L’écriture primitive

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Imitant nos dirigeants, j’ai décidé, sans prendre l’avis de mes lecteurs, de déclarer une nouvelle guerre.

La guerre contre les smileys, ces émoticônes qui portent si bien leurs noms…

Faute de savoir comment transmettre une émotion ou un sentiment avec des mots, on se laisse aller à cette espèce d’écriture primitive.
Et, tel un cro-magnon du clavier nous retournons à l’âge des cavernes.

Il n’est pas rare de trouver une de ces figurines à la fin d’une phrase supposée être aimable, tendre, moqueuse ou agressive.
Ainsi, la personne qui « écrit », si l’on peut dire, n’a pas besoin d’activer ses neurones pour trouver la formule adéquate, les smileys se chargent de tout.

La jaunisse des smileys contamine déjà la plupart des courriels et des SMS.
Disposerons-nous bientôt du Robert ou du Larousse des smileys ?

Des dictionnaires numériques, bien sûr, où il suffira de piocher des icônes à tout dire ?
C’est à craindre.

Nul ne peut encore mesurer le déclin de l’écriture académique, la mort inéluctable des belles lettres,
mais tout laisse entrevoir la profondeur du phénomène, car moins on écrit, moins on sait écrire.

J’admets que nous devons faire avec notre temps, nous adapter aux changements,
écrire et parler comme des incultes, glorifier l’inculture et applaudir la niaiserie,
mais je m’attriste en voyant que notre syntaxe perd du terrain au profit de ces piètres effigies.

Mais peut-être ne suis-je qu’un vieux grincheux… 😉 

23 réponses

  1. gontier dit :

    Pour ma part je les utilise beaucoup dans mes sms (toujours peur de ne pas être comprise lors d’un message court où je ne peux pas m’étendre). Ça ne m’empêche pas d’aimer les mots, j’adore la littérature. J’écris depuis que j’ai 15 ans (j’en ai 33), beaucoup de poésie et des nouvelles.
    Je lis énormément et je sais reconnaître de jolis textes.
    Maintenant l’invasion dans les mails ou dans le langage oral tel que les LOL lors d’une conversation me choque. Là où il y a des humains il y a de l’excès. Encore plus lorsque c’est nouveau. Ça s’équilibrera avec le temps 😉 J’ai confiance en notre amour pour la beauté !

  2. Christophe dit :

    A titre personnel, je ne suis pas client des smileys. Mais – comme beaucoup ici – je comprends leur utilité pour adoucir, égayer ou nuancer ce substitut de l’oralité que sont les sms, les post sur les réseaux sociaux et les courriels quotidiens.

    On déclare souvent la guerre à un nouvel usage en le réduisant à une mode, avec ce que cela sous-tend d’éphémère et, surtout, de suivisme. Il ne faut pas, je crois, confondre médiocrité et droit à la légèreté. On peut aimer les grands crûs et boire un petit vin de soif dans un Duralex de temps en temps. Depuis que j’utilise les réseaux sociaux, j’ai des contacts hebdomadaires avec des amis, des amis d’amis, à qui je n’aurais jamais pris le temps d’écrire une lettre. Lorsqu’ils m’envoient un petit mot avec un smiley pour marquer un second degré, et bien je n’ai pas envie de les reprendre d’une manière sentencieuse sur la forme de leur message.
    Je suis content d’avoir de leurs nouvelles… n’empêche, c’est c’est énervant, les émoticones. Pour info, je viens de faire un clin d’œil.

  3. Pascal Perrat dit :

    Bonjour Aurélie
    Je ne sais pas si j’ai une âme, mais mon enfant créateur est toujours bien là, prêt à vous servir et à m’aider à trouver des sujets d’articles qui vous donnent envie de réagir.
    Amicalement. Pascal
    PS : merci à toutes et tous pour vos commentaires, toujours très sympathiques et bien argumentés.

  4. Aurélie L. dit :

    Bonjour Pascal et bonjour à tous,

    Pour moi qui suis de la « jeune » génération, mais pas encore de celle qui est née avec le téléphone portable dans les mains, disons celle de la fin des années 1980, l’émoticône n’a de sens que dans les textes à vocation de renseignement furtif : les textos et les mails informels. En réalité, je n’en utilise qu’un seul : celui-ci 😀
    Pourquoi ? Parce que lorsque j’écris un petit message et que j’ai effectivement la banane, je trouve dommage que mon destinataire ne le voie pas, mais si c’est quelqu’un qui me connaît (et c’est généralement le cas) il sait que ma bonne humeur est souvent au rendez-vous. C’est une manière pour moi, d’envoyer mon sourire.
    Les autres n’ont que peu de succès, attachée comme je le suis à la beauté des mots.
    Vivre avec son temps, oui… Mais pas n’importe comment !

    Par ailleurs, Pascal, que faites-vous de votre âme d’enfant ? Ne me faites pas croire que le premier dessin que vous avez fait était composé de belles lettres calligraphiées ? Un peu de fantaisie, mesurée, est toujours la bienvenue !

  5. SoizeD dit :

    Eh bien, voilà un sujet qui fait jaillir de l’encre ! Virtuellement, bien sûr. Pour ma part, je me suis trouvée bien bête lorsque, envoyant un texto à un ami, je me suis vue écrire : « je ris » pour éviter d’envoyer un de ces pacmans rondouillards. Pourquoi je les évite ? Parce que je considère que je n’ai pas besoin de placarder mes émotions du moment au destinataire de mes messages, même aussi courts que des textos. Mieux : parce que je considère qu’il n’en a pas besoin. Ce serait sous-estimer son intelligence que de penser qu’il ne comprendra pas mon message, au point que je doive matérialiser mes sentiments : « Je t’aime – 3 petits cœurs ». A-t-on besoin d’enfoncer le clou ? J’anime des ateliers d’écriture pour des jeunes qui ont du mal à aligner quelques mots sur une feuille et, comme par hasard, peinent à organiser leur pensée, à l’oral comme à l’écrit. Alors, même si un bon dessin vaut mieux qu’un long discours, je vote pour l’écrit, même en short, mais sage !

  6. {#, [[,\^,
    }=}
    ***:]
    /:)
    à+

  7. JJ BILLOU dit :

    Ah! mon cher Pascal, je suis tout à fait d’accord avec toi.
    Ah ça non! Je ne ponctuerai pas d’un « smiley » le fait de dire d’une femme « quelle icône ». Ou peut-être à l’occasion d’une soirée arrosée qui, s’il m’en souvient, n’a pas eu lieu, entre nous, depuis fort longtemps.
    Bise.
    JJ 🙂

  8. H.Anselme dit :

    D’après les divers commentaires que je viens de lire, la provocation de Pascal atteint son but. Nous faire réagir.

  9. Beryl Dupuis-Mereau dit :

    Bonjour Pascal
    Je vous trouve très (trop) sévère. Un « smiley » (moi c’est cet emploi systématique d’un anglais douteux qui m’énerve) n’est qu’un petit signe amical qu’on adresse à la personne, comme un petit signe de la main pour dire au revoir avant de la quitter ou comme si on doublait la ponctuation (un grand sourire à la place d’un point d’exclamation par exemple, ou un clin d’oeil pour faire comprendre qu’on plaisante (vous préférez « lol »? Moi pas!) Je ne vous taquinerai donc pas en vous envoyant un smiley à la fin de mon message mais je vous envoie toute ma sympathie avec un grand sourire (pas jaune)!
    Beryl

  10. Christine BP dit :

    Bonsoir Pascal,
    Je me sers des Smileys uniquement dans les sms et email, pour être très rapide. Comment expliquer par sms que l’on plaisante ou que l’on rit ou que l’on est fâché alors qu’il s’agit justement d’un « short message » ? Le support n’est pas approprié pour de longues phrases. Parfois je ne mets même pas de sujet. Le Smiley est bien pratique.
    Le Smiley est la mimique que le lecteur de peut pas voir.
    Finalement peut-être que le sms n’est pas un écrit, mais un entre 2.
    Au plaisir de lire vous lire très prochainement,
    Christine

  11. Antonio dit :

    Ta guerre est injuste, Pascal, et injustifiée, comme celle de nos dirigeants, comme toute guerre d’ailleurs ! Je demande l’arrêt du combat !
    C’est comme interdire quelqu’un de faire un clin d’oeil, un sourire, une grimace à la fin de son propos et de lui demander d’expliciter ce qu’il veut dire par là…

    L’expression ne peut être qu’écrite ! 😉 … et toc !

  12. George Kassabgi dit :

    Bonjour,

    la formule « faire avec son temps » me laise sans… émoticônes.

    Comment fut le tout début de l’écriture avec (peu de) lettres ? Et que dirent ceux qui en furent les auteurs quand d’autres introduisirent de nouvelles lettres ? Et les Chinois avec quelques milliers de symboles ?
    Des changements ont lieu dans pratiquement tous les domaines qui bougent. Dans le cas de l’écriture, avec tous les outils modernes de communication écrite la stabilité des alphabets classiques démontre que leurs fondations sont bien solides. Mais on ne pourra pas écarter tous les changements (en cours et à venir). Les émoticônes que l’on utilise aujourd’hui seront peut-être les bons candidats ou il y en aura d’autres qui seront choisis ou les changements seront autre chose.

    Pour reprendre (en l’adoptant) à bon compte une phrase de Humphrey Bogart (en présence de Ingrid Bergman) dans le film « Casablanca »… ces nouveaux détails de l’écriture soit-disant rapide ne peuvent être qu’un petit tas d’haricots dans ce monde qui est fou.

    Bonne continuation !

  13. Marie Remande dit :

    Moi j’aime utiliser qquelques smileys. J’ai lu un article du monde récent sur la perte du graphisme de l’écriture cursive qui dit que les smileys remplacent ce graphisme là d’une certaine façon, pour exprimer les émotions que l’on ne retrouve plus dans la rigueur des lettres de nos ordinateurs.
    Je me disais d’ailleurs que le métier de graphologue était peut-être en voie de disparition. Mais ceci est un autre sujet ! Tien je viens d’utiliser l’ancêtre du smiley, le point d’exclamation, qui lui aussi exprime une émotion, non?

  14. Antonio dit :

    Je vois le smiley comme une béquille dans notre communication « live », une ceinture et des bretelles pour rassurer ou juste donner une indication sur notre intention derrière ce que nous écrivons.
    « je déconne », « je prends ça du bon côté », « c’est un clin d’oeil, une boutade… », « je suis déçu, en colère… »
    Il illustre aussi des propos, égaye un propos…

    Aujourd’hui on ne se parle pratiquement plus physiquement, face à face. Le smiley remplace notre expression physique qui ne transparaît pas derrière l’écrit de sms ou commentaire de blog. Peut-être est-ce l’inconscient qui nous ramène à ce besoin de donner une image de soi, de son intention, amicale, bienveillante ou au contraire…

    Je l’utilise donc dans ce sens parce que l’on est jamais sûr d’être lu avec l’intention que l’on donne combien même on croit maîtriser notre langue.
    Mais je reconnais que le smiley pollue aujourd’hui nos échanges.

    Pour avis. (amicalement, avec un sourire bienveillant, espérant que que ce commentaire aura son utilité, en rien une vérité bien sûr, ne m’en tenez pas rigueur… émoticône Y234)

  15. Durand Jean Marc dit :

    Ah, cette trouille, cette pétoche de ne pas zêtre dans le vent, c’est quelque

    chose, quand même! Cette peur de ne plus pouvoir causer « moderne » avec ses

    petits nenfants sans avoir l’air d’un vieux chnok (ou d’une antique chnokeuse!).

    Désolé, mais je suis totalement d’accord (aujourd’hui!) avec Pascal!

    Peste soit de ces pauvres étiquettes du sentiment, ces mac Donald de l’émotion

    toute faite, de l’amitié frelatée à face de bouc.

    Je n’en use jamais. Je préfère les vieux outils marqués d’histoires.

    En fait, avant ce jour, je ne m’étais même pas poser la question de les utiliser!

    Mon aversion se confirme!

    • Gwenaëlle dit :

      Aucune trouille pour ma part, je prends ce qui me paît, je laisse le reste.. Chacun fait comme bon lui semble et c’est très bien ainsi. La diversité fait le monde et sa richesse, sinon qu’elle tristesse ! Le monde évolue, nous avons toujours le choix de faire.. ou pas. Ouf !

  16. Sabine dit :

    Un jour Pascal, vous m’avez écrit ceci:

    « J’ADORE ! 🙂 🙂 🙂 »

    Un moment de faiblesse, peut-être.

    Perso, je n’utilise pas ces petites bêtes jaunes, elle m’agacent. Et ça: 🙂 pour moi c’est la même chose. Mais si elles ne remplacent pas le texte, pourquoi pas. Il faut vivre avec son temps. Dans les textos ils ont sûrement leur place, mais de toutes façons je n’ai jamais appris à faire un texto…

  17. PPerrat dit :

    Avec WordPress on ne peut pas mettre un smiley dans les commentaires. Mais ça viendra..

  18. Tissier mireille dit :

    Bonjour,

    Je suis un peu de votre avis, moi même je les utilise que très rarement car premièrement je n’y pense pas. Ce n’est pas encore rentré dans mes habitudes. Mais ce qui l’exaspère le plus ce sont les mots que beaucoup s’évertu à raccourcir. Notre langue française est bien trop belle pour qu’elle soit massacrée ainsi. Enfin, il faut vivre avec son temps sinon nous risquons d’être traité d’homme de Florès
    ( encore plus vieux que l’homme de Cro-Magnon).

    Mireille

  19. Gwenaëlle dit :

    Bonjour Pascal,
    Personnellement j’utilise les smilleys dans les sms et je trouve qu’ils ont leur utilité dans ce contexte. Un texto est un petit texte court, qui sert souvent à de la communication rapide, contexte entre la parole et l’écrit, ou le smiley permet surtout de visualiser l’intonation du texte.
    Je partage l’idée qu’un texte bien écrit n’a pas besoin de smiley. Et je ne me vois pas les utiliser dans un exercice rédactionnel.
    Mais il faut reconnaître que dans le monde actuel la tendance est d’aller au plus vite, ce qui ne va pas dans le sens des belles phrases académiques. Pour autant je ne suis pas sûre que l’amalgame soit fait entre un texte rapide et une rédaction d’écrit pour une lettre, un texte, une nouvelle, un livre.
    Ma fille, étudiante, connaît l’importance de bien rédiger ses lettres de motivations, ses dossiers d’étude par exemple, et là, pourtant adepte, elle n’utilise pas les smileys.
    Disons qu’ils sont mignons et mettent de la couleur au texte

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