Le train-train de l’écriture

Vous l’avez constaté plus d’une fois. Les journaux mis à disposition des patients dans les salles d’attente sont souvent défraîchis et périmés. Fauteuils fatigués, éclairage mesquin, peintures défraîchies, le praticien ouvrant la porte de son cabinet, plusieurs fois par jour, en s’exclamant : « Au suivant ! » ne s’aperçoit pas qu’il reçoit ses patients dans un environnement vieillot et démodé.
L’habitude et la routine ont œuvré. L’environnement du « professionnel de santé » a pris un coup de vieux.

train-train-de-ecritureAttention ! Le même phénomène se produit parfois dans l’écriture.
Petit à petit, notre vocabulaire se décatit et s’appauvrit aussi. On peut vite commencer à radoter sans s’en rendre compte. Les sens appesantis par le train-train de l’écriture, on répète alors inconsciemment des phrases déjà écrites. Les mêmes mots reviennent de plus en plus souvent dans nos récits, les comparaisons que nous utilisons se réfèrent à une époque révolue, etc.
Comment s’en rendre compte ?
C’est simple, il faut qu’un texte nous résiste. Quand « l’encre coule à flots » quand les mots viennent tout seul, quand aucune phrase ne regimbe, ce sont des signes qui ne trompent pas.
Profitez des vacances pour régénérer votre esprit, offrez-lui aussi quelques jours de repos loin du clavier, en marge de la page.

On se retrouve en septembre : pas d’article en juillet et août, juste quelques lignes qui ne pourraient pas attendre la rentrée.

10 réponses

  1. laurence noyer dit :

    je vais donc laisser passer le train-train entre les lignes de mon cahier
    Bonnes vacances Pascal,
    Pilou, pilou!

  2. Delphine B dit :

    Merci Pascal pour tes articles que je lis avec intérêt
    Merci pour les amorces d’histoires dont je vais profiter cet été .
    Merci !
    Et très bon break à toi alors.

  3. ROBERT dit :

    Micheline entra dans le hall sans crier gare.
    – Mais qu’est-ce que tu fais dans ces locaux ?
    – Toi, j’t’ai pas sifflé.
    – Tu ne peux pas rester là. Il va être bientôt l’heure. Le chef va arriver.
    – J’attends mon rapide, en attendant, donne-moi un express.
    – Ah ! Et, c’est qui ton rapide ?
    – C’est Teuf, je ne sais pas ce qu’il a en ce moment, il a ses vapeurs.
    – T’inquiète, c’est l’entrepose.
    – L’andropause ! Hé ! Faut qu’t’accroche un peu les wagons.
    – Oui ! C’est pareil. Entrepose, andropause, c’est kif kif bourrique !
    – Ben ! Non ! C’est pas pareil ! L’entrepose, c’est du jargon d’ici, mais l’andropause, ça tient qu’à tes nerfs, enfin, à les miens, parce que c’est mes nerfs qui prennent.
    – C’est bientôt les vacances, vous allez partir ?
    – Comme l’année dernière, on y va tous les ans.
    – Où ?
    – T’es bien curieux. Au Kenya, tiens ! Tu m’fais penser, faut qu’j’aille au Khédive acheter des cigarettes. Pendant ce temps tu me prépares un sandwich de la société nationale.
    – Ah ! Ben ! Justement, j’étais en train ! L’habitude ! Tiens ! Voilà l’chef.
    – Bon ! Ben ! J’y vais.
    – Bonjour chef ! Qu’est-ce que je vous sers ?
    – Comme d’hab.
    – Et vous, chef, si c’est pas indiscret. Vous allez où en vacances ?
    – Aux « Flots Bleus ». Tous les ans, on y va. On n’a pas à se casser la tête. Tout est prévu : 10 h, boules, 11 h, 11 h et demi apéro jusque 1 h, 1 h et demi, des fois 2 h. L’après-midi plage, pour ceux qui sont fatigués sieste jusqu’à l’apéro du soir… La belle vie quoi ! Et toi, tu vas où ?
    – Moi, je fais un périple découverte en Italie, avec mon amie, on part à l’aventure, on commence par Dante. Il paraît là-bas : »Que les gens ne soient pas trop prompts pour juger, comme celui qui estime les blés d’un champ avant qu’ils ne soient mûrs. » On passe par Pétrarque où la devise est : »Pleurer est plus doux qu’on ne le crois. » Puis, on doit passer par Sanazzaro, mais ce n’est pas sûr… Par contre, on veut passer à Arioste, on veut découvrir : « Lorsqu’il est heureux, aucun homme ne peut savoir de qui il est aimé. » Mais surtout, on veut découvrir la vie à Manzoni, il paraît que là-bas : « Un des plus grands bonheur de cette vie, c’est l’amitié, et l’un des bonheurs de l’amitié, c’est d’avoir à qui confier un secret. »
    – Ouf ! Vous allez être crevés après tout ça !
    – Mais non ! On va même poussé jusqu’à Azeglio ! Là où : « L’espérance est le parfum qui conserve le mieux la jeunesse du coeur ! »

  4. Antonio dit :

    Ah la vache ! C’était donc ça que je regardais passer !
    Bon, je crois qu’il me faudrait un peu plus de verve fraîche à brouter cet été…

    Bonnes vacances, Pascal ! 😉

  5. Héloïse de la Sablonnière dit :

    Merci pour tout Pascal! Votre blog et vos conseils m’ont beaucoup aidés.
    Bonne vacances!!!

  6. Janine dit :

    Merci Pascal
    Bonnes vacances a vous et a tous les lecteurs de votre blog.

    En general je profite de l ete pour relire des classiques.

    Cet annee c est Maupassant.

    Amities. Janine

  7. Peggy dit :

    Nus laisses-tu jusqu’à la fin de la semaine pour envoyer le texte sur le Noyeur de Chagrin.

    BONNES BONNES VACANCES À TOUS

  8. Catherine M.S dit :

    Je laisse ma plume dans l’encrier.
    Bonnes vacances à tous et à vous Pascal.
    Merci encore pour cette belle année !
    Catherine

  9. francoise dit :

    Justement je voulais vous demander s’il serait possible, moyennant finance, d’obtenir d’anciens exercices (10 par ex) sans lecture de votre part.
    merci à l’avance de votre réponse
    françoise

  10. durand dit :

    Ah merde alors…et dire qu’un train-train peut en cacher un autre!

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