Les métiers de l’écriture sont en danger

Pascal Perrat Éveilleur d'idées ®
Les mots, l'émotion, la création,
Les métiers de l’écriture de plus en plus menacés

Les dactylos ne sont plus qu’un souvenir, les secrétaires ont pratiquement disparu dans les entreprises et sont de plus en plus rares dans les administrations. L’ordinateur, la tablette et le smartphone sont passés par là. Et ce n’est pas fini !

Le métier de traducteur est très menacé. Je me souviens encore des réactions des participants aux stages que nous animions pour la société française des traducteurs (SFT)
Quand j’évoquais la menace de Google traduction les participants se gaussaient et haussaient les épaules.
Fin 2018, un service de traduction en ligne à traduit de l’anglais au français un ouvrage de 800 pages en 12 heures…

Pour les journalistes ce n’est plus une menace mais une réalité. De plus en plus de robots écrivent des articles à la chaîne…
Je revois encore l’incrédulité ou la circonspection de l’ensemble des journaliste participant aux stages que nous animions pour le Centre de Perfectionnement des journalistes à Paris (CFPJ)

La littérature grand public pourra-t-elle résister ?
Les robots écrivains se préparent déjà à prendre la relève. Il suffira d’avoir une idée de roman, de son incipit, de son plan et de sa chute, d’entrer le tout dans un logiciel et il se chargera de l’écrire.
Les romans populaires seront les premiers servis…
Cela dit, la cause n’est pas perdue car la créativité humaine est illimitée, elle sauvera l’écrit sous une autre forme, j’en suis sûr.
Au commencement était le verbe…

NOUVEAUX métiers de l’écriture !
« Des écrivains «plumes pour robot», des scénaristes à côté des développeurs… : dans le domaine de l’intelligence artificielle, les profils littéraires ou formés aux sciences humaines s’imposent »
Source : Le Figaro Madame

Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

8 réponses

  1. Christophe Cousin dit :

    Bonjour,

    J’ai été formé à l’IA il y a 25 ans. J’en ai depuis suivi les progrès jusqu’à aujourd’hui : machine learning, deep learning, cela décuplé par la disponibilité de la donnée et de la puissance de calcul… Et bien, je n’ai aucun doute : l’humanité perd le monopole de l’intelligence, de la créativité et demain, de la poésie et des émotions. Oh bien sûr, la « machinerie » est différente de celle du cerveau. Essentialiser l’intelligence humaine, par opposition à la matérialité de l’IA, est l’un de nos refuges favoris pour ne pas voir ce qui se produit sous nos yeux. Pourtant, lorsqu’une femme nous déclare sa flamme, lui rétorquons nous que ce qu’elle prend pour de l’amour, c’est l’ocytocine que sécrète son hypothalamus ?

    L’art est une compétence comme une autre. L’écrit ne disparaîtra peut-être pas tout de suite, nous en perdons le monopole. La machine écrira mieux que Baudelaire, comme elle joue mieux au poker, au go, aux échecs. La machine n’imite plus et n’est plus « programmée », elle apprend et dépasse. Elle assiste déjà les scénaristes, elle « augmente » les écrivains et journalistes.

    Le grand enseignement de l’IA est assez inattendu : nous sommes des machines.

    La prospective est l’activité humaine la plus dépourvue d’avenir. J’ai l’intuition qu’il ne faut pas focaliser l’attention sur l’IA pour pressentir ce qu’il en adviendra.
    Pensons toujours de manière systémique. L’IA rend-elle obsolète l’accumulation de savoir et de savoir-faire, toute a « teckné » accumulée par les siècles d’humanité ? Si c’est le cas, peut-être nous libérera-t-elle le cerveau pour le mobiliser sur le savoir-être, comme l’agriculture libéra en son temps la main du chasseur-cueilleur… affaire à suivre.

  2. Avoires dit :

    Les métiers de l’écriture sont en danger

    Secrétaires, écrivains, journalistes et autres professions liées à l’écriture sont en pleine mutation, comme l’est le monde que nous avons connu. Rien ne dure, rien n’est éternel. Combien de métiers ont disparu, combien ont vu le jour ?
    L’écriture, invention millénaire, résistera et il y aura toujours des adeptes, des amoureux , des résistants de cet art, des gens qui pratiqueront l’écriture, avec des moyens différents – que de chemin parcouru depuis le papyrus ! l’écrit est toujours là- pour témoigner de notre monde.
    L’informatique est un puissant vecteur d’écriture . Je me souviens, lorsque je travaillais dans l’administration, je n’ai jamais eu recours à une secrétaire : je tapais mes courriers et autres documents, je communiquais énormément par messagerie avec les autres services : l’écrit restait primordial. Du reste, le terme de secrétaire est remplacé par celui d’assistante.
    Comme le soulignent les précédents commentaires, les ateliers d’écriture foisonnent. Les librairies sont des amoncellements de livres en tous genres – du plus petit au plus épais, du plus savant au plus basique, du plus sérieux au plus délirant. On écrit sur tout. Et que dire de Amazon, le A du GAFA, qui vend des livres écrits par toutes sortes d’écrivains !
    Peut-être, sont-ce les journalistes les plus menacés ? Mais peut-être que la presse écrite ne subsistera que si elle est d’une grande qualité, onéreuse, réservée à un lectorat exigeant.
    L’écriture est une si vieille invention qu’elle n’est pas près de disparaître.

  3. Janine dit :

    Bonsoir Pascal, Je ne partage pas votre inquiétude. Quand je vois le succès des ateliers d’écriture je me dis que nombreux sont ceux (et celles) qui ont envie de se retrouver pour le simple plaisir d’écrire, d’écouter les autres, et de partager. Je parle ici des ateliers classiques, mais il existe aussi des ateliers sur internet qui ont beaucoup de succès. Et puis tous les concours de nouvelles qui fleurissent un peu partout. Non, tout n’est pas perdu…
    Amicalement à vous

  4. Camomille dit :

    J’étais secrétaire moi aussi à l’époque!
    Secrétaire sténo-dactylo même! et j’adorais la sténographie.
    Lorsque j’évoque cette période de ma vie professionnelle, il me semble que ça relève de la préhistoire.
    Le positif de toutes ces « évolutions » voire révolutions, c’est que j’ai appris à m’adapter, en tout cas j’essaie… et je navigue tant bien que mal entre valeurs anciennes et modernité incontournable.
    Bref, je reste connectée…. mais parfois je l’avoue, je suis un peu dépassée 😉
    Merci Pascal pour ce retour aux sources!!!!!

  5. Souris verte dit :

    Quel plaisir de te voir mon cher Pascal et surtout de t’entendre !
    Être secrétaire était il y a une trentaine ou quarantaine d’années un métier enviable et tout à fait respectable. Il le reste bien sûr mais la secrétaire ne fait plus du tout le même métier et puis elle ne donne plus la même image. On la voit toujours dans ses jupes droite grise, petit chemisier blanc, les ongles faits .. et comme dans la chanson  »avec son chignon toujours bien coiffé  » en fait elle était à l’accueil, recevait aimablement le client, toujours courtoise. Maintenant c’est un autre monde, elle répond à 10 téléphones à la fois, ses fonctions sont différentes en tout cas elle ne les applique pas de la même façon et on a plus la même image.
    Tout ce qui est pour moi électronique représente un danger ! les mots qui s’impriment, pas forcément ce qu’on veut! Ah oui la machine dérape elle a son vocabulaire sa conjugaison ou son manque de conjugaison !
    Mais tu as raison concernant les ateliers d’écriture, il y a énormément de participants… Des gens qui souhaitent continuer d’écrire et même de plus en plus jeunes.
    Il en va de même pour le théâtre : on a l’impression de n’y voir que des têtes blanches. Exception faite pour les pièces qui sont au programme scolaire.
    Nous avons remarqué alors, que ces jeunes ne quittent pas leur téléphone portable… Même pendant que les comédiens jouent ! Ils envoient des SMS !
    Évidemment c’est inquiétant ce besoin de relation avec l’extérieur qui les coupe du moment à vivre présent.

    Constat : triste bonheur mais on s’accroche. 🐀

  6. Secrétaire de formation et d’expérience, ton article et ta réflexion sont intéressants. J’ai appris la sténographie en 1999 et jamais je n’ai utilisé ce moyen de prise de note, car j’ai développé une rapidité de frappe à l’aveugle sur un clavier. Aujourd’hui, des logiciels de reconnaissance vocale font en effet le travail d’une dactylo, mais mes prises de note rapides sont encore appréciées lors de réunions où il y a plusieurs intervenants et où il faut faire un résumé.

    Personnellement, je pense que moi je pourrai encore travailler quelques années, car les petites entreprises gérées par des + 40 ans ne sont pas encore toutes passées au 100 % numérique. Je crois en effet que mes enfants, nés « avec » internet illimité, partout et tout le temps et avec les différentes technologies actuelles ne connaîtront plus beaucoup de secrétaires « physiques », qui prend le téléphone, qui répond, qui trie le courrier ou les rapports et classe les dossiers. La fonction sera couplée avec « technicien en informatique », pour réparer les buggs, faire les sauvegardes, développer des sites internets et réseaux sociaux en tous genres.

    Aujourd’hui, quand je vais chez mon médecin ou à l’hôpital, je suis toujours reçue par une accueillante/secrétaire, parfois une infirmière qui fait l’accueil et dirige vers le bon service.

    C’est hallucinant cette traduction d’autant de pages en si peu de temps. La traduction était-elle correcte ou fallait-il « repasser » derrière ? Et puis il y a traduction et adaptation.

    A l’heure où tout le monde peut imprimer son livre gratuitement… cela ne m’étonne pas, mais la qualité n’est pas tout le temps présente.
    Peut-être que ce n’est qu’une question de temps.

    C’est triste à dire mais chaque génération connaît une (R)évolution. Et pas toujours dans le bon sens qu’on espère/souhaite. On vit plus longtemps, on soigne des maladies, on peut guérir d’autres, mais de « nouvelles » se développent ou d’anciennes rares deviennent « courantes ».

  7. Odile Zeller dit :

    Bonjour Pascal
    L’écriture pour le plaisir pour se faire plaisir continuera et connaît déjà un certain essor. Ce n’est pas pareil de laisser à ses enfants des lettres, des textes et de leur envoyer des sms. Regarde l’émotion autour de Notre Dame. D’un point de vue pratique : vieille église, coûteuse, peu pratique et pourtant des badauds, des croyants sont restés de nuit au chevet de la cathédrale. Si on leur demandait en ferait il autant pour leurs parents ? Serait-ce possible dans des hopitaux surchargés ? Des cahiers entiers ont été couverts de messages dans les églises à l’occasion de l’attentat visant le père Hamel. Les gens venaient avec leurs messages tout prêts et réécrivaient le texte à Rome. Les livres en série ont toujours existé : club des cinq !!!
    Avec des images pourquoi pas si c’est de qualité … a bientôt
    Tu es très bien en vidéo … on te voit ! Merci

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