Il est rare d’innover après… ans.

Pascal Perrat

Les citations plus ou moins apocryphes prêtées à Albert Einstein foisonnent sur Internet.
Pour ce billet j’ai retenu celle-ci : « Quelqu’un qui n’a pas apporté de contribution majeure à la science avant l’âge de 30 ans ne le fera sans doute jamais. »

Il se trompait.
Aujourd’hui, les scientifiques s’accordent à dire que des talents peuvent se révéler sur le tard, bien que ce soit exceptionnel.

Généralement c’est plutôt l’inverse.
Selon de nombreuses études menées par Dean Keith Simonton, professeur de psychologie 4 l’université de Californie à Davis, notre créativité arrive à son apogée entre 40 et 45 ans puis décline au fur et à mesure que nous vieillissons. Cela se vérifie dans toutes les cultures.

Il semble que ce soit dû à l’érosion, puis la disparition de certaines de nos connexions neuroniques.
Schématiquement, elles subissent une sorte de sélection naturelle.
Celles qui sont fréquemment utilisées se renforcent tandis que les moins sollicitées s’étiolent de plus en plus, puis disparaissent.

Si bien qu’une fois qu’on a exploité la créativité des réseaux neuronaux établis lors de la jeunesse de notre cerveau, il est rare d’innover après 75 ans.

Mais rassurez-vous, sauf maladie, cette érosion se fait imperceptiblement et il y a moyen de la retarder avec : les exercices que j’invente et propose chaque samedi, par exemple.

Des exercices que vous réalisez souvent très brillamment, quel que soit votre âge.
Peut-être avons nous la chance, vous et moi , d’être dotés d’une plasticité cérébrale hors normes.
Espérons-le.

Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

10 réponses

  1. Maryse Brunetaud dit :

    Personnellement je suis persuadée que la créativité n’a pas de limite d’âge.
    Il faut « arroser » sa créativité tout au long de sa vie, un peu comme on arrose une plante.
    Mes parents sont restés créatifs jusqu’au bout de leur vie.
    Ma mère comme mon père étaient curieux de la vie, ils s’intéressaient a de multiples sujets.
    L’art, la lecture, le jardinage, les voyages, les rencontres, les amitiés de gens de différentes cultures les ont fait restés créatifs bien au-delà de leur 80 ans.
    Ma mère correspondait par courrier à de nombreuses connaissances, mon père qui aimait travailler le bois créait encore de belles choses a l’âge de 88 ans peu avant son décès alors qu’il était plutôt un « intellectuel ».
    J’ai eue le privilège de rencontrer lors d’une conférence sur un documentaire une dame de plus de cent ans qui m’a assurée que si l’on garde de l’intérêt pour toutes choses de la vie, que cela nous ouvre des horizons a tout âge et la créativité stimulée par notre curiosité de découvertes n’a aucune limite à la créativité.
    Ilchi Lee, auteur, philosophe, éducateur, citoyen de la terre, propose des méthodes pour développer le potentiel du cerveau humain à tout âge

  2. Christophe Cousin dit :

    Bonjour à tous,

    Je distinguerais talent et créativité.
    Brassens disait « le talent sans technique n’est rien qu’une sale manie ».
    Le talent est un concept auquel j’ai du mal à croire de par mon parcours de touche à tout.
    Nous avons tous un cerveau et un système nerveux, comprenant les 5 sens.

    Avec cela, on explore le monde et, de temps en temps, le plaisir de « faire » s’accroche à quelque chose qu’on travaille.
    L’inné s’estompe très vite si le travail, toujours nécessaire, procure suffisamment de plaisir pour acquérir des facilités. Je ne crois pas du tout à la « bosse des maths », je les ai négligées au lycée et les ai adorées en fac.

    Le talent, c’est le nom que je donne au mélange de plaisir, de confiance en soi et d’énergie qui nous poussent à ne rien s’interdire… comme écrire quand on est dyslexique 😉

    Quant à l’innovation, un vieillard qui s’étonne de la beauté d’un soleil couchant sera toujours plus créatif qu’un trentenaire qui regarde Hanouna.
    Les écarts à la moyenne de chaque classe d’âge sont, comme pour les écarts de QI ou de performance sensorielle ou motrices, négligeables comparés à la richesse potentielle de tout itinéraire de vie.

    Je pense que le cerveau prend la forme des sillons que creusent nos vies.

  3. C’est vrai que lorsque l’on travaille l’imaginaire, il nous le rend bien… Pas tout à fait pour les maths, du moins pour moi, mais pour écrire, ça marche !

  4. Nouchka dit :

    Aujourd’hui, les scientifiques s’accordent à dire que des talents peuvent se révéler sur le tard, bien que ce soit exceptionnel. Généralement c’est plutôt l’inverse. Selon…
    … nos sources, le talent, cette capacité naturelle ou acquise, ce don remarquable dans son domaine, chaque individu en possède au moins un, dont il peut avoir conscience ou non. S’il active ce talent, il aura le pouvoir d’améliorer le monde à son échelle.
    L’initiative peut faire peur ; alors que développer un talent, c’est souvent un attrait, du bon sens, de la confiance en soi… et du temps. Ce n’est pas plus compliqué que ça !
    Il convient d’encourager les « candidats » à faire ce qui leur parle, ce qui leur plait réellement.
    Désengagés, nos concitoyens ? Pas du tout ! Il suffit de leur donner les outils et des interlocuteurs attentifs pour qu’ils prennent le risque de laisser s’exprimer concrètement leurs talents et ce, quelque soit leur âge, leur formation ou leurs revenus.
    Nous avons tous, dans nos relations, des collègues, voisins, parents ou amis qui aimeraient se consacrer à telle activité, telle cause et qui reportent cette réalisation à leur retraite, pour ne pas dire, pour certains, aux calendes grecques.
    C’est souvent beaucoup de temps perdu mais s’ils parviennent, même tardivement, à développer leur « passion », c’est évidemment ce qui importe.
    J’illustre mon propos de l’exemple d’André. Après avoir été mécanicien dans la marine, puis à la SNCF, il acquit un terrain de lande et de pins. Ce choix, sur les hauteurs d’Erquy, était son rêve pour y vivre sa retraite. Une petite maison fut construite sur un terrain trop grand pour elle. Il fallait de l’imagination et du courage. Le bulldozer en permit l’accès au milieu des ajoncs et des ronces. L’électricité arrivait dans la maison mais l’eau, le gaz et le tout à l’égout n’étaient pas au programme. Une citerne sous la cuisine alimentait d’eau de pluie, la maisonnée.
    Le premier voisin vivait à plusieurs centaines de mètres.
    Au fond du terrain une pinède avait été préservée.
    André apprit à économiser et réutiliser l’eau, alimenter le compost et utiliser les matières favorables aux plantes. Un jardin potager de belle taille se développa à l’arrière de la maison. A droite de l’allée centrale, un pré occupait l’espace.
    Rapidement à cet endroit, André construisit une maison miniature entourée d’une clôture qui accueillit deux poules nourries des croutes de fromages et autres restes des repas.
    André passait ses journées, ses mois et ses années dans ce jardin. L’art du bouturage, de la greffe, le choix des plants favorables à ce sol particulier, tout l’art du jardinier fut expérimenté. Les arbres fruitiers prirent de l’ampleur. André était heureux dans son immense jardin et la compagnie d’un rouge gorge sur le manche de sa bêche ou d’un nid de mésanges dans la boîte à lettre le récompensait de ses efforts.
    La terre de bruyère légère, d’un gris mauve satisfaisait les plants de carottes, asperges et fraisiers. Les allées du jardin étaient recouvertes d’un « groux » orangé comme les terrains de tennis rustiques. Le râteau y crissait régulièrement et agréablement pour ramasser les aiguilles qui sentaient bon le pin et la résine.
    André consacra 21 ans à la mise en valeur de ce lieu en y déployant une foi, un amour, une énergie, en un mot un talent que la nature domptée lui rendait généreusement.
    Cet exemple de développement tardif d’un talent me semble bien moins exceptionnel que ne le disent les scientifiques, me semble-t-il.

  5. 🐀 Souris verte dit :

    🐀🤗Taratata… Les rêves ou les délires, soit en bouffées soit en Trémins relèvent bien de l’imaginaire.
    Et du rêve à la réalité, il n’y a qu’un pas… Le franchir est-il bien ‘ raisonnable ‘? Et n’est pas sans risque.
    C’est bien de toi ça Pascal de nous coller la tête à l’envers à savoir s’il est bon de penser ou pas et si oui, à quoi, comment, et pourquoi ??? On se prend les pieds dans les fils de la bobine. Il n’y a pas d’âge pour ça !
    Je te reconnais bien là, c’est un sujet qui ne manque pas de sel ! 🐀🤗

  6. MALLERET dit :

    Je crois que si Keith Dean Simonton connaissait Pascal Perrat et ceux qui le suivent depuis des années, il aurait une toute autre lecture scientifique des bien plus de 45 ans.

    Nous devrions peut-être lui demander de venir faire des études sur nous.

    Bonne journée

  7. Jean-Pierre dit :

    Votre remarque sur les moyens de retarder l’érosion des connexions neuroniques m’a bien fait rigoler…
    …tellement c’est vrai, et en particulier pour un type de 80 ans comme moi.
    Vos exercices sont peut-être le meilleur antidépresseur que je connaisse et garanti sans effets indésirables.
    Merci !

  8. françoise dit :

    Vous dites vrai Pascal . Grâce à vous j’ai découvert que je n’étais pas complètement dénuée d’imagination et j’éprouve beaucoup de plaisir à faire vos exercices. J’oserai dire que vous êtes d’utilité publique ….
    Merci Pascal

  9. Tarrep dit :

    La maladie de l’imagination n’existe pas, mais c’est plus facile et moins fatiguant d’accuser l’âge

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