Facebook, le miroir de proches

Dans la continuité du 320e exercice d’écriture créative 

Comme des millions de personnes* j’ai une page Facebook et de nombreux amis plus ou moins proches sur ce réseau.
Facebook se charge de me prévenir lorsque l’un d’entre eux se manifeste. Étant curieux je résiste difficilement à cette engageante alerte.

Je découvre parfois de bonnes surprises : plutôt parmi les photos, les vidéos et les illustrations que dans les textes.
À première vue, au-delà du « Moi ceci moi cela », l’imagination, l’humour et l’humeur dominent. Ce qui donne l’impression que notre esprit s’éveille grâce à ces diverses propositions.

Du moins, c’est ce que je croyais au début. Mais en y regardant de plus près j’ai changé d’avis. En effet, à moins de passer des heures à explorer ce gigantesque réseau, on se cantonne à lire rapidement le journal de nos amis.
Et là, force est de constater que, dans l’ensemble, ils pensent plus ou moins comme nous : centres d’intérêt identiques, humour comparable, humanisme partagé, ironie retenue, tendance politique bienséante ou pas, vision du monde similaire, etc.

Ouvrir un journal Facebook, c’est un peu se comporter comme nos aïeux qui achetaient chaque jour le même quotidien régional pour consulter les nouvelles locales.

Lire une page Facebook n’incite pas à une grande réflexion : Tiens ! un tel est allé voir ce film, Ho ! la bonne blague sur Emmanuel Macron. Tiens ! je ne savais qu’elle écrit des poèmes. Superbe ce bébé !
J’AIME ! JE COMMENTE, JE PARTAGE ! JE LIKE, LIKE, LIKE…

Une visite sur ce type de réseau donne l’impression de n’être jamais seul, mais ce mirage de l’amitié enferme les groupes d’amis dans une bulle commune où chacun adhère à ce qui lui ressemble. 

Cet enfermement « si sympa »  conduit à une étroitesse d’un monde limité aux amis. Ce qui bride l’imagination et conduit lentement à une « routine entre potes » 

 PS : je m’attends à recevoir quelques bons coups de « lettres bâtons ».

* 1 français sur 2 aurait un compte Facebook

10 réponses

  1. laurence noyer dit :

    Facebook nous fait tourner en rond,
    nous comporter en moutons
    de ce cercle vicieux, échappons!
    ayant vite fait le tour de la question.

    De ces sites capricieux
    préférons
    les chemins sinueux!
    de la création

  2. soize d dit :

    Quitte à me conduire comme une « likeuse », j’adhère à vos propos, Pascal !
    Dans le numéro 124 de l’hebdomadaire « le un » (5 octobre 2016), Eric Fottorino, son directeur, écrivait : « Croyant partager le monde grâce à des connections toujours plus vastes et puissantes, nous sommes au contraire atrophiés, relégués dans un monde clos qui ne nous offre plus que ce que nous aimons. Facebook ne veut surtout pas nous contrarier. Il nous calcule, au sens probabiliste du terme, pour satisfaire nos désirs, allant même jusqu’à les anticiper. Transposé à la « vraie vie », cet empressement suspect a des effets glaçants : imaginez un kiosque ne vendant que le journal que vous aimez, une boutique offrant seulement la nourriture ou les parfums que le système a choisis pour vous, une démocratie sans confrontation. Adieu diversité, libre arbitre, liberté. Exigeons une nouvelle transparence, celle des algorithmes! »
    J’ajouterais : utilisons Facebook si nous ne voulons pas qu’il nous utilise. Ou mieux encore : ne l’utilisons pas !
    Comme nous aimerions être aimés de façon inconditionnelle, en enfants qui n’ont pas grandi ! Du désaccord naît le débat d’idées, le dialogue constructif, ciment de la démocratie. En voulant ne nous entourer que de personnes qui nous ressemblent, nous croyons nous protéger de ce monde hostile au lieu de le construire. Nous nous enfermons dans nos « cercles d’amis », nous créons des murs et le rendons plus hostile encore.
    Comme disait Rousseau, cité par ce même numéro de « le un » à propos de la préoccupation de ses contemporains de l’opinion publique à leur encontre (comme quoi cette histoire ne date pas d’hier !): « Commençons par devenir nous, par nous concentrer en nous, par circonscrire notre âme des mêmes bornes que la nature a données à notre être, commençons en un mot par nous rassembler où nous sommes… »

  3. Grumpy dit :

    Merci Pascal d’ajouter un « e » au lointain de cette amitié.

  4. Grumpy dit :

    Facebook : Magnifique progrès que l’amitié lointaine, superficielle parce qu’artificielle, la distance faisant qu’on peut tout dire, tout filmer, tout poster. Allez-donc démêler le vrai du faux avec ça. Laissez-vous attaquer ça vous permettra de riposter et d’amplifier l’escalade. Voilà venue l’ère de l’insulte et de la vindicte, prenez-en plein la gueule pour pas un rond ça vous remontera le moral, vous aurez la satisfaction d’en rendre autant et ça vous aura beaucoup aidé. Défouloir dangereux, poubelle de la méchanceté et des bas instincts. Accessoire de chantage-lynchage, tueur d’ados. Avec Twitter, ils font la paire.
    Bon sang, comment avons-nous pu nous passer si longtemps de ces inventions formidables ? Ah, soyons modernes, il faut s’y faire, c’est notre futur, la preuve : même les chèvres s’y mettent, plus grumpy que jamais, je ne serai pas un mouton de cette écurie-là.

  5. Huguette dit :

    Un portrait réaliste de Facebook cher Pascal.
    Il a s’agit que je prenne une pause de ce réseau pendant un mois et j’ai fait comme Peggy, bye Facebook. Je redécouvre de nombreuses minutes pour créer!

  6. Durant Virginie dit :

    Je like ton article, Pascal 😉 !
    Néanmoins, je connais des personnes qui ont pris leur envol artistique grâce à facebook.

    Bises,
    À bientôt,
    Virginie

    • Huguette dit :

      Virginie tu as raison, les artistes et personnes publiques ont selon moi avantage à apparaître sur ce réseau qui est une vitrine non négligeable.
      Bonne journée!
      Huguette

  7. Peggy dit :

    J’ai abandonné. Je rate peut-être des perles, mais tant pis, si je like ou ne like plus.

  8. Sylvie W. dit :

    Merci, Pascal. Vous avez complètement raison. Vous avez tout dit.

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