L’éphémère bonheur d’être enfin édité

C’est la rentrée littéraire, peut-être enviez-vous celles ou ceux qui auront le bonheur de voir leur livre dans la vitrine des libraires. Le bonheur de faire l’actualité littéraire de septembre. Détrompez-vous, le bonheur d’être publié disparaît aussitôt qu’il est né.

Alors que mon premier livre était en cours d’impression, j’étais impatient d’avoir le plaisir de le prendre en mains. J’avais hâte d’ouvrir ses pages et de connaître l’enchantement au vu de mon nom inscrit sur sa couverture.

Sylvianne, mon épouse, traversa tout Paris pour me donner ce plaisir. Elle se rendit chez l’imprimeur et se procura un exemplaire sortant tout frais des rotatives.
De retour chez nous, lorsqu’elle me l’offrit, emballé dans un beau papier cadeau, je ne connus pas la sensation si agréable que j’avais imaginée. Je l’ai remerciée, bien sûr, mais pas si gaiement que ça. Elle fut même un peu déçue par mon manque d’enthousiasme.

Une fois, le but suprême atteint notre réaction est évidemment le contentement, mais le désir d’écrire un nouveau livre survient très vite, trop vite… 
On a beau éprouver le plaisir d’être enfin édité, cela ne nous satisfait déjà plus.
Le bonheur d’être un auteur édité s’estompe rapidement. On désire éprouver encore plus de bonheur. On n’a alors pas d’autre choix que d’écrire encore et encore d’autres livres. Je crois qu’il en est ainsi jusqu’au dernier jour de vie d’un auteur. 

Avez-vous connu ce bonheur éphémère ?  Êtes-vous de cet avis ?

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8 réponses

  1. Ophélie E. dit :

    Oui, Pascal j’ai connu ce bonheur éphémère et je vous rejoins dans vos ressentis.

    En 2013,j’ai fait imprimer ma première création chez un imprimeur de quartier à partir de mon fichier et à cette époque je ne connaissais aucune règle de mise en page. C’est ma tendre moitié qui était beaucoup plus impatiente que moi de la récupérer. Je ne sais pourquoi, je traînais des pieds pour me rendre chez l’imprimeur.
    J’ai eu quelques secondes d’euphorie de tenir mon « bébé » dans mes mains en me disant que j’en avais été capable, mais bien vite la déception s’est emparée de moi. Ce n’était pas du tout le livre que j’imaginais. Avec ses 160 pages ce n’était qu’un embryon de livre que je ne pourrais jamais poser en évidence sur les rayonnages de ma bibliothèque. Mon mari, déconcerté par ma mine, a dit à l’imprimeur que nous reviendrions bientôt car j’en avais écrit un autre.
    Sa fierté m’a vraiment fait chaud au cœur et m’a fortement encouragée à poursuivre la belle aventure. Depuis, je suis un peu plus fière de mes ouvrages édités dans les règles de l’art, mais… ils restent enfermés dans une boîte à biscuits.

  2. Clémence dit :

    Certes, la joie d’avoir été jusqu’au bout de l’aventure… mais une evidence: c’est la montée d’adrénaline qui provoque tant d’emois !

    Le calme étant revenu, la course à l’adrénaline reprend….

  3. Le bonheur ? Oui mais fugace en effet, si vite remplacé par la crainte d’être lu. Car une fois édité le livre ne m’appartenait plus, ne pouvait plus être corrigé, il était tel que je l’avais livré et il me fallait l’accepter. Il était sur la place publique et moi avec ! Et j’ai mis des mois pour m’en remettre !

  4. ACHILLE Dominique dit :

    Bonheur éphémère, oui, mais réel, et il en reste une satisfaction d’avoir mené un projet à son terme. (« Malencontres », par Dominique ACHILLE, éditions Premedit, 2017). C’est fait, on ne peut pas nous l’enlever, c’est un morceau de notre histoire personnelle. Le livre une fois publié ne nous appartient plus, en quelque sorte, et il faut en effet – ça vient tout seul – passer à la suite, un autre livre ou un autre projet, quel qu’il soit.
    Je vous laisse, il faut justement que je m’y mette !

    • Camomille dit :

      Bonjour Dominique ACHILLE,
      Je viens de lire votre commentaire….et ai eu envie de cliquer sur « Malencontres ». Du coup, AMAZON m’a permis de découvrir « BRINDILLE »: un vrai délice!
      Sincèrement,
      Camomille

  5. Souris verte dit :

    🐀 C’est tellement vrai ! D’abord il y a le ‘ regard des autres ‘les esprits chagrins:comment elle a fait ? Elle est ‘pistonnée’.
    Ah! Là, on touche à notre intégrité. Suis-je légitime ? Jusqu’au ‘ zut à la fin !’ qui clôt cette mise au point face à soi-même et aux autres…l’acceptation de soi.

    Et puis, après l’accouchement de cette ‘ merveille ‘papier il faut l’allaiter! J’entends par là nourrir sa distribution (même lorsqu’on est édité à compte d’éditeur ça ne fait pas tout)… Présenter son livre et expliquer le pourquoi du comment  » qu’on l’a fait ! » .
    Après viennent les ‘déja’
    Comment expliquer qu’il y en a déjà un autre sur le feu ! Et puis que celui-là dans le fond.. Il y est presque déjà..
    Un monde de pages qui se tournent et nous emmène plus loin…
    En fait, publier n’est pas l’essentiel à mon avis.. l’essentiel est d’écrire, son ressenti, sa joie face à la page blanche sur laquelle on va coucher ses idées pour peu qu’on elles soient en éveil! et pas trop fugaces.
    Restons simples : on écrit parce qu’on en a envie. Voilà tout. 🐀

  6. Malleret dit :

    Le bonheur est peut-être éphémère mais je voudrais bien pouvoir ressentir ce bonheur aussi éphémère qu’il soit !!!

    Bises
    Peggy

    • Georges Kassabgi dit :

      Le bonheur n’est pas éphémère. Ce que Pascal décrit c’est la sensation naturelle de vouloir plus.:. à noter qu’elle n’est ni égale pour tous les individus ni constante dans le temps …

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