Le pouvoir des mots

Histoire chargée d'enseignement

HISTOIRE CHARGÉE D’ENSEIGNEMENT (8)

Un conférencier discourait du pouvoir de la pensée positive et des mots quand une personne leva la main et dit :
– Ce n’est pas parce que je vais dire bonheur, bonheur ! que je vais me sentir mieux, ni parce que je dis malheur, malheur ! que je me sentirai moins bien,
ce ne sont que des mots. Les mots, en eux-mêmes, n’ont pas de pouvoir.

Le conférencier lui coupa la parole :
– Qui vous permet de m’interrompre, imbécile ! êtes-vous seulement capable de comprendre le sens du mot respect !

Le visage du perturbateur changea de couleur, il fulminait :
– Et vous, espèce de m’as-tu-vu sans…
Le conférencier coupa court avec un geste d’apaisement :
– Je vous prie de m’excuser. Je ne voulais pas vous blesser. Je vous prie d’accepter mes excuses les plus humbles.
La personne retrouva son calme. Il y eut des mouvements dans la salle, des murmures dans le public.

Le conférencier reprit :
– Vous avez la réponse à la question que vous vous posiez : quelques mots ont déclenché chez vous une grande colère, d’autres mots vous ont calmé.
Comprenez-vous mieux le pouvoir des mots ?


16 réponses

  1. camomille dit :

    N’oublions pas cependant l’importance de l’intonation.
    La façon dont on lance un mot peut le sublimer ou le banaliser, voire le ridiculiser.
    Tout dépend de l’intention…

  2. Françoise DENAULES dit :

    Les blessures que les mots entendus durant notre enfance ne s’effacent pas
    Nous oublions la douleur physique ressentie sous les coups mais les émotions, liées souvent à la honte et à l’humiliation, restent intactes

  3. Françoise DENAULES dit :

    Les blessures que les mots que nous avons entendus quand nous étions enfants sont souvent pires que les coups. Nous oublions la douleur physique mais pas les émotions liées souvent à la honte en particulier qui elles restent intactes

  4. Le mot a une qualité vibratoire, surtout lorsqu’en plus de l’information qu’il délivre, il est chargé d’une émotion.
    Cela est magnifiquement illustré par cette expérience du riz décrite dans cette courte vidéo de 2’ : https://www.youtube.com/watch?v=zNN76RxzNcs

  5. Pascal Perrat dit :

    Quand des mots te blessent c’est pour la vie. Les blessures ne cicatrisent jamais. Un coup cela s’oublie, un mot tranchant, jamais.

    • Cher Monsieur Perrat, ce que vous dites me fait penser à ce magnifique petit conte.

      Il était une fois un garçon avec un sale caractère.
      Son père lui donna un sachet de clous et lui dit d’en planter
      un dans la barrière du jardin chaque fois qu’il perdrait patience
      et se disputerait avec quelqu’un.
      Le premier jour il en planta 37 dans la barrière.
      Les semaines suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre
      de clous plantés dans la barrière diminua jour après jour :
      il avait découvert que c’était plus facile de se contrôler
      que de planter des clous.

      Finalement arriva un jour où le garçon ne planta aucun clou
      dans la barrière.
      Alors il alla voir son père et lui dit que pour ce jour
      il n’avait planté aucun clou. Son père lui dit alors d’enlever
      un clou de la barrière pour chaque jour où il n’aurait pas
      perdu patience.
      Les jours passèrent et finalement le garçon put dire à son
      père qu’il avait enlevé tous les clous de la barrière. Le père
      conduisit son fils devant la barrière et lui dit :
      « Mon fils, tu t’es bien comporté mais regarde tous les trous
      qu’il y a dans la barrière. Elle ne sera jamais plus comme avant.
      Quand tu te disputes avec quelqu’un et que tu lui dis quelque
      chose de méchant, tu lui laisses une blessure comme celle-là.

  6. Mathilde dit :

    Voilà ce que m’évoque cette histoire:

    Les mots en eux-mêmes n’ont que le pouvoir qu’on veut bien leur donner. Mais on est rarement conscient de leur prêter ce pouvoir, aveuglés par notre instinct de protection, extrêmement réactif, et notre conditionnement.

    Tout est affaire de ressenti. Si nous ne nous sentions pas menacés, nous n’essaierions pas de nous défendre. Mais peut-être si nous n’essayions pas constamment de nous défendre, nous ne nous sentirions pas attaqués à la moindre occasion? Comment désarmer le conflit? Est-ce le sentiment de soi, de l’importance de soi qui pose problème?
    On constate en revanche les bienfaits d’un sentiment d’ouverture à l’autre.
    Le plus difficile est d’être conscient de tout ça dans l’instant, sans se laisser emporter.

  7. Avoires dit :

    Les mots peuvent tuer comme des balles .Ils ont aussi le pouvoir de guérir.
    Les mots ont un sens et souvent celui-ci est détourné.
    J’aime beaucoup la chanson de Dalida Parole, Parole

  8. ACHILLE dit :

    C’est aussi par les mots que certains politiciens malfaisants se font élire le plus régulièrement du monde, dans les règles démocratiques. Je ne cite pas de noms, vous voyez de qui je parle, depuis 1933 environ jusqu’à nos jours…
    Donc oui, les mots ont une importance.
    Je rejoins Claire : on en vient aux mains, voire pire, quand on n’a pas/plus les mots.

  9. Sylvianne Perrat dit :

    De jolies histoires pour voir autrement, nous surprendre…

  10. Souris bleue 🐀 dit :

    🐀 de Victor Hugo : ne déposez pas de musique au pieds de mes vers….
    Et pourtant, ils chantent…

  11. On ne dira jamais assez le pouvoir des mots ! Et, plus que tout, le vide sidéral des esprits privés de mots. On le perçoit aujourd’hui dans toute cette violence. Quand on ne sait pas exprimer ce que l’on sent avec des mots, on trouve d’autres moyens…

    • Phanie dit :

      Au village, tout le monde savait qu’il ne fallait pas s’aventurer sur le Chemin du Pougnon avec le moindre sou en poche. Sinon, on pouvait s’attendre à tout. Un nouveau venu n’hésita pas à montrer ses signes extérieurs de richesse.

      Bien mal lui en prit le pauvre… Alors qu’il marchait accompagné de sa dulcinée en se vantant de posséder des biens ici ou là, un garçon vint à leur rencontre et leur tendit la main.

      Le jeune Trouduc, tel était son nom, au lieu de lui donner un sou, lui fit un check. Le garçon, vexé, tendit ses deux poings fermés, et faisant mine d’actionner une manivelle à l’aide de sa main droite…, le majeur de sa main gauche s’éleva tout doucement et c’est un doigt d’honneur qui apparut !

      Puis il partit en courant et en riant devant l’air hébété du jeune bourgeois et de sa compagne qui en resta coite.

      Le couple offusqué poursuivit son chemin, ressassant l’épisode du garçon insolent, au lieu de profiter du moment présent ; c’est ainsi qu’ils ne virent pas le petit écureuil passer non loin d’eux, ni le chevreuil qui pourtant valait le coup d’œil.

      Au lieu de contempler la nature qui s’offrait à eux, tout au long de leur promenade, ils ne firent que pester contre ce jeune mal élevé.

      Qu’ils revoient au village ce garnement ; ils ne manqueraient pas d’en parler à ses parents ! Non mais !

      Après une heure de marche, ils s’arrêtèrent dans une clairière, épuisés à force de maugréer. La demoiselle ôta ses escarpins et le jeune Trouduc retira ses beaux souliers, les mettant de côté afin de se tremper les pieds dans un ruisseau.

      Derrière eux des pas se firent entendre et un autre gamin vint les surprendre !… Il s’approcha d’eux et en un tour de main leur piqua leurs chaussures et s’en alla en courant et en riant, comme le gamin précédent.

      Le couple se lança à sa poursuite mais fut vite freiné par les cailloux qui leur blessaient les pieds. Et c’est clopin-clopant qu’ils se dirigèrent vers le village.

      Au pied d’un arbre était assis un vieillard qui à leur passage leur fit un grand sourire édenté. Les voyant boitiller, le vieil homme se déchaussa et proposa au jeune bourgeois sa paire de godasses, certes crasseuse mais non moins confortable… Le couple ignora sa proposition et repartit de plus en plus grognon.

      Le vieillard les suivit de loin avec un sourire en coin. Le village apparut enfin ! De la fumée s’échappait des cheminées laissant planer de bonnes odeurs. Le couple était affamé. Ils auraient donné n’importe quoi pour un bon repas. Le jeune bourgeois fouilla ses poches et s’aperçut qu’il n’avait plus un sou !

      N’ayant pas le temps de réfléchir les villageois les accueillirent chaleureusement en leur proposant de nombreux plats tous plus appétissant les uns que les autres.

      C’est alors qu’ils aperçurent les deux gamins et le vieillard venant à leur rencontre. Une femme prit la parole : « vous savez ici au village, on est pas bien riche. Quand on vous a vu vous pavaner devant nous avec votre air pédant, on a pas beaucoup apprécié. Mes gamins sont partis dans l’idée de vous détrousser mais en vous observant plus attentivement on a eu de la peine pour vous. Vous étiez mal chaussés et très énervés. Mon grand père a bien tenté de vous prêter ses chaussures mais vous avez refusé… il en a profité pour prendre votre argent ! Vous ne vous en êtes pas aperçu, c’est normal, c’est un spécialiste ! Vous savez nous sommes pas des méchants et nous n’avons pas besoin de votre argent, alors voici pour nous faire pardonner deux bonnes paires de chaussures de randonnée achetées avec vos sous ! Vous pourrez ainsi parcourir nos vallées et vous repartirez d’ici beaucoup plus riche que vous ne l’êtes aujourd’hui !… »

      L’un des gamins tendit les deux paires de chaussures toutes neuves, tandis que l’autre leur rendit les escarpins et les beaux souliers.

      « Et maintenant que la fête commence ! »

      Et c’est dans la joie et la bonne humeur que se termina cette journée pleine de richesse !

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