tu vois un éléphant avaler une noix de coco, c’est qu’il fait confiance à son anus
    proverbe africain

    On a connu plus bucolique comme entrée en matière et pourtant l’une de plus grosses graines connues n’est elle pas le coco fesses des Seychelles, si bien nommé, que l’on est obligé de protéger parce qu’un imbécile un jour a prétendu, qu’à l’instar de la corne de rhinocéros, sa chair avait des vertus aphrodisiaques …

    Une fois encore la proposition titille mes mémoires anciennes et reviennent pèle mêle les images de toutes les graines et noyaux dont j’ai, au gré de mes voyages, rempli ma besace : les grosses Entada gigas à l’œil noir et au ventre gonflé d’air, ce qui leur permet de flotter de rivière en océan et que j’ai ramassées dans les algues sur les plages du Pacifique – On les dit porte bonheur .. ? -ou encore ces graines de grenade trouvée sur le site d’Aphrodisias en Turquie , toute une mythologie qui s’engouffrait dans mon bagage…Que dire des larmes de Shiva que les moines bouddhistes utilisent comme une sorte de chapelet . La légende raconte que Shiva lors d’une de ses méditations a eu une vision des souhaits et des souffrances du monde. Cette vision le fit pleurer et une larme tomba au sol donnant naissance à un arbre. Cet arbre donne des fruits qui, en séchant, laissent des graines à la forme caractéristique Rudraksha, pour les Hindous cette graine renferme un peu de bonté de Shiva. Je revois une vieille femme, paysanne ou chamane qui, un jour de marché sur l’altiplano posa dans ma main trois graines rouge et noir – des graines de caronnier je crois- en me disant de les conserver précieusement . Elles m’apporteraient la fortune . Allez savoir , je les ai toujours dans mon porte monnaie malgré les années qui ont passé et, me croirez vous, si d’aventure l’une d’entre elles se cache, je m’inquiète, mon cœur bat un peu plus vite …chers talismans
    les graines et les noyaux furent aussi l’occasion d’incroyables rencontres et de trocs insensés
    Ces énormes volubilis violet croulant des murailles dans l’atlas qui n’ont malheureusement jamais voulu s’acclimater dans m on petit jardin , les graines de soucis ( quelle drôle d’idée planer des soucis ) ou de rose trémières sauvages, des graines d’eucalyptus des plateaux andins. Pour des graines de Suzanne aux yeux noirs que je rêvais de rapporter – elles sont hors de prix chez nous et si versatiles -je me suis levée avant le soleil à Villa de Leyva en Colombie et mon contact m’a posé un lapin ! Je me souviens aussi d’une randonnée épique à moto pour trouver un grainetier au fin fond du Vietnam. dans le but de rapporter quelques semences originales à mon gendre , agriculteur bio …Et enfin, pour atterrir en douceur , plus proche de chez nous, des glands de la foret de Broceliande . Imaginez un chêne au fond de mon potager où Merlin et Viviane viendraient folâtrer …le rêve

    Que d’histoires ont germé de graines et de noyaux plantés  : Jack et son haricot, le vieil homme qui plantait des arbres , le premier théier, né des larmes d’un seigneur qui coupa ses paupières et les enterra pour ne plus succomber au sommeil et devenir l ‘ Eveillé .Là où il les avait mises en terre, un arbre poussa et ses feuilles continuent de nous tenir éveillés, Kalhdi et la découverte des plants de café par ses chèvres devenues folles d » excitation en en croquant les grains, le riz et le buffle , , la graine de cumin ou encore l’histoire que j’affectionne particulièrement de ce vieux roi sans enfant qui décida de donner son royaume à celui qui saurait le mieux prendre soin et faire fructifier les graines qu’il leur confiait . Six mois plus tard, tous étaient de retour, avec des plants de fleurs et de fruits luxuriants. Seul un jeune homme se tenait dans un coin, l’air misérable, avec un pot rempli de terre mais sans que rien n’y ait poussé et pourtant, fils de paysan , les graines ça le connaissait . Il s’en était bien occupé . Il avait tout essayé. sans succès! Arrivé devant le seigneur, il reconnut tristement son échec et le roi décida que ce serait lui son successeur. Pourquoi ?. Simplement parce qu’en secret le roi avait fait bouillir les graines avant de les donner aux courtisans et rois en devenir. Aucune ne pouvait donc germer et pourtant les pots débordaient. Un seul n’avait pas triché : le jeune homme et l’honnêteté semblait au vieux roi une qualité essentielle pour régner.

    Pour finir, il me revient cette histoire d’un sultan, galopant a travers son royaume, qui s’arrête devant un vieillard en train de planter des noyaux en plein soleil .
    « – Vieillard, A quoi bon planter ces noyaux, à voir ta blanche chevelure, je peux t’assurer que tu n’en profiteras pas . Tu ferais mieux de te reposer ou de jouir du peu de vie qui te reste.

    – C’est vrai, Seigneur, je ne suis qu’un pauvre vieux paysan. Mais si j’ai pu survivre jusqu’à ce jour c’est grâce aux arbres que mes ancêtres avaient planté et j’espère bien qu’il en sera de même pour mes enfants et mes petits enfants. Avant vous, votre père et votre grand père avant lui régnèrent sur ce pays afin de vous le léguer et c’est à vous de faire ce qu’il faut aujourd’hui pour que vos enfants et vos petits enfants ,après vous, puissent à leur tour y bien régner

    – Vieillard, loin de m’offenser, permets que je m’incline devant ta sagesse et accepte cette bourse d’or en échange du précieux conseil que tu viens de me donner. »

    Le sultan a éperonné son cheval qui est reparti au grand galop et le vieil homme a continué de planter ses noyaux .

    « Celui qui a planté un arbre avant de mourir n’a pas vécu inutilement »
    Proverbe africain

    Travaillant avec les enfants , je me fais volontiers « terroriste vert » pour leur apprendre a fabriquer des bombes à graines ou garder les noyaux des fruits qu’ils ont mangé pour les jeter ensuite dans la nature. Mais ce que je préfère, c’est planter dans le terreau de leur imaginaire quelques jolies graines d’histoires …

    Acceptez enfin que je vous offre en cadeau cette dernière citation qui me tient vraiment à cœur :

    « Ils on voulu nous enterrer mais ils ne savaient pas que nous étions des graines »

    On dit que c’est un proverbe mexicain mais en réalité, c’est une reprise de l’épitaphe écrite pas Ernesto Cardenal, poète nicaraguayen , sur la tombe d’ Adolfo Baez Bone, mort pour la liberté.

  5. Fleuriet Mireille dit :

    Mille excuses je viens de relever à la relecture sur le blog d’autres fautes, être greffé, ces noyaux enterrés, tous ces noyaux sucés. Peut-être il y en a d’autres… Trop hâte d’aller sur le blog. (sourire).

  6. Fleuriet Mireille dit :

    Après relecture je me suis aperçu de quelques fautes duveteuse et âpreté et un oubli vous remettez le noyau dans votre bouche, le b n’est pas présent

  7. Fleuriet Mireille dit :

    Racontez une histoire de noyau.
    Les noyaux ça me connaît. Un noyau d’abricot n’a pas d’intérêt pour moi, non pas que le fruit ne soit pas bon. Le noyau est lisse rien d’engageant. Le noyau de cerise devient plus intéressant, vous cueillez le fruit sur l’arbre la chair est fraîche, le noyau est vite nettoyé, soufflé ou jeté négligemment. Par contre, le noyau de pêche pour moi est le summum du plaisir. Je m’explique, je suis une gourmande, une épicurienne. Imaginez une pêche blanche, je la préfère aux autres espèces, car, pour moi plus goûteuse, Elle se présente sur une branche tentante, une image se superpose, celle d’Eve cueillant la pomme, cette dernière a des pépins, elle ne m’intéresse pas. Moi, c’est le noyau de pêche qui m’interpelle, mais, avant d’y arriver, il me faut la croquer, sa peau duveteuse peut nous freiner, c’est là que se trouvent toutes les vitamines,vous diront les « Bio ». Passé ce petit stade d’âpreté ; vous croquez dans sa chair, elle fond sous vos dents, le jus délicat et sucré coule à la commissure de votre bouche, vous l’essuyez d’un revers de votre main, geste de l’enfance non oublié, vous vous régalez et puis vous arrivez au noyau, là, c’est une autre histoire, la chair du fruit ne se laisse pas si facilement détachée, les petits filaments ne lâchent pas, vous prenez le noyau avec vos doigts poisseux, Mmmm que c’est bon, vous aspirez le suc à l’intérieur des sillons, avec vos dents vous essayez de sortir la chair qui persiste à s’accrocher. Vous remettez le noyau dans votre bouche, il a encore du goût et tel un bonbon vous le sucez, le faisant passer d’une joue à l’autre. Vous ressemblez à un écureuil qui a fait ses provisions d’hiver. Et puis, une fois le noyau nettoyé, arrive pour moi, la troisième phase : celle où l’on écrase le noyau délicatement pour en extraire l’amande qui s’offre à vous fragile, vous la prenez et vous allez l’enterrer dans le jardin, en y mettant une pierre pour reconnaître l’endroit. Petit pêcher deviendra grand, si Dieu lui prête vie (sic), il lui faudra être greffer ou pas pour qu’à nouveau il donne des fruits. Une ritournelle enfantine me revient en mémoire, les souvenirs d’enfance aussi, je me souviens…de tous ces noyaux enterrés au quatre coins de notre verger et de tous ses noyaux sucés avec délectation.

  8. RENATA dit :

    Retour au collège .
     » Qu’est ce que ça m’excite , ça m’excite , ça m’excite !! enfin on va tous se reconnecter .
    Y’en avait marre de ce vide sidéral : plus de réflexion , pas de recherches , aucun travail intellectuel . Si on nous avait testé pendant ces 7 semaines je suis sûr que l’électro-encéphalo aurait été plat .
    Il est temps .
    Rangez-vous ! dendrites en éventail , synapses accrochées , prêt à laisser passer l’influx , les infos , et renvoyer les bons messages aux bons organes .
    Vérifiez que votre connexion est actualisé et que votre abonnement ne s’est pas résilié faute de stimulations .
    Attention dans 3-2-1-0 c’est parti ! Surtout détendez-vous , il pourrait y avoir des beugues de surcharges .
    Tu parles , télé-canapé-télé , on ne peut pas dire que notre hébergeur nous ait vraiment sollicité .
    Méfiez-vous aussi de l’ivresse de trop de demandes d’activités d’un coup . Surveillez-vous et palliez au manque des plus fragiles , délestez-les si besoin , il ne faudrait pas qu’ils nous lâchent en pleine reprise de circulation .
    Ici votre DRH Noyau Neuronique , tout le monde sait ce qu’il a à faire ? alors , c’est à vous . Influx nerveux au garde à vous , les messages déferlent . »

  9. Patricia dit :

    Deux noyaux de pèche discutaient par télépathie.
    Comment vas tu toi?
    -« Je ne sais pas trop, je me sens inquiet.
    J’espère qu’ils ne vont pas la manger, j’ai trop peur de sortir de là, qu’est ce qui se passe à l’extérieur? Je me pose plein de questions, une fois dehors, j’imagine que je me sentirai trop vulnérable, exposé à tous les dangers. J’ai peur de tomber dans le vide!

    Ce qui est embêtant c’est qu’on ne sait rien de ce qui se passe à l’extérieur. Ceux qui sont dans l’autre monde ne communiquent plus plus. La connexion est coupée. »

    -« Et toi? »
    -« Moi, je ne me pose pas de question, je profite du temps qui passe jour après jour. Et puis je verrai bien quand je sortirai d’ici.
    Il parait que la vie à l’extérieur est vraiment très différente. On m’a dit que c’est un juste un passage vers la lumière.
    Je préfère croire à cette version, ça me rassure. »

    Un jour les deux pêches furent cueillies, ce fut comme un séisme pour les deux noyau, ils se sentirent secoués dans tous les sens.
    En même temps, ils entendaient les rires des enfants qui commençaient à manger les pêches juteuses.
    Les deux noyaux se mirent à crier parce que oui, un noyau ça peut crier en quelque sorte, mais l’humain ne peut pas entendre ce cri, c’est un signal uniquement audible par l’espèce des noyaux.

    Au fur et à mesure que la pêche était mangée, il virent une lumière éblouissante, ils ne pouvaient pas la regarder en face. Et puis, ils se sentirent projetés dans les airs, l’un deux eu le temps de se dire: »Je le savais, le vide! ».
    Tandis que l’autre jouissait de ce vol plané: « Youpeeee! »
    Ils se sentirent chuter pendant un long moment.
    Et puis ils se posèrent sur un lit de terre bien riche, et s’enfoncèrent à quelques millimètres de profondeur.
    La terre était humide, et ça n’était pas si désagréable.
    Le temps passa, ils se sentirent au chaud, puis pendant certaines périodes, au froid.
    Et bientôt, quelque chose d’étonnant se passa.
    Le noyau qui avait confiance en la vie commença à s’étirer, il sortit un pied dehors, et l’enfonça dans la terre . Son voisin lui eut trop peur, après la lumière, il se retrouvait encore dans le noir, il préférait en rester là. »

    Deux Adolescents faisaient une balade dans la vigne du père François:
    -« C’était où? »
    -« Là, je m’en souviens, regarde le pêcher est ici, il donne moins de pêches mais il est encore vigoureux ».
    -« Regarde, il y a un arbre là »
    -« Incroyable, tu crois que c’est une de nos noyaux? « 
    -« Va savoir »

  10. Kyoto dit :

    – Oups ! J’en ai avalé un ! Comme quand j’étais petit. Tu t’en souviens Maman ? Tu m’avais sermonné et apeuré. Tu disais que si je continuais à avaler des noyaux, un arbre pousserait dans mon ventre.

    – Je me le rappelle clairement. Et après un court silence, tu as demandé…

    – Et les racines, elles vont sortir par mes oreilles ?

    – Exactement, mon pauvre chéri. Je t’ai expliqué le pourquoi du comment. Mais, pendant des années, tu refusais de manger tout ce qui contenait un noyau. Et ça fait plaisir de voir, maintenant, tes yeux gourmands quand tu dégustes ces…

    – Oups ! J’en ai encore avalé un !

    – Je constate que rien ne change…

    – Sauf que, maintenant, tu ne pourras plus me faire avaler des couleuvres. Tu vois, les deux qui sont partis pour un extraordinaire voyage dans mon corps, et sans oublier qu’auparavant ils ont eu une belle petite vie naturelle, ils prennent la direction des boyaux, pour finir dans la merde.

    – Ne sois pas vulgaire, chéri.

    – Quoi ? Tu veux que je dise caca, crotte, esscrément…

    – EX-cré-ment.

    – Je dis comme je veux, Maman. Dis-moi, irons-nous à Moyaux en juillet ?

    – Ah ! Mais non, le concours est annulé.

    – A cause du conardevirus ?

    – Co-ro-na-vi-rus !

    – Mais, Maman, arrête de me reprendre, je ne suis plus un gamin. Malgré mes efforts, je n’arrive pas à dire coranovirus… conoravirus… Donc conardevirus, c’est plus facile et tout le monde comprend, et ça fait rire les gosses…Alors, et « cette compétition sportive de haut niveau » ?…

    – C’est comme ça qu’il disait ton père. Il était fier. Il a quand même été cinq années de suite Champion du craché de noyaux de cerises.

    – Je m’amusais bien à cette fête avec mes copains. Mais je me suis toujours demandé : A Moyaux, que deviennent tous ces noyaux ?

    – Ils les donnent aux cochons.

    – Et finissent donc aussi dans la merde !

    – Tu es incorrigible…

    – J’ai une surprise pour toi, Maman. Avec les copains, nous avons enfin créé notre groupe. Nous donnons notre premier concert, à Moyaux, justement. Et je t’invite.

    – Génial ! Ton rêve de gamin ! Et comment s’appelle votre groupe ?

    – Atomik’Noyau ! Ça va être du tonnerre, de l’explosif, du…

    – En espérant qu’Atomik’Noyau ne finira pas dans la m….

  11. JAHIN Corinne dit :

    Mémoires d’un Noyau

    Emprisonné dans une cellule sordide, je passe mes journées à me faire torturer.
    Des biologistes font des recherches sur mon anatomie et je deviens le spécimen
    à étudier. En somme, je deviens un vrai animal de laboratoire !
    Parfois, il m’arrive de partager mon triste habitacle avec un autre noyau et alors là je me dis :
    « Chouette, je vais avoir un nouveau copain » ! Mais le bonheur n’est que de courte durée.
    Aussitôt, cette cohabitation aiguise la curiosité de mes scientifiques geôliers qui m’étudient
    de plus près car une cellule à deux noyaux , c’est un dérèglement et générateur de maladie de surcroît.
    Il faut dire que le règlement concentrationnaire ne souffre aucune entorse !
    Puis, ces chercheurs zélés, m’éprouvent en éprouvettes et tantôt je suis congelé, tantôt je suis
    chauffé. Ah ! Ils savent souffler le chaud et le froid ces gaillards-là !
    Alors tapi au fond de mon trou, je réunis mon énergie mentale pour philosopher en me souvenant des célèbres paroles de Socrate :« Connais-toi toi même ».
    De retour au laboratoire, je décide d’engranger un bon nombre de connaissances sur mon fonctionnement grâce aux notes éparses laissées par ces laborantins. Aussi, ces blouses blanches m’ayant disséqué à un point tel qu’ils ont violé le tréfonds de mon âme, j »ai décidé deporter plainte pour ABUS DE POUVOIR.

  12. iris79 dit :

    Les vacances scolaires avaient commencé et c’était l’occasion pour la joyeuse bande de se retrouver ici comme chaque année. Il avait été craché là un soir de début d’été. Ce n’était certes pas un jeu très malin mais qu’est-ce qu’ils s’amusaient bien!
    Coco l’abricot, c’est ainsi que le cracheur avait baptisé son noyau juste avant son voyage catapulté de la bouche d’un ado qui trompait son ennui avec ses copains en s’amusant à qui cracherait le plus loin. Ils en avaient vu de toutes les couleurs et pas que celles qui enveloppaient la partie charnue de leur anatomie, celle qui les protégeait et qu’il fallait d’abord laisser fondre dans la bouche doucement ou croquer à pleine dents avant de tomber sur eux.
    Ce pauvre noyau n’était pas resté seul très longtemps, concours oblige ! Et ça y allait franchement ! Les troupes étaient motivées et très bien organisées. Installés en ligne, les soldats en t-shirt se tenaient prêts au signal que la sœur de l’un d’eux se plaisait à donner sans se gêner pour accompagner son alerte d’un air faussement dégoûté.

    On commençait par les plus gros ! Moins faciles à cracher, ils n’allaient guère s’échouer très loin et c’était franchement le plus drôle. Ça postillonnait sec et les rires étouffés auraient parfois pu tourner au tragique. Après la manche des pêches, les sélectionnés avaient donc droit de participer à la deuxième phase, la manche des abricots qui laissaient les moins bons sur le bord du champ de tir. C’est donc à quelques mètres des pieds de son lanceur que Coco atterrit. Les cracheurs qualifiés accédaient ensuite à la manche des olives, puis celle des prunes et enfin les meilleurs, à celle des cerises. Certes plus rapides et puissants, la règle se complexifiait car il fallait atteindre des cibles matérialisées au sol par des cerceaux. Le noyau n’était donc jamais seul et s’il avait pu parler il leur aurait dit à tous ces jeunes qu’il y aurait eu une façon plus académique de les planter mais c’était loin de leurs revendications. On ne rit pas avec le jeu !
    Alors Coco resta là où il tomba.il fit son trou près d’un noyau de cerise et pas trop loin d’un de prune. Il laissa les saisons faire leur boulot et retrouva l’année d’après les fiers ados qui forts de quelques centimètres de plus (les bougres étaient méconnaissables parfois tellement ils avaient grandi dans l’année !) ne les remarquaient même pas poindre le bout de leur tige, leur embryon d’arbre. Certains noyaux, avaient quant à eux, préféré décliner l’invitation d’une seconde vie et restèrent à végéter ou se décomposèrent ici.
    Coco voyait bien que ce petit jeu faisait des heureux qui en auraient encore plus volontiers profité s’ils avaient su cette année là que leur terrain de jeu serait hors d’atteinte les années suivantes. Le propriétaire avait fait clôturer le terrain pendant l’hiver pour un projet obscur et lointain. Il se chuchota que tout serait rasé et que sur ce terrain sauvage d’herbes folles pousseraient des immeubles pour citadins en mal de campagne. Les noyaux en firent tout retournés et mirent encore plus d’énergie à s’ériger. Mourir d’accord mais debout !
    Le jeu perdit son attrait, c’était ici qu’il avait de l’intérêt. Les cracheurs se résignèrent, trainant leurs guêtres les étés suivants du côté de la piscine municipale et oublièrent leur championnat sans fédération.
    Quelques années plus tard, le champion en titre qui n’avait jamais oublié son statut ni ses amis revint faire un tour à vélo près du terrain de tir. Il avait longuement hésité à revenir ici, peur d’être blessé par les années et les souvenirs perdus. Mais il revint lui, l’ado cracheur et l’adulte qu’il était devenu, et n’en crut pas ses yeux quand il découvrit Coco et les autres métamorphosés en magnifiques arbres fruitiers. Le portillon de la clôture ne tenait plus fermé, le terrain semblait être abandonné. Coco aurait pu lui raconter les déboires administratifs, les problèmes de permis de construire mais il préférait regarder les yeux pétillants de celui qui déambulait entre les troncs de tous ces fruitiers que bien malgré eux, lui et ses amis avaient plantés.

    L’adulte revint le lendemain. Et derrière lui toute la bande de copains. Leurs rires et exclamations sortirent Coco de sa léthargie en cet après-midi à la chaleur étouffante.

    Et ce fut le plus beau jour de sa vie car maintenant c’était les petites mains des enfants sur les épaules de leurs parents qui attrapaient ses fruits avec leurs petits doigts boudinés et il ne fallut pas longtemps pour que les nouveaux papas montrent à leur progéniture le jeu qui jadis les avaient tous réuni ici.

  13. françoise dit :

    Racontez une histoire de noyau
    Un avocat à qui on avait voulu prendre son noyau porta plainte au commissariat de police de sa ville.L’inspecteur qui le reçut lui dit qu’il devait prendre un avocat pour le défendre. Celui-ci lui demanda s’il en connaissait un avec une bonne renommée ?
    – Oh vous savez lui répondit-il étant donné la briéveté de leur carrière on ne peut parler de renommée pour un avocat.
    Et puis lui dit-il si vous êtes un bon avocat, pourquoi votre ambition ne se bornerait-elle pas à être apprécié dans la composition d’un bon guacamole par exemple ?
    – Mais que deviendrait mon noyau ?
    – Ah vous êtes tous pareils les avocats ! vous attachez tous une grande importance à votre noyau ; les cerises, par exemple, n’en font pas grand cas.
    – Et pour cause, tout un chacun se méfie des noyaux de cerises qui contiennent de l’amygdaline qui se transforme en cyanure ,dans l’ estomac de tout inconscient l’ingurgitant.
    Ce que vous pourriez souhaiter de mieux pour votre noyau c’est que le gourmand qui se délectera de votre chair le plantera dans un pot assurant ainsi votre postérité.
    – Oui vous avez raison. N’est pas Jules Cesar qui veut !
    – Et rappelez-vous que son fils Brutus l’a assassiné.
    Il n’eut pas le temps de répondre : on l’ouvrit, on extirpa son noyau et le fils aîné fut chargé de le planter dans un pot.

  14. Catherine M.S dit :

    Conte de feu

    Il a très chaud le noyau
    Depuis la nuit des temps il bouillonne
    Ni les femmes ni les hommes
    Ne soupçonnent ce qui se passe ici
    C’est inouï !

    Quand elles foulent la Terre
    Avec leurs escarpins l’hiver
    Les belles ne pensent pas se brûler
    Et pourtant …

    Quand les petits humains
    Entament leurs premiers pas un à un
    Sur une moquette molletonnée
    Les mamans ne craignent pas
    De les voir disparaître dans un brasier
    Et pourtant …

    Quand le vieillard fatigué
    Enfile ses vieux chaussons
    Il n’imagine pas sombrer dans un chaudron
    Et pourtant…

    Là, sous nos pieds
    Le noyau brûle
    Il ne s’agit pas d’une simple canicule
    Mais bien d’une boule de Feu avec un F majuscule
    A la surface de la Terre
    On ne sent ni le nickel ni le fer
    Mais attention !
    Elle pourrait bien cracher sa colère
    Dans l’un ou l’autre cratère
    Nous en savons si peu
    Des mystères de l’Univers …

    • Pompelair dit :

      Très juste, j’y pense très souvent, particulièrement en ce moment où la plupart des grands volcans sont réveillés en même temps, ce qui ne semble pourtant laisser personne songeur …

  15. Marianne B dit :

    Enfant, je passais les vacances d’été chez ma grand-mère en Algérie. Je retrouvais là-bas avec bonheur tous mes cousins. Nous étions une vingtaine, répartie en deux groupes : les grands et les petits. Je faisais partie des grands.
    Ce que j’aimais par-dessus tout, lors de ces vacances, c’était passer mes journées pieds nus dans le jardin, loin du regard des adultes. Tout paraissait possible, pourvu que ça ne se voit pas.

    Pour jouer, n’importe quoi faisait notre bonheur. Je me souviens d’une boite à chaussures remplie de noyaux d’abricots qui pouvait nous occuper des heures.
    Avec ces noyaux, nous jouions aux osselets, en essayant d’en prendre le plus possible dans la même main. Il y avait aussi un autre jeu dont j’ai oublié le nom : nous faisions des trous dans le sol, de la taille d’une petite louche, plus ou moins éloignés, que nous appelions des buts. Nous devions ensuite lancer les noyaux en visant le but le plus loin possible. Plus le but était éloigné, plus le nombre de points gagnés était important.
    J’aimais bien ce jeu parce qu’il nécessitait du doigté, il fallait contrôler sa force : le noyau devait être envoyé avec force, mais pas trop loin ; s’il dépassait le dernier but sans y entrer, c’était perdu.

    Un jour, l’un d’entre nous imita un ami de la famille que nous avions vu la veille. C’était un monsieur très sympathique mais le pauvre zozotait si fort qu’il était vraiment difficile de l’écouter jusqu’au bout sans éclater de rire. Nous avions plaisir à l’imiter, sans aucune méchanceté, lorsque nous nous retrouvions entre cousins.
    Ce jour-là, la discussion dévia sur tous les tics et difficultés de langage qu’on pouvait rencontrer. Au cours de cette conversation, l’un d’entre nous fit une démonstration en enfournant une poignée de noyaux d’abricots dans sa bouche. Trouvant l’idée géniale nous avons tous pris la suite, bourrant nos joues de noyaux d’abricots pour faire, en direct, la démonstration des difficultés d’articulation qu’on pouvait rencontrer. Cela donna des résultats spectaculaires, plus proches d’ailleurs du chuintement que du zozotement. Nous avons beaucoup ri, je conserve un souvenir délicieux de cet après-midi d’insouciance.
    Heureusement, personne n’a avalé de noyau. Quand j’y repense, quand même, je me dis que nous l’avons échappé belle, c’était un jeu dangereux !
    Marianne B

    • Pascal Perrat dit :

      Enfant, au Maroc, j’ai souvent joué à ce jeu dont j’ai aussi oublié le nom. Chacun à tour de rôle faisait un petit de tas de noyaux d’abricots. Les autres enfants, éloignés de quelques pas, projetaient avec le pouce et l’index un noyau en visant le tas. Celui qui le touchait empochait le petit tas. Les garçons avaient toujours des noyaux dans leur poches qui se trouaient…

  16. Pompelair dit :

    Le père, en rentrant le midi du bureau pour déjeuner, faisait un détour quotidien par la place du Marché d’où il ramenait dans ses sacoches les fruits de saison. Il rangeait son vélo sous la fenêtre et donnait deux coups de klaxon, un faisait ding, l’autre dong. Ce son voulait dire qu’il fallait dévaler l’escalier du premier étage avec le panier pour y remonter le dessert du jour.

    Tout n’était pas perdu dans l’abricot, une fois dégusté restait le noyau, visant bien tapant très fort dessus, on l’explosait pour savourer son amande amère. Qu’importait que l’on se tapât sur les doigts pour pas grand-chose.

    Ça c’était un jeu pour les gamins qui en avaient bien un autre. Celui des mantillons.

    Chacun chez lui mettait à sécher quelques noyaux, le plus gros d’entre eux se retrouvait peint en rouge, il serait le maître de la partie, celui que l’adversaire voudrait s’approprier à tout prix.

    Le jeu était simple, les gamins aussi. Chaussettes en tire-bouchon tombant sur les bottillons, genoux couronnés au mercurochrome, pantalon court aux poches toujours pleines des dernières trouvailles (boulons, écrous, vis, élastiques, fil de fer …). Pull tricoté maison, usé aux coudes.

    La guerre des boutons devenait celle des mantillons.

    Cela ressemblait au jeu de billes, sans les trous du jeu des quatre coins. On dressait sur le trottoir une petite pyramide de noyaux, chacun son tour posait debout par terre sa main gauche, sur son poignet venait s’appuyer la main droite qui tenait le ‘tireur’. Le mantillon rouge se trouvait alors propulsé par un puissant coup de pouce vers la pyramide de noyaux. Et l’on piquait ainsi à l’adversaire les noyaux écroulés de la pyramide. On recommençait le tas, le tir, et à la fin on faisait les comptes. Et le champion rentrait à la maison emportant le noyau rouge du perdant.

    Tout bête, tout simple, pour pas un rond.

    Jamais, à aucun prix, plus pour le noyau que pour le fruit, un seul de ces Minot n’aurait manqué la saison des abricots.

    • Pascal Perrat dit :

      Personne, ici en Gironde, ne connaît ce jeu. Et voilà que par le biais de mon exercice vous le ravivez. Cela me fait chaud au cœur, même si ça ne me rajeunit pas. Vous racontez bien mieux que moi cette distraction enfantine.

  17. Maguelonne dit :

    Mon histoire est une histoire pas tout à fait comme les autres. J’ai eu plusieurs vies. La première est en pleine campagne, au milieu d’un bosquet plus ou moins sauvage. Mon prunellier de producteur surveillait sa progéniture comme la prunelle de ses yeux. Mais comment échapper aux coups de bec des oiseaux minus. Il avait beau se barder d’épines : pas facile. Moi j’ai eu de la chance. Et voilà qu’arrive l’automne et ses couleurs flamboyantes. Les premiers froids, les premières gelées me ratatinent la pelure. La fin est proche. Sauf…
    Sauf qu’une main charitable me cueille et me jette dans un panier où je suis loin d’être seul. J’ai beau jouer de la prunelle, je ne vais pas m’en tirer comme ça. Voilà qu’on m’arrache l’enveloppe, on me lave, on me brosse, on me sèche. On me jette avec mes frères et mes sœurs dans un récipient plat. Et sans aucun égard on me frappe à grands coups de marteau. Quelle violence, je suis tout en morceaux !
    Puis on me balance dans une jarre remplie de je ne sais quoi. D’abord je brûle, je me noie. Puis étonnamment je baigne, je nage dans cet alcool qui m’enrobe. De temps en temps une louche nous brasse et l’alcool m’enlace amoureusement, je fonds en lui. Nous fusionnons pour l’éternité.
    Sauf que l’éternité ça ne dure pas. On me sort brutalement de mon paradis. On me jette dans une casserole avec une petite quantité de flotte banale. Voici du sucre, encore un peu de sucre. C’est pas mal, le sucre. J’aime bien. Ça fond, c’est moelleux. J’entre en symbiose avec mon compagnon. Mais la jouissance est brève.On me porte à ébullition. Ça chauffe, ça bout. Aie, ouille, aie..
    On m’a séparé de mon sirop. Ma carcasse va rejoindre la poubelle. On est bien peu de chose. Mais ne pleurez pas. Ce n’est pas la fin. L’ alcool et le sirop se rejoignent. Ils se sont imprégnés de mes saveurs, de mes fragrances. Ils se mélangent et se marient en un breuvage divin. L’extase !! Et si madame la chance est encore là, la bouteille sera oubliée au fond du placard. Éternité.

  18. Clémence dit :

    Racontez une histoire de noyau.

    Aujourd’hui, Narcisse ne décolérait pas, ne décolérait plus.
    Déjà que ses parents l’avaient affublé d’un tel prénom.
    Mais surtout que depuis qu’ Anna Gramme s’était méchamment jouée de lui.
    Lui, Narcisse, de quel affront, de quelle outrecuidance pâtissait-il ! Se voir amputé de presque toutes les lettres de sa qualité essentielle: l’immortalité !

    Les premiers soubresauts de sa colère passés, il se calma en se rappelant qu’Anna avait buté sur un « trois lettres » qui préservaient ainsi son MOI intégral. Du moins, c’est ce que le Miroir lui avait confié à MI-mot.

    Mais la colère est une émotion qui s’éteint rarement. Un mot, un regard, un silence et les étincelles se muent en volcan impétueux crachant des salves aux relents de vengeance, de mépris et de dégoût.
    Emporté par ce dangereux tourbillon, Narcisse alla se réfugier dans son antre. C’était un espace secret qu’il avait aménagé au fil des temps. Il était le seul à y accéder, par barque. C’était une grotte naturelle de calcaire aux parois tourmentées, teintées de jaune et d’ocre. Dans une immense coquille Saint-Jacques, il avait installé une table en marqueterie, un chandelier en vermeil et un fauteuil crapaud jaune or.

    Narcisse était dans son élément.
    D’une main sûre, il ouvrit le tiroir secret. Sa main effleura la collection de petites fioles. Il hésita puis s’arrêta sur le jaune. Jaune narcisse. Éclatant ! Comme le serait son mépris.
    Il ouvrit l’autre tiroir et en retira une feuille de vélin. Il aimait ce mot pour son accointance avec veule, veulerie….

    Narcisse s’empara de sa plume la plus acérée, son bras dessina quelques envolées puis s’écrasa sur la page.
    A la lueur des bougies, il écrivit, sans relâche. Les mots semblaient animés de leur propre vie. Ils s’enchaînaient les uns aux autres et ferraillaient en phrases assassines.
    Trucidant à tout va, se régalant d’avance des choux gras que feraient tous les moyens de communications. Il défrayerait la chronique et ferait exploser les audits les plus frileux.
    Il s’en prit à la coterie littéraire, il harangua les cliques de morveux, il phagocyta les chapelles de beni-oui-oui, il opposa les phalanges des anti-tout à celle des tout-ou-rien, les clans de l’entre-soi.
    Enfin, il s’arrêta épuisé. Il leva les bras en l’air et rugit:
    – Voilà, j’ai mon noyau ! Mon noyau de durs. La meute bientôt déferlera…

    Alors que Narcisse jubilait dans sa grotte, juste au-dessus lui, un orage d’une intensité folle explosa.
    La terre vibra.
    La grotte s’effondra.
    De Narcisse, de sa grotte, de son mépris, de la vie de son noyau, il ne resta rien.
    Rien qu’une traînée de poudre, inodore, insipide….

    © Clémence.

  19. Laurence Noyer dit :

    Enigmes de la mère Noyau

    1 – Dégustée tomate à l’apéro
    En agrément sur le gâteau
    Je fus le temps du merle moqueur
    Et je donne au clafoutis la saveur

    2- Au régime
    A l’oasis
    Riche en fibre
    Très gustative

    3- Je suis ronde et moelleuse
    Ma chair est sucrée, peu juteuse
    Ma peau veloutée, de jaune couleur
    Est parfois piquetée de « taches de rousseur »

    4- Verte ou noire
    Pour huile ou tapenade
    Symbole de paix
    On me récolte au filet

    5- Mon petit voile blanc reflète la lumière
    Signe de qualité première
    Qui donne fermeté et parfum à ma chair
    Je dois mon nom à une reine très chère

    6- Mon noyau
    Est très gros
    Comme le raisin
    J’ai un pépin

    1-cerise 2-datte 3-abricot 4-olive 5-prune 6-avocat

  20. So dit :

    Un noyau bien lové dans une chair tendre, à l’abri du bruit et de la lumière, se construisait doucement.
    Son bien-être était constant, flottant dans cet Être, cet univers qui était sien, qui faisait partie de lui.
    Mais un jour, par la force des choses et de la nature, il fallut sortir ! Quel choc ! Quelle lumière, quel froid !! Il fut littéralement arraché !
    Où est mon Être, mon abri, mon nid ? Je veux y retourner !! J’ai perdu mes repères, quelles sont toutes ces odeurs ? Et ce froid, toujours…
    Par chance, des petites mains bienveillantes réchauffent petit noyau, le dorlotent, le sèchent, et le replantent dans un autre univers, aussi chaud, aussi rassurant, à l’abri…
    Et petit noyau, fort de cette expérience bienveillante, de cette sécurité, cette douceur, cet amour, redonnera vie.

  21. Fanny Dumond dit :

    Par un nouveau miracle de la nature sa vie avait débuté dans le cœur d’une ravissante fleurette rose pâle piquetée de rayons jaunes. Bien lové dans une petite bille verte, il grandit de concert avec elle. Au fil du temps, la sphère rosissait de plaisir bien cachée sous une large feuille. Par un coup de chance inespéré, elle sortit indemne des Saints de glace et parvint à rougir telle une midinette à qui l’on fait un compliment.

    Un jour, avant de partir pour l’école, Sissi s’approcha de l’arbre, ramassa deux grosses poignées de fruits, gorgés de jus subtilement sucré, qu’elle dégusta aussitôt. Derrière une large feuille, elle découvrit, accrochées l’une à l’autre, deux agathes vermeilles aux joues rebondies et s’en fit un ravissant pendant d’oreille. Lorsqu’elle arriva dans la cour de l’école, ses copines se moquèrent d’elle et voulurent lui chiper sa boucle d’oreille. Elle s’empressa de la manger et dans sa hâte faillit l’avaler, lui, qui était resté bien à l’abri depuis le début du printemps. Elle le considéra un instant et eut une idée.

    Depuis quelque temps déjà, les écoliers se chamaillent au printemps et peuvent se réconcilier, la bouche barbouillée de rouge, à l’ombre d’un cerisier majestueux.

  22. Nadine de Bernardy dit :

    Un cheval des chevaux
    un bocal des bocaux
    un noyal des noyaux
    dit le maître.
    Les élèves ne relèvent pas,sauf la petite Prune au fond de la classe
    Mais monsieur,on dit pas…
    Oh,toi mademoiselle je sais tout,tu ne vas pas m’apprendre mon métier non?
    Les élèves pouffent.
    Je continue:
    un canal des canaux
    un bancal des bancaux
    un bal des baux
    Cette fois Prune lève la main
    Monsieur,monsieur
    Oui?
    Les élèves retiennent leur souffle
    On peut dire aussi
    un pétale des pétaux
    un ridal des ridaux
    un corbal des corbaux
    Je continue?
    Les élèves attendent la suite.
    Ca suffit,rugit le maître,mademoiselle Prévert,allez voir chez le proviseur si j’y suis,je vais devoir convoquer votre père.
    Les élèves rient sous cape.
    Reprenons dit le maître
    Un oral des oraux
    un fanal des fanaux…

  23. durand JEAN MARC dit :

    Le professeur Tournebroche posa son pied sur le quai. Le Tchou Tchou régional, après moult circonvolutions buissonnières l’avait bien déposé à Tortequaime sur Droûle, au fin fond de la Vallée du Buis. Il interpella son assistant:  » Et surtout Mr Charles, vous me photographiez tout ce qui pourrait éclairer la lanterne de la science! »

    – Oui Monsieur, oui Monsieur répondit un petit maigrelet coiffé d’une casquette à carreaux, ridicule, selon le professeur.

    Le Maître s’était déplacé exprès, à l’autre bout du pays. Rien que pour assister au championnat national de lancer de noyaux de cerise. Depuis longtemps, il tentait d’en saisir les origines, de comprendre, sociologiquement parlant, comment une telle tradition avait pu naître, évoluer et perdurer.

    Plusieurs écoles se chamaillaient autour des interprétations les plus diverses.

    Pour l’université d’Oxford, il s’agissait d’un combat symbolique entre deux prétendants mâles. Le premier qui, en crachant le noyau touchait l’un des yeux de son adversaire lui interdisait ainsi de regarder la promise. Et le vainqueur en profitait pour embarquer la plus ou moins belle, toujours en la tirant par les cheveux, pour lui offrir de suite son premier salon de coiffure afin de ne pas faire honte à la belle famille.

    Pour l’université de Harvard, on y pressentait plutôt une approche amoureuse. A une époque, quand même plus récente, mais où la pruderie n’autorisait pas les sauvageries pulpeuses actuelles, c’est ainsi que le prétendant signifiait son intérêt pour la future compagne. Le noyau, élégamment crachoté du bout des lèvres devait signifier, à peu près: « Pourrait-il vous convenir de devenir mon noyau familial ? »

    Pour « l’université » du Vatican, la raison en était simplement religieuse. Le pauvre paysan, le colon, le « trou du cul », comme disait les indiens, l’envahisseur ne connaissant pas la composition des terres consultait le Seigneur. Bien avant le chewing-gum, le colon trimbalait en permanence dans sa bouche un noyau de cerise, souvenir de sa terre natale. Une fois repéré et borné la propriété, il traçait un carré pour situer les fondations de la maison. Se plaçant au centre de sa future cheminée, il crachait 4 noyaux aux 4 points cardinaux. Et s’en remettait à Dieu. Là où les noyaux tombaient, la terre ne pouvait qu’être fertile. Il installait son lit et balançait toutes ses petites graines.

    Ce jour-là, le concours paraissait sociologiquement bien peu représentatif. On n’y croisait que de gros malabars, taillés comme des bûcherons, expulsant bruyamment des noyaux clairement travaillés, certains profilés comme de petits obus pour perforer encore un peu plus l’air et le dernier record. L’ambiance était morose et suspicieuse. On murmurait que l’ actuel champion avait bricolé un petit moteur électrique à l’intérieur de son noyau vainqueur, mais rien n’avait pu être prouvé, car dans tous les sens du terme, le champion possédait la plus grande gueule.

    Mr Charles pleurnichait dans son coin: » Pas moyen de réaliser un cliché, ça va trop vite pour l’appareil ». Et il secouait son vieux soufflet.

    Ayant remarqué l’absence de toute présence féminine, le professeur descendit au lavoir. Une solide lessiveuse, broyeuse, rinceuse, sécheuse lui expliqua que:  » Au moins avec les noyaux, ils ne se font pas trop de mal….parce qu’avant, avec le Galet (ancêtre de la pétanque. NDLF), quand yavait des embrouilles, yavait aussi des dégâts. Et les gros travaux de couture, c’était encore pour notre cerise »

    Le professeur nota consciencieusement toutes ses observations. Globalement, il était déçu. Tous ces kilomètres pour si peu de nouvelles données. Sa montre à gousset pendouillait vers l’heure du retour. Il rejoint le quai.

    Ce jour-là, ces recherches sur les arts et traditions du lancer n’avaient pas beaucoup évolué.

    Il espérait plus de sa prochaine expédition, dans le Grand Nord, là où certaines traditions perduraient comme le combat de poussins et le lancer de nains.

    PS: NDLF, selon votre goût, note de le faculté ou de la fédération 😊

  24. camomille dit :

    NOYAU recraché cherche protection dans doux confinement.
    De préférence chair ferme, enveloppante.
    Voluptueuse grandement appréciée.
    Relation durable envisagée : printemps + été…( automne si affinité).
    Taille inadaptée aux mangues… malheureusement !
    Pas sérieuse s’abstenir.
    PS : URGENT

  25. 🐀 Souris verte dit :

    🐀 ELLE LUI À FAIT MAL
    Dans le cadre des rencontres malencontreuses aussi rapides que désastreuses, j’ai fait la peau a Mirabelle, dodue, tentante et juteuse. Une sorte de ‘ speed dating ‘ qui a mal tourné. J’ai mordu dans sa chair blonde mais la belle a vite montré son cœur de pierre : un joli noyau aussi lisse que dur mais pour en extraire l’amande, la joute fut courte. Fachée d’une telle résistance, la dent s’est cassée.
    Une guigne quoi, un vrai pépin.🐀

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