Votre texte garde-t-il son triple A ?

AAA

Avant de chercher à publier un texte, faites-lui passer ce simple test pour savoir s’il mérite son triple A

Répondez en quelques lignes à ces 3 questions

A comme attractif

Dès les premières lignes, on sent qu’on ne va plus quitter votre texte, qu’on va le dévorer.
Ne plus le lâcher.

A comme agréable à lire

Votre texte ne résiste pas à la lecture, au contraire, il s’offre et procure un plaisir de le découvrir. Ses phrases fluides et rythmées ne demandent aucun effort. On a envie de surligner ses formules, images ou idées originales.

A comme achevé

Vous l’avez relu plusieurs fois et réécrit, en partie, à des moments différents. Sa fin ne laisse pas le lecteur sur sa faim. L’histoire est cohérente, sans aucun temps mort.

Au final, s’il n’obtient pas son triple A, retravaillez votre texte encore et encore.

Qu’en pensez-vous ?

15 réponses

  1. Il y a des mots, des expressions, qu’on n’entend plus ou qu’on emploie moins. Ils arrivent exténués, à la fin du deuxième millénaire.
    Le siècle, qui a commencé depuis + de 16 ans maintenant, risque de leur être fatal.
    Conservez-les, un jour viendra peut-être où on ne les trouvera plus dans aucun dictionnaire, si ce n’est du vieux français…

    Quelques exemples:

    INCULPATION ­
    A été expurgé du Code Pénal au profit de « mise en examen ». Cela afin d’éviter une infamante présomption de culpabilité. Etre « en examen » ne présage pas du résultat de l’examen. Aujourd’hui quand quelqu’un est MIS EN EXAMEN, on doit toujours insister sur le fait que cela ne préjuge pas de sa culpabilité. Comme du temps où il aurait été « inculpé ».

    INSTITUTEUR ­
    Longtemps remplacé par « MAÎTRE D’ÉCOLE ». Il tend à disparaitre par sa dissolution dans le concept fourre-tout de l’enseignement, au bénéfice de « PROFESSEUR des ÉCOLES »

    MAÎTRESSE ­
    Ne pas assimiler à la version féminine d’instituteur ! Ce serait une « professeure des écoles ». Les maris n’ont plus de maîtresse mais une « amie ». Les épouses conservent parfois l’amant, mais seulement à cause de la connotation romantique : les moins romantiques n’ont qu’un ami aussi.

    MORALE ­
    A force d’être inemployée, a disparu. Ne demeure que « ordre moral », mais attention : connoté de « fascisme ». Toutefois personne ne se réclame du « désordre moral ». La morale n’est plus enseignée, elle est remplacée par « éducation à la citoyenneté »

    MOURANT ­
    Il n’y a plus de mourant mais des malades en « phase terminale ». Afin d’éviter une regrettable confusion, ne dites pas à votre fils qu’il est en terminale mais qu’il va passer son bac ! Pour désigner un mort doit-on parler d’un individu « en phase terminée » ?

    PATRIOTE ­
    Totalement absent du vocabulaire politique et civique. Désigne aussi un bon citoyen américain et un missile américain.

    PATRON ­
    Nous n’en avons plus, ni même des chefs d’entreprise, mais des DIRIGEANTS D’ENTREPRISE. Le CNPF (C N du patronat français) en a pris acte en devenant le MEDEF. Seuls quelques cégétistes utilisent encore le terme de « patron » ce qui prouve bien qu’il est désormais péjoratif…

    PAUVRE ­
    N’existe plus. C’est un « défavorisé », un « plus défavorisé », un « exclu », un « S.D.F. » à la rigueur un « laissé pour compte ». Dans les années 80, il subsistait uniquement dans l’appellation « nouveau pauvre »; ce fut le chant du cygne.

    PROVINCE ­
    Dire « RÉGION ». On ne dit plus « provincial » mais « RÉGIONAL ».

    RACE ­
    A été abolie au profit « d’appartenance ethnique ». Sinon, vous êtes raciste, fasciste, nauséabond, …On peut néanmoins dire « black » en anglais et en banlieue.

    SERVANTE, BONNE ­
    Aujourd’hui, c’est une « employée de maison ». Quand elle s’occupe de vieux, pardon de « personnes âgées », elle devient « auxiliaire de vie ».

    SÉQUESTRÉ ­
    Aucun cadre, aucun chef d’entreprise n’est séquestré, il est « retenu contre son gré ».

    VANDALE ­
    A laissé place à « jeunes en colère » ou « paysans en colère ».
    L’ampleur des dégâts distingue les vandales des autres.

    VANDALISME ­
    Impolitesse, injures, agressions, bris de matériel, racket sont regroupés sous le terme « incivilités ». On ne dira plus que ce sont des « sales gosses » mais qu’ils « manquent de civilité ». A noter la louable tentative de J-P Chevènement d’introduire la bénigne expression » SAUVAGEON ». Il dû battre en retraite devant « l’Insurrection des consciences ».

    VOL ­
    Terme réserve aux gagne-petits et aux obscurs. Pour les politiques, on parlera « d’enrichissement personnel ». Ce qui est condamné unanimement par les collègues, contrairement à l’enrichissement impersonnel qui, lui, ne bénéficie qu’au parti, mérite la compréhension, ce que les juges n’ont pas encore compris.

    VOYOU ­
    En voie d’extinction. On ne connait que des individus « connus des services de polices », des « récidivistes », des multi-délinquants ».

    Un nouveau casse-tête pour dire les choses simplement. A méditer !!!!!!

    Pour les anciens, il y a du recyclage dans l’air……….

    Déjà cet été, j’ai adoré les campings qui ne veulent plus qu’on les appelle campings parce que ça suscite instantanément dans l’esprit des gens l’image de Franck Dubosc en moule-boules ou de Roger et Ginette à l’apéro avec casquette Ricard et claquettes Adidas.

    Donc les professionnels de la branche demandent que l’on dise désormais « hôtellerie en plein air ».… Ha ha, ça change tout !!!

    J’ai aussi appris que je n’étais pas petite mais «de taille modeste» et qu’un nain était une «personne à verticalité contrariée». Si, si !

    Mais rendons à César ce qui lui appartient, l’empereur du genre reste le milieu scolaire et ses pédagos à gogo. J’étais déjà tombée de ma chaise pendant une soirée de parents quand la maîtresse a écrit sur le tableau que nos enfants allaient apprendre à manier « l’outil scripteur » au lieu de tenir un crayon.

    Je me suis habituée au fait que les rédactions sont des «productions écrites», les sorties en groupe des «sorties de cohésion» et les élèves en difficulté ou handicapés des «élèves à besoins éducatifs « spécifiques « .

    Mais cette année, sans discussion aucune, la palme est attribuée au Conseil supérieur des programmes en France et à sa réforme du collège.

    Z’êtes prêts ?… Allons-y.

    Donc, demain l’élève n’apprendra plus à écrire mais à «maitriser le geste graphomoteur et automatiser progressivement le tracé normé des lettres».

    Il n’y aura plus de dictée mais une «vigilance orthographique».

    Quand un élève aura un problème on tentera une «remédiation».

    Mais curieusement le meilleur est pour la gym … Oups pardon !!! pour l’EPS (Education physique et sportive).

    Attention, on s’accroche : courir c’est «créer de la vitesse», nager en piscine c’est «se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête» et le badminton est une «activité duelle médiée par un volant».

    Ah! c’est du sportif, j’avais prévenu !…
    Les précieuses ridicules de Molière, à côté, c’est de l’urine de jeune félidé (je n’ose pas dire du pipi de chat).

    Alors, les amis, ne perdons pas ce merveilleux sens du burlesque et inventons une nouvelle catégorie : la «personne en cessation d’intelligence»
    autrement dit, le con.

    Ben oui, un « outil scriptutaire » c’est un stylo, un « référentiel bondissant » c’est un ballon et un « bloc mucilagineux à effet soustractif » c’est… une gomme.

    Je pense que les « zzzzzzzélites  » qui ont inventé de telles conneries n’en resteront pas là… avant d’être eux aussi en cessation d’intelligence…..

    @+ M. D. A quoi bon prendre la vie au sérieux, puisque de toute façon nous n’en sortirons pas vivants. Bernard le Bovier de Fontennelle

    Texte adressé par un abonné

  2. sylvie charmillon dit :

    Oui et je dirais qu’il vaut mieux éviter le triple S en ce moment :

    Subversif, Satyrique, Sacrilège.

    A bon entendeur…

  3. Sandie dit :

    Selon le genre il peut avoir besoin également d’être Amusant, Attendrissant, ou au contraire Angoissant.

    Dans tous les cas mieux vaut éviter qu’il soit Abrutissant, Abscons, ou Anesthésiant : la télé est déjà là pour ça 🙂

  4. Marie Pierre Robert dit :

    Oui ´cest bien vu je suis d’accord. Moi quand je relis mes textes
    Des années apres et qu’ils ne me plaisent plus ,je me dis que j’ai changé , le texte n’est plus dans mon actualité émotive, pour autant il n’est pas forcément meilleur ou pire’

  5. smoreau dit :

    Ah, ah, ah ! dirais-je

  6. Durand Jean Marc dit :

    Je viens de me lire une bonne vieille nouvelle de Richard Matheson. Du 4 A, ça

    existe…je l’ai rencontré! Prenons en de la graine!

  7. sylvie charmillon dit :

    C’est une très bonne grille d’évaluation en effet. Mais je pense que l’attribution du triple A ne doit pas (surtout pas) être réalisée par l’auteur du texte. On a plus les yeux en face des trous lorsqu’on a lu et relu son livre une centaine de fois, avec cette impression de cataracte précoce… Donc à mon avis, seul un regard absolument neuf et vierge peut nous dire si le bébé mérite ou non les trois A.

  8. Beautreillis dit :

    On peut imaginer le triple Q ou pas, selon la chaleur du texte.

  9. . Janine dit :

    Quand j’ai vu le titre de ce billet, j’ai eu très peur !
    Quoi, Pascal veut nous noter comme une vulgaire banque ?
    Foin de notations ! Ouste Standard Poors and Co !
    Nous ne mangeons pas de ce pain là, Monsieur !
    Mais, ouf ! il ne s’agissait pas de cela !
    Alors je vais relire mes textes et voir s’il mérite vos/mes « triple A » !
    Pas si sûr….

  10. Beryl Dupuis-Mereau dit :

    C’est même mon seul critère: si je relis un de mes textes dix ans, vingt ans, trente ans après et que je le trouve toujours interessant, c’est qu’il valait quelque chose. Il n’y a que pour le troisième A que je ne marche pas: si je relis mes textes, c’est pour corriger les fautes d’orthographe ou les répétitions, rien de plus. Sinon, en ce qui me concerne, le premier jet est toujours le meilleur. Le transformer, c’est l’alourdir et l’ampouler.

  11. A camma attractaf

    Das las pramaaras lagnas, an sant qu’an na va plas quattar vatra taxta, qu’an va la davarar.
    Na plas le lâchar.

    A camma agraable à lara

    Vatra taxta na rasasta pas à la lactara, au cantraara, al s’affra at pracara an plaasar da la dacaavrar. Sas phrasas flaadas at rathmaas na damandant aacan effort. an a anvaa da sarlagnar sas farmalas, amagas ou adaas araganalas.

    A camma achava

    Vaas l’avaz rala plasaaars faas at raacrat, an partaa, à das mamants daffarants. Sa fan na laassa pas la lactaar sar sa faam. L’hastaara ast caharanta, sans aacan tamps mart.

  12. Antonio dit :

    Très pertinent !

    Mais on pourrait ajouter, qu’à l’inverse du triple A de la notation financière, les taux d’intérêt portés sur l’ouvrage risquent d’augmenter fortement.
    Difficile ensuite pour l’auteur de rembourser à chaque créancier l’attention qu’on lui prête, accablé de dettes en tout genre, promotions, dédicaces, autographes, retour courriers des lecteurs, pressions de l’éditeur… (petit bonhomme qui fait un clin d’oeil)

  13. Christine Macé dit :

    Ah, Ah, Ah ! Tout bien résumé… au boulot ! Christine

  14. Annelise dit :

    Las, il n’est pas rare que ma notation personnelle change APRES publication et que je me retrouve à ruminer à nouveau sur l’intérêt et la qualité de ce que j’ai écrit, alors même qu’au moment de publier mon texte avait (durement) gagné son triple A…!

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