Pratiquez l’espionnage textuel

Enfant, je démontais tous mes jouets. Je les opérais à cœur ouvert pour découvrir ce qu’ils avaient dans le ventre.
J’espérais découvrir leurs secrets.
Ce qui désolait mes parents, car j’étais bien incapable de les remonter.
Je vous conseille d’en faire autant quand un livre vous plaît, quand sa lecture vous captive. Démontez-le !

Il ne s’agit pas, tel un bambin curieux, de mettre en pièces la couverture et  de déchirer les pages, mais de pratiquer une sorte d’espionnage textuel. 
Tenter de comprendre comment il fonctionne, de quelle manière il parvient à séduire de très nombreux lecteurs et lectrices.

Le but de cet espionnage textuel est d’entrer dans les secrets de l’entreprise littéraire que vous avez sous les yeux.

De vous mettre à la place de l’auteur et vous demander pourquoi il a commencé ainsi et fini de telle façon.

De le lire ou le relire en repérant sa tournure d’esprit, ses astuces pour nous inciter à aller plus loin, nous pousser à tourner la page, encore et encore.

D’essayer de découvrir pourquoi son histoire nous accroche, quels sont les procédés mis en œuvre pour nous parvenir à nous tenir en haleine jusqu’au bout.

D’observer si les dialogues sont nombreux ou pas, très attractifs ou « juste ce qu’il faut ». Percevoir les différences entre les personnages qui s’expriment.

S’attacher aux descriptions des lieux, des personnes, des événements, phénomènes, etc. Sont-elles sommaires ou détaillées ? Faciles ou difficiles à se figurer ?
Bref ! comprendre comment cette histoire parvient à nous éblouir.  

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3 réponses

  1. Laurent B dit :

    Il ne s’agit pas de mettre en pièces la couverture ni de déchirer les pages, mais de pratiquer une sorte d’espionnage textuel. Pour tenter de comprendre comment il fonctionne, de quelle manière il parvient à torturer le document censé le décrire,  voir le représenter. Confronté aux aléas de la vie professionnelle il avait été amené a faire un retour sur lui même. Retour assimilable a un demi tour plus ou moins contrôlé. En évitant un dérapage tel que celui qu’il avait vécu avant d’arriver ici, il se sentait un peu rassuré.
    Au fil des arrachage des pages il se retrouvait parcourant un rond point virtuel. Il circulait autour d’un arc de triomphe pour le moment inaccessible.
    Les avenues se succédaient mais ne correspondaient pas toutes à des victoires personnelles et pour le moins à ses réussites.
    Avec l’aide de son coach il avait fini par admettre que l’on ne pouvait pas tout maîtriser, que l’erreur pouvait faire partie du quotidien. Même, dans certains cas elle pouvait être profitable. Alors, en pleine conscience il avait arraché quelques pages de plus. Avec raison il en avait froissées, déchiquetées certaines pour les éradiquer. Les autres, il les avait remisées dans un coin pour les minimiser dans sa mémoire,

    Puis toujours avec cet appui bienveillant il lit attentivement les bribes de chapitre restants. Prenant les mots et les circonstances juste pour ce qu’ils sont il a progressivement envisagé des changements. Il en a retrouvé le sourire, timide au départ et plus affirmé ensuite. Aujourd’hui il a ouvert un chemin conduisant à l’arc.

    Il s’y voyait, raisonnablement conscient que demain ne serait peut être pas un triomphe, mais persuadé que cela serait bien sa vie à lui. Faisant un pas de plus, pris d’un éclat  de rire il se promis de saisir les pages et morceaux de couverture restant et d’en faire un feu de joie à la prochaine occasion.

    L. Baudinot

  2. Levasseri dit :

    C’est ce qu’on appelle, dévorer un livre !
    Bien cordialement

  3. CÉNEC dit :

    Quelle leçon ! Depuis que j’ai suivi cet inoubliable stage d’écriture avec toi au CFPJ, non seulement je n’écris plus de la même façon, mais je lis autrement ! Complètement « aspiré » par le dernier Goncourt, « L’Ordre du jour » d’Éric Vuillard, je vais suivre ton conseil pour comprendre pour quelle raison j’ai été pris jusqu’à la dernière ligne. Quel roman, quelle écriture !
    Tout comme j’ai été complètement bluffé par la lecture de « Mirage » de Douglas Kennedy. Scotché jusqu’à la dernière ligne ! Quel métier !
    Ça me rappelle cette petite phrase de Claude Lemesle, grand auteur d’innombrables chansons quand il écrit au sujet de ses œuvres : »[…] le bleu de travail, celui que je revêts au début de chaque nouvelle chanson, parce que, mine de rien, pour arriver à ce que le boulot ne se voie pas, il en faut beaucoup !… ». Universal a eu la bonne idée d’éditer des CD sur les grands auteurs de chansons français. C’est vrai, on retient le chanteur mais jamais l’auteur ou si peu.

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